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Cybercriminalité
et
contrefaçon
Préface d’Éric Filiol
fyp
éditions
Cybercriminalité
et contrefaçon
***
À mes parents.
***
fyp
éditions
ISBN : 978-2-916571-47-8
Éric Przyswa
Cybercriminalité
et
Contrefaçon
fyp
éditions
Biographie
(1) http://blogs.lexpansion.com/risk05
5
Sommaire
PRÉFACE 9
INTRODUCTION 13
CHAPITRE 1
La cybercriminalité 17
1- L’approche historique 20
2- Les différentes formes de cybercriminalité 22
Les techniques de cybercriminalité 22
Contrefaçon et industries créatives 25
Spécificités d’internet 29
CHAPITRE 2
Cybercriminalité, contrefaçon et internet 33
1- Les organisations criminelles 33
État des lieux 33
L’enjeu de la « qualité » des sources criminelles 34
Quelques questions théoriques 41
2- La contrefaçon sur internet : de nouvelles formes de criminalité 44
Vers une fragmentation de la criminalité 44
Les cas emblématiques de Google et eBay 50
CHAPITRE 3
Les enjeux stratégiques de la cybercriminalité 57
1- La menace cybercriminelle 57
Menace cybercriminelle et experts 57
Cybercriminalité, cyberterrorisme, cyberguerre : 65
la construction d’une menace
2- Les ambiguïtés de la contrefaçon 74
Paradoxes et contrefaçon 74
Les délocalisations et la fragmentation de la production 80
Les droits de propriété intellectuelle 86
6
CHAPITRE 4
L’importance de la maîtrise des réseaux 95
1- Le consumérisme sur internet : vecteur de cybercriminalité 95
De l’importance de l’information et de l’accès 95
Une révolte consommée en flux 96
2- De l’importance des réseaux 98
Les risques liés aux délocalisations et à la gestion de l’information 98
Bilan 100
Vers un nouveau territoire 102
CHAPITRE 5
Le débat public sur la cybercriminalité 105
1- Les deux axes principaux du débat public 105
Un premier axe jouant sur une vision étroite du concept de cybercriminalité 105
Le second axe multipliant les champs de la cybermenace et donnant 110
à la cybercriminalité une dimension géopolitique et militaire
2- L’émergence du thème comme enjeu public 115
Une mobilisation des acteurs repérés 115
Un débat public qui reste discret sur certains axes « techniques » 117
méritant une meilleure visibilité
De l’influence des États-Unis 118
3- L’importance des lobbies 119
Une convergence sur une approche juridique, économique et sécuritaire 119
La sous-évaluation de certains enjeux 121
CHAPITRE 6
Le défi de la gouvernance 125
1- Les principaux outils de la lutte anti-cybercriminalité 125
Les textes législatifs 125
Les autorités de contrôle face à la cybercriminalité en France 130
Les acteurs internationaux 134
2- Les limites de cette lutte 145
Des problèmes d’accès aux informations 145
Les limites dans la mise en place de la stratégie de lutte 147
L’enjeu de territoire 150
3- Pour une synthèse des réflexions sur les organisations criminelles 152
et le binôme contrefaçon/cybercriminalité
Hypothèses sur les flux criminels transnationaux 152
Un nouvel éclairage 156
Internet, vecteur de déstabilisation majeur ? 160
7
CHAPITRE 7
Recommandations pratiques 163
pour lutter contre la cybercriminalité et la contrefaçon
Quelques recommandations de l’UNIFAB 164
De la remise en cause du discours 165
Pour en finir avec l’industrialisation anonyme 166
Résoudre la tension entre l’économie de l’information en réseau 169
et l’économie industrielle
De l’importance des experts 169
De la nécessité de repenser les droits de propriété intellectuelle 171
Des initiatives d’industriels sur internet 174
Du courage politique 180
CONCLUSION 183
ANNEXES 186
BIBLIOGRAPHIE 188
REMERCIEMENTS 199
9
P RÉFACE
Éric Filiol
Éric Filiol,
Directeur de la recherche et du développement industriel
à l’ESIEA (École Supérieure d’Informatique Électronique Automatique),
expert en cybercriminalité.
13
I NTRODUCTION
1
La cybercriminalité
(6) Steven Furnell, Cybercrime. Vandalizing the Information Society, Addison-Wesley, 2002.
(7) Stéphane Leman-Langlois, « Questions au sujet de la cybercriminalité, le crime comme moyen de contrôle
du cyberespace commercial », Criminologie, vol. XXXIX, n° 1, printemps 2006, p. 63-81.
(8) À noter que, selon l’universitaire britannique de référence David S. Wall, la majorité des cybercrimes qui
passent en jugement correspondent à des actes criminels classiques plutôt qu’à de supposés cybercrimes
d’un nouveau genre. David S. Wall, « The internet as a conduit for criminal activity », dans April Pattavina (éd.),
Information Technology and the Criminal Justice System, Sage Publications, 2004.
20 CYBERCRIMINALITÉ ET CONTREFAÇON
1- L’approche historique
(9) Conseil de l’Europe (programme Octopus), Organised Crime Situation Report 2004. Focus on the Threat
of Cybercrime, Strasbourg, décembre 2004.
(10) Jean-Philippe Humbert, « Les mondes de la cyberdélinquance et images sociales du pirate
informatique », thèse pour le doctorat en sciences de l’information et de la communication, sous la direction
de Jacques Walter, université de Metz, octobre 2007.
LA CYBERCRIMINA LITÉ 21
(11) Le terme « hacker » (apparu dans les années 1980) faisant encore l’objet de nombreux débats,
on lui préférera ici celui de « pirate ».
(12) Philippe Blanchard, Pirates de l’informatique. Enquête sur les hackers français, Addison-Wesley, 1995.
(13) Olivier Iteanu, op. cit.
(14) David S. Wall, Cybercrime, The Transformation of Crime in the Information Age, Polity Press, 2007, p. 47.
22 CYBERCRIMINALITÉ ET CONTREFAÇON
(24) L’UNIFAB, principale association française de lutte contre la contrefaçon, a été créée dès 1872
à l’initiative de fabricants de produits pharmaceutiques et la France présente une forte tradition de lutte
contre le phénomène.
LA CYBERCRIMINA LITÉ 27
(25) The UK Government Department for Culture, Media and Sport (DCMS), 2001.
28 CYBERCRIMINALITÉ ET CONTREFAÇON
Spécificités d’internet
Internet est en général considéré comme un réseau décen-
tralisé qui doit rester ouvert aux opinions les plus variées.
C’est le point de vue de Benjamin Bayart, président de
FDN(28), qui insiste souvent lors de ses présentations sur les
relations entre la culture du logiciel libre et internet ainsi que
sur la création de « centres » qualifiés d’artificiels, tels que
Google. Selon Benjamin Bayart la création de ces centres
n’est pas intrinsèque à la nature même du protocole, mais
davantage liée aux usages des internautes. Chaque utilisateur
d’internet aurait la possibilité d’utiliser son propre ordinateur
en tant que serveur : ce que bien peu d’internautes font dans
la réalité, car la grande majorité continue à confier l’héber-
gement des vidéos ou des messageries instantanées, par
exemple, à des tiers (YouTube ou Microsoft).
Cependant, considérer la « centralisation » d’internet uni-
quement sous l’axe des mauvais usages de ses potentialités
apparaît dans une certaine mesure réducteur. Si la philosophie
d’internet est en effet par nature décentralisée et si un inter-
naute de Bélize peut naviguer dans les mêmes conditions
qu’un Américain, il n’en demeure pas moins évident que cer-
tains pays ont de facto un poids plus important sur la gestion
du réseau. La décentralisation fondamentale du réseau n’est
donc pas incompatible avec une certaine forme de hiérarchi-
sation qui tient en particulier à l’histoire d’internet, au poids
des sociétés américaines sur les technologies mises en place
et à la volonté de censure de certains pays comme la Chine(29).
(28) FDN : French Data Network est le plus ancien fournisseur d’accès à internet en France encore en exercice.
(29) L’internet chinois est « filtré » et la police dédiée à internet comprend entre 30 000 et 40 000 agents
chargés de surveiller à plein temps les internautes. Source : Martine Jacot, Sylvie Kauffmann, Brice Pedroletti,
« La censure sur internet. États contre cyberdissidents », Le Monde, 29 août 2007.
30 CYBERCRIMINALITÉ ET CONTREFAÇON
(35) Lawrence Lessig, L’Avenir des idées. Le Sort des biens communs à l heure des réseaux numériques,
Presses universitaires de Lyon, 2005, p. 143.
(36) Cité par Lawrence Lessig, op. cit., p. 46.
33
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Cybercriminalité,
contrefaçon
et internet