Professional Documents
Culture Documents
Depuis le début de la crue printanière, le gouvernement du Québec a mis sur la table que
les inondés pourraient se faire offrir un montant pour quitter leur résidence si celle-ci est
touchée à répétition par la montée des eaux. Cette idée a été saluée par un nombre
d’experts, dont certains y voient la preuve du courage et de leadership politique. La
prémisse sur laquelle se base le gouvernement est celle que les municipalités, dont la
fiscalité repose sur la taxe foncière, permettent trop rapidement la construction en zone
inondable. Mais qu’en est-il vraiment? Et quels sont les coûts réels à anticiper de déplacer
des quartiers entiers?
Déplacer des quartiers entiers revient dans certains cas à déraciner nos pionniers, des
familles qui ont construites Gatineau, implantées dans ces quartiers depuis des
générations. Un exercice qui se ferait au détriment de notre patrimoine et mettrait à mal
notre fierté et sentiment d’appartenance.
C’est pourquoi les solutions à mettre de l’avant quant à l’avenir des zones actuellement
inondées ne peuvent occulter le vrai problème, soit celui des changements climatiques.
Les solutions doivent permettre d’adapter nos territoires et les rendre plus résilients. Elles
devront immanquablement s’inscrire dans une logique de développement durable. La
solution doit être cohérente avec le développement du Québec et de son territoire. La
trame urbaine doit être préservée, surtout quand on sait que l’étalement urbain fait
partie du problème quand on parle changements climatiques. En somme, les
changements climatiques appellent à des solutions réfléchies, globales et innovantes.
En outre, dans sa proposition de déplacer des familles entières pour éviter les coûts liés
à de nouvelles inondations, le gouvernement du Québec devrait tenir compte des coûts
sociaux de ces déplacements. Déplacer des communautés aurait l’effet de détruire un
tissu social, ce qui entraînerait inévitablement des coûts pour les services publics.
L’exemple des expropriations dans le Vieux-Hull démontre les effets pervers et
persistants de ces actions.