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CHAPITRE

Volumes de ruissellement et débits de crue

12.1 INTRODUCTION
Les volumes de ruissellement et les débits de crue sont les éléments les plus importants pour le
dimensionnement d’ouvrages hydro--agricoles et autres. Le volume de ruissellement est nécessaire
pour le dimensionnement de bassins ou ouvrages de rétention. Les débits de crue sont nécessaires
pour le design des ponceaux et toutes les structures hydrauliques sur les cours d’eau ou canaux.
Les volumes de ruissellement sont liés aux hauteurs de ruissellement. Les hauteurs de ruissellement
sont fonction des précipitations et de la capacité d’infiltration du sol. Les débits de crue sont fonction
de la hauteur de ruissellement et du temps que prend ce ruissellement pour rejoindre l’exutoire. Elles
peuvent être résumées par l’équation suivante :

Q = Cu Ce Hru t
A
[12.1]
Q = débit de pointe ou de crue
Cu = coefficient d’unités
Cu = coefficient d’équation
Hru = hauteur de ruissellement
t = temps caractéristique de parcours de l’eau
A = superficie du bassin versant
Ce chapitre traitera de :
S la classification des sols du USDA--NRCS pour déterminer la hauteur de ruissellement,
S la classification des sols du MTQ pour déterminer la hauteur de ruissellement,
S les différentes méthodes de détermination de la hauteur de ruissellement,
S les différentes méthodes de détermination des temps de concentration,
S les différentes méthodes de détermination des des débits de crue.
2 VOLUMES DE RUISSELLEMENT ET DÉBITS DE CRUE

12.2 CLASSIFICATION DES SOLS -- USDA--NRCS


La description du potentiel de ruissellement des sols dépend de plusieurs facteurs dont la capacité
d’infiltration, l’épaisseur et la séquence des différents horizons, la conductivité hydraulique des dif-
férents horizons mais plus particulièrement de l’horizon le moins perméable.

12.2.1 Groupes hydrologiques


En collaboration avec les pédologues, le National Resource Conservation Service du USDA
(USDA--NRCS, 2009) a développé un système de classification des sols qui essaie de décrire leur
potentiel de ruissellement. Selon ce système, les sols sont classifiés en quatre (4) groupes appelés
groupes hydrologiques de sol (Hydrologic Soil groups). La classification est basée sur le postulat que
les sols qui, dans une même région climatique, ont des caractéristiques semblables en terme de pro-
fondeur de l’horizon restrictif ou de la nappe, de taux de percolation, de texture, de structure et de
gonflement lorsque saturé devraient produire des ruissellements semblables. Les groupes sont basés
sur les facteurs suivants :
S la capacité d’infiltration et de percolations sous les conditions les plus humides de l’année;
S le sol n’est pas gelé;
S le sol est nu;
S le sol est sous les conditions de plus grand gonflement pour les argiles gonflantes.
La pente du sol n’est pas considérée dans la classification des sols. Dans sa plus simple expression, le
groupe est déterminé en fonction de l’horizon le moins perméable, la profondeur de l’horizon consi-
déré comme imperméable et la profondeur de la nappe lorsque présente.

Les quatre groupes de sol peuvent être décrits sommairement de la façon suivante :
Groupe A : Les sols de ce groupe possèdent un faible potentiel de ruissellement lorsque humides.
L’eau percolle facilement au travers du sol. Ces sols ont typiquement moins de 10 % d’argile et
plus de 90 % de sable et de gravier et ils possèdent des textures sableuses et graveleuses. Cer-
tains sols ayant des textures de sable loameux, loam sableux ou de loam limoneux ou silteux
peuvent être classifiés dans ce groupe s’ils sont bien structurés et ont un faible densité. La
conductivité hydraulique de tous les horizons est supérieure à 14,4 cm/h. La profondeur du sol
perméable est supérieure à 50 cm. La profondeur de la nappe est supérieure à 60 cm. Les sols
ayant une profondeur de sol perméable supérieure à 100 cm ou une nappe plus profonde que
100 cm sont placés dans ce groupe si la conductivité hydraulique des horizons des premiers 100
cm est supérieure à 3,6 cm/h.
Groupe B : Les sols de ce groupe possèdent un potentiel de ruissellement relativement faible lors-
que humides. Ces sols ont typiquement entre 10 % et 20 % d’argile et entre 50 % à 90 % de sable
et ils possèdent des textures de sable loameux et de loam sableux. Certains sols ayant des textu-
res de loam, loam silteux, limon ou loam sablo--argileux peuvent être classifiés dans ce groupe
s’ils sont bien structurés et ont un faible densité. La conductivité hydraulique des 50 premiers
cm de sol est comprise entre 3,6 et 14,4 cm/h. La profondeur du sol perméable est supérieure à
CLASSIFICATION DES SOLS - USDA-- NRCS
3

50 cm. La profondeur de la nappe est supérieure à 60 cm. Les sols ayant une profondeur de sol
perméable supérieure à 100 cm ou une nappe plus profonde que 100 cm sont placés dans ce
groupe si la conductivité hydraulique des horizons des premiers 100 cm est comprise entre 1,45
et 3,6 cm/h.
Groupe C : Les sols de ce groupe possèdent un potentiel de ruissellement relativement élevé lors-
que humides. Ces sols ont typiquement entre 20% et 40 % d’argile et moins de 50 % de sable et
ils possèdent des textures de loam, loam silteux, limon ou loam sablo--argileux, loam argileux
et loam limon--argileux. Certains sols ayant des textures d’argile, d’argile silteuse, d’argile
sableuse peuvent être classifiés dans ce groupe s’ils sont bien structurés et ont un faible densité.
La conductivité hydraulique des 50 premiers cm de sol est comprise entre 0,35 et 3,6 cm/h. La
profondeur du sol perméable est supérieure à 50 cm. La profondeur de la nappe est supérieure à
60 cm. Les sols ayant une profondeur de sol perméable supérieure à 100 cm ou une nappe plus
profonde que 100 cm sont placés dans ce groupe si la conductivité hydraulique des horizons des
premiers 100 cm est comprise entre 0,15 et 1,45 cm/h.
Groupe D : Les sols de ce groupe possèdent un potentiel de ruissellement élevé lorsque humides.
Ces sols ont typiquement plus de 40 % d’argile et moins de 50 % de sable et ils possèdent des
textures argileuses. Ils ont aussi dans certaines régions un potentiel de gonflement et de retrait.
Les sols ayant une profondeur de sol perméable inférieure à 50 cm et/ou les sols ayant une
nappe à moins de 60 cm de la surface du sol sont classifiés dans ce groupe. La conductivité
hydraulique des horizons de 50 à 100 cm de profondeur est inférieure à 0,35 cm/h. Les sols
ayant une profondeur de sol perméable supérieure à 100 cm ou une nappe plus profonde que
100 cm sont placés dans ce groupe si la conductivité hydraulique des horizons des premiers 100
cm est inférieure à 0,15 cm/h.
Bien que leur conductivité hydraulique de certains sols soit bonne, ils sont classés dans le groupe D
car la nappe est présente dans les 60 premiers cm de sol une grande portion de l’année. Si ces sols
peuvent être drainés adéquatement, ils peuvent être classés dans le groupe hydrologique A, B, ou C
en fonction de leur conductivité hydraulique et de la profondeur de la nappe lorsque drainés. C’est ce
qui donne la double classification (A/D, B/D, C/D), la première lettre indiquant le groupe lorsque ces
sols sont drainés et la seconde lorsqu’ils ne sont pas drainés.

Le tableau 12.1 présente la matrice de classification proposée par le National Resource Conservation
Service.

Au Québec, l’IRDA a classifié l’ensemble des séries de sols identifiées selon ce système.

12.2.2 Utilisation des sols et “Curve Number”


Le second élément qui influence le ruissellement est l’utilisation du sol (culture, couverture végétale,
pratiques culturales). Le Soil Conservation Service appelé présentement le National Resource
Conservation Service a développé un système de caractérisation des sols basé sur le groupe hydrolo-
gique et l’utilisation du sol appelé Numéro de courbe ou Curve Number (CN). Les valeurs varient de
0 à 100. Une valeur CN de 0 indique un potentiel nul de ruissellement alors qu’une valeur de 100
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4 VOLUMES DE RUISSELLEMENT ET DÉBITS DE CRUE

indique que toute la précipitation ruisselle. Le tableau 12.2 présente les valeurs proposées pour les
conditions de pluviosité antérieure de type II.

Tableau 12.1 Matrice d’assignation des groupes hydrologiques (USDA--NRCS, 2009).

Profondeur de Profondeur Ksat de l’horizon le moins Zone de Groupe


sol perméable de la nappe perméable Ksat Hydrologique
1 2 3

< 50 cm -- -- -- D
> 14,4 cm/h 0 -- 50 cm A/D
3,6 -- 14,4 cm/h 0 -- 50 cm B/D
< 60 cm
0,35 -- 3,6 cm/h 0 -- 50 cm C/D
< 0,35 cm/h 0 -- 50 cm D
50 à 100 cm
> 14,4 cm/h 0 -- 50 cm A
3,6 -- 14,4 cm/h 0 -- 50 cm B
> 60 cm
0,35 -- 3,6 cm/h 0 -- 50 cm C
< 0,35 cm/h 0 -- 50 cm D
> 3,6 cm/h 0 -- 100 cm A/D
1,45 -- 3,6 cm/h 0 -- 100 cm B/D
< 60 cm
0,15 -- 1,45 cm/h 0 -- 100 cm C/D
< 0,15 cm/h 0 -- 100 cm D
> 100 cm
> 14,4 cm/h 0 -- 50 cm A
3,6 -- 14,4 cm/h 0 -- 50 cm B
> 60 cm
0,35 -- 3,6 cm/h 0 -- 50 cm C
< 0,35 cm/h 0 -- 50 cm D
> 3,6 cm/h 0 -- 100 cm A
1,45 -- 3,6 cm/h 0 -- 100 cm B
> 100 cm
0,15 -- 1,45 cm/h 0 -- 100 cm C
< 0,15 cm/h 0 -- 100 cm D
1 Un horizon est considéré imperméable lorsque Ksat < 0,0035 cm/h ou que cet horizon est une cou-
che indurée, un horizon cimenté ou du roc.
2 Une nappe présente pendant n’importe laquelle période de l’année.
3 La classification double est utilisée seulement pour les sols avec une nappe dans le 60 premiers cm
de sol. Lorsque ces sols sont adéquatement drainés, un groupe basé sur Ksat est aussi assigné.
CLASSIFICATION DES SOLS - USDA-- NRCS
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Tableau 12.2 Détermination du CN selon différentes utilisation du sol (adapté du USDA--


NRCS, 2004).
Utilisation Pratique culturale Condition Groupe hydrologique
d’infiltra-
tion A B C D
jachère sol nu -- 77 86 91 94
avec résidus pauvre 76 85 90 93
bonne 74 83 88 90
cultures en en ligne droite pauvre 72 81 88 91
rangs en ligne droite bonne 67 78 85 89
en ligne droite + résidus pauvre 71 80 87 90
en ligne droite + résidus bonne 64 75 82 85
en contour pauvre 70 79 84 88
en contour bonne 65 75 82 86
céréales en ligne droite pauvre 65 76 84 88
en ligne droite bonne 63 75 83 87
en ligne droite + résidus pauvre 64 75 83 86
en ligne droite + résidus bonne 60 72 80 84
en contour pauvre 63 74 82 85
en contour bonne 61 73 81 84
légumineuses en rangées pauvre 66 77 85 89
ou prairies en en rangées bonne 58 72 81 85
rotation en contours pauvre 64 75 83 85
en contours bonne 55 69 78 83
pâturages pauvre 68 79 86 89
moyenne 49 69 79 84
bonne 39 61 74 80
prairies non pâturées bonne 30 58 71 78
permanente
boisés pauvre 45 66 77 83
moyenne 36 60 73 79
bonne 25 55 70 77
cour de fermes -- 59 74 82 86
route non--asphaltée avec fossé -- 72 82 87 89
route asphaltée avec fossé -- 74 84 90 92
1 Les résidus ne sont considérés que s’ils couvrent au moins 5 % de la surface toute l’année
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6 VOLUMES DE RUISSELLEMENT ET DÉBITS DE CRUE

Monfet (1979) a réalisé une étude pour vérifier l’intérêt d’utiliser la méthode du SCS pour estimer le
volume de ruissellement avec les données d’hydrogrammes de 33 bassins versants. Comme les don-
nées disponibles d’utilisation des sols ne lui permettaient pas d’estimer les valeurs de CN à partir des
tableaux originaux, il a développé le tableau 12.3 à partir des tableaux originaux comme le tableau
12.2. Il a regroupé les utilisations des sols en cultures intensives, cultures extensives et boisés. Mon-
fet (1979) affirme que les tableaux originaux ont été développés pour des sols ayant une pente entre 3
et 8 %. Comme les sols de la Plaine du Saint--Laurent ont des pentes inférieures à 3 %, il assimile cette
situation aux valeurs pour les terrasses et les situations de pentes supérieurs à 8 % aux pires cas.

Tableau 12.3 Détermination du CN selon différentes utilisation du sol (Monfet, 1979)


Utilisation du sol Pente Condition Groupe Hydrologique
d’infiltration A B C D
<3% pauvre 63 74 80 82
bonne 60 70 78 81
Culture intensive 3--8% pauvre 65 76 84 88
bonne 63 75 83 87
> 8% pauvre 72 81 88 91
bonne 67 78 85 89
< 3% pauvre 39 61 74 80
bonne 25 40 70 78
Culture extensive 3--8% pauvre 49 69 79 84
bonne 39 61 74 80
> 8% pauvre 68 79 86 89
bonne 49 69 79 84
< 3% pauvre 25 55 70 77
bonne 22 53 65 74
Boisé 3--8% pauvre 41 63 75 81
bonne 25 55 70 77
> 8% pauvre 47 68 80 84
bonne 41 63 75 81
Résidentiel, dense 73 83 88 90
Commercial peu dense 59 74 82 86

La quantité de pluie tombée antérieurement à un évènement pluvieux affecte le potentiel de ruisselle-


ment. Pour en tenir compte, trois conditions de pluviosité antérieure pouvant représenter l’état d’hu-
midité du sol ont été définies et elles sont présentées au tableau 12.4.
CLASSIFICATION DES SOLS - USDA-- NRCS
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Tableau 12.4 Détermination du type de conditions antécédentes de précipitation.

Type Description Précipitation les 5 jours précédents (mm)


Saison de dormance Saison de croissance
I Conditions optimales du sol < 13 < 36
II Condition moyenne de la crue annuelle 13 -- 28 36 -- 53
III Pluie abondant ou faible pluie et faible > 28 > 53
température les 5 jours précédents

Le tableau 12.5 présente la conversion d’une valeur de CN de type II à un CN de type I ou III.

Tableau 12.5 Conversion d’un CN de type II a un CN de type I ou III.


CN type II CN correspondant
type I type III
100 100 100
95 87 98
90 78 96
85 70 94
80 63 91
75 57 88
70 51 85
65 45 82
60 40 78
55 35 74
50 31 70
45 26 65
40 22 60
35 18 55
30 15 50
25 12 43
20 9 37
15 6 30
10 4 22
5 2 13
CRUE

8 VOLUMES DE RUISSELLEMENT ET DÉBITS DE CRUE

12.3 CLASSIFICATION DES SOLS -- MTQ


Le Ministère des Transports du Québec (MTQ, 2004) effectue la classification hydrologique des sols
à l’aide des cartes pédologiques, des cartes des dépôts meubles et des cartes des dépôts de surface. La
classification à l’aide des cartes pédologiques est privilégiée et elle est présentée ici.
Les sols sont classifiés en cinq classes hydrologiques (AB, B, BC, C, CD) selon la texture des 15
premiers centimètres de sol. La classification se fait à l’aide de la figure et du tableau.
Plus de 800 séries de sols du Québec sont classifiées selon ce système et présentées à l’annexe A--3 à
A--12 du document du MTQ (2004).

100 TEXTURE
A : Argile
I Grossière
90 Al : Argile lourde
II Moyennement grossière ALi : Argile limoneuse
80
Pourcentage d’argile (%)

III Moyenne AS : Argile sableuse


Al
70 IV Fine L : Loam
V V Très fine LA : Loam argileux
60
LLi : Loam limineux
50 A
ALi LLiA : Loam limono--argileux
40 AS
LS : Loam sableux
LLiA LA
30 LSA : Loam sablo--argileux
LSA
20 III Li : Limon
IV L
LLi II LS I S : Sable
10
Li SLi SL S SL : Sable loameux
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 SLi : Sable limoneux
Pourcentage de sable (%)

Figure 12.1 Triangle de classification texturale des sols et classes de texture du MTQ (2004).
CLASSIFICATION DES SOLS - MTQ
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Tableau 12.6 Classification hydrologique du MTQ des sols selon la texture du sol en surface
(MTQ, 2004)
Classe Texture Groupe
1.0 Texture de sol à prédominance grossière AB
1.1 Gravier, sable et certains loams1 grossiers avec un bon drainage B
1.2 Mince2 couche de gravier, sable et certains loams sableux sur argile ou sur
roc
2.0 Texture de sol à prédominance moyennement grossière
2.1 Loam moyennement grossier, épais3 qualifié de graveleux, schisteux et AB
cherteux
2.2 Loam moyennement grossier, épais ou mince couche sur roche ou sur argile B
3.0 Texture de sol à prédominance moyenne
3.1 Mince couche de loam moyen sur roc B
3.2 Loam moyen épais qualifié de graveleux, schisteux ou cherteux B
3.3 Loam moyen épais avec drainage4 de bon à imparfait B
3.4 Loam moyen épais avec mauvais drainage BC
3.5 Loam moyen mince sur argile BC
4.0 Texture de sol à prédominance fine
4.1 Loam limoneux et loam fin avec drainage de bon à imparfait BC
4.2 Loam limoneux et loam fin avec drainage mauvais C
5.0 Texture de sol à prédominance très fine C
5.1 Argile, loam argileux, loam argileux--limoneux, argile limoneuse CD
5.2 Argile lourde
1-- Parfois le terme «loam» est remplacé par «terre franche» et «limon»; il existe une cer-
taine équivalence texturale entre les termes, mais il serait avantageux de classifier précisé-
ment le sol à l’aide de ses pourcentages de sable et d’argile et du graphique de la classifica-
tion texturale des sols.
2-- «Mince» : sol organique ou minéral de moins de 500 mm d’épaisseur reposant sur le roc.
3-- «Épais» : sol organique ou minéral de plus de 500 mm d’épaisseur reposant sur le roc.
4-- «drainage» est pris ici dans le sens pédologique du terme, c’est--à--dire : bon drainage :
bonne infiltration dans le sol.
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10 VOLUMES DE RUISSELLEMENT ET DÉBITS DE CRUE

12.4 HAUTEUR DE RUISSELLEMENT


La hauteur de ruissellement peut être déterminé par plusieurs méthodes.

12.4.1 Méthode du SCS,


La méthode du SCS est la plus connue et elle estime la hauteur de ruissellement “Hru” :
(P − Ia ) 2
Hru = ( P ≥ Ia [12.2]
P − Ia ) + Rm
Hru = hauteur ou lame de ruissellement (mm)
P = hauteur de pluie (mm)
Ia = interception initiale (mm)
Rm = rétention maximale (mm)
La rétention maximale “Rm” est estimée :


CN

Rm = 1000 − 10 25, 4 = 25400 − 254
CN [12.3]

Comme l’interception initiale “Ia” est estimé à 20 % de la rétention maximale, l’équation [12.2] s’écrit :
( P − 0, 2 Rm ) 2
Hru = P ≥ 0, 2 Rm [12.4]
P + 0, 8 Rm
La figure 12.2 présente la représentation graphique de l’équation [12.4].

120 ( P − 0, 2 Rm ) 2
Hru =
P + 0, 8 Rm
100
 
Ruissellement Hru (mm)

Rm = 1000 − 10 25, 4
CN
80 CN = 100

60 90

80
40
70
60
20
50
40
0
0 20 40 60 80 100 120
Précipitations P (mm)

Figure 12.2 Ruissellement en fonction de la précipitation selon l’équation du SCS.


HAUTEUR DE RUISSELLEMENT
11

La hauteur de pluie est celle estimée pour la durée considérée à partir des HDF. La méthode utilise la
méthode du CN pour caractériser le potentiel de ruissellement du sol selon son utilisation. Le CN
utilisé est la moyenne pondérée pour la superficie étudiée :

 CNi Ai
CN =
 Ai [12.5]

12.4.2 Monfet
Monfet (1979) a réalisé une étude des volumes de ruissellement sur 33 bassins versants à vocations
agricole et forestière. Ces bassins étaient situés sur la Rive--Sud du Saint--Laurent, dans la région de
l’Estrie et des Bois--Francs. Ces 33 bassins avaient une superficie variant de 15 à 400 km2. Le but de
l’étude était de vérifier si la méthode développée par le SCS pour prédire le ruissellement était valide
sous les conditions québécoises.

Les évènements de ruissellement des bassins versants ont été analysés de la période suivant la fonte
des neiges jusqu’au gel avant l’hiver. Les évènements retenus devaient être consécutifs à des précipi-
tations d’importance et les hydrogrammes caractérisés par une montée rapide, un débit de pointe
important et une décrue régulière. La lame d’eau ruisselée a été calculée suite à la séparation des
hydrogrammes en deux composantes (écoulement de base et ruissellement).

Pour chaque bassin versant, la carte pédologique ou de dépôts meubles a été superposée à la carte
d’utilisation des sols du MAPAQ qui identifie les zones résidentielles, de grande culture, de foin,
d’horticulture, de friche et de boisés. Pour les fins de l’étude, les cultures ont été regroupées en cultu-
res intensives et extensives en utilisant les données de Statistique Canada pour chaque municipalité.
Pour chaque unité, le groupe hydrologique est déterminé selon la série de sol et le CN a été établie à
l’aide du tableau 12.3. Le CN utilisé est de type II. Un CN pondérée a été par la suite déterminé pour le
bassin versant. Les CN des 33 bassins versants variaient de 47 à 72 et 26 des 33 bassins avaient un CN
compris entre 60 et 70.

Un indice de précipitations antécédentes a été développé; il tient compte des précipitations des 14
jours précédents et d’un indice d’évapotranspiration. Cet indice permettait de classer l’évènement en
type I, II ou III de condition antécédente de précipitation. Par la suite, le CN du bassin (type II) était
converti à la valeur du CN correspondant à la condition antérieure de précipitations en utilisant le
tableau 12.5.

Ainsi, 444 évènements de ruissellement ont été retenus et caractérisés (hauteur de précipitation, lame
ruisselée, CN associé à l’évènement. Les évènements ont été analysés en les regroupant par classes de
CN et une relation été identifiée entre la lame ruisselée et la pluie. Le nombre d’évènements par classe
de CN variaient de 20 à 179. Pour chacune des classes de CN, le coefficient de corrélation variait de
0,69 à 0,96. Cette relation ne correspond à la relation [12.4] du SCS mais correspond à certaines rela-
tions présentées dans la littérature, soit une relation linéaire entre la lame ruisselée et la pluie.

Monfet (1979) a proposé la figure 12.3 qui synthétise ses travaux pour estimer la lame de ruisselle-
ment produite par une pluie.
CRUE

12 VOLUMES DE RUISSELLEMENT ET DÉBITS DE CRUE

Figure 12.3 Prédiction de la lame de ruisselée selon le CN et la hauteur de pluie (Monfet,


1979).

12.4.3 Méthode des coefficients de ruissellement


La méthode des coefficient de ruissellement suppose que le ruissellement est proportionnel à la préci-
pitation.
Hru = C P [12.6]
C = coefficient de ruissellement
La méthode des coefficients de ruissellement est surtout utilisée avec la méthode rationnelle.

Méthode des tableaux de coefficients


Les ouvrages d’hydrologie fournissent des tableaux de coefficients de ruissellement comme celui du
tableau 12.7.
Pour obtenir une moyenne sur un bassin versant où il y a plusieurs utilisation du sol et plusieurs types
de sol, une moyenne pondérée doit être calculée.
HAUTEUR DE RUISSELLEMENT
13

Tableau 12.7 Coefficients de ruissellement.


Texture du sol
Topographie et végétation Sable Argile et limon Argile compacte
Boisé
Plat Pente 0--5% 0.10 0.30 0.40
Vallonné Pente 5--10I 0.25 0.35 0.50
Montagneux Pente 10--30% 0.30 0.50 0.60
Déboisé et friches
Plat Pente 0--5% 0.10 0.30 0.40
Vallonné Pente 5--10% 0.16 0.36 0.55
Montagneux Pente 10--30% 0.22 0.42 0.60
Cultures drainées
Plat Pente 0--5% 0.30 0.50 0.60
Vallonné Pente 5--10% 0.40 0.60 0.70
Montagneux Pente 10--30% 0.52 0.72 0.82

Coefficients du MTQ

Le MTQ (2004) propose une méthode de détermination du coefficient de ruissellement basé sur le
système de classification des sols du MTQ (tableau 12.8). Le tableau 12.9 présente les coefficients de
ruissellement que propose le MTQ (2004) en zone urbaine.

Tableau 12.8 Coefficients de ruissellement en zone rurale (MTQ, 2004).


Végétation Pente Classification hydrologique
AB B BC C CD
Culture
Plat <3% 0,30 0,36 0,41 0,47 0,51
Vallonnée 3 -- 8 % 0,34 0,43 0,51 0,59 0,67
Montagneux >8% 0,43 0,51 0,61 0,67 0,73
Pâturage
Plat <3% 0,12 0,17 0,25 0,34 0,43
Vallonnée 3 -- 8 % 0,17 0,25 0,33 0,43 0,51
Montagneux >8% 0,22 0,39 0,47 0,56 0,64
Boisé
Plat <3% 0,09 0,15 0,21 0,29 0,37
Vallonnée 3 -- 8 % 0,12 0,19 0,26 0,34 0,43
Montagneux >8% 0,18 0,26 0,34 0,43 0,51
Lac et marécage 0,05
CRUE

14 VOLUMES DE RUISSELLEMENT ET DÉBITS DE CRUE

Tableau 12.9 Coefficients de ruissellement en zone urbaine (MTQ, 2004).


Description Minimum Maximum
Pavage (asphalte ou béton) 0,80 0,95
Terre plein 0,20 0,40
Route de gravier et accotement 0,40 0,60
Toiture 0,70 0,95
Zone industrielle -- peu dense 0,50 0,80
-- dense 0,60 0,90
Zone résidentielle -- unifamiliale 0,30 0,50
-- multiples, détachées 0,40 0,60
-- multiples attachées 0,60 0,75
-- banlieue 0,25 0,40
Maisons à appartements 0,50 0,70
Parc et cimetière 0,10 0,25
terrain de jeu 0,20 0,35
Chemin de fer 0,20 0,35
Terrain vague 0,10 0,30

Méthode de Wischmeier
Le coefficient de ruissellement est influencé additivement par un facteur topographique, un facteur
sol et un facteur couvert végétal. :
C = 1 − [a + b + c] [12.7]
C = coefficient de ruissellement
a = facteur topographique
b = facteur de sol
c = facteur de couvert végétal.
Le tableau 12.10 présente quelques valeurs des paramètres a, b et c.
TEMPS DE CONCENTRATION
15

Tableau 12.10 Facteurs a, b, c de la formule [12.7].

Type de surface Valeur


Topographie : facteur a
Terrain plat, pente moyenne de 0,2 à 0,5 (m/km) 0,30
Terrain vallonné, pente moyenne de 2 à 4 (m/km) 0,20
Terrain montagneux, pente moyenne de 25 à 50 (m/km) 0,10
Sol : facteur b
Argile compacte, imperméable 0,10
Mélange d’argile et de loam 0,20
Loam sableux bien aéré 0,40
Couvert végétal : facteur c
Terrains cultivé 0,10
Boisés 0,20

12.4.4 Volume de ruissellement


Le volume de ruissellement est le produit de la hauteur de ruissellement par la surface en tenant
compte des unités :
V R = 10 Hru A [12.8]
VR = volume de ruissellement (m3 )
A =superficie du bassin versant (ha)

12.5 TEMPS DE CONCENTRATION


Le temps de concentration est le temps que prend le ruissellement pour parcourir la distance entre le
point le plus éloignée hydrauliquement du bassin versant pour rejoindre l’exutoire de celui--ci. Le sol
est alors considéré saturé et les micro--dépressions comblées. Ce point est le départ du plus long
temps de parcours jusqu’à l’exutoire et pas nécessairement la plus longue distance de parcours de
l’eau (NRCS, 2010). Ce paramètre est utilisé par la plupart des méthode de détermination des débits
de pointe.
Le temps de montée et le temps de concentration sont intimement reliés au même concept hydrologi-
que de base. Les hydrologues utilisent le terme « temps de montée » alors que les ingénieurs utilisent
principalement le terme « temps de concentration ». Différentes méthodes sont proposées pour esti-
mer le temps de concentration, certaines plus complexes que d’autres mais toutes reliées à l’hydro--
gramme et/ou au temps de montée.
CRUE

16 VOLUMES DE RUISSELLEMENT ET DÉBITS DE CRUE

12.5.1 Kirpich
La formule de Kirpich a été développée en 1940, à partir de données de six bassins versants du Ten-
nessee de moins de 45 ha, pentus (3 % à 12 %), dont le couvert forestier variait entre 0 et 56%. La
formule de Kirpich a été développée sur des sols nu et peut être utilisée sur des bassins versant de 0,4 à
80 ha.
0, 000325 L 0,77
tc = [12.9]
S 0,385
tc = temps de concentration (h)
L = longueur maximale du parcours de l’eau dans le bassin versant (m)
S =pente moyenne de l’écoulement (m/m)

12.5.2 Mockus
La méthode de Mockus a été pubiée en 1961 et reprise par Schwab et. (1966) et MAPAQ (1988). Elle
utilise les numéro de courbe (CN) et a été utilisée avec succès pour des bassins versants de 4 à 240 ha.
1,67
L 0,8 1000
CN − 9

tc = [12.10]
20837 S 0,5
L = longueur maximale du parcours de l’eau dans le bassin versant (m)
S =pente moyenne de l’écoulement (m/m)
CN = numéro de courbe moyen

12.5.3 SCS--Lag
À partir des travaux de Mokus et de l’analyse d’un grand nombre d’hydrogrammes, le SCS (1972) a
proposé une méthode qui est encore très utilisée aujourd’hui (SCS, 1990; Fangmeier et al., 2006) :

1000
CN − 9 
0,7

tc = L 
0,8
 [12.11]
4407 S 0,5
 
Cette équation utilise les mêmes définitions que l’équation précédente et donne des résultats similai-
res.

12.5.4 Bransby--Williams
La formule de Bransby--Williams a été développée en 1922 pour prévenir les inondations en Inde.
Elle est basée sur l’hypothèse que le bassin versant a une forme ronde :
0, 000378 L
tc = [12.12]
S 0,2 A 0,1
L = longueur maximale du parcours de l’eau dans le bassin versant (m)
S =pente moyenne de l’écoulement (m/m)
A = superficie du bassin versant (ha)
TEMPS DE CONCENTRATION
17

Elle est utilisée couramment par les Ministères des Transports de l’Ontario et du Québec (MTQ,
2004) pour le dimensionnement de ponceaux en bassins versants ayant un coefficient de ruisselle-
ment supérieur à 0.4.

12.5.5 Aéroport
La formule Aéroport a été développée initialement pour le drainage des pistes d’aviation :
0, 01188 (1, 1 − C) L 0,5
tc = [12.13]
S 0,33
L = longueur maximale du parcours de l’eau dans le bassin versant (m)
S =pente moyenne de l’écoulement (m/m)
C = coefficient de ruissellement
Les Ministères des Transports de l’Ontario et du Québec l’utilisent pour le dimensionnement de pon-
ceaux en bassins versants ayant un coefficient de ruissellement inférieur à 0.4 (MTQ, 2004).

12.5.6 SWRRB
Le modèle Simulator for Water Resources in Rural Basins estime le temps de concentration comme le
temps de parcours dans le cours d’eau ou canal (tcr) plus le temps de parcours sur le terrain (tcs).
t c = t cr + t cs [12.14]

0, 110 1000
L
) n 0,75 0, 000110 L n 0,75
tc = = [12.15]
S 0,375 A 0,125 S 0,375 A 0,125
L = longueur du cours d’eau (m)
S =pente moyenne de l’écoulement (m/m)
A = superficie du bassin versant (ha)
n = coefficient de Manning du cours d’eau
(L n ) 0,6
tc = [12.16]
71, 7 S 0,3
L = longueur du trajet de l’eau en surface (m)
n = coefficient de Manning de l’écoulement de surface
Tous les temps sont en heures. Cette méthode nécessite l’estimation des coefficients de Manning
dans le cours d’eau et en surface du sol.

12.5.7 TR--55
La méthode du TR--55 estime le temps de concentration en faisant la somme des estimés du parcours
de l’eau dans chacun des tronçons du cheminement le plus long.
CRUE

18 VOLUMES DE RUISSELLEMENT ET DÉBITS DE CRUE

12.5.8 Conditions d’utilisation


Guillou (2012) a compilé le tableau suivant présentant les conditions de développement et d’utilisa-
tion des différentes méthodes de détermination du temps de concentration.

Méthode Période de Lieu de Surface Pente Type de sol


développe- développement (ha) (%)
ment
Kirpich 1940 USA, Tennessee, 0,4 -- 45 3 -- 12 Argile
Appalaches
Mockus 1950 USA 4 -- 1000 <1 Loam -- argile
SCS--Lag 1972 USA < 810
Bransby-- 1922 Inde 810 -- 1500 1 -- 10 C > 0,4
Williams
Aéroport 1970 USA, pistes 100 -- 1000 <1 C < 0,4
d’aéroport
TR--55 1986 USA 0,4 -- 6500

12.6 DÉBITS DE CRUE


Il existe plusieurs méthodes d’estimation du débit de crue en l’absence de mesures de débits.

12.6.1 Méthode rationnelle


La méthode rationnelle est une des plus ancienne et elle est considérée valide pour les superficies de
moins de 800 ha. Elle suppose que le débit maximum est obtenu lorsque toute la superficie du bassin
versant contribue au ruissellement à l’exutoire avec la plus grande intensité moyenne de précipita-
tion. Cette plus grande intensité correspond à la plus grande précipitation pour la durée du temps de
concentration. Le débit s’exprime :

Q=CIA [12.17]
360
Q = débit de pointe (m3/s)
C = coefficient de ruissellement
I = intensité de la précipitation (mm/h) = I(tc ,T)
A = superficie du bassin versant (ha)
La méthode a besoin de l’IDF “ I(tc ,T) “ pour le temps de concentration “tc ” et la récurrence “T”, du
coefficient de ruissellement “C” et de la superficie “A” du bassin versant. C’est la façon la plus
usuelle de l’utiliser. Comme l’intensité de la précipitation est connue et le ruissellement est exprimé
en fonction de la précipitation :
P t c,T  P
I= tc = tc [12.18]
P = hauteur de la précipitation (mm)
DÉBITS DE CRUE
19

C I = Ct P = Hru
t
[12.19]
c c

Hru = hauteur ou lame de ruissellement (mm)


L’équation [12.17] peut être réécrite en fonction des paramètres qui ont été étudiés précédemment :

Q = 1 Hru A
[12.20]
360 t c
A = superficie du bassin versant (ha)
Cette façon de l’utiliser, permet d’estimer le débit de crue à partir de la hauteur de ruissellement pro-
duit par l’HDF pour le temps de concentration “tc” et la récurrence “T” désirée.

12.6.2 Méthodes dérivées de l’hydrogramme adimensionnel du SCS


L’hydrogramme triangulaire et l’hydrogramme adimensionnel du SCS (figure 12.4) permettent
aussi d’estimer le débit de pointe sachant que la surface sous l’hydrogramme est le volume de ruissel-
lement. Les deux hydrogrammes ont la même surface sous la courbe et le débit de pointe.

Figure 12.4 Hydrogrammes triangulaire et sans dimension du SCS (Fangmeier et al., 2006).
CRUE

20 VOLUMES DE RUISSELLEMENT ET DÉBITS DE CRUE

Pour l’hydrogramme triangulaire, le temps de base est de 2,67 le temps de montée (tp). Comme le
triangle est une surface géométrique simple, la relation entre le débit de pointe et la hauteur de ruissel-
lement peut être facilement établie. Pour l’hydrogramme triangulaire unitaire, le débit de pointe est :

Q = 0, 75 Hru
tp [12.21]

En tenant compte de la superficie du bassin versant et des unités, le débit de pointe s’écrit :
0, 75 Hru A
Q= tp [12.22]
360
Cette expression dérivée du débit de pointe est, à une constante près, similaire à l’expression de la
méthode rationnelle[12.20] en considérant tp et tc égaux.
Pour tout hydrogramme, une expression générale du débit de pointe peut être dérivée et elle aura la
forme suivante :

Q = C f C u Hru
tp
A
[12.23]

Cu = coefficient d’unités
Cu = coefficient de forme
12.6.3 SCS -- TR55
La méthode du SCS--TR55 (SCS, 1986) est considérée valide pour les bassin de moins de 900 ha et un
pente supérieure à 0,005 (0,5 %). Elle est recommandée par Fangmeier et al. (2006) pour les projets
de conservation des sols aux USA. Le débit de crue est estimé :
Q = qu A R Fp [12.24]
Q = débit de pointe (m3/s)
A = superficie du bassin versant (ha)
R = hauteur de ruissellement pour une durée de 24 heure (mm)
Fp = facteur d’ajustement pour les étangs et marécages
qu = débit unitaire de crue (m3/s--ha--mm)
Le débit unitaire de crue est estimé à l’aide des figures 12.5 et 12.6 selon le type de précipitation
considérée après avoir déterminé le temps de concentration et le rapport Ia / P (Ia = 0,2 Rm). Selon la
carte présentée par Fangmeier et al. (2006), le sud--ouest du Québec serait dans la zone de précipita-
tion de type II (forme la répartition de la précipitation lors d’un orage).
La méthode utilise la pluie de 24 heures comme base de calcul.
La méthode tiens aussi compte que la superficie d’étangs et de marécage créé des conditions de lami-
nage des crues et le tableau présente le facteur “Fp “ de correction.
21

10,00

5,00

Ia = 0, 10
2,00 P

1,00
0,30
0,35
0,50 0,40
0,45
0,50
0,20

0,10
0,10 0,20 0,50 1,00 2,00 5,00 10,00
Temps de concentration (h)

Figure 12.5 Débit unitaire de crue pour des précipitations SCS de type II (adapté de SCS,
1986).

10,00

5,00

Ia = 0, 10
2,00 P

1,00
0,30
0,50 0,35 0,40
0,45
0,50
0,20

0,10
0,10 0,20 0,50 1,00 2,00 5,00 10,00
Temps de concentration (h)
Figure 12.6 Débit unitaire de crue pour des précipitations SCS de type III (adapté de SCS, 1986).
22

Tableau 12.11 Facteur Fp pour les étangs et marécages


Pourcentage du bassin en étangs et maréca- Fp
ges
0 1,0
0,2 0,97
1,0 0,87
3,0 0,75
5,0 0,72

12.7 MÉTHODES À UTILISER


Pour estimer le débit de crue d’un bassin versant pour une récurrence donnée, nous avons besoin de
déterminer le temps de concentration (ou temps de montée), la précipitation de projet pour la récur-
rence choisie et la durée du temps de concentration, la hauteur de ruissellement et d’utiliser une
méthode d’estimation du débit de crue. Comme il y a plusieurs méthodes pour estimer le temps de
concentration, la hauteur de ruissellement et le débit de crue, plusieurs possibilités existent. Théori-
quement, toutes les combinaisons sont possibles.
Le tableau 12.12 présente les combinaisons les plus utilisées des méthodes d’estimation du temps de
concentration, de la hauteur de ruissellement et du débit de crue.

Tableau 12.12
Méthode tc Hru Qmax
Rationnelle Kirpich, Bransby--Wil- Coefficient de ruisselle- rationnelle
traditionnelle liams, Aéroport, Moc- ment [12.6] [12.17]
kus, SCS--Lag
NRCS (SCS, 1986) TR--55 SCS [12.4] SCS--TR--55
[12.24]
MTQ (2004) Bransby--Williams ou Coefficient de ruisselle-
Aéroport ment [12.6], tableaux
12.8 et 12.9
MAPAQ Kirpich, Bransby--Wil- Monfet ou SCS [12.4] rationnelle
liams, Aéroport, Moc- [12.17]
kus, SCS--Lag

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