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Principe de la télédétection des surfaces naturelles

Qu’est ce que la télédétection ?


Des capteurs embarqués sur des plates-formes (vecteurs) satellitaires,
La télédétection est une technique qui, aéroportées, ballons ou au sol permettent de mesurer le rayonnement en
provenance des surfaces concernées. Ce rayonnement est soit réfléchi
à l’aide d’un ou plusieurs capteurs, directement par ces surfaces soit émis. Les données de télédétection
sont le plus souvent en forme d’images.
permet d’acquérir de l’information sur Le rayonnement est réfléchi dans le Le rayonnement est émis
un objet, surface ou phénomène sans visible et l’infrarouge proche et
moyen.
principalement dans
thermique.
l’infrarouge

contact direct avec l’objet, la surface


ou le phénomène investigués.

L’œil humain est un capteur qui intercepte le rayonnement visible


réfléchi. Ce rayonnement, transformé en impulsions électriques par
des cellules photo- réceptrices spécialisées, est envoyé et reçu par
le cerveau qui l’interprète et en tire de l’information.

Cours Télédétection ECO II (Version 1.2 – mars 2005)


SOUDANI KAMEL, Maître de Conférences, Laboratoire d'Ecophysiologie Végétale, Université Paris-Sud XI- 91405 Orsay
Cedex - kamel.soudani@ese.u-psud.fr

Principe de la télédétection
QUELQUES APPLICATIONS
Différentes étapes de la télédétection des surfaces naturelles Echelle régionale
1. Une source d’énergie ou d’illumination (A) : Agriculture : rendements des cultures, réponses de la végétation à
En télédétection dite passive, le soleil constitue la certaines contraintes environnementales, activité photosynthétique,
principale source d’énergie. En télédétection dite Foresterie : Cartographie forestière, estimation de certaines
active, la source est fabriquée par l’homme. caractéristiques dendrométriques des peuplements forestiers,
défoliation et état sanitaire, …
2. Interactions entre le rayonnement et l’atmosphère tout Hydrologie : spatialisation de l’intensité des pluies sur un BV (échos
au long du trajet source-cible et cible-capteur (B). radar), couverture végétale, …
Occupation du sol/zones humides/Topographie : cartographie de
3. Interactions avec la cible (C) :
Ces interactions sont de trois types : la transmission, l’occupation du sol, répartition des espèces, établissement des
la réflexion et l’absorption. modèles numériques de terrain (cartes topographiques) à l’aide de la
L’émission est à considérer comme un phénomène stéréoscopie satellitaire, …
à part.
 CCRS
Echelle globale
4. Enregistrement du signal par le capteur (D) : Le capteur enregistre le signal reçu.
Météorologie et climat : Suivi de l’évolution spatio-temporelle de la
5. Transmission, Réception, et Traitement (E) : Le satellite transmet les signaux vers des
couverture nuageuse, ..
stations de réception au sol ou à des satellites relais. Au niveau de ces stations, les
informations sont décodées et enregistrées sous forme d’images ou de photographies. Océanographie, ressources marines : dynamique et caractéristiques
des mers et océans, phytomasse, …
6. Traitements, analyses, interprétation et applications (F et G) : Les traitements se basent Changements globaux : structure et productivité primaire des biomes
sur des théories et techniques souvent complexes et servent à extraire les informations terrestres, échanges énergétiques …
utiles. Ces informations sont ensuite utilisées pour caractériser la cible étudiée.

1
Cartographie de types de culture Applications en milieux urbains
Photographie (gauche) et image en infrarouge thermique d’un quartier résidentiel à
En se basant sur les Tokyo. Image acquise début octobre en fin d’après – midi (M. Roth Université de
propriétés spectrales des Singapore ).
cultures et autres
composantes du milieu, il
est dans certains cas
possible de les
discriminer.

D’après Clark et al.,1995

Modélisation des flux et stocks de carbone dans les massifs forestiers


Massif Forestier de Fontainebleau
LAI = f (σ NDVI)
Données : Sites expérimentaux sur fond d’images SPOT a) b)

9 1:1 9 1:1
1994
8 8 oak
1995
beech
7 1996 7
Scots pine
6 1997 6
1998
LAI predicted

LAI predicted

5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
-1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
-1 -1
LAI measured
LAI measured

Relations entre le LAI (m2/m2) in situ et LAI prédit par régression linéaire :
(a) modèle général (toutes espèces et toutes années confondues, RMSE = 1.08).
(b) modèle par année et par espèce (RMSE = 0.86).

2
Spatialisation de l’indice foliaire (surface foliaire totale) par télédétection Massif Forestier de Fontainebleau
SPOT Stock de Carbone sous forme de
Flux Net de Carbone Biomasse (NPP)
Flux net de carbone de l’écosystème (g C /m²) Productivité primaire nette (g C/m²)
< −600 <0
−600 − −400 0 −150
−400 − −200 150 −300
−200 − 0 300 −450
0 − 200 450 −600
200 − 400 600 −750
400 − 600
750 −900
600 − 800
900 −1050
No data
1050 −1200
No data

0 1
´ 2 4 0 1
´2 4
Kilometers Kilometers

Variables fournies en routine NASA Earth Observing System (EOS)

Capteur MODIS (Moderate Resolution Imaging Spectroradiometer) embarqué sur


Terra (12-1999) et Aqua : NASA Earth Observing System)
ETUDE DES CHANGEMENTS GLOBAUX Résolution spatiale : 250, 500 et 1000 m, couverture de la terre entière tous les
deux jours. 36 Bandes spectrales

Utilisation Bande Largeur de la bande (nm) Bande Largeur de la bande


(nm)
Fournir des variables physiques, biophysiques : Land/Cloud/Aerosols 1 620 - 670 Surface/Cloud 20 3.660 - 3.840
Boundaries 2 841 - 876 Temperature 21 3.929 - 3.989
Land/Cloud/Aerosols 3 459 - 479 22 3.929 - 3.989
-Suivi de la dynamique spatiale et temporelle des phénomènes Properties 4 545 - 565 23 4.020 - 4.080

et des surfaces naturelles. 5 1230 - 1250 Atmospheric 24 4.433 - 4.498

-Mesurer leurs impacts 6 1628 - 1652 Temperature 25 4.482 - 4.549


7 2105 - 2155 Cirrus Clouds 26 1.360 - 1.390
-Fournir des variables physiques et biophysiques pour Ocean Color/ 8 405 - 420 Water Vapor 27 6.535 - 6.895

Initialiser, contraindre et valider les modèles climatiques Phytoplankton/


Biogeochemistry
9 438 - 448
Cloud
28 7.175 - 7.475

10 483 - 493 Properties 29 8.400 - 8.700


11 526 - 536 Ozone 30 9.580 - 9.880
12 546 - 556 Surface/Cloud 31 10.780 - 11.280
13 662 - 672 Temperature 32 11.770 - 12.270
14 673 - 683 Cloud Top 33 13.185 - 13.485
15 743 - 753 Altitude 34 13.485 - 13.785
16 862 - 877 35 13.785 - 14.085
Atmospheric 17 890 - 920 36 14.085 - 14.385
Water Vapor 18 931 - 941
19 915 - 965

3
Reflectance MODIS
Variables issues de MODIS et fournies en routine

Surfaces continentales

Composantes du bilan d'énergie Variables Biophysiques Couverture du sol


Produits de reflectance Indices de végétation Feux et anomalies thermiques
LST and Emissivity LAI et FPAR Couverture du sol
Neige and couverture en glace GPP et NPP Autres descripteurs état végétal
BRDF et Albedo Evapotranspiration

Surfaces océaniques : Reflectances, Températures, concentration chlorophylle

Atmosphère : Couverture nuageuse, concentration en vapeur d’eau, aérosols,


transmissivité

Composition colorée MODIS - 500


RGB; rouge=MODIS bande 1, vert=MODIS bande2, Bleu=MODIS bande 3

Couverture du sol

Couverture végétale exprimée sous forme de NDVI moyenné sur la période du 2 au 9


février 2003. Satellite Terra- Instrument MODIS.

4
Estimation des flux d’énergie émis par la terre en infrarouge thermique
L’indice foliaire LAI

Emission dans l’infrarouge thermique par la terre : les faibles


émissions en bleu et les fortes émissions en rouge. Source : CERES
instrument team

Productivité Primaire Nette


Rayonnement utile à la photosynthèse absorbé PARa

5
Télédétection Océaniques : Projet SeaWiFS (Sea-viewing Wide Field-of-
view Sensor (SeaWiFS) Project
Concentration en Chlorophylle (Journée du 21/11/04) – capteur SeaWiFS

Concentration en Chlorophylle (Moyenne semaine 31-10 au 7-11/04) – capteur


SeaWiFS

6
Suivi de la couche d’Ozone et autres caractéristiques

Bases physiques de la Télédétection

Moyenne mensuelle de l’ozone total atmosphérique (Source Earth Probe) Rayonnement électromagnétique :

Octobre 2000 Octobre 2002


Caractéristiques d’une onde électromagnétique
monochromatique:
Longueur d’onde λ : distance entre deux points
homologues exprimée en µm=103 nm = 10-6 m.
Fréquence ν : nombre d’oscillations par unité de
temps (s-1 ou Hz-Hertz).
Période T: Temps nécessaire pour réaliser une
oscillation : T = 1/ ν.

Relation fondamentale : λ = c/ ν
c: vitesse de la lumière dans le vide =3 108 ms-1

7
Sources du rayonnement électromagnétique : Le soleil
Spectre électromagnétique : La répartition des longueurs d’ondes (ou Equation de Stephan-Boltzman : exprime la quantité d’énergie émise par
fréquences définit le spectre électromagnétique un corps complètement absorbant, dit corps noir.

En télédétection, les longueurs


E = σT 4
d’ondes les plus utilisées sont :
Où,
σ est la constante de Stephan-Boltzman
=5.67 10-8 Wm-2 K-4).
T : Température en ° Kelvin ( 0° K =-
Le visible 0.4 -0.7 µm
273.15°C ).
Le proche infrarouge 0.7 -1.5 µm
Soleil assimilé à un corps noir à 5770° K
L’infrarouge moyen 1.5 – 3 µm
: E = (5.67 10-8 W m-2 K-4) * (5770 K°)4 =
L’infrarouge thermique 3 -15 µm
6.28 107 W m-2
Les micro-ondes ou
hyperfréquences 1 mm – 1 m
A l’entrée de l’atmosphère terrestre, l’énergie reçue est égale à l’énergie
totale émise par le soleil/surface d’une sphère fictive ayant un rayon
 CCRS
égal à la distance terre-soleil : E × 4πR²soleil / 4πDTS2 = 1371 W m-2
(Constante solaire). Les mesures les plus précises situent la constante
solaire en moyenne à 1367 Wm-2.
Rsoleil = 6.96 108 m , DTS ≈1.49 1011 m

Interactions REM et atmosphère : fenêtres atmosphériques

Diffusion : Atomes, molécules et aérosols


La diffusion de Rayleigh :Taille des obstacles < longueurs
d’ondes (λ > d avec d diamètre de l’obstacle) . Elle concerne
principalement les courtes longueurs d ’onde : visible
La diffusion de Mie : Taille des obstacles = longueurs d’onde
(d/2 <λ< d) . Elle concerne principalement les longues
longueurs d ’onde
La diffusion non sélective λ≤ d/2 : diffusion sans préférences

Absorption : Atomes, molécules et aérosols


Se manifeste par une augmentation de température des
gaz absorbants :
 CCRS
O3: λ < 300 nm ( UV)
H20, CO2 et CH4 : absorbent principalement dans les En télédétection, les longueurs d’ondes les plus utilisées sont :
longues longueurs d’onde infrarouge moyen et thermique.
Le visible 0.4 -0.7 µm
Le proche infrarouge 0.7 -1.5 µm
L’infrarouge moyen 1.5 – 3 µm
Fenêtres atmosphériques L’infrarouge thermique 3 -15 µm
 CCRS Les micro-ondes ou hyperfréquences 1 mm – 1 m

8
Interactions REM et cible Propriétés optiques des feuilles et de la végétation chlorophyllienne
R - Réflexion, A - Absorption
Facteurs affectant les propriétés
T - Transmission
optiques des feuilles
Reflectance ρ = Erλ/Eiλ
Absorptance α = Eaλ/Eiλ
• Visible
Fortes absorptions par les pigments
Transmittance τ = Etλ/Eiλ foliaires (Chlorophylles a et b, carotènes)
particulièrement dans le bleu et le rouge.
On a toujours : ρ+ α + τ =1 Le maximum de réflexion est atteint
dans le vert.
En télédétection, on mesure le • Proche infrarouge
Faible absorption due au contenu et a la
rayonnement réfléchi par une cible.
 CCRS
 CCRS structure interne des feuilles.
Réflexion diffuse • Moyenne infrarouge
Réflexion spéculaire
Absorption de plus en plus forte avec des
valeurs extrêmes atteintes dans les
bandes d’absorption de l’eau.

λ en nm Reflectance Absorptance Transmittance


Bleu 450-500 4% 93% 3%
Vert 500-580 9% 82% 9%
Source CCRS

Rouge 620-700 8% 85% 7%


PIR 700-1300 47% 13% 40%
MIR 1300-2500 13% 74% 13%
 CCRS
 CCRS

Signature spectrale typique d’une feuille chlorophyllienne Proprietes optiques d ’un sol nu
La courbe de réflectance d’un sol nu croît
50%  CCRS du visible à l’infrarouge moyen. Les effets
Visible Proche Infrarouge les plus marquants s’observent autour des
bandes d’absorption de l’eau.

Les facteurs affectant les propriétés


optiques du sol sont :
-Teneur en eau
-Composition minérale
-Taux de matière organique
Reflectance (%)

-Structure (rugosité de surface)


25%
Il existe une relation reliant les
reflectances d’un sol nu dans les
bandes rouge et proche infrarouge:
droite du sol
 CCRS

En général le sol nu est plus


réfléchissant que la végétation dans le
0% visible et l’infrarouge moyen mais pas
dans le proche infrarouge.
450 500 550 600 650 700 750 800 850 900 950 1000 1050 1100 1150
Longueur d’onde (nm)

9
Acquisition de données de Télédétection
Proprietes optiques de l’eau et des surfaces d’eau libre
Télédétection passive Source : soleil ou la terre en cas de
la télédétection thermique ou
micro-ondes.
L’eau absorbe une grande partie du
0.06 rayonnement qu’elle reçoit. Cette
absorption est davantage dans les La télédétection passive visible,
0.05
proche infrarouge et infrarouge
grandes longueurs d’ondes. Le maximum
moyen n’est donc possible que le
0.04
de réflexion concerne le bleu. jour (soleil illuminant la terre) et
Reflectance

0.03
en absence de nuages.
0.02
Dans le proche infrarouge et
l’infrarouge moyen, l’eau peut être
0.01
 CCRS assimilée à un corps noir absorbant Télédétection active (radar et Source : des ondes dites hyperfréquences sont émises et
0.00 tout le rayonnement qu’elle reçoit. Lidar) on intercepte les échos grâce à une antenne.
400 450 500 550 600 650 700

Wavelength [nm] Les ondes radar passent à travers les


couches nuageuses et de poussières et
sont insensibles à la diffusion
atmosphérique qui affecte les courtes
Les irrégularités de la surface de l’eau, la concentration en sédiments, en algues affectent
longueurs d’onde :
fortement les propriétés optiques de l’eau. Par exemple, la matière en suspension fait
augmenter la réflectance de l’eau dans l’orange-rouge. La présence de la matière
chlorophyllienne fait augmenter la réflectance de l’eau dans le vert. Ces différents Imagerie sous toutes conditions et de
facteurs sont à l’origine des fortes variations de la couleur de l’eau. jour comme de nuit.
 CCRS

Acquisition de données de Télédétection


Télédétection satellitaire
Plates formes d’acquisition

Télédétection au sol Télédétection aéroportée

 CCRS  CCRS

L’orbite géostationnaire est une orbite


équatoriale et circulaire à une altitude d’environ
36000 Km. C’est le cas des satellites de
télécommunication et d’observation
 CCRS météorologique telles que les satellites
METEOSAT.

L’orbite héliosynchrone est une orbite circulaire où le plan


de l’orbite du satellite est déterminé de manière à observer
régulièrement un point particulier à la même heure locale
solaire (LANDSAT et SPOT). Altitude 300 à 1500 Km
L’orbite circulaire quelconque qui offre l’avantage de passer
Avion de Recherches Atmosphériques et de Télédétection à la même altitude au dessus d’un point de la terre mais à
ARAT- Propriété commune CNES – Météo France, CNRS, des heures différentes. C’est le cas des satellites ERS-1
IGN et ERS-2.

10
Caractéristiques d’un capteur de télédétection
Résolution Spectrale : elle correspond aux bandes de longueurs Résolution Spatiale : correspond à la surface élémentaire
d’onde auxquelles les capteurs sont sensibles. d’échantillonnage observée instantanément par le capteur
satellitaire. Cette surface correspond au pixel (Picture element).
Cette résolution est 20 m * 20 m pour le satellite SPOT, 30 m * 30
m pour le satellite Landsat Thematic Mapper, 1000 m * 1000 m pour
NOAA AVHRR, etc.

Image aéroportée ARAT capteur Image aéroportée ARAT capteur


push broom canal vert 500-590 nm push broom canal rouge 610-680
nm

De gauche à droite : photographie aérienne ; composition colorée à une résolution de 2


Image composition colorée RVB
m × 2 m (ARAT Push broom-CNES) ; composition colorée SPOT à une résolution de 20
Image aéroportée ARAT capteur push broom canal 3 Rouge, canal 2 Vert, canal 1 m × 20 m.
canal proche infraroue 790-890 nm Bleu

Résolution radiométrique : elle correspond la capacité d’un système Résolution temporelle ou répétitivité :correspond à la période entre deux
d’acquisition à distinguer entre deux niveaux d’énergie voisins. Le acquisitions de la même scène. Cette résolution ne dépend pas du capteur
rayonnement réfléchi par les cibles au sol et enregistré par le capteur est mais de l’orbite et du mode de manœuvre du satellite. Notons que le
codé en format numérique binaire et l’image résultante est en niveaux de satellite SPOT offre la possibilité de viser un site sur commande
gris. Pour un codage en 8 bits, le niveaux de gris correspondant au permettant ainsi d’assurer une excellente résolution temporelle. Sans
rayonnement réfléchi varie entre 0 et 255 (soit 256 niveaux de gris = 28). manœuvre, la résolution temporelle de SPOT est de 26 jours, 16 jours pour
En 16 bits, le niveau de gris varie entre 0 et 65535. Deux niveaux de LANDSAT TM et 14.5 jours pour NOAA-AVHRR.
rayonnement voisins peuvent être confondus lorsque le codage est sur 8
bits alors qu’il n’est plus pour un codage sur 16 bits. Le satellite SPOT peut être programmé
du sol pour viser le même point à
n’importe quel moment : pointage

 CCRS
Image en 8 bits : 0-255  CCRS
Image en 1 bits : 0-1

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Données de télédétection
Caractéristiques de quelques capteurs de télédétection Les données de télédétection sont le plus souvent fournies en format d’images
numériques. L’image correspond à une matrice de pixels. La taille du pixel correspond à
Landsat-5 SPOT-2 ERS JERS-1 NOAHH-12,14 la résolution spatiale et son contenu correspond à l’intensité du rayonnement réfléchi
ou émis. Cette intensité est exprimée en niveaux de gris.
USA France Europe Japan USA

Pour chaque bande spectrale correspond


Date de lancement 1984 Janvier 1990 Juillet 1991(ERS-1) jusqu’à juin
1996
Février 1992 Mai 1991 (NOAA-12)
Décembre 1994 (NOAA-14)
une image résultante.
Avril 1995 (ERS-2)

Altitude 705 km 832 km 782-785 586 km 833 km (NOAA-12)


870 km (NOAA-14)

Durée d’une 99 min 101 min 100 min 96 min 102 min (NOAA-12)
révolution 101 min (NOAA-14)

Répétitivité 16 jours 26 jours 3,35 et 168 jours 44 jours 14.5 jours


1-3 jours (ERS-1)
35 jours (ERS-2)

Capteurs Thematic Mapper 2 HRVs (High Resolution visible) : Altimètre radar SAR (Synthetic Aperture AVHRR (Advanced Very Hight
0.45-0.52 µm TM1
0.52-0.60 µm TM2
Panchromatique
0.50-0.59 µm XS1
Diffusomètre vent
Sondeur hyperfréquences
Radar)
OPS (Optical Sensor)
Resolution Radiometer)
0.55-0.68 µm
rouge 610-680 nm
0.63-0.69 µm TM3 0.61-0.69 µm XS2 Capteur Infrarouge 0.73-1.10 µm
0.76-0.90 µm TM4 0.79-0.90 µm XS3 3.33-3.93 µm
1.55-1.75 µm TM5 0.51-0.73 µm P 10.50-11.50 µm
10.4-12.5 µm TM6 11.00-12.50 µm
2.10-2.35 µm TM7

Résolution spatiale 30 m 20 m P 30 m SAR 18 m (SAR), 1.1 km


10 m XS
18.3 x 24.2 m (OPS)

Fauchée au sol 185 km 60 km 100 km (SAR) 75 km 2800 km

Opérationnel Opérationnel. SPOT-4 en orbite ERS-2 : Opérationnel Opérationnel opérationnels


depuis mars 1998

Proche infrarouge 790-890 nm

Avantages des indices de végétation


Indices de végétation •Simples à utiliser
•Peu sensibles aux effets atmosphériques et la géométrie de l’acquisition
Utiliser le contraste important de reflectance dans le proche •Montrent des relations significatives avec certains paramètres : indice
infrarouge et le rouge entre les couverts végétaux et les sols nus foliaire, rayonnement, taux du couvert, activité chlorophyllienne et état
ou faiblement couverts. sanitaire des couverts végétaux.

Principaux indices
DVI : Difference Vegetation Index
DVI = ρpir − ρr
RVI : Ratio Vegetation Index, appelé aussi Simple Ratio SR
RVI = ρpir / ρr
NDVI : Normalized Difference Vegetation Index, appelé aussi Normalized
Difference ND NDVI = (ρpir − ρr ) / (ρpir + ρr)

NDVI RVI DVI

12
Prétraitement et traitement des données de télédétection 1. Corrections des effets géométriques

Deux images de télédétection acquises sur la même zone ne sont jamais


identiques puisqu’elles ne correspondent pas aux mêmes conditions Les images de télédétection sont acquises sous certaines configurations de
d’acquisition. Des corrections sont donc nécessaires : Normalisation visée. L’espace géographique observé a une surface irrégulière. Les images
présentent des distorsions dans toutes les dimensions de l’espace.

1. Corrections géométriques : corriger les distorsions de l’image dues en Origines des distorsions géométriques :
particulier à la topographie et à la géométrie de visée.
‰Obliquité de la prise vue.
2. Corrections des effets perturbateurs atmosphériques : Le ‰Mouvements du système de balayage et de la plate forme (tangage,
rayonnement réfléchi au niveau du capteur est la résultante du roulis).
rayonnement réfléchi par la cible et par l’atmosphère. Le but des ‰ Relief du terrain, courbure et rotation de la terre.
corrections atmosphériques est d’éliminer les effets de l’atmosphère
et d’accéder à une mesure réelle de la réflectance des cibles Les corrections géométriques permettent :
investiguées. ƒ Corriger les distorsions de l’image.
3. Corrections des effets directionnels : Le rayonnement réfléchi au ƒIn fine : lui attribuer des coordonnées géographiques.
niveau du capteur dépend des conditions d’acquisition en particulier la
position solaire et l’angle de visée. L’opération qui consiste à corriger les distorsions de l’image est appelée
Rectification.
L’opération qui consiste à affecter l’image à un référentiel géographique est
appelée Géoréferencement.

Principe de corrections géométriques : corrections par points d’amers ou de Toute correction géométrique nécessite le re échantillonnage de l ’image :
contrôle

Méthode : plus proche Méthode : Interpolation Méthode : convolution


voisin bilinéaire ou interpolation
Image corrigée Image non corrigée
cubique
Un pixel de l’image Un pixel de l’image
corrigée prend la valeur corrigée prend la Un pixel de l’image
La conversion s’effectue grâce à un polynôme d’ordre n. du pixel qui lui est le moyenne pondérée par corrigée prend la
plus proche sur l’image la distance des 4 pixels moyenne pondérée par
x’, y’ coordonnées de l’image corrigée. x0, y0 coordonnées image d’origine. d ’origine. les plus proches sur la distance des 16 pixels
l ’image d ’origine. les plus proches sur
x' = a + bx 0 + cy 0 + dx 0 y 0 + ex 0 2 + fy 0 2 + .... + qx 0 i y 0 j Pour l ’image d ’origine.
y ' = a '+b' x 0 + c' y 0 + d ' x 0 y 0 + e' x 0 2 + f ' y 0 2 + .... + q' x 0 i y 0 j i+j ≤n
La méthode de plus proche voisin est préconisée pour les images de haute résolution (SPOT).
L’interpolation bilinéaire ou cubique sont mieux adaptées aux moyennes et basses résolutions.
Pour un polynôme d’ordre n : il faut (n+1)(n+2)/2 points de contrôle.

13
2. Corrections des effets atmosphériques Quand et comment faut-il corriger les effets perturbateurs atmosphériques ?

Quand ?

R réfléchi cible ‰ Mesurer les grandeurs physiques réelles des surfaces (réflectance
au sol, température, etc.).

R réflechi atmosphère ‰ Assurer des mesures reproductibles et comparables à d’autres


résultats indépendants.
Rayonnement
‰ Effectuer des comparaisons multi-temporelles des images.
Exo-atmosphérique incident

R atmosphérique diffus
Comment ?

Les méthodes de correction des effets atmosphériques sont basées sur


des modèles simulant les interactions des ondes électromagnétiques et
les différents composants de l’atmosphère (modèle 6-S, MODTRAN,
DOS et autres).

Niveau 2: Réflectance au niveau du sol


2. Corrections des effets perturbateurs atmosphériques
Méthode de corrections atmosphériques DOS : Dark Object Substraction
Il s’agit d’une méthode simple qui, pour chaque bande, considère que la
reflectance minimale mesurée sur l’image non corrigée est due aux effets
Niveau 1 : Reflectance exo-atmosphérique atmosphériques. Cette reflectance est observée généralement sur les
surfaces d’eau libres.

L = CN/G Lsatellite = Latmosphère+ τv Lcible


L = luminance (W m-2 sr-1 µm–1) Lcible = (Lsatellite-Latmosphère)/ τv
CN compte numérique (0 à 255)
L atmosphère τv Lcible
G : Gain d’étalonnage absolu du capteur (fourni par les entêtes des π ( Lsatellite − L Atmosphère )
π Lcible
fichiers images pour chaque bande). E0
ρ= =
τ Z E0 cos θ + Ediffus τ v (τ Z E0 cos θ + Ediffus )
En supposant une diffusion lambertienne : τv
ρ= π L/E0 cosθ τz E0 Ediffus
Latmosphère=Leau libre
τv=cosθv
ρ = réflectance de l’ensemble objet+atmosphère τZ=cosθz
E0 = éclairement solaire exoatmosphérique W m- 2
θ = angle zénithal solaire Surface d’eau libre

14
3. Corrections des effets directionnels Effet de l’angle de vue : variations angulaires de la réflectance d’un couvert végétal

Les effets directionnels sont plus ou moins faciles à corriger selon les Simulation à l’aide de 5Scale – forêt d’un LAI de 3.5 -Soleil à 40° par
types de surfaces observées. rapport au zénith
Pour un sol nu, ces effets sont généralement faciles à corriger.
Pour un couvert végétal, ces effets sont plus complexes.

Propriétés optiques d’un couvert : Interactions facteurs propres au


couvert/facteurs exogènes

Facteurs propres au couvert

Reflectance d’un couvert : résultante de la contribution de la végétation et du


sol
%Taux de couverture, LAI
Augmentation du LAI => Diminution dans le visible et une augmentation
dans le PIR
Structure du couvert : Distribution spatiale des arbres, des angles
d’inclinaison et dispersion foliaire

Facteurs exogènes : effets de l’angle de visée et de l’angle solaire

Effet de l’angle solaire : distribution des taches d’ombre et de lumière sous l’effet
de la position solaire (données mesurées sur un couvert de hêtre – Soudani et al.,
2000 -n.p.) Quelques principes et méthodes de traitement et extraction des
ROUGE- W/m2/sr
informations des images de télédétection multispectrale
VERT- W/m2/sr
510-600 nm 610-720 nm 3.4
4.6
4.4 3.2

1. Rehaussement des images : amélioration de la qualité visuelle de


4.2 3
4
2.8
l’image afin de faciliter son interprétation.
3.8
3.6 2.6
3.4 2.4
3.2 2.2
3
2
2. Classification des images : cartographie des différents thèmes
2.8
2.6 1.8

d’occupation du sol, zones humides et autres variables de surfaces.


2.4 1.6
2.2
1.4
2
1.2
•Classification non supervisée
1.8
1.6 1
1.4 0.8
•Classification supervisée
1.2
0m 2m 4m
NDVI: (PIR-R/PIR+R)
P. INRAROUGE- W/m2/sr

760-950 nm 46
0.88
0.87
3. Filtrage des images : détection des contours
44
42 0.86
40
38
0.85 4. Techniques empiriques : Etablissement des relations empiriques entre les
informations radiometriques et certaines variables biochimiques
11119875 0.84
36
34 0.83
32
30 0.82 (chlorophylle, teneur en eau), biophysiques (l’indice foliaire, l’ouverture du
28
26
0.81
0.8
couvert), etc.
24
11119870
22
20
0.79
0.78
5. Techniques d’inversion : Inversion des modèles de transfert radiatifs,
18
16 0.77 géométriques ou mixtes.
14 0.76
12

15
1. Rehaussement des images : amélioration de la qualité visuelle de
l’image afin de faciliter son interprétation.

Transformations de l ’histogramme :
Transformation linéaire : relation linéaire entre les valeurs pixels d’origine et
après rehaussement de l’image
Autres transformations personnalisées sont possibles.

Image d’origine : valeurs entre 0-255 Image améliorée : étalement entre 87-188

2. Classification des images : cartographie des différents thèmes


d’occupation du sol, zones humides et autres variables de surfaces. Méthode de classification automatique par clustering : K-Means
•Classification non supervisée
•Classification supervisée

Classification de l’image
Le principe de cette méthode consiste à fixer :
1. Le nombre de groupes spectraux
2. Le seuil de convergence
•Classification non supervisée 3. Le nombre maximum d’itérations
Les différentes classes spectrales sont déterminées en se basant seulement
sur les propriétés statistiques des données numériques de l ’image en utilisant Méthode facile à utiliser et aboutit très souvent à des résultats
des algorithmes de classification. On affecte ensuite des classes acceptables.
thématiques aux groupes spectraux déterminés.

16
•Classification supervisée
Algorithmes de classification supervisée :

On identifie sur l ’image des surfaces assez Maximum de vraisemblance


homogènes représentatives des thèmes Parallélépipède
qu ’on souhaite discriminer. Les signatures Méthodes basées sur les distances interclasses (distance euclidienne,
spectrales de ces surfaces serviront Distance Mahalanobis, …)
comme références pour classer l’ensemble Autre méthode : réseaux neuronaux
de l ’image en utilisant des algorithmes de
Parallélépipède Distance spectrale minimale
classification appropries.

Confusion
entres signatures
Oui
n
No

3. Filtrage des images : détection des contours


Maximum de vraisemblance

Exemple de filtre de détection de contours :

Méthode probabiliste :
Avantage : produit le plus
souvent la meilleure
classification
Inconvénient : Hypothèses de
normalité intra-classe

-0 -1 0
-1 5 -1
0 -1 0

Un pixel se
distinguant de ses
voisons est mis en
évidence.

17
4. Techniques empiriques : Etablissement des relations empiriques entre les 5. Techniques d’inversion : Inversion des modèles de transfert radiatifs,
informations radiometriques et certaines variables biochimiques géométriques ou mixtes.
(chlorophylle, teneur en eau), biophysiques (l’indice foliaire, l’ouverture du
couvert), etc.
young stands
NDVI older stands Paramètres d’entrées du modèle :
0.76
Indice foliaire LAI
0.74 La fonction densité foliaire (LAD)
Distribution des angles d’inclinaison foliaire
0.72
Propriétés optiques des feuilles et du sol
0.7
Géométrie solaire et de visée

0.68
2 4 6 8 10 12
LAI (m 2 .m -2 )
Le modèle est conçu pour prédire les propriétés optiques du couvert
végétal en fonction des entrées. Le processus inverse qui consiste à utiliser
Relation LAI et NDVI à partir 22
sites expérimentaux (Site
les propriétés optiques mesurées pour prédire des variables telles que
CarboEuroflux de Hesse – l’indice foliaire ou la chlorophylle foliaire est appelé Inversion.
Sarrebourg – Soudani et al., 2002)
Carte d’indice foliaire (taille pixel = 60 m * 60 m) Entrées pour l’inversion du modèle : propriétés optiques du couvert
Inversion du modèle Î propriétés structurales et biochimiques du couvert

Variabilité interannuelle du NDVI

Quelques applications de la télédétection pour l’étude des


processus globaux :

Dynamique de la couverture végétale à base du NDVI


Increased plant growht in the northern high latitudes from 1981-1991 – Myneni Ranga
B. et al. -1997 (Nature,386, 698-702)

Dynamique de la NPP:
- Schéma général de l’estimation de la NPP par télédétection
- Exemple :
Climate-Driven increases in Global Terrestrial Net Primary Production from 1982 to
1999 – Ramakrishna R. Nemani et al-2003 (Science 300, 1560-1563)

Myneni Ranga B. et al. -1997 (Nature,386, 698-702)

18
Variabilité intra-annuelle du NDVI

Fig. 1. (A) Geographic distribution of potential climatic constraints to plant


growth derived from long-term climate statistics. (B to D) Recent climatic
changes, estimated from reanalysis data from 1982 to 1999, in the growing
season average temperature (B), vapor pressure deficit (VPD) (C), and solar
radiation (D). Reductions in VPD are indicative of increased water availability
(C). The growing season is defined as those months with 1982 to 1999 average
air temperatures above 0°C.
Myneni Ranga B. et al. -1997 (Nature,386, 698-702) Climate-Driven increases in Global Terrestrial Net Primary Production from 1982 to 1999 – Ramakrishna R.
Nemani et al-2003 (Science 300, 1560-1563)

Fig. 4. Interannual variations in


NPP distributed by latitudinal
zones. Zonal NPP anomalies in
each zone are shown for GIMMS
(solid blue line), PAL (dashed
blue line), and their average
(green line).

Fig. 2. Spatial distribution of linear trends in estimated NPP from 1982 to 1999.
Climate-Driven increases in Global
NPP was calculated with mean FPAR and LAI derived from GIMMS and PAL data Terrestrial Net Primary Production from
sets. 1982 to 1999 – Ramakrishna R. Nemani
et al-2003 (Science 300, 1560-1563)
Climate-Driven increases in Global Terrestrial Net Primary Production from 1982 to 1999 –
Ramakrishna R. Nemani et al-2003 (Science 300, 1560-1563)

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