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01 Schwanengesang, D.957, No. 1:


« Liebesbotschaft » 3’03
02 Du bist die Ruh, D.776 4’36
03 Erlkönig, D.328 4’11
04 Die Götter Griechenlands, D.677 3’58
05 Gretchen am Spinnrade, D.118 3’24
FRANZ SCHUBERT (1797-1828) 06 Vier Gesänge aus « Wilhelm Meister »,
D.877, No. 4: « Nur wer die Sehnsucht kennt » 3’08
Natalie Dessay, soprano 07 Schwanengesang, D957, No. 11: « Die Stadt » 3’05
08 Am Bach im Frühling, D.361 3’51
Philippe Cassard, piano
09 Suleika, D.720 5’34
10 1 2 Lieder von Franz Schubert, S.558, No. 2:
« Auf dem Wasser zu singen » (Franz Liszt) 3’57
11 Geheimes, D.719 1’47
12 Ganymed, D.544 4’16
13 Nachtviolen, D.752 3’27
14 Rastlose Liebe, D.138 1’24
15 Im Frühling, D.882 4’14
16 Der Hirt auf dem Felsen, D.965 11’51
(Thomas Savy : clarinet)

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ENTRE VERBE POÉTIQUE ET LYRISME MUSICAL


Jean-Jacques Velly

Dans le domaine de la musique, il y a parfois


des associations d’idées qui sont véhiculées
constamment et qui ne trouvent leur justification Le lied fait partie intégrante de la création schubertienne au point
d’accompagner les différentes étapes de sa maturité artistique. Recueillant
que dans l’évidence même de leur énoncé (…) le maigre héritage dans ce domaine de Mozart et de Beethoven, mais
aussi et surtout celui de Johann Rudolf Zumsteeg – le maître de la ballade
(…) On parle ainsi du contrepoint de Jean-Sébastien Bach, de la préromantique –, Schubert a tôt fait de bouleverser le genre pour créer, dans
vocalité bellinienne ou de l’orchestration ravélienne comme étant des exemples les formes les plus diverses, un nouveau concept musical dans lequel la musique et la
parfaits d’expression musicale allant de soi et ne nécessitant aucune explication poésie fusionnent pour atteindre un équilibre nouveau. Si, au début, il existe encore
complémentaire. Il en est de même de Schubert et du lied, deux mots ayant chez lui des lieder où l’accompagnement pianistique ne sert qu’à soutenir l’expression
pratiquement valeur de pléonasme tant le nom du compositeur s’identifie totalement musicale du poème, très vite, fort de son exceptionnelle maîtrise du clavier, Schubert
au genre musical, qu’il a d’ailleurs contribué à créer. Un récital de lieder de Schubert fait du piano un partenaire subtil et efficace de la poésie, devenant ainsi le premier
– que l’on peut considérer comme une schubertiade moderne – s’apparente à une « poète du clavier », dont le modèle sera suivi par d’illustres successeurs, Schumann,
cuisine savoureuse et toujours renouvelée pour les auditeurs car les interprètes Wolf… Le lied est tellement ancré dans l’univers schubertien qu’il devient parfois le
concoctent savamment un menu équilibré à partir d’un fond immense de plusieurs stimulus et le matériau musical nécessaires à la composition de plusieurs œuvres
centaines de pièces pour n’en retenir que quelques-unes, juxtaposant généralement purement instrumentales, sonate, quatuor ou quintette…, annonçant l’emploi que
des œuvres connues avec d’autres à découvrir. Ainsi, placés dans des programmes Gustav Mahler, grand admirateur de Schubert, en fera dans ses propres symphonies.
de récital toujours différents, des titres que l’on connaît prennent parfois un nouveau
Pour alimenter sa frénésie de textes à mettre en musique, Schubert puise à
relief en fonction de leur environnement musical, et les alternances d’atmosphères
diverses sources, au hasard de ses rencontres littéraires, et il montre la sûreté de ses
et d’émotions nous invitent à un voyage musical ponctué d’escales gourmandes et
choix en reprenant de nombreux poèmes de Goethe, Schiller ou encore Klopstock et
sensibles.
Heinrich Heine. Il met également en musique un grand nombre de textes appartenant
Partie intégrante du langage de Schubert, le lied représente un des aspects
aux poètes du cercle de ses amis avec qui il participe aux célèbres schubertiades,
les plus fascinants de sa création, un domaine que le compositeur a cultivé tout au
notamment Johann Mayrhofer. C’est là, dans une ambiance culturelle et détendue,
long de sa courte carrière et qui montre de manière très claire à la fois sa trajectoire
que Schubert put découvrir le meilleur de la production littéraire de son temps et
musicale mais aussi son évolution psychologique. Si le jeune homme enthousiaste du
affiner son goût poétique.
début, à 14 ans seulement, s’exprime parfois dans un style proche de l’esprit populaire,
les expériences amères de la vie et leurs désillusions le mènent, quelques années Cet enregistrement propose un ensemble de lieder composés sur toute
plus tard, à concevoir de vastes cycles de lieder dans lesquels l’ironie de la vie et le l’étendue de la carrière de Schubert, de ses premières réussites en 1814, alors qu’il
désespoir de la réalité se traduisent dans un style épuré voire ascétique, comme si n’avait que 17 ans, jusqu’aux mélodies écrites au cours de ses derniers mois d’existence.
le chant lui-même perdait le souffle qui l’anime et le conduit. En mars 1824, faisant Si Schiller fut le premier poète à le marquer, Goethe a été celui qui l’a influencé le plus
le bilan de sa vie dans son Journal intime, Schubert donne en quelque sorte la clé durablement. C’est aussi celui à qui il a emprunté le plus de textes et avec qui il a obtenu
de compréhension de sa production musicale en écrivant qu’il n’y a « personne qui les plus beaux résultats. Fin 1814, abordant pour la première fois un texte de Goethe,
comprenne la douleur de l’autre et personne qui comprenne la joie de l’autre. On croit Schubert écrit Gretchen am Spinnrade (Marguerite au rouet) où il réussit, avec une
toujours aller vers l’autre, et on ne va jamais qu’à côté de l’autre. […] Mes créations maîtrise exceptionnelle, à traduire, malgré son jeune âge, l’émoi amoureux de la jeune
sont le fruit de ma connaissance de la musique et de ma connaissance de la douleur ».
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femme rêveuse. La simplicité répétitive de la mélodie, le caractère obsessionnel de anticipe sur le dépouillement des lieder à venir, et dans Auf dem Wasser zu singen
l’accompagnement pianistique évoquant le mouvement du rouet mais aussi le trouble (À chanter sur l’eau, Strolberg, 1823), qui retrouve la simplicité du lied strophique en
de Marguerite sont mis au service d’un portrait psychologique d’une grande acuité. comparant l’écoulement de la vie à celui du ruisseau.
Abandonnant l’idée d’une mélodie agréable et charmante, Schubert transforme
À partir de 1823 Schubert, qui avait été malade, entre dans son ultime phase
le genre du lied pour en faire le vecteur privilégié de l’émotion intime romantique.
de composition marquée par le recours à de nouveaux poètes comme Rückert ou
L’année suivante, Schubert compose de très nombreux lieder (147) et il enchaîne
Wilhelm Müller. Avec sa concision et sa cohérence musicale, Du bist die Ruh (Tu es le
les chefs-d’œuvre. Dans Erlkönig (Le Roi des Aulnes), sur une ballade de Goethe, la
repos, Rückert, 1823) est une des plus belles réussites de Schubert de cette époque.
musique abandonne toute référence populaire pour adopter une écriture continue
Sur fond de doubles croches régulières et ondulantes, l’apparente simplicité des
(durchkomponiert) destinée à créer la tension nécessaire à la traduction d’un drame
deux premières strophes prend un aspect plus incantatoire dans la troisième qui, à
complet se déroulant en quelques minutes. Pour renforcer le réalisme, Schubert
deux reprises, est marquée par une suspension lyrique dans l’aigu suivie d’une très
attribue aux trois personnages du poème – en plus d’un narrateur au discours froid et
expressive mesure de silence total. En 1826, Schubert constitue un petit cycle consacré
implacable – des caractéristiques vocales et musicales qui les différencient nettement.
au Wilhelm Meister de Goethe, en revenant sur des textes qui l’avaient inspiré à
De la séduction à la frayeur, en passant par le ton charmeur ou la demande pressante,
plusieurs reprises depuis 1815. C’est le cas de Nur wer die Sehnsucht kennt (Seul celui
les images se bousculent au gré des imitations musicales et soulignent la dimension
qui connaît la nostalgie) où Schubert utilise de nombreuses modulations en mineur
fantastique du poème. De cette même année datent également Rastlose Liebe
pour accentuer l’insondable tristesse du poème. Im Frühling (Au printemps, Schultze,
(Amour sans répit, Goethe), avec son martèlement continu d’arpèges descendants,
1826) mélange le charme d’une mélodie suave associé à une écriture savante.
et Am Bach im Frühling (Près du ruisseau au printemps, Schober, 1816), simple lied
à la fraîcheur printanière écrit sur le texte d’un ami qui lui fournira une vingtaine de En 1828, année de sa disparition, Schubert continue à produire des lieder,
poèmes. comme Der Hirt auf dem Felsen (Le pâtre sur le rocher, Müller) – son dernier
lied composé – qui date des dernières semaines de son existence. Le dialogue
Jusqu’en 1823, Schubert alterne les poètes bien que Goethe reste toujours
du berger avec son instrument trouve un écho entre la voix et la clarinette qui,
présent, comme c’est le cas en 1817 avec Ganymed, dont l’apparente liberté d’inspiration
exceptionnellement, s’ajoute au piano. Schwanengesang (Le chant du cygne), est un
formelle repose en fait sur une série de variations changeant systématiquement de
recueil de 14 lieder paru après la mort de Schubert et dont l’ordre et le titre sont
tonalités et de formules d’accompagnement au piano. Échappant aux habitudes,
dus à l’éditeur Haslinger. Liebesbotschaft (Message d’amour, Rellstab), qui ouvre ce
cette ample invocation à l’amour manifeste une étonnante unité dans la diversité.
recueil, retrouve la sérénité apaisante de La Belle meunière. Dans ce lied strophique,
Die Götter Griechenlands (Les dieux de la Grèce, 1819), sur un fragment de Schiller,
l’évocation du ruisseau portant le « message d’amour » est rendue par un flot continu
oppose musicalement le monde des dieux à celui des hommes. Schubert fait preuve
et sans à-coups au piano, qui est également doté d’une basse chantante dialoguant
d’une belle réflexion sur la puissance de la poésie, seule à pouvoir compenser chez
avec la mélodie principale. Die Stadt (La ville), sur un texte de Heinrich Heine, contraste
l’homme la perte du commerce avec les dieux. En 1821, c’est dans le Divan de Goethe,
par son dramatisme. Les formules répétées et les accords douloureux amènent à
inspiré du poète persan Hafiz, que Schubert va puiser quelques poèmes. Face à cette
une déclamation évoquant une marche funèbre que ponctuent des roulements de
poésie orientale aux couleurs chatoyantes, Schubert allège sa musique, comme dans
tambour. La ville apparaît comme l’expression du souvenir d’un amour heureux.
Suleika 1 (sous-titré « Vent d’est ») où l’évocation de l’attente amoureuse est traduite
par un frémissement continu. Dans ce lied, Schubert semble avoir fusionné les formes De Schiller et Goethe à Heine, le lied schubertien, qui s’appuie sur les meilleurs
strophique et durchkomponiert. Du même recueil, Geheimes (Le secret, 1821) est poètes allemands, est le reflet des pensées intimes du compositeur qui réalise une
également une belle réussite : sur un lancinant balancement rythmique au piano, la remarquable fusion entre le verbe poétique et le lyrisme musical.
mélodie révèle un secret amoureux avec une séduisante alternance entre l’expression
de la joie retenue et le frémissement haletant de l’aveu. La fraîcheur retrouvée
transparaît également dans Nachtviolen (Julienne des dames, Mayrhofer, 1822), qui
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BETWEEN POETIC VERB


AND MUSICAL LYRICISM
Jean-Jacques Velly

In the field of music, some terms are constantly linked and find
their justification only in the very evidence of their utterance. (…)
(…) Thus, Johann Sebastian Bach’s counterpoint, Bellinian vocality or down to create, in the most diverse forms, a new musical concept in which music and
Ravelian orchestration are considered as perfect examples of musical poetry merge to achieve a new balance. While at first he still composed some songs in
expression that go without saying and any further explanation. It is true which the piano accompaniment is merely devoted to support the musical expression
also for Schubert and the song (Lied), which are practically two pleonastic of the poem, soon with his exceptional mastery of the keyboard Schubert makes the
words because the name of the composer is totally linked to the musical piano a subtle and effective partner of poetry. He became the first «keyboard poet»,
genre, which he has also helped to create. A Schubert song recital - which whose model has been followed by illustrious successors, Schumann, Wolf ... The Lied
can be considered as a modern Schubertiade - is a tasty and always is so fixed to the Schubertian world that it sometimes became the stimulus and the
renewed cookery for the listeners because the performers cleverly prepare musical material necessary for the composition of several purely instrumental works
a balanced menu from a large background of several hundred pieces to (sonata, quartet or quintet), announcing the use that Gustav Mahler, great admirer of
retain only a few, juxtaposing works generally known with others to discover. Thus, Schubert, made in his own symphonies.
placed in always-different recitals programs, titles that we know sometimes take a In order to satisfy his frenzy of poetic texts, Schubert draws from various
new relief according to their musical environment, and the change of atmospheres sources, at random from his literary encounters, and he shows his secure taste by
and feelings invite to a musical journey punctuated by gourmand and sensitive stops. taking up many poems by Goethe, Schiller or Klopstock and Heinrich Heine. He
As an integral part of Schubert’s language, the Lied represents one of the also gives a musical setting to a large number of texts written by the poets he
most fascinating aspects of his creation, an area that the composer has cultivated knew (especially Johann Mayrhofer) and with whom he participates to the famous
throughout his short career. It shows clearly both his musical development and his Schubertiade. There, in a relaxed and cultural atmosphere, Schubert could discover
psychological evolution. At only 14, the enthusiastic young composer sometimes the best of the poetic output of his time and refine his poetic taste.
expresses himself in a style close to the popular spirit, but a few years later the bitter This recording offers a set of songs composed throughout Schubert’s career,
experiences of life and their disappointments lead him to conceive large song cycles from his first successes in 1814, when he was only 17, to the songs composed during
in which irony of life and despair of reality are reflected in a refined and even ascetic his last months. Schiller was the first poet to mark him but Goethe was the one who
style, as if the song was lacking of the necessary breath. In March 1824, Schubert wrote influenced him the most permanently. He is also the one to whom he borrowed the
in his Private Diary some words that enable us to understand his musical output. most texts and with whom he obtained his most beautiful results. At the end of 1814,
There is «no one who understands the pain of the other and no one who understands setting for the first time a text by Goethe, Schubert wrote Gretchen am Spinnrade
the joy of the other. One always believes that one is going to the other, and one never where, despite his young age, he succeeded with exceptional skill in translating the
goes beyond the other. [...] My creations are the result of my knowledge of music and amorous love of the dreamy young woman. The repetitive simplicity of the melody and
my knowledge of pain.» the obsessive character of the pianistic accompaniment evoking both the movement
Lied is an integral part of the Schubertian creation. It accompanies the of the spinning wheel and the trouble of Gretchen describe a psychological portrait
different stages of his artistic maturity. Schubert, who inherited Mozart’s and of great acuity. Leaving the idea of a pleasant and charming melody, Schubert
Beethoven’s legacy in that field, but also and especially that of Johann Rudolf transformed the genre of the Lied to make it the privileged vector of intimate romantic
Zumsteeg - the master of the pre-Romantic ballad - quickly turned the genre upside feeling. The following year, Schubert composed a large number of songs (147) with
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many masterpieces. In Erlkönig, based on a Goethe ballad, music leaves all popular Sehnsucht kennt. In this song Schubert uses numerous modulations in minor keys to
references to adopt a continuous writing (durchkomponiert) intended to create the underline the unfathomable sadness of the poem. Im Frühling (Schultze, 1826) mixes
necessary tension to translate in few minutes a complete drama. To reinforce realism, the charm of a suave melody associated with a scholarly writing.
Schubert gives to the three characters of the poem, in addition to a narrator, vocal In 1828, year of his death, Schubert continued to produce songs, such as Der
and musical characteristics that clearly make the difference between them. From Hirt auf dem Felsen (Müller) — his very last song — that dates back to the last few
seduction to fright, going across a charming tone and a pressing demand, the images weeks of his life. The dialogue of the shepherd with his musical instrument finds an echo
jostle with the liking of musical imitations and emphasize the fantastic dimension of between the voice and a clarinet exceptionally added to the piano. Schwanengesang
the poem. Rastlose Liebe (Goethe), with its continuous hammering of descending is a collection of 14 Lieder published posthumously and whose order and title are due
arpeggios, and Am Bach im Frühling (Schober, 1816), a fresh song written on a poem to the publisher Haslinger. Liebesbotschaft (Rellstab) which opens this song cycle
by a friend, belong to the same period. finds the soothing serenity of Die schöne Müllerin. In this strophic song, the evocation
Until 1823 Schubert alternates poets although Goethe is still present. In of the brook carrying the «message of love» is rendered by a continuous and smooth
1817, Ganymed (Goethe) shows an apparent freedom of formal inspiration but the flow on the piano, which is also endowed with a singing bass dialoguing with the
song is actually based on a set of variations that systematically change tones and main melody. Die Stadt (Heinrich Heine) contrasts by its dramatism. The repeated
accompanying features on the piano. This ample invocation to love manifests an keyboard features and the painful chords lead to a declamation evoking a funeral
astonishing unity in diversity. Set on a fragment by Schiller, Die Götter Griechenlands march punctuated by drum rolls. The city appears as the expression of the memory
(1819) opposes musically the world of gods to the world of men. Schubert shows a of a happy love.
fine reflection on the power of poetry, the only way for men to compensate the loss From Schiller and Goethe to Heine, the Schubertian Lied, which is based on
of contact with the gods. In 1821, Schubert makes use of some poems from the Divan the best German poets, is a reflection of the intimate thoughts of the composer who
by Goethe, which was inspired by the Persian poet Hafiz. In Suleika 1, the evocation realizes a outstanding fusion between the poetic verb and the musical lyricism.
of amorous expectation is translated by a continuous shudder. In that song, Schubert
seems to have merged the strophic and durchkomponiert forms. From the same
book, Geheimes (1821) is also a great success: on a throbbing rhythmic piano sway, the
melody reveals a secret love with a seductive alternation between the expression of
the retained joy and the panting quivering of the confession. Nachtviolen (Mayrhofer,
1822) anticipates the simplicity of future songs and Auf dem Wasser zu singen
(Strolberg, 1823) is an simple strophic song comparing the flow of life with that of
the creek.
From 1823, Schubert, who had been sick, entered his final phase of
composition marked by the use of new poets like Rückert or Wilhelm Müller. With
his conciseness and musical coherence, Du bist die Ruh (Rückert, 1823) is one of
Schubert’s greatest achievements of that period. On a background of regular and
undulating semiquavers, the apparent simplicity of the first two stanzas takes on a
more incantatory aspect in the third which, twice, is marked by a lyrical suspension
in the treble followed by a very expressive measure of total silence. In 1826, Schubert
wrote a small song cycle devoted to the Wilhelm Meister by Goethe, returning to
texts that had inspired him several times since 1815. It is the case of Nur wer die
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ZWISCHEN POESIE
UND MUSIKALISCHER LYRIK
Jean-Jacques Velly
Das Kunstlied ist ein wesentlicher Teil von Schuberts Kreation.
Dies geht sogar so weit, dass es verschiedene Etappen seiner
Im Bereich der Musik werden manchmal Ideen künstlerischen Reife begleitet. Schubert fasste das winzige Erbe dieses
fortlaufend vermittelt, sie finden ihre Begründung Bereichs von Mozart und Beethoven, jedoch auch insbesondere jenes von
Johann Rudolf Zumsteeg, dem Meister der präromantischen Balladen,
jedoch lediglich in der Offensichtlichkeit ihrer Aussage zusammen und brachte bereits früh den Umbruch des Genres um in
zahlreichen verschiedenen Formen ein neues musikalisches Konzept zu
So spricht man beispielsweise vom Kontrapunkt von Johann Sebastian Bach, der schaffen, das Musik und Poesie verbindet, um ein neues Gleichgewicht zu
Vokalität von Bellini oder der Orchestrierung von Ravel, die allesamt perfekte schaffen. Anfangs gibt es von ihm noch Kunstlieder, bei denen die Klavierbegleitung
Beispiele für einen musikalischen Ausdruck sind, der keiner weiteren Erklärung lediglich den musikalischen Ausdruck des Gedichts unterstützen soll. Aufgrund
bedarf. Dasselbe gilt für Schubert und das Kunstlied, zwei Worte die schon fast als seiner hervorragenden Klavierfertigkeiten gibt Schubert dem Klavier die Rolle eines
Pleonasmus gelten könnten, da der Name des Komponisten automatisch mit dem feinsinnigen und wirkungsvollen Partners der Poesie und wird somit zum ersten
Musikstil einhergeht, an dessen Schaffung er ja auch beteiligt war. Eine Sammlung „Klavier-Poeten“, dessen Modell von berühmten Nachfolgern wie Schumann, Wolf
der Kunstlieder von Schubert, die man als moderne Schubertiade ansehen kann, usw. aufgenommen wird. Das Kunstlied ist so tief im musikalischen Universum von
ist mit einer geschmackvollen Mahlzeit zu vergleichen, die den Zuhörern immer Schubert verankert, dass es manchmal der Stimulus und der musikalische Baustoff
wieder anders aufgetischt wird. Denn die Musiker stellen aus hunderten Stücken wird, der für die Komposition mehrerer Werke notwendig ist, die rein instrumental,
geschickt ein ausgewogenes Menü bestehend aus nur einer kleinen Auswahl Sonaten, Quartette oder Quintette usw. sind. Es handelt sich hier um den Vorreiter
dieser zusammen, wobei generell bekannte Stücke mit anderen, eher unbekannten für ihre Nutzung durch Gustav Mahler, einen großen Bewunderer Schuberts, der sie
zusammengelegt werden. Allgemein bekannte Lieder nehmen somit bei immer in seinen eigenen Symphonien benutzt.
anders zusammengesetzten Sammlungen eine andere Gestalt an, da sich ebenfalls
Um seiner Leidenschaft immer neue Texte zu bieten, die musikalisch
ihr musikalisches Umfeld ändert. Die sich abwechselnden Stimmungen und Gefühle
begleitet werden, schöpft Schubert aus verschiedensten Quellen, was auch immer
geben uns Anlass zu einer musikalischen Reise mit einigen reizenden und sensiblen
ihm an Literatur bekannt wird. Er zeigt seine guten Entschlüsse, indem er zahlreiche
Etappen.
Gedichte von Goethe, Schiller oder Klopstock und Heinrich Heine zur Hand nimmt.
Das Kunstlied ist ein wesentlicher Teil der Sprache Schuberts und ist
Er begleitet auch zahlreiche Texte von Poeten aus seinem Freundeskreis, mit denen
einer der faszinierendsten Aspekte seiner Kreation. Der Komponist kultivierte
er an den berühmten Schubertiaden teilnimmt, darunter insbesondere Johann
es während seiner gesamten kurzen Karriere und es zeigt sehr eindeutig sowohl
Mayrhofer. In dieser kulturgeladenen und ruhigen Atmosphäre konnte Schubert die
seine musikalische Laufbahn als auch seine psychologische Entwicklung. Der junge
beste Literatur seiner Zeit entdecken und seine poetischen Vorlieben verfeinern.
Schubert zu seinen Anfängen, im Alter von lediglich 14 Jahren, drückte sich noch
manchmal mittels eines populären Stils aus. Die bitteren Lebenserfahrungen und Diese Aufnahme bietet verschiedene Kunstlieder, die während der
ihre Enttäuschungen veranlassen ihn jedoch einige Jahre später dazu, zahlreiche gesamten Karriere Schuberts komponiert wurden. Von seinen ersten Erfolgen im
Kunstlieder zu komponieren, in denen sich die Ironie des Lebens und die Verzweiflung Jahr 1814, im Alter von lediglich 17 Jahren, bis hin zu den Melodien, die während
der Realität in einem klaren oder sogar asketischen Stil widerspiegeln, als würde seiner letzten Monate verfasst wurden. Schiller war zwar der erste Poet, der ihn
dem Gesang selber der Atem genommen, der ihm die Stimme verleiht und ihn prägte, Goethe beeinflusste ihn jedoch über den längsten Zeitraum hinweg. Er
leitet. Im März 1824 zog Schubert in seinem Tagebuch die Bilanz seines Lebens und war es auch, dessen Texte er am meisten begleitete und mit dem er die schönsten
erklärt in gewisser Weise die Gründe für seine musikalische Entwicklung, indem Schöpfungen erreichte. Ende 1814, als er das erste Mal einen Text von Goethe vor
er schrieb: „Keiner, der den Schmerz des Andern, und Keiner, der die Freude des sich hat, komponiert Schubert Gretchen am Spinnrade und vermag es mit einer
Andern versteht. Man glaubt immer, zueinander zu gehen, und man geht immer nur unglaublichen Kontrolle, trotz seines jungen Alters, die verliebte Erregung der
nebeneinander. […] Meine Erzeugnisse sind durch den Verstand für Musik und durch verträumten jungen Frau wiederzugeben. Die sich wiederholende Einfachheit der
meinen Schmerz vorhanden“. Melodie, die Zwanghaftigkeit der Klavierbegleitung, mit der die Bewegung des
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Spinnrads zum Ausdruck gebracht wird, jedoch auch die Unruhe von Gretchen Ab 1823 stimmt Schubert, der zu dieser Zeit krank war, seine letzte
zeugen von einem umfassenden psychologischen Scharfsinn. Schubert verlässt Kompositionsphase ein, die durch die Begleitung von Gedichten neuer Poeten wie
die Idee einer angenehmen und reizenden Melodie, verändert eher die Art des Rückert oder Wilhelm Müller geprägt war. Dank der Prägnanz und der musikalischen
Kunstlieds in ein Abbild der intimen Emotion der Romantik. Im darauffolgenden Jahr Kohärenz ist Du bist die Ruh (Rückert, 1823) einer der schönsten Erfolge
komponiert Schubert zahlreiche Kunstlieder (147), darunter zahlreiche Meisterwerke. Schuberts aus dieser Epoche. Im Hintergrund sind regelmäßige und wiegende
Im Erlkönig, einer Ballade von Goethe, zeugt die Musik von keinerlei Popularität, Sechzehntelnoten zu vernehmen und die offensichtliche Einfachheit der ersten
sondern wird durchkomponiert, um die notwendige Anspannung zu erzeugen, um ein beiden Strophen wird in der dritten noch beschwörender, da zweimal eine hohe
vollständiges Drama in nur wenigen Minuten darzustellen zu können. Um das Ganze lyrische Unterbrechung stattfindet, auf die eine sehr ausdrucksvolle Stille folgt. 1826
noch realer darzustellen, gibt Schubert den drei Rollen des Gedichts, neben einem schafft Schubert einen kleinen Zyklus zu Wilhelm Meister von Goethe, indem er sich
Erzähler mit gefühlskalter und unerbittlicher Redeart, stimmliche und musikalische abermals Texten widmet, die ihn bereits mehrmals seit 1815 inspiriert hatten. Dies
Eigenschaften, die sie stark voneinander abgrenzen. Von der Verführung über den ist der Fall bei Nur wer die Sehnsucht kennt, wo Schubert zahlreiche Modulationen
bezaubernden Ton oder das Drängen bis hin zum Schrecken, die Bilder springen je in Moll verwendet, um die unergründliche Traurigkeit des Gedichts zu betonen. Im
nach musikalischem Ausdruck und unterstreichen das Fantastische des Gedichts. Frühling (Schultze, 1826) ist eine Mischung aus dem Charme einer seichten Melodie
Aus demselben Jahr stammt ebenfalls Rastlose Liebe (Goethe), mit seinen ständig und eines geschickten Textes.
absteigenden Arpeggios, und Am Bach im Frühling (Schober, 1816), ein einfaches
Im Jahr 1828, sein Todesjahr, produziert Schubert weiter Kunstlieder
Kunstlied mit frühlingshafter Frische, komponiert für den Text eines Freundes, der
wie Der Hirt auf dem Felsen (Müller), sein letztes komponiertes Kunstlied, das
ihm etwa zwei Dutzend Gedichte an die Hand gab.
aus den letzten Wochen seiner Existenz stammt. Der Dialog des Hirten mit
Bis 1823 nimmt sich Schubert verschiedene Poeten vor, auch wenn seinem Instrument findet zwischen der Stimme und der Klarinette ein Echo, die
Goethe immer einen Platz einnimmt. So ist es der Fall von Ganymed im Jahr 1817, ausnahmsweise das Klavier begleiten. Schwanengesang ist eine Sammlung aus 14
dessen offensichtliche formelle Inspirationsfreiheit auf einer Reihe von Variationen Kunstliedern, die nach dem Tod Schuberts erschien und deren Titelordnung dem
beruht, deren Tonart und Klavierbegleitung sich systematisch ändert. Ganz anders Herausgeber Haslinger zu verdanken ist. Liebesbotschaft (Rellstab), das erste Stück
als gewöhnlich ist diese weitreichende Anrufung der Liebe ein überraschendes dieser Sammlung, findet wieder die beruhigende Ausgeglichenheit von Die schöne
Einzelstück des reichhaltigen Gesamtwerks. In Die Götter Griechenlands (1819), auf Müllerin. In diesem Kunstlied wird der Bach, der die Liebesbotschaft überbringt,
einem Fragment Schillers, steht musikalisch die Welt der Götter jener der Menschen durch einen durchgehenden und stoßfreien Klavierfluss dargestellt, der ebenfalls
gegenüber. Schubert zeigt hier eine schöne Überlegung hinsichtlich der Macht einen melodischen Bass aufweist, der mit der Hauptmelodie dialogiert. Die Stadt
der Poesie, die einzig in der Lage ist, beim Menschen den Verlust des Handels mit begleitet einen Text von Heinrich Heine und gibt den Kontrast aufgrund seines
den Göttern zu kompensieren. 1821 wird Schubert einige Gedichte in Divan von Dramatismus. Die wiederholten Saitenklänge und die schmerzhaften Akkorde lassen
Goethe, inspiriert vom persischen Poeten Hafiz, schöpfen. Dieser östlichen Poesie an eine Deklamation denken, die einen Trauermarsch wiedergibt, betont durch
mit schillernden Farben gegenüber erleichtert Schubert seine Musik, wie in Suleika Trommelwirbel. Die Stadt scheint wie eine Erinnerung an eine glückliche Liebe.
1 (Untertitel „Ostwind“), in dem er die verliebte Erwartung durch ein ständiges
Von Schiller und Goethe bis Heine stützen sich die Kunstlieder Schuberts
Beben darstellt. In diesem Kunstlied scheint Schubert die Strophen fusioniert und
auf die besten Poeten Deutschlands. Sie zeugen von den intimen Gedanken des
durchkomponiert zu haben. Aus derselben Sammlung stammt Geheimes (1821) und
Komponisten, der eine beeindruckende Fusion zwischen Poesie und musikalischer
ist ebenfalls ein voller Erfolg: reißende Schwingungen mit dem Klavier geben der
Lyrik schafft.
Melodie ein verliebtes Geheimnis mit einer betörenden Abwechslung von verhaltener
Freude und dem schnaubenden Beben des Geständnisses. Die wiedergefundene
Frische zeigt sich ebenfalls in Nachtviolen (Mayerhofer, 1822), das bereits einen
Vorgeschmack auf die Nüchternheit der Kunstlieder gibt, und in Auf dem Wasser zu
singen (Strolberg, 1823), in dem die Einfachheit des Kunstlieds wiederzufinden ist
und der Fluss des Lebens mit jenem eines Bachs verglichen wird.
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Longtemps j’ai repoussé l’échéance


mais je savais qu’il me faudrait un jour
chanter Schubert. Non pas par obligation
mais par désir.
Mon premier souvenir de Lieder remonte à mes quinze ans. Un grand
chanteur allemand était venu à Bordeaux chanter le Voyage d’Hiver.
Je n’y ai rien compris, bien que germaniste et passionnée d’allemand.
Je veux dire que je n’ai pas goûté la musique, je me suis ennuyée
et suis repartie frustrée, consciente d’être passée à côté de quelque
chose dont je pressentais l’importance et la beauté, mais dont l’accès
m’aurait été interdit. «Ça viendra peut-être plus tard» me suis-je dit. Et
c’est venu, beaucoup, beaucoup plus tard.
J’ai relu les poèmes, réécouté la musique, assisté à des concerts, et
l’on s’est apprivoisés.
Schubert est mort à 31 ans mais c’était une vieille âme, et sans doute
me fallait-il vivre et mûrir pour éprouver l’éblouissement face à ces
mélodies si délicates, si inventives, si poignantes et variées. Et quel
plaisir d’en découvrir sans cesse de nouvelles (il y en a près de
600) aux côtés de Philippe Cassard qui fréquente Schubert depuis
si longtemps ! Il a pu m’accompagner telle une petite enfant dans
cet univers singulier. Un immense merci à lui, ainsi qu’à Wolfgang
Holzmair, qui a accepté de nous guider à travers les méandres des
poèmes, nous suggérant parfois des phrasés plus idiomatiques, lui
qui côtoie ce répertoire depuis des décennies.
Une pensée aussi pour Ruben Lifschitz qui m’a initiée au monde du
Lied et de la mélodie, et qui, il y a trente ans, m’avait déjà dit que je
devrais un jour me plonger dans Schubert. Comme il avait raison, car
le plaisir est à l’aune de ma si longue attente...

 Natalie Dessay
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I had put it off for a long time but I knew Ich habe diesen Moment lange hinausgezögert,
that one day I’d have to sing Schubert. Not aber ich wusste, dass ich eines Tages Schubert
because I had to, but because I wanted to. würde singen müssen.
My first memory of lieder music goes back to when I was 15. A great German singer Nicht aus Verpflichtung, sondern auf meinen eigenen Wunsch hin. Meine
had come to Bordeaux to sing Winterreise (Winter Journey). I didn’t understand erste Erinnerung an Kunstlieder stammt aus der Zeit, als ich fünfzehn war. Ein
anything, even though I studied German and was passionate about it. I mean, I großer deutscher Sänger war nach Bordeaux gekommen, um die Winterreise
didn’t really enjoy the music. I was bored and left feeling frustrated, knowing that zu singen. Ich habe nichts davon verstanden obwohl ich Deutsch konnte und
I’d missed out on something that I considered important and beautiful but that I mich für diese Sprache begeisterte. Ich will damit sagen, dass ich die Musik nicht
couldn’t understand. I told myself it would come later in life. And it did, much, much ausgekostet habe; ich habe mich gelangweilt und bin frustriert wieder gegangen,
later. wobei mir bewusst war, dass ich etwas versäumt hatte, dessen Bedeutung und
I re-read poems, listened again to the music, went to concerts, and we finally Schönheit ich erahnte, wozu mir der Zugang jedoch verwehrt war. „Das wird später
connected. kommen“, habe ich mir gesagt. Und es kam auch – sehr, sehr viel später.

Schubert died at the age of 31 but was an old soul. I think I had to mature a little and Ich habe mir noch einmal die Gedichte durchgelesen, mir erneut die Musik angehört,
gain experience to truly understand the wonder of his melodies that are so delicate, Konzerte besucht, und so haben wir uns miteinander vertraut gemacht.
inventive, poignant and varied. And it is such a pleasure to be able to constantly Schubert ist mit 31 Jahren gestorben, war jedoch eine alte Seele, und ich musste
discover new ones (there are around 600 of them) alongside Philippe Cassard, who zweifellos leben und reifen, um bei diesen so zarten, so erfinderischen, so
has been working on Schubert for a remarkably long time. He took me under his ergreifenden und abwechslungsreichen Melodien von Faszination ergriffen zu
wing to help me discover this unique world. I am immensely grateful to him, and werden. Und was für eine Freude, an der Seite von Philippe Cassard, der schon seit
also to Wolfgang Holzmair who agreed to guide us through the twists and turns of so langer Zeit mit Schubert verkehrt, unaufhörlich neue davon zu entdecken (es gibt
the poems, sometimes suggesting more idiomatic phrases as he has been studying beinahe 600)! Er hat mich, als sei ich ein kleines Mädchen, in diese einzigartige Welt
this repertoire for decades. begleiten können. Ein riesengroßes Dankeschön an ihn und an Wolfgang Holzmair,
I also owe thanks to Ruben Lifschitz who introduced me to the world of lieder and der sich dazu bereit erklärt hatte, uns durch die Mäander der Gedichte zu führen,
melodies. He told me thirty years ago that one day I should get to know Schubert. und der uns manchmal idiomatischere Phrasierungen vorgeschlagen hat – er, der
How right he was, as the joy it gives me is as great as my wait was long... sich mit diesem Repertoire schon seit Jahrzehnten beschäftigt.

 Natalie Dessay Ich denke auch an Ruben Lifschitz, der mich in die Welt des Kunstliedes und der
Melodie eingeweiht hat und mir vor dreißig Jahren schon sagte, dass ich mich eines
Tages eingehend mit Schubert befassen müsste. Wie Recht er hatte, denn der
Genuss steht im Verhältnis mit meinem ach so langen Warten ...
 Natalie Dessay
11

C’est Debussy qui nous a réuni, Natalie


et moi, lorsque nous avons commencé
à travailler ensemble il y a cinq ans. 
Le répertoire allemand est arrivé un peu plus tard, mais pas
Schubert, qui faisait un peu figure d’épouvantail pour Natalie,
toujours encline à sous-estimer son talent. Clara Schumann,
Brahms, Strauss figuraient alors à nos programmes. Dans mon
esprit, je ne pouvais pas concevoir qu’une artiste aussi inspirée,
ouverte, férue de poésie et de théâtre que Natalie pût rester
au bord des sentiers schubertiens. Nous avons d’abord écouté
quelques chanteurs de Lieder consacrés : Fischer-Dieskau
bien sûr, mais aussi Christian Gerhaher, Matthias Goerne
et Wolfgang Holzmair, à qui j’étais personnellement lié par
des collaborations fécondes sur plus de 20 ans. Nous avons
ensuite sélectionné une dizaine de Lieder pour une première
tournée, en 2014. Nos récitals débutaient par le Erlkönig
: immédiatement, le public pouvait comprendre ce que
l’incarnation d’un poème signifiait pour Natalie. Et les critiques
dithyrambiques qu’elle a obtenues après notre récital dans le
Saint des Saints, le Musikverein de Vienne — qui a vu défiler
toutes les légendes du Liederabend —, ont fini par convaincre
Natalie de la valeur, de la légitimité et de l’impact de son travail
sur Schubert. Pour cet enregistrement, quatre Lieder (Erlkönig,
Die Stadt, Liebesbotschaft, Die Götter Griechenlands) sont
plutôt destinés à des voix d’homme. Il me semble que Natalie
fait oublier ce postulat par l’intensité de son expression, la
densité dont elle emplit certains mots, et par les couleurs de
sa voix sur toute l’étendue de sa tessiture. Désormais, il arrive
à Natalie Dessay ce qui s’est produit pour moi au milieu des
années 1980, lorsque j’étais étudiant à la Hochschule für Musik
de Vienne : une fois tombé dans la marmite schubertienne, on
n’a plus du tout envie de s’en échapper !

Philippe Cassard
12

Debussy war es, der Natalie und mich


It was Debussy who really brought
vor fünf Jahren, als unsere Zusammenarbeit
Natalie and I together when we   The German repertoire
arrived a little later but didn’t begann, zusammengeführt hatte.
first joined forces five years ago. include Schubert, who was an Das deutsche Repertoire kam ein bisschen später, nicht aber Schubert, vor dem sich
intimidating figure for Natalie, always inclined to underestimate her own talent. As Natalie, die stets dazu neigte, ihr Talent zu unterschätzen, ein bisschen fürchtete.
such, our programmes featured Clara Schumann, Brahms and Strauss. Personally, I Damals standen Clara Schumann, Brahms und Strauss auf unseren Programmen.
couldn’t understand how an artist as inspired, open-minded, and passionate about Ich konnte mir einfach nicht vorstellen, wie eine solch inspirierte, offene, poesie-
poetry and theatre as Natalie could pass on Schubert’s work. First of all, we listened und theaterbegeisterte Künstlerin wie Natalie sich von den Schubertschen Pfaden
to a few established Lieder singers: Fischer-Dieskau of course, but also Christian fernhalten konnte. Zunächst einmal haben wir uns ein paar anerkannte Liedersänger
Gerhaher, Matthias Goerne and Wolfgang Holzmair, with whom I had a personal angehört: Fischer-Dieskau natürlich, aber auch Christian Gerhaher, Matthias Goerne
connection following 20 years of creative collaboration. We then chose ten Lieder und Wolfgang Holzmair, mit dem ich durch eine fruchtbare Zusammenarbeit seit
singers for the first tour in 2014. Our recitals began with the Erlkönig. The audience über 20 Jahren persönlich verbunden war. Anschließend haben wir an die zehn
could understand straight away what a poem meant for Natalie. The rave reviews Lieder für eine erste Tournee 2014 ausgesucht. Auftakt unserer Rezitale war der
that she received after our recital in the sanctum sanctorum of music halls, the Erlkönig: Das Publikum konnte sofort erfassen, was die Verkörperung eines
Vienna Musikverein (which has witnessed the musical talents of all the Liederabend Gedichtes für Natalie bedeutete. Und die überschwänglichen Kritiken, die ihr nach
legends), finally convinced Natalie of the worth, legitimacy and impact of her work on unserem Rezital in den Heiligen Hallen, nämlich dem Wiener Musikverein – in dem
Schubert. The four Lieder in this recording (Erlkönig, Die Stadt, Liebesbotschaft, schon sämtliche Legenden des Liederabends aufgetreten sind – zuteilwurden,
Die Götter Griechenlands) are more suited to male voices. Natalie seemed to haben Natalie von dem Wert, der Rechtmäßigkeit und der Wirkung ihrer Arbeit
make the audience forget this assumption, however, through the intensity of her an Schubert überzeugt. Vier Lieder für diese Aufnahme (Erlkönig, Die Stadt,
expression, the density that permeated certain words and the radiance of her voice Liebesbotschaft, Die Götter Griechenlands) sind eher für Männerstimmen
throughout her whole tessitura. At that time, Natalie Dessay experienced the same gedacht. Es scheint mir, als ließe Natalie dieses Postulat durch ihren Ausdruck,
thing that happened to me in the mid-80s when I was a student at the Hochschule die Dichte, mit der sie manche Worte erfüllt, und die Klangfarben ihrer Stimme im
für Musik in Vienna: once under the Schubert spell, you never want to be cured of it! gesamten Umfang ihrer Stimmlage vergessen. Von jetzt an erlebt Natalie Dessay
 Philippe Cassard das, was mir Mitte der 80er Jahre geschehen ist, als ich an der Wiener Hochschule
für Musik studierte: Ist man erst einmal in den Topf der Schubertschen Klänge
gefallen, möchte man um keinen Preis wieder herausklettern!
  Philippe Cassard
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C’est avec grand plaisir que j’ai accepté


l’invitation de Natalie et de Philippe afin de les
conseiller lors de l’enregistrement de l’album Pas vraiment  ! Philippe connaît très bien Schubert. Et
Schubert. Mais ont-ils besoin de conseils ? Natalie  ? C’est une véritable artiste. Peu importe ce
qu’elle fait, elle le fait avec une grande sincérité et de
la passion. Et quelques doutes. Ma mission était donc de remettre en perspective ces doutes et d’offrir
quelques conseils de la part d’un chanteur de lieder expérimenté. De donner du courage aussi, et d’insister
sur les corrections à faire là où elles étaient nécessaires. Les journées d’enregistrement, la joie simple de la
réussite, l’ouverture d’esprit des artistes et leur concentration, tout cela s’est révélé être une merveilleuse
expérience. Le résultat  : une interprétation très nette et très personnelle de Schubert, loin des sentiers
battus, et, pour cette raison précise, un vrai régal.

It was with pleasure that I accepted Natalie’s and Gerne bin ich der Einladung von Natalie und Philippe
Philippe’s invitation to assist them with advice on gefolgt, sie bei der Aufnahme ihrer Schubert album
their Schubert album recording. Do they actually zu beraten. Brauchen die beiden jemanden, der
need such assistance? Not really! Philippe has ihnen zur Seite steht? Eigentlich nicht! Philippe
always occupied himself with Schubert. And hat sich seit immer mit Schubert beschäftigt. Und
Natalie? She is a true artist. Whatever she does Natalie? Sie ist eine wahre Künstlerin, und was
is done with great sincerity and passion — and a immer sie in Angriff nimmt, tut sie mit großem Ernst
certain degree of self-doubt. My task was to put und Leidenschaft — und einem gewissen Ausmaß
the latter into perspective, occasionally offer tips an Selbstzweifeln. Diese zu relativieren, hier und
from the viewpoint of a seasoned lieder singer, dort aus der Sicht eines erfahrenen Liedsängers
give courage and insist on corrections where einige Tipps zu geben, Mut zuzusprechen, auf
required. The days of recording, the simple joy Korrekturen zu bestehen, wenn es mir notwendig
of accomplishment, the artists‘ openness and schien, war meine Aufgabe. Die Tage der Aufnahme,
concentration, all this was a wonderful experience die Freude über Gelungenes, die Offenheit und
for me. The result: a very personal and focused Konzentration, all dies ein wunderschönes Erlebnis.
view on Schubert off the beaten track and precisely Das Resultat: eine sehr persönliche, konzentrierte
for this reason a source of delight. Sicht auf Schubert, abseits des Mainstreams, und
gerade deshalb beglückend.

Wolfgang Holzmair
14

01. Schwanengesang, D.957, No. 1 Liebesbotschaft 03. Erlkönig, D.328


(Ludwig Rellstab) (Johann Wolfgang von Goethe)

Rauschendes Bächlein, Wenn sie am Ufer, Wer reitet so spät durch Nacht und Wind? “Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn?
So silbern und hell, In Träume versenkt, Es ist der Vater mit seinem Kind; Meine Töchter sollen dich warten schön;
Eilst zur Geliebten Meiner gedenkend, Er hat den Knaben wohl in dem Arm, Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn
So munter und schnell? Das Köpfchen hängt; Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm. Und wiegen und tanzen und singen dich ein.”
Ach, trautes Bächlein, Tröste die Süße «Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht?» - «Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort
Mein Bote sei du; Mit freundlichem Blick, «Siehst, Vater, du den Erlkönig nicht? Erlkönigs Töchter am düstern Ort?»
Bringe die Grüße Denn der Geliebte Den Erlenkönig mit Kron’ und Schweif?» «Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau:
Des Fernen ihr zu. Kehrt bald zurück. «Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif.» Es scheinen die alten Weiden so grau.»

All’ ihre Blumen, Neigt sich die Sonne “Du liebes Kind, komm, geh mit mir! “Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt;
Im Garten gepflegt, Mit röthlichem Schein, Gar schöne Spiele spiel ich mit dir; Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt.”
Die sie so lieblich Wiege das Liebchen Manch bunte Blumen sind an dem Strand, «Mein Vater, mein Vater, jetzt faßt er mich an!
Am Busen trägt, In Schlummer ein. Meine Mutter hat manch gülden Gewand.” Erlkönig hat mir ein Leids getan!»
Und ihre Rosen Rausche sie murmelnd «Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht, Dem Vater grauset’s, er reitet geschwind,
In purpurner Glut, In süße Ruh, Was Erlenkönig mir leise verspricht?» Er hält in Armen das ächzende Kind,
Bächlein, erquicke Flüstre ihr Träume «Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind: Erreicht den Hof mit Müh’ und Not:
Mit kühlender Flut. In dürren Blättern säuselt der Wind.» In seinen Armen das Kind war tot.
Der Liebe zu.

02. Du bist die Ruh, D.776 04. Die Götter Griechenlands, D.677
(Friedrich Rückert) (Friedrich von Schiller)

Du bist die Ruh, Treib andern Schmerz Schöne Welt, wo bist du? Kehre wieder,
Der Friede mild, Aus dieser Brust! Holdes Blütenalter der Natur!
Die Sehnsucht du Voll sei dies Herz Ach, nur in dem Feenland der Lieder
Und was sie stillt. Von deiner Lust. Lebt noch deine fabelhafte Spur.
Ich weihe dir Dies Augenzelt Ausgestorben trauert das Gefilde,
Voll Lust und Schmerz Von deinem Glanz Keine Gottheit zeigt sich meinem Blick.
Zur Wohnung hier Allein erhellt, Ach, von jenem lebenwarmen Bilde
Mein Aug und Herz. O füll es ganz! Blieb der Schatten nur zurück.

Kehr ein bei mir,


Und schließe du
Still hinter dir
Die Pforten zu.
15

O5. Gretchen am Spinnrade, D.118 07. Schwanengesang, D957, No. 11: 09. Suleika, D.720
(Johann Wolfgang von Goethe) “Die Stadt” (Marianne von Willemer)
(Heinrich Heine)
Meine Ruh’ ist hin, Sein hoher Gang, Was bedeutet die Bewegung?
Mein Herz ist schwer, Sein’ edle Gestalt, Am fernen Horizonte Bringt der Ost mir frohe Kunde?
Ich finde sie nimmer Seines Mundes Lächeln, Erscheint, wie ein Nebelbild, Seiner Schwingen frische Regung
Und nimmermehr. Seiner Augen Gewalt, Die Stadt mit ihren Türmen, Kühlt des Herzens tiefe Wunde.
Wo ich ihn nicht hab Und seiner Rede In Abenddämmrung gehüllt. Kosend spielt er mit dem Staube,
Ist mir das Grab, Zauberfluß, Ein feuchter Windzug kräuselt Jagt ihn auf in leichten Wölkchen,
Die ganze Welt Sein Händedruck, Die graue Wasserbahn; Treibt zur sichern Rebenlaube
Ist mir vergällt. Und ach, sein Kuß! Mit traurigem Takte rudert Der Insekten frohes Völkchen.
Mein armer Kopf Meine Ruh’ ist hin, Der Schiffer in meinem Kahn. Lindert sanft der Sonne Glühen,
Ist mir verrückt, Mein Herz ist schwer, Die Sonne hebt sich noch einmal Kühlt auch mir die heißen Wangen,
Mein armer Sinn Ich finde sie nimmer Leuchtend vom Boden empor Küßt die Reben noch im Fliehen,
Ist mir zerstückt. Und nimmermehr. Und zeigt mir jene Stelle, Die auf Feld und Hügel prangen.
Meine Ruh’ ist hin, Mein Busen drängt sich Wo ich das Liebste verlor. Und mir bringt sein leises Flüstern
Mein Herz ist schwer, Nach ihm hin. Von dem Freunde tausend Grüße;
Ich finde sie nimmer [Ach]1 dürft ich fassen Eh’ noch diese Hügel düstern,
Und nimmermehr. Und halten ihn, Grüßen mich wohl tausend Küsse.
Nach ihm nur schau ich Und küssen ihn, 08. Am Bach im Frühling, D.361 Und so kannst du weiter ziehen!
Zum Fenster hinaus, So wie ich wollt, (Franz von Schober) Diene Freunden und Betrübten.
Nach ihm nur geh ich An seinen Küssen Dort wo hohe Mauern glühen,
Aus dem Haus. Vergehen sollt! Du brachst sie nun, die kalte Rinde, Dort find’ ich bald den Vielgeliebten.
Und rieselst froh und frei dahin. Ach, die wahre Herzenskunde,
Die Lüfte wehen wieder linde, Liebeshauch, erfrischtes Leben
Und Moos und Gras wird neu und grün. Wird mir nur aus seinem Munde,
Allein, mit traurigem Gemüte Kann mir nur sein Athem geben.
Tret’ ich wie sonst zu deiner Flut.
Vier
O6.  Gesänge aus “Wilhelm Meister”, D.877, No. 4: Der Erde allgemeine Blüte
“Nur wer die Sehnsucht kennt” Kommt meinem Herzen nicht zu gut.
(Johann Wolfgang von Goethe) Hier treiben immer gleiche Winde,
Kein Hoffen kommt in meinem Sinn,
Nur wer die Sehnsucht kennt Ach! der mich liebt und kennt, Als daß ich hier ein Blümchen finde:
Weiß, was ich leide! Ist in der Weite. Blau, wie sie der Erinn’rung blühn.
Allein und abgetrennt Es schwindelt mir, es brennt
Von aller Freude, Mein Eingeweide.
Seh ich ans Firmament Nur wer die Sehnsucht kennt
Nach jener Seite. Weiß, was ich leide!
16

10 1 2 Lieder von Franz Schubert, S.558, 12. Ganymed, D.544 13. Nachtviolen, D.752
No. 2: “Auf dem Wasser zu singen” (Johann Wolfgang von Goethe) (Johann Baptist Mayrhofer)
(Franz Liszt)
Wie im Morgenglanze Nachtviolen, Nachtviolen!
Du rings mich anglühst, Dunkle Augen, seelenvolle,
Frühling, Geliebter! Selig ist es, sich versenken
Mit tausendfacher Liebeswonne In dem samtnen Blau.
Sich an mein Herz drängt
11. Geheimes, D.719 Deiner ewigen Wärme Heilig Gefühl,
Grüne Blätter streben freudig
(Johann Wolfgang von Goethe) Euch zu hellen, euch zu schmücken;
Unendliche Schöne! Doch ihr blicket ernst und schweigend
Über meines Liebchens Äugeln Daß ich dich fassen möcht’ In die laue Frühlingsluft.
Stehn verwundert alle Leute In diesen Arm! Mit erhabnen Wehmutsstrahlen
Ich, der Wissende, dagegen, Ach, an deinem Busen Trafet ihr mein treues Herz,
Weiß recht gut, was das bedeute. Lieg’ ich, schmachte, Und nun blüht in stummen Nächten
Denn es heißt: ich liebe diesen Und deine Blumen, dein Gras Fort die heilige Verbindung.
Und nicht etwa den und jenen. Drängen sich an mein Herz.
Lasset nur, ihr lieben Leute, Du kühlst den brennenden
Euer Wundern, euer Sehnen! Durst meines Busens,
14. Rastlose Liebe, D.138
Lieblicher Morgenwind!
Ja, mit ungeheuren Machten (Johann Wolfgang von Goethe)
Ruft drein die Nachtigall
Blicket sie wohl in die Runde;
Liebend nach mir aus dem Nebeltal.
Doch sie sucht nur zu verkünden Dem Schnee, dem Regen,
Ihm die nächste süße Stunde. Ich komm’, ich komme! Dem Wind entgegen,
Wohin? Ach, wohin? Im Dampf der Klüfte
Hinauf! Hinauf strebt’s. Durch Nebeldüfte,
Es schweben die Wolken Immer zu! Immer zu!
Abwärts, die Wolken Ohne Rast und Ruh!
Neigen sich der sehnenden Liebe. Lieber durch Leiden
Mir! Mir! Möcht ich mich schlagen,
In eurem Schosse Als so viel Freuden
Aufwärts! Des Lebens ertragen.
Umfangend umfangen!
Alle das Neigen
Aufwärts an deinen Busen,
Von Herzen zu Herzen,
Alliebender Vater!
Ach, wie so eigen
Schaffet das Schmerzen!
Wie soll ich fliehen?
Wälderwärts ziehen?
Alles vergebens!
Krone des Lebens,
Glück ohne Ruh,
Liebe, bist du!
17

15. Im Frühling, D.882 16. Der


Hirt auf dem Felsen, D.965
(Ernst Konrad Friedrich Schulze) (Thomas Savy : clarinet)
Still sitz’ ich an des Hügels Hang, (Wilhelm Müller) (Wilhelmina Christiane von Chézy)
Der Himmel ist so klar,
Wenn auf dem höchsten Fels ich steh’, In tiefem Gram verzehr ich mich,
Das Lüftchen spielt im grünen Tal,
In’s tiefe Tal hernieder seh’, Mir ist die Freude hin,
Wo ich beim ersten Frühlingsstrahl
Und singe. Auf Erden mir die Hoffnung wich,
Einst, ach, so glücklich war;
Fern aus dem tiefen dunkeln Tal Ich hier so einsam bin.
Wo ich an ihrer Seite ging
Schwingt sich empor der Widerhall So sehnend klang im Wald das Lied,
So traulich und so nah,
Der Klüfte. So sehnend klang es durch die Nacht,
Und tief im dunkeln Felsenquell
Je weiter meine Stimme dringt, Die Herzen es zum Himmel zieht
Den schönen Himmel blau und hell,
Je heller sie mir wieder klingt Mit wunderbarer Macht.
Und sie im Himmel sah.
Von unten. (Wilhelm Müller)
Sieh, wie der bunte Frühling schon
Aus Knosp’ und Blüte blickt! Mein Liebchen wohnt so weit von mir, Der Frühling will kommen,
Nicht alle Blüten sind mir gleich, Drum sehn’ ich mich so heiß nach ihr Der Frühling, meine Freud’,
Am liebsten pflück’ ich von dem Zweig, Hinüber. Nun mach’ ich mich fertig
Von welchem sie gepflückt. Zum Wandern bereit.
Denn Alles ist wie damals noch,
Die Blumen, das Gefild,
Die Sonne scheint nicht minder hell,
Nicht minder freundlich schwimmt im Quell
Das blaue Himmelsbild.
Es wandeln nur sich Will’ und Wahn,
Es wechseln Lust und Streit,
Vorüber flieht der Liebe Glück,
Und nur die Liebe bleibt zurück,
Die Lieb’ und ach, das Leid!
O wär’ ich doch ein Vöglein nur
Dort an dem Wiesenhang!
Dann blieb’ ich auf den Zweigen hier,
Und säng’ ein süßes Lied von ihr,
Den ganzen Sommer lang.
18

Recorded at the Siemens Villa, Berlin – Nov. 28 to Dec. 2, 2016


Recording Producer, Sound Engineer, Editing : Cécile Lenoir
Mastering : Elsa Desjardins
Piano Grand Steinway 1901, special thanks to Cedric Pescia
Piano Technician : Esther Dreykluft
Vocal Coach : Wolfgang Holzmair
Sony Classical France Managing Director : Hervé Defranoux
A&R and Executive Producer : Olivier Cochet
Label Manager : Aurélien Lovalente
Media & Project Liaison : Aranja Mousli & Laura Fantoni
Design : Ars Magna
Photos Natalie Dessay : Simon Fowler
Photo Philippe Cassard : Vincent Catala

Special Thanks : Ines Kindlmann, Philip Nedel, Matthias Wäcken, Michael Schulz, Michael Schetelich.
Toute notre gratitude à Wolfgang Holzmair pour ses conseils, son attention de tous les instants et sa générosité.
P et C 2017 Sony Music Entertainment France

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