You are on page 1of 1

Conçu dès 1943, le plan de l’opération Overlord subit quelques modifications majeures pour y introduire notamment un

emploi en masse des troupes aéroportées.

Des doutes sur la validité de l’opération Overlord


Le 27 décembre 1943, le général américain Dwight Eisenhower, commandant suprême des forces expéditionnaires
alliées, convoque le général britannique sir Bernard Montgomery, commandant des forces terrestres, à son quartier
général d’Alger pour discuter du plan de débarquement en Normandie prévu par le Chief
of Staff to the Supreme Allied Commander (COSSAC) – qui devient en janvier le Supreme
Headquarters Allied Expeditionary Force (SHAEF). Des interrogations y sont soulevées :
les effectifs apparaissent trop faibles et le front de débarquement trop réduit pour pouvoir
percer rapidement la ligne de défense de l’ennemi. Avec le général Walter Bedell Smith,
chef d’état-major du commandant suprême, Eisenhower décide de reporter la mission
d’un mois afin de réunir cinq divisions au lieu des trois initialement prévues.

DR
La révision du plan
Le 31 décembre, Montgomery retrouve le Premier ministre britannique Winston Churchill à Marrakech où
celui-ci étudie le plan Overlord. Tout en faisant mine de le découvrir pour la première fois, il lui suggère un renfor-
cement des effectifs de l’opération. Montgomery établit son quartier général à St Paul’s School à Londres en tant
que commandant en chef temporaire des forces terrestres alliées. Au mois de janvier 1944, il fait réviser le plan de
façon drastique. Il a notamment de nombreuses discussions avec les responsables des armées de l’air alliées car il
souhaite élargir l’intervention de la composante aéroportée.

Adoption du nouveau plan et dévoilement de la stratégie


Le 15 janvier, Eisenhower prend en charge le commandement suprême à Londres. Le 21 janvier, le comman-
dant suprême soumet pour approbation le plan révisé au comité conjoint des chefs d’état-major. Montgomery
dévoile la nouvelle stratégie. L’un des changements majeurs consiste en l’inter-
DR

vention de deux divisions aéroportées américaines en flanc garde. Désormais,


plus de 13 000 parachutistes de la 82e Airborne (« screaming eagles ») et de la
101e airborne (« all american ») doivent être largués à l’Ouest à bord de plus de
800 Douglas C-47 de l’United States Army Air Forces (USAAF), surnommés
les « skytrain » (« trains du ciel »). Ces troupes ont pour mission de sécuriser
les points sensibles du Cotentin et de protéger le débarquement sur la plage
d’Utah. À l’Est, des commandos de la 6e Airborne britannique seront largués,
notamment pour prendre deux ponts – dont l’un sera renommé Pegasus Bridge
– afin de faciliter la prise de Caen le jour J.
DR

Pour éviter entre autres de compromettre le calendrier de l’invasion, les chefs


d’état-major américains acceptent ce plan, sur lequel s’accordent Eisenhower
et Montgomery. Le 1er février 1944, les chefs d’état-major britanniques sou-
tiennent également cette proposition, qui obtient l’accord du comité conjoint.

Le 17 mai 1944, Overlord est fixé précisément au 5 juin car Eisenhower a des
exigences particulières concernant les conditions météorologiques qu’il estime
propices à un débarquement. Il a finalement lieu le 6 juin.

Adjudant Fanny Boyer, rédactrice au CERPA


Sous la direction de Marie-Catherine Villatoux, docteur et agrégée en histoire, enseignant-chercheur au CReA
ISSN 2552-0245

You might also like