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HISTOIRE

ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 1


Arnaud Baubérot

« L’année 1947 dans le monde »


Séquence 1

Note

Cet entraînement pas à pas (EPAP) a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un
objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.

Chaque séquence développe un aspect de cette compétence en fournissant une explicitation de la


méthode générale, en décomposant au maximum la démarche et en l’illustrant d’exemples.

Pour ce premier entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction de
l’introduction, ce qui passe par l’analyse approfondie du sujet et l’élaboration d’une
problématique. Nous vous rappelons qu’au concours, l’analyse du sujet et la problématisation sont
des étapes bien plus importantes qu’à l’épreuve d’histoire du baccalauréat : il faut donc leur
accorder une attention particulière.

Sommaire

1. L’analyse du sujet ....................................................................................... 2


1.1. La définition du type de sujet ..................................................................... 2
1.2. La détermination du cadre chronologique ................................................ 3
1.3. L’appréhension du cadre spatial ................................................................ 4

HISTOIRE – EPAP n° 1 séquence 1

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1. L’analyse du sujet
L’analyse soigneuse du sujet est une étape indispensable avant tout effort de rédaction. Face à un
sujet de dissertation d’histoire, le candidat devra avoir trois réflexes essentiels. Il prendra soin de…
 définir sommairement le type de sujet auquel il est confronté ;
 déterminer le cadre chronologique ;
 préciser l’espace géographique dans lequel le sujet s’inscrit.

1.1. La définition du type de sujet

Avant même d’entamer une réflexion sur le contenu du sujet et sur les connaissances qu’il faut
mobiliser, le candidat doit tenter de repérer quel type de sujet se cache derrière l’intitulé qu’il doit
traiter en trois heures.

Plusieurs types de sujets sont fréquemment donnés en dissertation d’histoire :

 Le sujet « simple » : on demande au candidat de traiter l’histoire d’un objet particulier


sur une période donnée. Il faut donc commencer par définir cet objet et en préciser
les contours. Il peut s’agir, tout d’abord, d’une entité politique ou géographique (un
continent, un État, un parti politique, une organisation internationale…). Ainsi,
l’intitulé donné en 2010 au concours commun des IEP, « La IVe République, un bilan
négatif » peut être considéré comme un sujet simple, puisqu’il s’agissait de faire
l’histoire d’un régime politique sur une période donnée (1946-1958).
Le sujet peut également porter sur un processus historique (par exemple, les
décolonisations), un attribut politique (les pouvoirs du président en France) ou sur un
objet plus abstrait. Ce fut le cas lors de la session 2014 du concours dont l’épreuve
d’histoire invitait à étudier « La puissance diplomatique de la France, de 1958 à
2007 ». Dans une telle configuration, le candidat doit avant tout songer à définir
l’objet qui est au cœur de l’intitulé – ici la notion de « puissance diplomatique » – de
façon complète et précise.

 Le sujet « relation » : dans ce cas de figure, il convient de mettre en relation deux


réalités (continents, États, partis politiques, organisations internationales…). Par
exemple, un sujet tel que « L’URSS et l’Europe de 1945 à 1991 » vous invite à analyser
les relations entre deux entités : un État et un continent. Lorsque l’intitulé comporte la
conjonction « et », il faut toujours faire attention à l’ordre des mots : « L’URSS et
l’Europe » et « L’Europe et l’URSS » ne sont pas des sujets exactement équivalents. Le
premier terme du sujet est toujours celui auquel il faut prêter davantage d’attention.
Dans le cas du sujet précédemment évoqué, « L’URSS et l’Europe », il faudra avant
tout appréhender le regard porté par l’URSS sur l’Europe, tandis que ce sera l’inverse
pour le sujet « L’Europe et l’URSS de 1945 à 1991 ».
À côté des sujets qui mettent en relation deux entités par le biais de la conjonction
« et », d’autres cherchent à éclairer le rôle particulier joué par un pays, un parti
politique ou une organisation internationale, dans un processus plus large auquel celui-
ci ou celle-ci prend part. Tel est le cas des sujets qui utilisent les conjonctions
« dans » ou « face ». La session 2016 du concours proposait un intitulé de ce type :
« La France face aux "événements" d’Algérie (1954-1962) ». Dans le cadre d’un tel
sujet, il n’était pas question de se lancer dans un récit de la guerre d’Algérie ou dans un

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tableau de la vie politique française à cette époque, mais il s’agissait d’étudier les
réactions – ou les absences de réactions – de la société, des institutions politiques et des
gouvernants français face à la guerre d’Algérie.

 Le sujet « tableau » : le sujet tableau est la troisième catégorie de sujet fréquemment


représentée dans les sujets de concours. Il s’agit dans ce cas d’analyser la situation d’un
État, d’un continent ou du monde entier à une date donnée. Le type de plan qui
s’impose est systématiquement un plan thématique, et non pas chronologique,
contrairement à la majorité des autres sujets donnés en dissertation. Il importe alors de
déterminer en quoi l’année proposée est une « année charnière » afin d’identifier les
thèmes qui seront au cœur de votre dissertation.
Dans le cas du sujet tableau, le candidat doit montrer qu’il a des connaissances sur une
période à la fois restreinte et cruciale pour la compréhension du programme. Il en
ressort que des sujets tableaux ne peuvent être proposés pour n’importe quelles années,
mais uniquement pour des dates qui marquent des inflexions importantes dans les
relations internationales ou dans la vie politique d’un pays. Ainsi, le nombre de sujets
tableaux qui sont susceptibles d’être donnés dans le cadre du concours des IEP est
limité. Voici quelques exemples de sujets tableaux :
- « Le monde en 1945 » (fin de la Seconde Guerre mondiale) ;
- « La France en 1958 » (passage de la IVe à la Ve République) ;
- « Le monde en 1962 » (crise de Cuba et début de la détente) ;
- « L’Europe en 1989 » (effondrement du Bloc de l’Est)…

Dans le cas traité ici en exemple, « L’année 1947 dans le monde », le candidat a affaire à un sujet
tableau. Il faut, dès lors, se demander en quoi 1947 est une « année charnière » dans l’histoire
du monde afin d’identifier les thèmes qui serviront à construire le devoir. De manière évidente,
l’année 1947 marque le début de la guerre froide (énonciation des doctrines Truman et Jdanov).
Toutefois, d’autres thèmes importants ne devront pas pour autant être oubliés : 1947 est aussi
l’année de l’indépendance et de la partition de l’Inde et du Pakistan et du début de la guerre
d’Indochine.

1.2. La détermination du cadre chronologique

Le cadre chronologique peut apparaître de manière claire et évidente dans l’intitulé ou n’être
suggéré que de manière implicite. Dans tous les cas de figure, il doit être explicité par le candidat
lui-même, dans son introduction.
 Par exemple, pour le sujet « Tensions et conflits au Proche et Moyen-Orient durant la
guerre froide (1948-1989) » (donné au concours en 2015) », il faut prendre soin de
préciser le sens des bornes chronologiques fixées par l’intitulé en les justifiant
brièvement. Ce passage de l’introduction ne doit pas excéder quelques lignes, mais
exposer clairement que le devoir portera sur une période allant de la création de l’État
d’Israël (1948) à l’effondrement du Bloc de l’Est (1989).
 Lorsque les bornes chronologiques n’apparaissent pas explicitement dans l’intitulé,
comme dans un sujet tel que « Les relations américano-soviétiques pendant la Guerre
froide », vous devez prendre soin de définir les bornes chronologiques de la Guerre
froide, en précisant par exemple pourquoi vous choisissez de commencer en 1947
(énonciation de la doctrine Truman et de la doctrine Jdanov) et pourquoi vous prenez le
parti de terminer votre devoir en 1991 (éclatement de l’URSS).

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Dans le cas d’un sujet tableau, comme celui que nous traitons dans cet entraînement pas à pas n° 1,
« L’année 1947 dans le monde », le cadre chronologique est d’emblée fixé dans l’intitulé du
sujet : il convient d’étudier l’année 1947 dans son intégralité.

Ici, la difficulté vient plutôt de ce qu’il sera parfois nécessaire de mobiliser des faits antérieurs à
1947 pour expliquer les événements survenus cette année-là, tout en évitant de tomber dans le hors-
sujet. Ainsi, il pourra être utile d’évoquer rapidement la conférence de Yalta (1945) pour expliquer
l’état des relations entre Américains et Soviétiques en 1947. En revanche, un paragraphe
entièrement consacré à cette conférence serait hors-sujet. De manière générale, les faits antérieurs à
1947 ne devront être retenus que pour montrer que ce qui se produit cette année-là découle aussi en
partie de processus plus anciens.

Enfin, tout fait postérieur à 1947 devra être proscrit de votre développement et ne pas être
évoqué avant la conclusion. En effet, un événement survenu en 1948 ne peut rien expliquer de ce
qui s’est produit au cours de l’année 1947 !

1.3. L’appréhension du cadre spatial

Le sujet que vous devez traiter doit aussi s’inscrire dans un cadre spatial défini. Au moment où vous
cherchez à appréhender le cadre géographique de votre sujet, vous pouvez vous trouver dans trois
cas de figure différents :
 Soit le cadre spatial n’est pas précisé du tout par le sujet et c’est à vous de le
déterminer. Exemples :
o Avec un sujet aussi évasif que « L’année 1956 », il faut en réalité traiter
« L’année 1956 dans le monde ».
o Dans un sujet comme « La IVe République, un bilan négatif » (concours
commun 2010), il convient de vous limiter au cadre national français, en
intégrant bien entendu les relations avec les protectorats et les colonies
d’outre-mer dans le traitement de la dissertation.
 Soit le cadre spatial est défini de manière imprécise et c’est à vous de mieux le
délimiter. Par exemple, dans un sujet tel que « Tensions et conflits au Proche et
Moyen-Orient durant la guerre froide (1948-1989) » (concours commun 2015), il
convient de préciser en introduction à quel espace géographique et à quels États
correspond l’expression « Proche et Moyen-Orient ».
 Soit le cadre spatial est présenté de manière claire, et dans ce cas, il ne faut pas
s’appesantir longuement et maladroitement sur une définition du contexte
géographique en introduction.

Le sujet de ce premier entraînement pas à pas, « L’année 1947 dans le monde », correspond à la
troisième option envisagée : le cadre géographique est défini de manière claire et univoque, il faut
vous intéresser aux événements qui ont lieu dans le monde entier en 1947. Il va de soi que les
événements qui marquent le monde occidental et les grandes puissances seront sans doute plus
représentés dans votre copie : les correcteurs s’attendent à ce que vous puisiez des exemples dans
les histoires nationales que vous maîtrisez en général le mieux (la France, l’Allemagne, les États-
Unis, l’URSS). Néanmoins, il ne faudra pas négliger pour autant les empires coloniaux dans le
développement de la dissertation. L’essentiel est de donner constamment l’impression à vos
correcteurs que vos exemples sont variés. Vous devez ainsi vous assurer que votre dissertation sur
« L’année 1947 dans le monde » ne se réduira pas à un traitement du sujet « Les États-Unis et
l’URSS en 1947 ».

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MEMENTO

Pour résumer, voici les trois informations essentielles que le candidat doit pouvoir dégager au
moment de sa première réflexion sur le sujet « L’année 1947 dans le monde » :

- Le type de sujet : un sujet tableau, qui implique un plan thématique et non pas
chronologique.

- Le cadre chronologique : l’année 1947.

- Le cadre spatial : le monde entier, même s’il est évident que certaines zones
géographiques (monde occidental et grandes puissances) seront davantage mises en
lumière.

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« L’année 1947 dans le monde »


Séquence 2

Note

Cet entraînement pas à pas (EPAP) a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un
objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.

Chaque séquence développe un aspect de cette compétence en fournissant une explicitation de la


méthode générale, en décomposant au maximum la démarche et en l’illustrant d’exemples.

Pour ce premier entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction de
l’introduction, ce qui passe par l’analyse approfondie du sujet et l’élaboration d’une
problématique. Nous vous rappelons qu’au concours, l’analyse du sujet et la problématisation sont
des étapes bien plus importantes qu’à l’épreuve d’histoire du baccalauréat : il faut donc leur
accorder une attention particulière.

Sommaire

1. La problématique ........................................................................................ 2
1.1. Quel est le rôle de la problématique ? ....................................................... 2
1.2. Comment présenter la problématique en introduction ? ......................... 2

2. Quel est le lien entre la problématique et le reste du devoir ? .................. 3


2.1. Quel est le rapport entre la problématique et le développement ? .......... 3
2.2. Quel est le lien entre problématique et conclusion ? ............................... 4

3. Exercices autocorrigés ............................................................................... 4

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1. La problématique

1.1. Quel est le rôle de la problématique ?

La problématique annonce ce que vous allez démontrer dans votre devoir. Elle est donc la clé de
lecture qui va vous guider tout au long de la rédaction de votre copie. Idéalement, cette question que
vous posez en introduction doit pouvoir être résolue dans la conclusion du devoir, qui a pour rôle de
répondre clairement à la problématique.

Dans la problématique, il faut d’ores et déjà proposer une hypothèse personnelle sur la question
posée dans le sujet. C’est ainsi que toutes les problématiques non pertinentes, qui se contentent de
poser la question galvaudée de l’évolution d’un phénomène de telle date à telle date, doivent être
proscrites, même s’il est bien sûr essentiel de comprendre la progression chronologique pour
construire le devoir. Ainsi, pour traiter le sujet « L’année 1947 dans le monde », il n’est pas
envisageable de poser en problématique la question suivante : « nous nous interrogerons sur les
événements survenus au cours de l’année 1947 ». En effet, une telle question n’annonce aucune
démonstration !

Pour trouver une problématique valable sur le sujet que vous devez traiter, vous devez donc tenter
d’apporter un éclairage personnel sur le sujet posé en vous demandant ce qui mérite d’être
démontré. Voici quelques questions à se poser pour trouver facilement une problématique :

 Pourquoi le jury a-t-il proposé ce sujet ; quel processus historique remarquable à lieu
pendant la période traitée ?
 Si l’on compare la situation au début et à la fin de la période traitée, quelle évolution a
permis de passer de l’un à l’autre ?
 L’intitulé soulève-t-il une question ou un problème caché, un paradoxe, une situation
inattendue ou exceptionnelle, tout aspect qui rend le sujet nécessaire ?
Remarques :
 Il faut construire un questionnement ouvert, c'est-à-dire un questionnement qui
n’attende pas une réponse par « oui » ou « non ».
 Toutefois, la problématique ne doit pas être une question trop large et trop générale, qui
pourrait être appliquée à n’importe quel sujet.
 En revanche, pour chaque sujet, une ou plusieurs problématiques pertinentes peuvent
être trouvées.

1.2. Comment présenter la problématique en introduction ?

La problématique doit impérativement être formulée sous la forme interrogative. Il s’agit donc
clairement de poser une question, qui peut prendre les formes suivantes :
 Est-ce qu’il s’agit de… ?
 Dans quelle mesure peut-on parler de… ?
 Faut-il considérer que… ?
[liste non exhaustive]

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Néanmoins, il n’est pas obligatoire de présenter la problématique au style direct : elle peut être aussi
formulée au style interrogatif indirect (« Nous nous demanderons si… »).

Par ailleurs, bien qu’il soit préférable de poser une seule et unique question, il est tout à fait
envisageable de décomposer la problématique en plusieurs axes interrogatifs qui s’attachent à en
révéler les différentes dimensions. Attention, toutefois, à ne pas confondre la problématique et
l’annonce du plan ! Vos différents axes interrogatifs ne doivent pas correspondre aux parties de
votre plan.

Pour montrer toute la diversité des formulations possibles, vous trouverez ci-dessous plusieurs
exemples de formulations d’une même problématique valable pour une dissertation portant sur
« Les relations américano-soviétiques pendant la Guerre froide » (ce sera à vous de trouver des
problématiques pour le sujet « L’année 1947 dans le monde », cf. p. 4). Ces exemples prouvent que
pour une même idée de problématique, plusieurs formulations – style direct ou style indirect, une ou
plusieurs questions – sont possibles :

 Formulation de la problématique n° 1 (un axe problématique, au style direct) :


« Dans quelle mesure les États-Unis et l’URSS ont-ils tour à tour contribué à alimenter et à
apaiser les conflits qui les opposent, faisant de la Guerre froide une succession de phases de
tensions et de détente ? »

 Formulation de la problématique n° 2 (un axe problématique, au style indirect) :


« Nous nous demanderons dans quelle mesure les États-Unis et l’URSS ont tour à tour
contribué à alimenter et à apaiser les conflits qui les opposent, faisant de la Guerre froide
une succession de phases de tensions et de détente. »

 Formulation de la problématique n° 3 (plusieurs axes problématiques, au style direct) :


« Dans quelle mesure la rivalité entre les États-Unis et l’URSS a-t-elle déterminé la nature
de leurs relations ? Celles-ci n’ont-elles été qu’une succession de conflits ou ont-elles connu
des phases de détente ? Cette détente a-t-elle pu aller parfois jusqu’à la collaboration dans
certains domaines ? »

Là encore, cette liste de formulations possibles de la problématique est loin d’être exhaustive.
L’idée générale qui doit guider votre approche pour cette dissertation sur « Les États-Unis dans la
Guerre froide de 1947 à 1975 » réside dans le fait que l’attitude des États-Unis a évolué durant la
période étudiée. Il s’agira donc d’étudier ces évolution et de démontrer en quoi elles participent à
faire passer la Guerre froide par différentes phases de tensions et de détente.

2. Quel est le lien entre la problématique et le reste du devoir ?

2.1. Quel est le rapport entre la problématique et le développement ?

Idéalement, la problématique doit être conçue comme un fil rouge qui vous permet de développer
votre réflexion tout au long du développement. Au moment de la rédaction de la problématique, il
faut donc bien s’assurer que chaque partie du développement est susceptible d’apporter une
réponse, même partielle, à la question centrale posée en problématique.

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Néanmoins, il arrive parfois qu’une seule question problématique ne parvienne pas à rassembler
l’ensemble des éléments que vous appréhendez dans votre copie. L’essentiel est d’arriver quoi qu’il
arrive à apporter une réponse à la question posée en problématique.

2.2. Quel est le lien entre problématique et conclusion ?

La problématique proposée en introduction doit en effet non seulement correspondre aux différentes
parties du développement, mais elle doit aussi avoir un lien étroit avec la conclusion. La
problématique étant une question, il faut à un moment de la copie y apporter une réponse. La
conclusion est précisément le lieu où cette réponse peut être formulée.

La réponse à la problématique doit intervenir dans la première partie de la conclusion, la deuxième


pouvant servir à prendre du recul et à élargir le sujet, notamment d’un point de vue chronologique.
Néanmoins, il ne s’agit pas pour autant dans cette seconde partie de la conclusion d’anticiper la
suite des événements, et il convient d’éviter toute approche téléologique de l’histoire.

3. Exercices autocorrigés
Consignes pédagogiques : Pour le sujet « L’année 1947 dans le monde »

 Réfléchissez à une ou plusieurs problématiques possibles pour ce sujet (cf. 1.1)

 Rédigez cette problématique selon 2 ou 3 formulations différentes (cf. 1.2)

 Rédigez la première partie de la conclusion, répondant à cette problématique (cf. 2.2)

Ces exercices sont à réaliser pour vous-même (rien ne doit être envoyé à Tremplin). Une
correction sera proposée dans la prochaine séquence de cet EPAP n° 1. Vous pourrez alors
comparer votre travail et évaluer sa qualité.

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Séquence 3

Note

Cet entraînement pas à pas (EPAP) a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un
objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.

Chaque séquence développe un aspect de cette compétence en fournissant une explicitation de la


méthode générale, en décomposant au maximum la démarche et en l’illustrant d’exemples.

Pour ce premier entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction de
l’introduction, ce qui passe par l’analyse approfondie du sujet et l’élaboration d’une
problématique. Nous vous rappelons qu’au concours, l’analyse du sujet et la problématisation sont
des étapes bien plus importantes qu’à l’épreuve d’histoire du baccalauréat : il faut donc leur
accorder une attention particulière.

Sommaire

1. Corrigé des exercices de la séquence 2 .................................................... 2

2. La rédaction de l’introduction ..................................................................... 2


2.1. L’accroche ................................................................................................... 3
2.2. L’analyse du sujet ....................................................................................... 4
2.3. La formulation de la problématique ........................................................... 4
2.4. L’annonce du plan....................................................................................... 5

3. Exercices autocorrigés ............................................................................... 6

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1. Corrigé des exercices de la séquence 2
Problématique n°1
« Dans quelle mesure l’année 1947 voit-elle émerger de nouvelles lignes de conflit qui remettent en
cause les espoirs de paix nourris à la fin de la Seconde Guerre mondiale ? »

Problématique n°1, autre formulation


« Nous nous demanderons dans quelle mesure les espoirs de paix formulés à la fin de la Seconde
Guerre mondiale sont remis en cause par de nouvelles lignes de conflit qui émergent au cours de
l’année 1947. »

Problématique n°2
« Dans quelle mesure la paix restaurée se trouve-t-elle fragilisée en 1947 ? Comment, aux vieux
antagonismes entre nations européenne, succède une nouvelle ligne de fracture fondée sur
l’antagonisme idéologique des États-Unis et de l’URSS ? En quoi l’Europe, affaiblie matériellement
et moralement, voit-elle sa domination remise en cause non seulement par les deux
« superpuissances », mais également par les peuples colonisés ? »

Première partie de conclusion


« Au terme de cette réflexion, il apparaît que l’année 1947 marque un profond renouvellement des
équilibres mondiaux, qui se traduit notamment par l’apparition de nouvelles lignes de conflits.
L’énoncé de la doctrine du containment par le président Truman, puis le refus du Plan Marshall par
l’URSS et ses satellites, révèlent de manière explicite l’antagonisme qui oppose désormais les
anciens alliés. Anciennes puissances dominantes, les nations européennes ne sont plus, dès lors,
qu’un enjeu de la lutte que se mènent les États-Unis et l’URSS. Le monde colonial lui-même,
autrefois symbole de cette puissance de l’Europe, commence à secouer le joug de la domination
européenne. »

2. La rédaction de l’introduction
Une introduction de dissertation d’histoire se compose traditionnellement de quatre éléments
indispensables :
 l’accroche, qui permet de retenir l’attention du correcteur ;
 l’analyse du sujet, qui doit prouver d’emblée que vous avez bien mesuré son ampleur et ses
limites, et que n’avez pas fait d’erreur d’interprétation lors de la lecture de l’intitulé ;
 la problématique, qui permet d’annoncer ce que vous allez démontrer dans votre
dissertation ;
 et enfin l’annonce de plan, qui donne au correcteur un aperçu rapide du contenu de la
dissertation et de l’organisation des différentes parties.

Ainsi, à la fin de votre introduction, le correcteur dispose déjà des éléments qui lui permettent
d’apprécier si votre dissertation sera bonne ou non. Bien souvent, il se fait déjà une première
idée de la fourchette de notation dans laquelle se situera votre copie. Ceci doit vous inciter à
soigner tout particulièrement la rédaction de votre introduction.

HISTOIRE – EPAP n° 1 séquence 3

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2.1. L’accroche

De manière rhétorique, l’introduction d’une dissertation est censée s’adresser à un lecteur qui ne
connaît pas le sujet. Il faut donc l’y amener par une première phrase qui est souvent délicate car elle
doit « accrocher » le lecteur sans donner l’impression d’être déconnectée du sujet qu’elle annonce.
Concrètement, le correcteur attend de l’accroche qu’elle lui donne envie de lire la copie.

La référence à un livre ou à un film, ou encore la reprise d’une citation célèbre, constituent un


moyen habile d’amorcer l’accroche de la dissertation, tout en montrant au correcteur que vous avez
une solide culture générale.

 Exemple d’accroche n°1 :


Voici un premier exemple d’accroche pour le sujet « L’Europe dans la Guerre froide », s’appuyant
sur une citation célèbre de Winston Churchill :

« "De Stettin, dans la Baltique, à Trieste, dans l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu
sur l’Europe". Tel est le constat dressé par Winston Churchill dans un discours prononcé le
5 mars 1946, à l’université de Fulton, aux États-Unis. L’ancien premier ministre
britannique souligne ainsi la nouvelle ligne de fracture qui divise l’Europe, ainsi que la
chape de plomb que l’URSS impose désormais à la partie orientale du continent, placée
dans son orbite. »

Néanmoins, il n’est absolument pas impératif de commencer la dissertation par une citation de
livre ou par la référence à un film. Si aucune référence précise ne vous vient à l’esprit, le correcteur
ne vous en tiendra pas rigueur. Il vaut mieux débuter votre dissertation par quelques considérations
sobres et rapides sur le sujet, plutôt que de tenter d’éblouir votre correcteur par des poncifs ou par
une référence mal à propos.

 Exemple d’accroche n° 2 :
Vous pouvez, par exemple, souligner une évolution notable entre le début et la fin de la période
considérée, ou bien encore évoquer un fait ou un événement marquant. Pour le sujet « La
IVe République, un bilan négatif », on peut ainsi proposer l’accroche suivante :

« En septembre 1958, les électeurs approuvent à plus de 80 % le projet de constitution qui


pose les fondements de la Ve République. Ce résultat témoigne de la profonde désaffection
des Français à l’égard du régime précédent et explique pourquoi la IV e République est
souvent restée associée à l’idée d’un bilan négatif. »

Conseils
 Évitez les généralités, les lieux communs et les platitudes : « De tous temps, les hommes ont
aspiré à la paix » et autres billevesées.
 Évitez l’humour, les calembours et autres jeux de mots.
 Évitez les citations ou les références sans lien réel avec le sujet. Le correcteur en déduira
que vous ne connaissez qu’une citation que vous cherchez à placer, quel que soit le sujet.
 Enfin, votre accroche doit être courte et l’on doit rapidement voir apparaître dans votre
introduction le sujet ou l’un des aspects du sujet.

HISTOIRE – EPAP n° 1 séquence 3

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2.2. L’analyse du sujet

La deuxième étape indispensable à une introduction de dissertation d’histoire est l’analyse du sujet.
Celle-ci doit s’appuyer sur les premiers éclaircissements que vous avez apportés au brouillon :
détermination du type de sujet, définition des termes de l’intitulé, appréhension du cadre
chronologique et spatial (voir la séquence n° 1).

 Exemple d’analyse du sujet :


Voici un exemple de définition des termes du sujet pour l’intitulé « Les relations américano-
soviétiques pendant la Guerre froide » :

« Le sujet proposé, "Les relations américano-soviétiques pendant la Guerre froide", nous


invite à étudier la rivalité qui a opposé les États-Unis et l’URSS, pendant quasiment toute
la seconde moitié du XXe siècle. Cette rivalité n’a jamais débouché sur un affrontement
direct de ces deux « superpuissances » mais s’est traduite par la constitution de deux blocs
antagonistes et par une multitude de conflits secondaires. La Guerre froide, dont on situe
généralement le début en 1947, avec l’énoncé des doctrines Truman et Jdanov, a pris
définitivement fin en 1991, à la suite de l’implosion de l’empire soviétique. Entre ces deux
dates, elle a connu des phases successives de tensions et de détente. »

Remarques :
 Les principaux termes du sujet ont été définis : l’expression « relations américano-
soviétiques » seront étudiées sous l’angle de « la rivalité qui a opposé les États-Unis et
l’URSS », et la « Guerre froide » est un conflit qui « n’a jamais débouché sur un
affrontement direct de ces deux "superpuissances" mais s’est traduite par la constitution de
deux blocs antagonistes et par une multitude de conflits secondaires ».
 Le cadre chronologique a été explicité : le sujet sera traité de l’exposé des doctrines
Truman et Jdanov (1947) à l’implosion de l’empire soviétique (1991).
 Le cadre spatial est présenté de manière implicite : il sera question des États-Unis et de
l’URSS.
 Ce paragraphe se contente d’analyser l’intitulé, sans entrer dans des précisions qui
reviendraient à commencer de traiter le sujet (c’est une erreur qui revient fréquemment dans
les copies). Par exemple, il est inutile de donner des précisions sur les doctrines Truman et
Jdanov ou de citer des exemples de conflits secondaires, puisque ce sera fait dans le
développement.

2.3. La formulation de la problématique

La formulation de la problématique constitue souvent une étape particulièrement redoutée par les
élèves et les étudiants qui doivent composer une dissertation d’histoire. Pourtant, il s’agit là d’un
passage attendu de l’introduction. Reprenez les éléments vus en séquence 2 pour la rédaction de la
problématique, qui doit adopter une forme interrogative (au style direct ou indirect), et qui peut
éventuellement se décomposer en plusieurs axes problématiques.

HISTOIRE – EPAP n° 1 séquence 3

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2.4. L’annonce du plan

Après avoir formulé la problématique, il est nécessaire de passer à la ligne pour proposer une
annonce de plan. D’un point de vue typographique, l’annonce du plan doit en effet être isolée du
reste de l’introduction.

L’annonce du plan constitue elle aussi un difficile exercice de style, pourtant indispensable à la
réussite de l’introduction. D’un côté, les correcteurs attendent du candidat qu’il exprime clairement
le contenu des différentes parties qui constituent le développement de sa dissertation ; mais d’un
autre côté, ils ont tôt fait de lui reprocher ses lourdeurs de style ou ses maladresses. Il faut donc
trouver un équilibre entre ces deux écueils (pas assez de clarté ou trop de lourdeur) :

 On peut envisager d’annoncer son plan de dissertation en une phrase : « Nous verrons
d’abord…, pour ensuite montrer…, et enfin étudier… », ou encore : « Il s’agira d’abord de
montrer que…, pour ensuite examiner…, et se pencher enfin sur… ».

 Mais on peut également scinder l’annonce de plan en trois phrases différentes pour plus de
clarté : « Nous montrerons d’abord. Puis nous analyserons dans un second temps… Nous
verrons enfin que… »). Une telle annonce de plan est un peu lourde, mais elle a le mérite
d’être simple et efficace. Aucun correcteur honnête ne vous reprochera d’utiliser cette
formule.

Voici deux exemples d’annonces de plan possibles pour le sujet « Les relations américano-
soviétiques pendant la Guerre froide » :

Annonce de plan n° 1 :

« Après avoir étudié la période de fortes tensions dans les relations américano-soviétiques,
qui s’étend de l’année 1947 à la crise des missiles en 1962, nous examinerons ensuite la
phase de détente qui lui succède, pour enfin montrer comment, après la conférence
d’Helsinki en 1975, ces relations se dégradent de nouveau, annonçant ainsi ce que l’on a
appelé parfois la "Guerre fraiche" ».

Annonce de plan n° 2 :

« Il s’agira dans un premier temps d’étudier la période de fortes tensions dans les relations
américano-soviétiques, qui s’étend de l’année 1947 à la crise des missiles en 1962. Nous
nous intéresserons ensuite à la phase de détente qui lui succède et dure jusqu’à la
conférence d’Helsinki, en 1975. Nous montrerons enfin, dans une dernière partie, comment
une nouvelle dégradation des relations américano-soviétiques annonce ce que l’on a appelé
parfois la "Guerre fraiche" ».

Remarques :
 Dans le cas d’un plan chronologique, la signification des « dates charnières » doit être
exposée. Dans les deux exemples ci-dessus, le sens du découpage 1947-1962 (1ère partie),
1962-1975 (2e partie), 1975-1991 (3e partie) est bien explicité.
 Quel que soit le type d’annonce de plan choisi, il faudra impérativement que chaque
annonce de partie corresponde effectivement au contenu de la partie en question dans le
développement du devoir.

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MEMENTO

Il y a quatre éléments indispensables à la réussite d’une introduction de dissertation :

 L’accroche
 La définition du sujet
 La problématique
 L’annonce de plan, séparée du reste de l’introduction.

Attention toutefois à la longueur de l’introduction : il faut éviter celle-ci ne dépasse la


longueur d’une page recto pour une dissertation composée en trois heures.

3. Exercice autocorrigé
Rédigez une introduction complète pour le sujet « L’année 1947 dans le monde ».

Cet exercice est à réaliser pour vous-même (rien ne doit être envoyé à Tremplin). Une correction
sera proposée dans la prochaine séquence de cet EPAP n° 1. Vous pourrez alors comparer votre
travail et évaluer sa qualité.

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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 1
Arnaud Baubérot

« L’année 1947 dans le monde »


Séquence 4

Note

Cet entraînement pas à pas (EPAP) a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un
objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.

Chaque séquence développe un aspect de cette compétence en fournissant une explicitation de la


méthode générale, en décomposant au maximum la démarche et en l’illustrant d’exemples.

Pour ce premier entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction de
l’introduction.

Sommaire

1. Corrigé de l’exercice de la séquence 3 ...................................................... 2


1.1 L’accroche ................................................................................................... 2
1.2 La définition des termes du sujet ............................................................... 2
1.3 La formulation de la problématique ........................................................... 2
1.4 L’annonce du plan....................................................................................... 2

2. Exemple d’introduction rédigée .................................................................. 3

HISTOIRE – EPAP n° 1 séquence 4

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1. Corrigé de l’exercice de la séquence 3
Afin de rédiger une introduction complète pour le sujet « L’année 1947 dans le monde », il faut
commencer par rassembler les quatre éléments qui la composeront :

1.1 L’accroche

Parmi les diverses possibilités qui s’offrent à nous pour ouvrir cette introduction, on retiendra ici
l’origine de l’expression « Guerre froide », employée au début de l’année 1947 par l’un des
conseillers du président Truman, Bernard Baruch. En effet, l’emploi de cet oxymore promis à un bel
avenir révèle au grand jour les tensions qui ne cessent de croître entre les États-Unis et l’URSS
depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

1.2 La définition des termes du sujet

Dans le cas d’un « sujet tableau », cette étape est l’occasion de montrer en quoi l’année retenue peut
être considérée comme une année charnière. C’est aussi le moment d’apporter quelques précisions
sur le cadre spatio-temporel. (cf. séquence 1)

L’année 1947 semble ainsi dominée par quelques grands thèmes : les conséquences toujours
sensibles de la Seconde Guerre mondiale et les efforts de reconstruction qui en découlent ; le
basculement dans la Guerre froide ; les débuts de la décolonisation.

Si notre étude doit couvrir l’ensemble de l’année 1947, il sera néanmoins utile de dire quelques
mots de la période antérieure pour évoquer le bilan de la guerre, la montée des facteurs de tensions
dès la fin des hostilités et les causes de l’émergence de l’anticolonialisme. Enfin, bien que le cadre
spatial soit en théorie mondial, certaines zones occuperont une place privilégiée : Les États-Unis et
l’URSS, bien entendu, mais également l’Europe puisque le déclin de sa puissance et sa mise sous
tutelle des deux « grands » sont au cœur du sujet. Parmi les colonies en voie d’émancipation (plus
ou moins avancée), on pourra accorder une attention spéciale à l’Inde (indépendance en 1947), à
l’Indochine française (début de la guerre d’Indochine) et à l’Afrique du Nord (statut de l’Algérie et
montée du nationalisme).

1.3 La formulation de la problématique

Nous retiendrons la seconde formulation de problématique n°1 donnée en corrigé dans la séquence
précédente : « Nous nous demanderons dans quelle mesure les espoirs de paix formulés à la fin de
la Seconde Guerre mondiale sont remis en cause par de nouvelles lignes de conflit qui émergent au
cours de l’année 1947. »

1.4 L’annonce du plan

On annoncera ici un plan en trois parties :


1) Le monde est encore marqué par les conséquences matérielles et morales de la guerre
2) Les raisons de la rupture entre les deux Grands
3) Les puissances coloniales européennes voient leur domination contestée

HISTOIRE – EPAP n° 1 séquence 4

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2. Exemple d’introduction rédigée
S’il est essentiel de savoir décomposer les différentes étapes d’une introduction, ce passage
essentiel de la dissertation doit aussi être conçu comme un texte suffisamment fluide et agréable à
lire pour capter l’attention du correcteur. Voici un exemple d’introduction intégralement rédigée
pour le sujet « L’année 1947 dans le monde », qui récapitule et rassemble les éléments vus
précédemment :

[Accroche] C’est au début de l’année 1947 que l’homme d’affaire américain et conseiller du
président Truman, Bernard Baruch, emploie pour la première fois l’expression "Guerre froide" afin
de qualifier l’état des relations américano-soviétiques. Cet oxymore, promis à un bel avenir, n’a
pourtant rien d’une évidence dans un mode encore profondément marqué par les conséquences de la
Seconde Guerre mondiale et les espoirs du retour à la paix. [Analyse du sujet] Le sujet proposé,
"l’année 1947 dans le monde" nous invite ainsi à étudier l’ensemble des événements survenus au
cours de cette année qui, en révélant de nouveaux équilibres et en mettant à jours de nouvelles
sources d’affrontement, permettent de la considérer comme une année charnière. Or, si l’énoncé des
doctrines Truman et Jdanov font que l’année 1947 marque bel et bien le début de la Guerre froide,
l’accession de l’Inde à l’indépendance, la sécession du Pakistan et le début de la guerre d’Indochine
révèlent d’autres fractures issues de la contestation de l’ordre colonial [Problématique] Nous nous
demanderons alors dans quelle mesure les espoirs de paix formulés à la fin de la guerre sont remis
en cause par de nouvelles lignes de conflit qui émergent au cours de l’année 1947.
[Annonce du plan] Après avoir montré la manière dont les conséquences matérielles et
morales de la Seconde Guerre mondiale marquent encore le monde en 1947, nous examinerons les
raisons qui conduisent les États-Unis et l’URSS à rompre ouvertement leur alliance passée, pour
enfin étudier la contestation ouverte dont le domination coloniale européenne commence à être
l’objet.

HISTOIRE – EPAP n° 1 séquence 4

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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 2
Delphine Diaz / Arnaud Baubérot

« Les décolonisations française et britannique


depuis 1945 »
Séquence 1
Note

L’entraînement pas à pas (EPAP) a pour objectif de vous guider dans l’élaboration
d’une dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et
correspond à un objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à
acquérir.

Chaque séquence développe un aspect de cette compétence en fournissant une explicitation


de la méthode générale, en décomposant au maximum la démarche et en l’illustrant
d’exemples.

Dans ce deuxième devoir pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction du
plan et des transitions. Quelques éléments vous seront rappelés sur l’introduction (analyse
de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète de l’introduction, il convient
de reprendre les indications de l’EPAP n°1.

Sommaire
1 Qu’est-ce qu’un plan ? 2
1.1 La nécessité du plan 2
1.2 En pratique 2
1.3 Quelques règles à suivre 3
2 Comment construire un plan ? 3
2.1 L’analyse du sujet 3
2.2 Le rassemblement des idées ou brainstorming 5
2.3 L’élaboration de la problématique 5
2.4 Ordonner ses idées 6
3 Exercices de la séquence 1 7

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 1


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1 Qu’est-ce qu’un plan ?
1.1 La nécessité du plan

Une dissertation n’est ni une récitation du cours ni une compilation de faits historiques,
portant sur un thème donné. C’est un travail de démonstration qui vise à répondre à une
problématique déterminée en fonction du sujet. Pour être claire et convaincante, cette
démonstration doit être organisée et suivre un plan qui en fixe l’ordre et les étapes de manière
cohérente.

Une fois que vous aurez analysé le sujet proposé et formulé une problématique (cf. EPAP 1)
vous devrez donc bâtir un plan qui formera la colonne vertébrale de votre dissertation. Ce
plan répond à trois nécessités :

 Donner à votre devoir une orientation globale conforme au sujet et à la


problématique en vous aidant à ne pas retenir les connaissances hors-sujet (cohérence
du plan par rapport au sujet).
 Mettre en ordre les connaissances que vous avez sur le sujet et organiser vos idées
les unes par rapport aux autres en fixant leur succession (cohérence interne du plan).
 A contrario, vous permettre de surmonter vos manques et vos faiblesses (on ne peut
pas tout connaître. Préparer une dissertation c’est aussi masquer ses manques).

Vous pourriez être tenté de construire votre plan de manière rapide et rudimentaire (en
utilisant, par exemple, trois grands thèmes qui vous viendraient immédiatement à l’esprit),
puis de vous lancer directement dans la rédaction du devoir sur cette base. Cette manière de
faire est fortement déconseillée !

Au concours, vous serez évalué sur votre capacité à structurer votre pensée et à mener à
bien une démonstration, mais aussi à faire le tri et à hiérarchiser les faits historiques. Ne faire
qu’un plan rudimentaire risque de vous entraîner dans un récit des faits et non dans une
analyse raisonnée. Vous risquez ainsi de vous éloigner du sujet, ce qui est rédhibitoire. Il est
donc indispensable de prendre le temps de construire minutieusement son plan au brouillon,
en déterminant clairement ce que chaque partie et chaque sous-partie doit contenir.

1.2 En pratique

Concrètement, un plan s’organise en grandes parties elles même divisées en sous-parties.


On s’imagine parfois que les examinateurs des IEP attendent un plan en deux parties et deux
sous-parties. C’est un mythe auquel il faut tordre le cou ! De la même manière, vous ne devez
pas vous imposer a priori le modèle de la dissertation historique en trois parties et trois sous-
parties. Il vous faut plutôt vous demander combien de thèmes vous allez traiter, combien
d’éléments de réponse essentiels vous allez apporter au sujet. De là découlera le nombre de
parties à retenir.

Un devoir en deux parties se justifie très bien dans le cas d’un plan chronologique si une
césure majeure dégage deux évolutions opposées ou nettement différenciées. Un plan
analytique en deux parties peut aussi vous permettre de répondre de façon contradictoire à une
problématique. Mais en règle générale, il faut se méfier de ce qu’un tel plan peut vous
conduire à manquer de nuance.

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Souvent, le plan le plus adéquat, qu’il soit chronologique ou thématique, est un plan en trois
parties. Il permet une démonstration plus structurée et moins lourde. Dans le cas d’un plan
chronologique, il offre la possibilité de décrire des évolutions avec plus de finesse. Toutefois,
si votre propos s’organise de manière cohérente en deux parties, il serait contre-productif d’en
ajouter artificiellement une troisième.

Le nombre de trois parties et trois sous-parties constitue un maximum à ne pas dépasser. Au-
delà, votre réflexion paraîtrait trop éparpillée. En outre, si votre plan contient un trop grand
nombre de sous-parties, vous risquez manquer de temps pour venir à bout de la rédaction de
votre devoir en 3 heures. Pour les mêmes raisons, il est déconseillé de chercher à diviser vos
sous-parties en « sous-sous-parties ».

1.3 Quelques règles à suivre

 Votre plan doit être équilibré. C’est-à-dire que chaque partie doit être d’une
longueur à peu près comparable aux autres. Concrètement, une différence d’une demi-
page est acceptable tandis qu’une différence d’une page entière révèle déjà un
déséquilibre dans votre devoir.

 Au brouillon, vous donnerez des titres à vos parties et à vos sous-parties. Cela vous
aidera à préciser leur contenu et à clarifier la progression de votre raisonnement. Mais
ces titres n’apparaîtront pas dans votre dissertation. C’est la clarté de votre propos
qui permettra à votre correcteur d’en comprendre la logique et d’en suivre les étapes.

 Vous laisserez néanmoins des lignes vierges pour signifier les changements de sous-
parties (3 lignes par exemple) et de parties (5 lignes par exemple).

Il est toutefois utile de rédiger au brouillon des titres clairs pour chacune des parties et des
sous-parties. En effet, rédiger une phrase énonçant l’idée principale de chaque paragraphe
avec précision, c’est clarifier d’emblée votre propos et vous faciliter la tâche lors de la
rédaction. Chacune de ces phrases pourra être utilisée dans vos transitions, afin d’annoncer le
contenu de la partie ou de la sous-partie suivante. La rédaction de votre devoir en sera
d’autant plus rapide et facile.

2 Comment construire un plan ?


2.1 L’analyse du sujet

Une fois le sujet lu, il vous faut d’abord passer par une phase d’analyse de son intitulé, puis
par une phase d’élaboration de la problématique (cf. EPAP 1-2). Ensuite – et seulement
ensuite – viendront la recherche des idées et la construction du plan. Toutes les intuitions de
réponses sous forme de recettes toutes prêtes ou de plans standards sont dangereuses, car peu
rigoureuses.

De même, il est fortement déconseillé de jeter tout de suite sur le papier une ossature-type que
l’on adapterait au fur et à mesure de la réflexion et des idées. Vous ne devez donc
commencer à réfléchir au plan qu’après avoir clairement analysé le sujet et avoir
rigoureusement formulé une problématique.

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 1


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Entamons donc cette démarche pour notre sujet : Les décolonisations française et
britannique après 1945.

● Détermination du type de sujet : L’intitulé pose d’emblée un problème. En effet, il peut


être appréhendé comme un sujet « simple » (cf. EPAP 1-1) qui invite un étudier un objet – les
décolonisations –, dans un espace déterminé – les anciennes colonies françaises et
britanniques. Mais, il peut être également conçu comme un sujet « relation » appelant à
comparer les processus de décolonisation français et britannique. Cette dimension devra être
gardée en mémoire afin d’élaborer un plan qui ne conduise pas à traiter séparément les deux
processus de décolonisation, mais bel et bien à les étudier l’un en regard de l’autre.

● Définition des termes : L’expression de « décolonisation » renvoie à l’ensemble du


processus qui conduit les peuples sous tutelle à s’affranchir de cette domination exercée par
une puissance extérieure. Comme l’écrit Jean-Louis Dufour, « décoloniser, c’est changer le
système de gouvernement des colonies, c’est mettre en œuvre un processus, négocié ou
violent, par lequel les peuples colonisés accèdent à la souveraineté intérieure et internationale,
c'est-à-dire à la liberté et à l’indépendance ». Ici, le terme de « décolonisation » est employé
au pluriel car il s’agit de comparer la façon dont s’est accompli ce processus complexe dans
deux cadres géographiques et politiques différents.

● Détermination du cadre chronologique : La période considérée s’étend après 1945.


Néanmoins, cela ne veut pas dire pour autant que le processus de décolonisation ait
commencé seulement à cette date : nombre de pays sont devenus indépendants de leur tutelle
coloniale avant même la fin du second conflit mondial, que l’on pense par exemple à
l’affranchissement de certains dominions de la tutelle britannique (Canada en 1867, Australie
en 1901). Il faudra donc préciser que même si ce processus n’est pas né ex nihilo en 1945,
c’est après cette date qu’il s’agira de l’observer. En revanche, la borne chronologique finale
n’est pas précisée : le sujet vous invite donc à intégrer à votre étude toutes les décolonisations
tardives, comme par exemple celle des Comores, devenues indépendantes de la France
en 1976 (sauf Mayotte), ou encore l’indépendance du Zimbabwe (ancienne Rhodésie du Sud
britannique) qui n’est effective qu’en 1980.
Il est également possible de considérer le cadre chronologique de manière plus large en se
demandant si le maintien de liens privilégiés entre certaines anciennes colonies et leur
métropole, ne signifie pas que les décolonisations ont été incomplètes. Bien entendu, une telle
réflexion doit être menée avec prudence, de manière dialectique (thèse et antithèse) et sans
parti-pris ni jugement moral.

● Définition du cadre spatial : Le cadre spatial est formé de l’ensemble des territoires placés
en 1945 sous la tutelle coloniale française d’une part, et de l’ensemble des territoires placés à
cette même date sous la tutelle britannique d’autre part. Le cadre spatial est donc
particulièrement vaste, et c’est ce qui fait sans doute la difficulté du sujet. Il s’étend à :
- l’Asie (incluant par exemple les Indes britanniques, Ceylan, la Birmanie, la péninsule
indochinoise sous domination française…) ;
- l’Afrique (intégrant ainsi l’Afrique du Nord, l’Afrique occidentale et équatoriale
françaises, mais aussi l’Afrique occidentale, centrale et orientale sous domination
britannique…) ;
- Le Moyen-Orient (par exemple, la Palestine est encore sous mandat britannique en
1945 ; de même, le Liban et la Syrie, placées sous mandat français, sont décolonisées
de manière effective en 1946, date du départ des troupes françaises).

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 1


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2.2 Le rassemblement des idées ou brainstorming

Après avoir analysé le sujet et élaboré une problématique, il est temps de rassembler vos
connaissances et de recueillir ainsi la matière nécessaire à l’élaboration de votre devoir. En
réalité, la phase d’analyse du sujet vous a déjà conduit à mobiliser un certain nombre de faits
historiques. Il s’agit là d’un point de départ à partir duquel vous allez collecter, de la façon la
plus large possible, ce qui fera le contenu de votre dissertation.

Pour y parvenir, la meilleure technique est probablement celle du brainstorming (ou « remue-
méninges »). Celle-ci consiste à noter au brouillon toutes les idées qui vous passent par la tête,
en rapport avec le sujet. Pour vous aider à démarrer ou à relancer le processus en cas de
« panne », vous pouvez partir soit des faits auxquels vous avez pensé lors de l’analyse du
sujet, soit de personnages importants liés au sujet, soit en ébauchant une chronologie. À
chaque idée importante que vous relevez, vous pouvez aussi « rebondir » et chercher des idées
secondaires qui lui sont associées. Notez tout ce qui vous passe par la tête (événements
historiques, concepts ou mots-clés, éléments d’explication…) sans vous censurer en aucune
manière.

2.3 L’élaboration de la problématique

Une fois cette phase achevée, il faut tenter de porter un regard synthétique sur l’ensemble des
informations ainsi obtenues, afin d’élaborer votre problématique.

 La première question à vous poser est de savoir si ce brainstorming ne vous a pas


conduit à découvrir une logique d’ensemble qui donne une orientation particulière au
sujet.
 À l’inverse, vous pouvez vous demander si les éléments collectés ne révèlent pas des
paradoxes, des orientations contradictoires ou des situations inattendues.
 Enfin, vous pouvez réfléchir à l’intérêt particulier du sujet dans le cadre du
programme en vous demandant en quoi il éclaire un aspect important de l’histoire
mondiale dans la deuxième moitié du XXe siècle.

Parmi l’ensemble des problématiques possibles, en voici une qui peut être retenue :
« Doit-on opposer les décolonisations française et britannique, la première s’étant effectuée
de manière tendue et parfois violente, la seconde étant marquée par une approche plus
pragmatique ? Ou bien existe-t-il davantage de points communs qu’on ne le pense
traditionnellement entre ces deux processus de décolonisation qui ont affecté les deux plus
grands empires européens après 1945 ? »

Remarques :

 Cette problématique est bien centrée sur le sujet et prend en compte la dimension
comparative qu’implique la formulation de l’intitulé.

 Cette problématique apporte des informations qui découlent de l’analyse du sujet et


annonce l’orientation générale du devoir. En aucun cas la problématique ne peut se
limiter à une simple reproduction du sujet à la forme interrogative. Une
problématique ainsi formulée « Comment ont été menées les décolonisations française
et britannique ? » serait immanquablement considérée comme sans valeur par votre
correcteur.

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 1


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 Une fois que vous avez rédigé votre problématique, il faut reprendre et trier les
éléments collectés lors du brainstorming pour éliminer ceux qui ne répondent pas à
la question que vous posez et sont donc hors-sujets.

2.4 Ordonner ses idées

L’étape suivante consiste à organiser et à ordonner toute la matière que vous avez recueillie
et à élaborer ainsi le plan de votre devoir. Il existe deux grands types de plans (sur lesquels
nous reviendrons plus en détail dans la séquence suivante) : le plan chronologique et le plan
thématique. Le choix dépend en partie du sujet et de la problématique que vous avez
formulée. Mais ce choix dépend aussi des connaissances que vous avez pu rassembler lors du
brainstorming. Quel que soit le type de plan vers lequel vous vous orientez, la méthode la
plus efficace est de commencer par opérer un double classement, à la fois thématique et
chronologique.

Commencez par identifier un certain nombre de thèmes qui vous permettent de trier et de
classer l’ensemble des faits et des idées que vous avez noté. Vous pouvez commencer par les
regrouper en 2 ou 3 grands thèmes que vous diviserez ensuite en « sous-thèmes », ou au
contraire déterminer plusieurs thèmes secondaires que vous rassemblerez ensuite au sein de
2 ou 3 thèmes principaux. Dans un second temps, classez chronologiquement les faits et les
événements à l’intérieur de chaque thème. Vous pouvez, par exemple, opter pour une
présentation synthétique sous forme de tableau à double entrée :

Voici un exemple de tableau à double entrée, comprenant une série de dates (non exhaustive
sur le sujet) :

Thèmes
Mise en cause de la tutelle Indépendances difficiles
 Indépendances négociées
coloniale après 1945 et/ou tardives
↓ Dates
Mise en cause violente de la
tutelle coloniale en Algérie :
1945
émeute de Sétif

Départ des troupes


1946 françaises de Syrie et du
Liban

Difficile partition entre


Indépendance négociée de l’Inde et le Pakistan.
1947 Révolte malgache
l’Inde britannique Début de la guerre
d’Indochine

Fin de la guerre
1954 d’Indochine. Partition du
Vietnam

Indépendance des
1956 protectorats marocain et
tunisien

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 1


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Indépendance de la Gold
1957
Coast

Vague d’indépendances en
Afrique subsaharienne
1960
française. Indépendance du
Nigéria britannique
Indépendance de l’Algérie
au terme d’une longue
1962
guerre coloniale (1954-
1962)
Indépendance de la
Rhodésie du Sud décidée
1965
par les colons : vague de
protestations internationales

Indépendance du Zimbabwe
1980
(ancienne Rhodésie du Sud)

Ce double travail de classement vous permettra d’organiser votre devoir de manière


rigoureuse, quel que soit le type de plan choisi. Dans le cas d’un plan thématique (chaque
partie correspond à un thème), votre raisonnement respectera tout de même l’ordre
chronologique et vous éviterez les anachronismes. Dans le cas d’un plan chronologique,
vous pourrez déterminer les grandes périodes qui constitueront vos parties en associant
chacune à un thème dominant.

3 Exercices de la séquence 1
Vous pouvez d’ores et déjà procéder à un brainstorming plus développé que le tableau ci-
dessus sur le sujet proposé et tenter d’organiser vos idées en ébauchant 1) un plan
chronologique, puis 2) un plan thématique.

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 1


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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 2
Delphine Diaz / Arnaud Baubérot

« Les décolonisations française et britannique


depuis 1945 »
Séquence 2
Note

L’entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond
à un objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.

Chaque séquence développe un aspect de cette compétence en fournissant une explicitation


de la méthode générale, en décomposant au maximum la démarche et en l’illustrant
d’exemples.

Dans ce deuxième devoir pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction du
plan et des transitions. Quelques éléments vous seront rappelés sur l’introduction (analyse
de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète de l’introduction, il convient
de reprendre les indications de l’EPAP n°1.

Sommaire
1 Les différents types de plans 2
1.1 Le découpage thématique 2
1.2 Le découpage chronologique 3
1.3 Les plans chronologico-thématiques ou « mixtes » 5
1.4 Le découpage spatial 5
2 La rédaction des titres 6

3 L’organisation des sous-parties 6

4 Exercices de la séquence 2 7

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 2

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1 Les différents types de plans
Les grandes familles de sujets (voir EPAP 1) doivent être mises en relation avec certains
types de plans. Quelques grandes catégories de plans s’offrent à vous. Il s’agit des plans de
type thématique, de type chronologique et de type mixte (mélangeant des aspects
chronologiques et thématiques). Il vous faut apprendre à les choisir, mais aussi à les ajuster, à
les enrichir et surtout à les rendre parfaitement adaptés pour répondre au sujet.

1.1 Le découpage thématique

Un tel découpage s’effectue autour de quelques thèmes, c’est-à-dire d’idées ou de catégories


générales ayant une pertinence pour l’ensemble de la période concernée. Le plus souvent, ces
thèmes apparaissent lorsque vous chercher à classer les idées que vous avez collectées lors du
brainstorming (cf. EPAP 2, séquence 1).

Il est aussi possible de s’appuyer sur les catégories classiques d’analyse que sont les aspects
politiques, diplomatiques, militaires, économiques, culturels, démographiques… Mais toutes
ces catégories n’ont pas le même poids ni la même valeur pour les différents sujets auxquels
vous pouvez avoir à faire. En outre, si elles peuvent être utilisées pour faciliter le
raisonnement, elles ne vous dispensent pas de cerner précisément l’idée qu’elles recouvrent.
Il vous faudra expliciter cette idée dans la formulation de votre titre au brouillon, faute de
quoi, votre correcteur vous reprochera de recourir arbitrairement à un plan préétabli et
de ne pas avoir correctement analysé le sujet.

Pour les sujets tableaux, le plan thématique s’impose le plus souvent :

 Application : « L’année 1945 dans le monde »


Un traitement thématique permettrait de dissocier ces trois dimensions essentielles du sujet :

I – La fin de la Seconde Guerre mondiale : comment le conflit se règle-t-il et quel est le


bilan que l’on peut dresser de la guerre en cette année 1945 ?
II – Des mutations économiques, sociales et politiques : quels sont les bouleversements
auxquels les pays belligérants doivent faire face au sortir de la guerre ?
III – Vers l’instauration d’un nouvel ordre mondial : en quoi peut-on dire que de nouveaux
équilibres géopolitiques se dessinent dès la fin du conflit ?

Un tel découpage thématique peut aussi être utile pour des sujets dont les bornes
chronologiques sont étroites, dont les articulations ne sont pas évidentes ou ne peuvent
convenir à l’ensemble des espaces pris en compte.

On peut ainsi construire des plans thématiques analytiques. Il s’agit de dégager des thèmes
qui sont autant d’éléments séparés du sujet : causes / formes / conséquences, ou aspects
généraux / aspects régionaux.

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 Application : « La fin du bloc soviétique »
Un traitement analytique possible reposerait, par exemple, sur le découpage suivant :
I – Au milieu des années 1980, l’URSS arrive à une situation d’épuisement de son modèle
idéologique et d’ébranlement de son économie (causes).
II – La politique de perestroïka avive les tensions intérieures tandis que la chute du mur
de Berlin annonce la fin des démocraties populaires d’Europe de l’Est (formes).
III – En quelques mois (1990-91), le PCUS perd le pouvoir et l’URSS est démantelée. Les
régimes communistes soutenus par l’URSS s’effondrent ou sont fragilisés (conséquences).

On peut construire également des plans thématiques dialectiques. Ceux-ci sont


particulièrement bien adaptés aux intitulés formulés de manière interrogative, comme « Dans
quelle mesure… » ou « Peut-on dire que… ». La première partie avance alors la réponse la
plus évidente et la plus simple à la problématique ; la seconde nuance ce point de vue et
débouche sur une troisième partie qui révèle le paradoxe ou la contradiction interne au sujet.
Mais ici encore, il faut donner à chaque partie un titre précis, et ne pas se contenter d’un
plan rapidement fait (I – Oui ; II – Non ; III – Bilan).

 Application : « La IVe République, un bilan négatif ? » (sujet du concours 2010)


Le corrigé proposé par Tremplin suit un plan dialectique :
I – Un système politique routinier et instable (thèse : bilan négatif).
II – Les bases du « Welfare State », de la croissance et de la construction européenne
(antithèse : bilan positif).
III – Une politique extérieure prudente, mais empoisonnée par la décolonisation
(synthèse : une situation paradoxale qui précipite la chute de la IVe République).

On peut enfin construire des plans thématiques comparatifs qui s’imposent très simplement
quand le sujet compare deux ou plusieurs territoires ou États.

 Application : « L’URSS et la Chine : deux puissances communistes (1949-1989) »


Pour ce sujet, le plan à proscrire est évidemment : I – L’URSS / II – La Chine / III –
Comparaison et bilan. Il faut au contraire dégager des aspects comparables et construire
chaque partie autour d’un thème commun rapprochant ou opposant les deux pays. Par
exemple :
I – Deux États sous le contrôle absolu du Parti communiste, mais sujets à des crises
internes et des luttes de pouvoir.
II – Une puissance mondiale et une puissance régionale, dont les logiques d’expansion
entrent parfois en conflit.
III – Deux acteurs de la Guerre froide, dont les stratégies sont parfois divergentes.

1.2 Le découpage chronologique

Les plans chronologiques semblent souvent s’imposer d’eux-mêmes (pas d’histoire sans
chronologie) : ils permettent l’exposition des faits et mettent en avant les ruptures et les
discontinuités. Ils sont donc très utiles pour de nombreux de sujets, notamment les sujets
concernant des périodes longues et complexes.

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Le plan chronologique s’articule autour de « dates-charnières » ou d’« articulations » qui
correspondent à des inflexions historiques majeures et qui marquent le passage d’une grande
partie à l’autre. Il faut donc chercher, dans la période envisagée, des points de rupture, des
moments ou des périodes de changement, de glissement.

Quelques critères permettent de valider le choix d’un plan chronologique :


 Il faut que le plan s’articule en « moments » valant pour l’ensemble des espaces
concernés par le sujet et pour l’ensemble de la problématique.
 Il faut que la démonstration soit fondée sur des périodes et sous-périodes cohérentes
qui enrichissent chacune la problématique.
 Il faut que vous puissiez découper votre période en deux ou trois parties relativement
égales en importance (mais pas nécessairement en durée).
 Votre plan chronologique doit vous permettre d’aboutir à une troisième partie qui
mène à la réponse que vous allez apporter en conclusion : il faut donc que l’argument
cadre avec la chronologie.

Ce plan peut en outre présenter quelques risques.


 Il ne faut pas confondre plan chronologique et narration ou récit. Un plan
chronologique mal maîtrisé risque vite de tourner à une récitation plus ou moins
ordonnée du cours, plus ou moins en rapport avec le sujet et la problématique.
 Il faut éviter de se tromper sur les dates charnières ou structurer son devoir en
fonction de charnières trop générales, artificielles ou inadéquates.
Par exemple :
 « La France et le monde de 1945 à 2003 » : les différentes élections présidentielles
sont certes des ruptures nettes de la vie politique française, mais elles n’entraînent
pas toutes des changements de politique étrangère. Il y a ainsi une continuité entre la
politique de De Gaulle et celle de Pompidou.
 « L’URSS et le bloc de l’Est » : la chute de Khrouchtchev en 1964 est bien moins
importante pour ce sujet que le printemps de Prague en 1968 et sa conséquence, la
théorie de la souveraineté limitée énoncée par Brejnev.

 Application : « Les États-Unis d’Amérique et l’Europe de l’Ouest, 1945-1989 »


(sujet du concours 2012)
Ici, le corrigé de Tremplin propose un plan chronologique afin de répondre à la problématique
suivante : « En quoi l’alliance entre les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest, bien qu’elle n’ait
jamais été remise en cause entre 1945 et 1989, implique-t-elle néanmoins un rapport de
forces ? »
I – L’établissement d’un rapport de domination (1945-1962)
II – La construction de l’hégémonie américaine (1962-1979)
III – L’apaisement des relations, mais la persistance d’une hiérarchie (1979-1989)
 La problématique porte sur l’ambiguïté des relations entre les États-Unis et l’Europe
de l’Ouest, entre alliance idéologique et établissement d’un rapport de forces. Il est
donc justifié de choisir comme « dates charnières » les changements qui s’opèrent
dans ces rapports, avec le tournant des années 1961-1962 (crise de Berlin et début de
la phase de « coexistence pacifique »), puis celui de l’année 1979 (début de la crise
des euromissiles).

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1.3 Les plans chronologico-thématiques ou « mixtes »

Le plan chronologique peut apparaître une solution efficace et facile à maîtriser. Il est
toutefois moins ambitieux que le plan thématique. Aussi, il peut être bon d’introduire des
éléments thématiques dans un plan chronologique. Cette variante le rend particulièrement
efficace et attractif : l’approche chronologique en est rendue plus démonstrative et plus
clairement ordonnée. C’est souvent ce plan qui permet de mieux traiter les sujets portant sur
une longue période. En effet, les grandes évolutions correspondent en général à des
changements de logiques historiques, que la dimension thématique contribue à faire apparaître
clairement.

 Application : « La démocratie en Europe de 1945 aux années 2000 » (sujet du


concours 2013)
Pour ce sujet, le corrigé proposé par Tremplin répond à la problématique « Quels sont les
causes, les manifestations et les limites du triomphe du modèle de la démocratie libérale dans
toute l’Europe, depuis la fin de la domination du continent par l’Allemagne nazie jusqu’à
l’adhésion de la plupart des anciennes démocraties populaires à l’Union européenne dans les
années 2000 ? » par un plan combinant thèmes et chronologie :
I – La restauration des démocraties (1945 – années 1950)
II – Deux conceptions de la démocratie (années 1950 – 1989)
III – Une pratique perfectible de la démocratie (1989 – années 2000)
 Après une partie sur la restauration des régimes démocratiques au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale, le devoir étudie la manière dont deux conceptions de la
démocratie – « libérale » ou « populaire » – se font face et s’opposent durant toute la
période de la Guerre froide. La troisième partie s’intéresse à la période qui suit
l’effondrement du bloc de l’Est, et aux critiques que suscite le modèle de la
démocratie libérale qui s’étend désormais à toute l’Europe.

1.4 Le découpage spatial

Cette organisation est particulièrement adaptée aux sujets ayant un ancrage spatial ou
territorial fort. Un phénomène présente souvent des variations nationales ou continentales
qui permettent une organisation par zones ou par États. Une telle organisation peut tout à fait
concilier des sous-parties consacrées à des pays présentant un cas particulier avec d’autres
sous-parties analysant une échelle plus large. On peut aussi imaginer un raisonnement
géographique par échelle, qui peut donner un découpage cohérent.

 Application : « Les décolonisations depuis 1945 »


Pour un tel sujet, la logique spatiale peut-être pertinente.
I – La vague de décolonisation d’après 1945 touche d’abord le continent asiatique.
II – Cette référence nourrit la vague de décolonisation nord-africaine puis africaine.
III – Le maintien de relations fortes et déséquilibrées entre anciennes métropoles et colonies
a pu être qualifié de « néo-colonialisme » et faire l’objet de contestations diverses.

Cette approche reste relativement rare en histoire. En effet, elle tend à minimiser les
phénomènes globaux et les influences qui peuvent s’exercer d’une aire géographique à

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l’autre. Toutefois, le découpage spatial peut parfois être très adapté à l’organisation interne
d’une partie, voire d’une sous partie.

2 La rédaction des titres


Quel que soit le type de plan que vous choisissez, ne donnez pas à vos parties des titres brefs
ou vagues. Au contraire, efforcez-vous de rédiger une phrase qui dise précisément ce que
vous allez démontrer. Cette phrase peut être rédigée à la forme interrogative ou affirmative.

Voici 2 exemples tirés de plans exposés plus hauts :


 « L’année 1945 dans le monde » (page 2)
Pour le I, « La fin de la Seconde Guerre mondiale » serait un titre trop vague qui vous
inciterait à faire un récit de la fin de la guerre. En revanche, « Comment le conflit se
règle-t-il et quel est le bilan que l’on peut dresser de la guerre en cette année
1945 ? » dit précisément la question à laquelle vous allez répondre.
 « La fin du bloc soviétique » (page 3)
Le seul mot « Causes » serait un titre trop bref et trop évasif pour votre I. En écrivant
la phrase « Au milieu des années 1980, l’URSS arrive à une situation
d’épuisement de son modèle idéologique et d’ébranlement de son économie » vous
précisez d’emblée ce que vous allez démontrer dans cette partie.
Chaque titre de partie étant, en définitive, une mini-problématique, vous pouvez également
le rédiger au brouillon en commençant par la formule « Je vais démontrer que… »

Cette méthode présente 3 avantages :


 En écrivant précisément ce que vous allez développer dans la partie, vous facilitez la
suite de votre travail. Vous gagnerez un temps considérable au moment de la
rédaction, puisque vous n’aurez pas à repréciser le contenu de chaque partie.
 En procédant ainsi, vous serez assuré que chacune de vos partie est bien la
démonstration d’une idée et non pas un simple empilement d’événements
historiques. Ainsi, votre dissertation sera conduite comme une véritable réflexion
argumentée.
 Comme les titres que vous rédigez au brouillon n’apparaissent pas dans la copie, vous
pourrez gagner du temps en utilisant ces phrases pour construire vos paragraphes de
transition.

3 L’organisation des sous-parties


Les types d’organisation des sous-parties d’un devoir sont les mêmes que ceux qui
permettent de construire les grandes parties de ce devoir : organisation chronologique,
thématique (et donc analytique, dialectique ou comparative), spatiale ou chrono-thématique. Il
est tout à fait possible de mélanger ces types d’organisation à l’intérieur d’un devoir. Il est
donc tout à fait envisageable de varier les types d’organisation et d’utiliser une organisation
thématique pour une partie, puis une organisation spatiale (par région) pour une autre, et enfin
une organisation chronologique pour une troisième. Rappelons qu’un plan n’est qu’une
démonstration qui permet de nombreuses variantes, toutes acceptables tant qu’elles
s’appuient sur un raisonnement cohérent.

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 Application (1) : « La France dans le monde de 1945 à 1993 »
Un plan thématique avec des sous-parties organisées de manière chronologique :

I – Une puissance impériale en voie de décolonisation


A – 1945-1954 : Les décolonisations consenties
B – 1954-1962 : De la fin de la guerre d’Indochine à la guerre d’Algérie
C – 1962-1993 : Un néo-colonialisme dans l’ancienne Afrique française ?
II – Une puissance indépendante dans le monde ?
A – 1946-1958 : Une puissance moyenne sous la IVe République
B – 1958-1969 : La politique d’indépendance de la France sous de Gaulle
C – 1969-1993 : Les continuités de la politique d’indépendance après de Gaulle
III – La France, un moteur de la construction européenne
A – 1945-1957 : Des lendemains de la guerre à la signature des traités de Rome
B – 1958-1969 : Un ralentissement du rôle européen de la France sous de Gaulle
C – 1969-1993 : La France contribue à relancer la construction européenne

NB : dans chacune des parties, les découpages chronologiques ne sont pas identiques, mais
l’ensemble de la période est traité.

 Application (2) : « Le monde en 1962 »


Un plan thématique avec une organisation spatiale des sous-parties :
I – Un monde au bord du gouffre nucléaire
A – États-Unis / URSS : la rivalité des deux superpuissances
B – Pactes américains / pacte de Varsovie : la rivalité entre deux blocs géopolitiques
C – Cuba et l’Allemagne : deux polarisateurs de tensions
II – Un monde en croissance, mais au développement contrasté
A – États-Unis et leurs alliés : la prospérité des pays occidentaux
B – URSS et Chine : les tentatives de réforme du bloc communiste
C – Les pays du « Tiers-monde » souffrent d’un retard de développement
III – Un monde inégalement indépendant
A – Chine et Inde : l’affirmation de nouvelles puissances en Asie
B – Pays « non-alignés » : La tentative d’affirmation d’une « troisième » voie
C – États africains : des indépendances récentes

4 Exercices de la séquence 2
Consignes pédagogiques : Pour le sujet « Les décolonisations française et britannique depuis
1945 »
 proposez un plan détaillé de type chronologique ou bien un plan détaillé de type
thématique et comparatif, puisqu’il s’agit de comparer deux processus dans deux
contextes géographiques et politiques différents. Indiquez bien les titres des grandes
parties et des sous-parties que vous envisagez.

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 2

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 rédigez ensuite une introduction complète à partir des éléments qui ont été fournis
dans la première séquence de cet EPAP, de la problématique, et du plan que vous
avez élaboré.

Rappel de la problématique retenue :


« Doit-on opposer les décolonisations française et britannique, la première s’étant effectuée
de manière tendue et parfois violente, la seconde étant marquée par une approche plus
pragmatique ? Ou bien existe-t-il davantage de points communs qu’on ne le pense
traditionnellement entre ces deux processus de décolonisation qui ont affecté les deux plus
grands empires européens après 1945 ? »

Attention : il s’agit d’exercices autocorrigés. Vous pourrez comparer votre introduction et


votre plan avec ceux qui seront proposés dans la prochaine séquence. Mais vous ne devez rien
renvoyer à Tremplin.
En revanche, vous pouvez publier votre travail sur le forum (dans la rubrique « Groupes de
travail ») pour échanger vos idées avec les autres stagiaires.

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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 2
Delphine Diaz / Arnaud Baubérot

« Les décolonisations française et britannique


depuis 1945 »
Séquence 3
Note

L’entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond
à un objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.

Chaque séquence développe un aspect de cette compétence en fournissant une explicitation


de la méthode générale, en décomposant au maximum la démarche et en l’illustrant
d’exemples.

Dans ce deuxième devoir pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction du
plan et des transitions. Quelques éléments vous seront rappelés sur l’introduction (analyse
de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète de l’introduction, il convient
de reprendre les indications de l’EPAP n°1.

Sommaire
1 Correction des exercices de la séquence 2 2
1.1 Un plan de type chronologique 2
1.2 Un plan de type spatial 3
1.3 Un plan de type thématique et comparatif 4
1.4 Un exemple d’introduction 5
2 Les transitions 5
2.1 Une bonne transition 5
2.2 Entre les grandes parties 6
2.3 À l’intérieur d’une partie, entre les sous-parties 7
3 Exercices de la séquence 3 8

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 3

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1 Correction des exercices de la séquence 2
Rappel des consignes : Pour le sujet « Les décolonisations française et britannique
après 1945 », proposez un plan détaillé de type chronologique ou bien un plan détaillé de
type thématique et comparatif. Rédigez ensuite une introduction complète.

1.1 Un plan de type chronologique

Ce plan s’articule autour de dates charnières qui marqueront le passage d’une partie à
l’autre. Il importe de trouver des dates qui correspondent à des inflexions à l’intérieur même
des pays placés sous la tutelle coloniale de la Grande-Bretagne et de la France et qui
cherchent à s’en dégager après 1945. Néanmoins, il s’avère difficile d’articuler ce plan autour
de dates charnières exactes qui feraient sens pour les deux Empires en question.

Choix des dates


 1945 : fin de la Seconde Guerre mondiale
 1954 : indépendance du Vietnam, fin de la décolonisation en Asie
 1962 : fin de la guerre d’Algérie
 1980 : indépendance du Zimbabwe, dernière indépendance d’une ancienne colonie
britannique

Ces dates ne sont pas entièrement satisfaisantes, n’étant pas valables pour les deux Empires
concernés. C’est pourquoi nous avons préféré organiser notre plan chronologique autour de
parties englobant une ou deux décennies, et non pas de parties qui seraient circonscrites par
des dates précises :
I – 1945 – début des années 1950 : les décolonisations de l’immédiat après-guerre
II – Début des années 1950 – milieu des années 1960 : les décolonisations en Afrique
française et britannique
III – Milieu des années 1960-1980 : les décolonisations tardives et l’établissement de
relations post-coloniales

En définitive, nous pouvons proposer le plan suivant :

I – La fin de la Seconde Guerre mondiale débouche sur une première vague de


décolonisations (1945-début des années 1950).
A – Les mandats français et britannique du Proche-Orient sont rapidement évacués
(1945-1947).
B – Les premières décolonisations asiatiques se déroulent de manière conflictuelle
(début de la guerre d’Indochine en 1946 ; indépendance et partition de l’Inde
britannique en 1947).
C – La contestation coloniale se diffuse en Afrique britannique et française (Gold Coast
de Kwame N’Krumah ; Guinée de Sekou Touré).

II – Du début des années 1950 au milieu des années 1960, l’Afrique connaît une vague de
décolonisations sans précédent.

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 3

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A – Certaines indépendances sont consenties par les colonisateurs (les protectorats
marocain et tunisien en 1956, l’essentiel de l’Afrique subsaharienne française en 1960 ;
l’indépendance sans drame de l’Afrique occidentale britannique).
B – D’autres décolonisations s’avèrent plus difficiles (guerre d’Algérie de 1954-1962 ;
Soudan, affranchi de la tutelle égypto-britannique en 1956, Tanzanie en 1963).

III – Du milieu des années 1960 à 1980 ont lieu les dernières décolonisations, tandis que
s’établissent des relations post-coloniales plus ou moins étroites.
A – L’indépendance des « confettis » de l’Empire français (Comores en 1975, Djibouti
en 1977).
B – La décolonisation tardive et problématique de l’Afrique centrale britannique
(Rhodésie du Nord, devenue Zambie, en 1964 ; Rhodésie du Sud en 1965, indépendante
sous le nom de Zimbabwe en 1980).
C – L’établissement de relations post-coloniales plus ou moins étroites (rôle du
Commonwealth pour l’ancien Empire britannique ; relations polymorphes entre la
France et l’ancienne Afrique subsaharienne française : la « Françafrique »).

1.2 Un plan de type spatial

Comme il s’agit d’un plan traitant d’aires géographiques très variées, il est aussi possible
mais difficile de traiter ce sujet en adoptant une approche spatiale :

I – L’Asie, un continent rapidement décolonisé par la Grande-Bretagne et la France.


A – Le problème indien et les indépendances faciles en Asie britannique.
B – Une décolonisation conflictuelle dans la péninsule indochinoise française (la guerre
d’Indochine, 1946-1954).

II - Les difficultés connues au Proche-Orient et en Afrique du Nord.


A – Une évacuation rapide des anciens mandats britanniques et français au Proche-
Orient.
B – La Grande-Bretagne et le dossier palestinien, transféré à l’ONU en 1947.
C – L’enlisement français en Afrique du Nord (la guerre d’Algérie, 1954-1962).

III – Une décolonisation contrastée en Afrique subsaharienne : entre pragmatisme et


crispation
A – Le pragmatisme français en Afrique subsaharienne (de la loi-cadre Defferre, en
1956, à la vague d’indépendance de 1960) permet d’établir des relations post-coloniales
étroites.
B – L’Afrique britannique : une gestion souple en Afrique occidentale, mais des
difficultés en Afrique orientale et centrale (cas du Soudan, de la Tanzanie en Afrique
orientale ; de la Rhodésie du Sud, devenue Zimbabwe en 1980, en Afrique centrale).

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 3

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1.3 Un plan de type thématique et comparatif

Pour traiter ce sujet selon un plan thématique, il convient d’identifier un certain nombre de
caractères propres aux deux processus de décolonisation connus par l’Empire britannique et
l’Empire français :
Toutefois, trois précautions doivent être prises lors de la rédaction du devoir.
 Afin de respecter le pluriel employé dans le sujet et son caractère comparatif (« les
décolonisations française et britannique »), chaque sous-partie doit montrer que sur la
base d’une organisation commune, des différences sensibles, voire des oppositions
peuvent exister d’un Empire à un autre.
 Malgré le plan thématique, il faut se garder d’une description intemporelle des
décolonisations. Pour être une dissertation historique, votre devoir doit montrer des
évolutions.

Nous proposons ici un plan qui repose sur une organisation en trois thèmes :
I – La contestation croissante de la domination coloniale après la 2nde Guerre mondiale
II – Des décolonisations acceptées
III – Des décolonisations subies ou entravées

I – Une contestation croissante de la domination coloniale dans les Empires français et


britannique après la Seconde Guerre mondiale.
A – La situation des deux Empires en 1945 : une remise en cause de la tutelle coloniale
en partie due au conflit mondial
B – L’Asie et l’Afrique du Nord, plus précocement concernées par l’aspiration à
l’indépendance (mouvement du Quit India en Inde dès 1942, insurrection de Sétif en
Algérie en 1945)
C – Une aspiration à l’indépendance qui se répand en Afrique subsaharienne (cas de la
Gold Coast britannique ; cas de l’Afrique occidentale française)

II – Certaines décolonisations sont acceptées sans difficultés majeures par la France et le


Royaume-Uni.
A – Dans l’Empire français, les décolonisations des protectorats nord-africains (1956) et
de l’Afrique subsaharienne (1960).
B – Dans l’Empire britannique, les décolonisations sans heurts de l’Afrique de l’Ouest
(années 1950-1960).

III – Certaines décolonisations sont imposées aux métropoles coloniales ou entravées par
les colons.
A – Une résistance inégale des deux métropoles coloniales à l’indépendance de leur
Empire (du côté français, guerre d’Indochine en 1946-1954 et guerre d’Algérie en 1954-
1962).
B – Une opposition à l’indépendance de la part des colons (cas de l’Algérie et de ses
« pieds-noirs » pour l’Empire français ; cas de la Rhodésie du Sud entre 1965 et 1980
pour l’Empire britannique).

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 3

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Ce dernier plan apparaît sans nul doute comme étant le plus satisfaisant des trois proposés
pour ce sujet : il permet d’aborder le sujet dans une perspective comparative, en tenant
compte de la diversité des espaces géographiques concernés, tout en introduisant malgré tout
à l’intérieur même des parties une évolution chronologique.

1.4 Un exemple d’introduction

En prenant appui sur le plan thématique proposé précédemment, voici un exemple


d’introduction intégralement rédigée pour ce devoir :

[Accroche] En 1945, les deux grandes puissances coloniales européennes que sont la
Grande-Bretagne et la France sont certes considérées comme victorieuses à l’issue du conflit.
Mais leurs empires coloniaux subissent alors de nombreux craquements, que ce soit en Inde,
où un mouvement d’opposition non-violente à la métropole a commencé dès 1942, ou en
Afrique du Nord, où les Français répriment sévèrement l’insurrection de Sétif, en Algérie, le
jour même de l’armistice. [Analyse du sujet] Dans ces circonstances, au lendemain du conflit
mondial, les deux plus grands Empires européens – qui s’étendent essentiellement au Proche-
Orient, en Asie et en Afrique – sont alors en proie aux contestations des populations
autochtones, plus ou moins préparées à demander leur indépendance de Londres ou de Paris.
Le processus de décolonisation, que l’on peut définir comme un changement de
gouvernement par lequel les peuples colonisés accèdent à la souveraineté intérieure et
internationale, peut ainsi être comparé dans ces deux ensembles territoriaux. S’il commence
après 1945, il ne prend fin qu’en 1977 en Afrique française (indépendance de Djibouti) et en
1980 pour l’Empire britannique avec l’indépendance du Zimbabwe. En mettant en regard les
décolonisations française et britannique, il s’agit donc de comparer non seulement le rythme,
mais aussi les modalités d’un processus politique parfois heurté. [Problématique] Doit-on
opposer les décolonisations française et britannique, la première s’étant effectuée de manière
tendue et parfois violente, la seconde étant marquée par une approche plus pragmatique ? Ou
bien existe-t-il davantage de points communs qu’on ne le pense traditionnellement entre ces
mouvements de décolonisation qui ont affecté les deux plus grands empires européens après
1945 ?
[Annonce du plan] Après avoir évoqué la contestation croissante de la domination
coloniale dans les Empires français et britannique au lendemain de la Seconde Guerre
mondiale, nous examinerons les décolonisations faciles et acceptées par les deux métropoles,
pour enfin aborder les décolonisations subies ou entravées par ces deux Empires et leurs
colons. »

2 Les transitions

2.1 Une bonne transition

Les titres que vous avez donnés à vos parties, au brouillon, n’apparaîtront pas sur votre
copie. Les transitions sont donc indispensables pour permettre au correcteur de suivre le
déroulement de votre démonstration et de se repérer dans votre plan.

Une bonne transition, c’est :


 une ou deux phrases à la fin d’une partie ou au début de la suivante, qui montrent
l’articulation existant entre deux parties d’un devoir,

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 un rappel de la problématique traitée, pour situer le correcteur dans la
progression de la démonstration,
 une conclusion partielle plus qu’un résumé de la partie qui vient de s’achever (il
est donc maladroit de répéter rapidement ce que vous venez de dire) et l’annonce
rapide de l’idée dominante que vous allez démontrer dans la partie suivante.

Une bonne transition, ça se prépare…


Vos transitions seront facilitées si vous les préparez dès la construction de votre plan. Lorsque
vous rédigez votre plan au brouillon, rédigez pour chaque partie et chaque sous-partie une
phrase bien claire déterminant son contenu. Vous n’aurez plus qu’à la recopier pour amorcer
votre rédaction et cela vous fera gagner du temps. Les transitions viennent s’insérer entre ces
phrases. Elles sont des liaisons logiques simples qui ramènent le lecteur à la problématique
entre chaque grande idée.

2.2 Entre les grandes parties

Pour construire votre transition, il vous faut revenir à votre brainstorming et à l’analyse des
découpages chronologiques ou thématique. Pourquoi avoir choisi cette date ou ce thème ? De
quel paradigme à quel autre passe-t-on ? Quelle est la nature du lien logique qui relie les deux
séquences dégagées ? Une bonne transition met en avant les éléments de rupture et joue sur
les oppositions. Elle fait une allusion appuyée au sujet et surtout à la problématique pour
marquer l’état d’avancement de votre raisonnement. Bannissez un certain nombre de termes
(ensuite, par la suite, de plus, par ailleurs, c’est alors que…etc.) qui vous placent dans le récit
et non dans la démonstration.

 Application 1 : plan chronologique


Entre les deux dernières parties du plan chronologique indiqué ci-dessus :
II – Du début des années 1950 au milieu des années 1960, l’Afrique connaît une vague de
décolonisations sans précédent.
III – Du milieu des années 1960 à 1980 ont lieu les dernières décolonisations, tandis que
s’établissent des relations post-coloniales plus ou moins étroites.

Il vous faut clairement expliquer en quoi le tournant choisi est emblématique d’une évolution
profonde des décolonisations française et britannique.
« Après le milieu des années 1960, la plupart des anciennes colonies françaises et
britanniques ont proclamé leur indépendance, du fait notamment de la grande vague de
décolonisations qui a touché l’Afrique subsaharienne au début de la décennie. Mais le
processus de décolonisation est alors loin d’être achevé, comme nous le verrons dans une
dernière partie qui éclairera les décolonisations tardives, parfois entravées par les deux
métropoles et leurs colons. »

 Application 2 : plan thématique


Entre les deux dernières parties du plan thématique indiqué ci-dessus :
I – Certaines décolonisations sont acceptées sans difficultés majeures par la France et le
Royaume-Uni.
II – Certaines décolonisations sont imposées aux métropoles coloniales ou entravées par
les colons.

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Il faut clairement montrer que l’on peut opposer deux types de décolonisations, celles qui sont
préparées en amont et s’effectuent sans heurts majeurs, et celles qui provoquent des conflits :
« Tandis que certaines des décolonisations connues par les Empires français et
britannique ont été préparées en amont par les métropoles et acceptées, sur place, par les
colons, d’autres ont surpris Paris et Londres, qui n’ont pas toujours réagi avec pragmatisme.
Nous analyserons dans une dernière partie les décolonisations subies ou entravées, en
montrant que l’Empire français a parfois recouru à la violence de guerre pour répondre aux
velléités d’indépendance. »

2.3 À l’intérieur d’une partie, entre les sous-parties

Il serait lourd et fastidieux d’insérer une longue transition entre chaque sous-partie dans un
devoir en 3 heures. En revanche, il est nécessaire de montrer une progression dans le
raisonnement, progression qui est celle du plan et de l’organisation générale du devoir. La
rédaction doit rendre celle-ci visible et évidente aux yeux du correcteur. À l’intérieur des
parties, la première ou la dernière phrase de chaque sous-partie est donc une occasion de
passer à l’idée suivante, de lier l’ensemble de l’analyse.

 Application 1 : plan chronologique

Entre les deux dernières sous-parties de la première partie du plan chronologique :


I – La fin de la Seconde Guerre mondiale débouche sur une première vague de
décolonisations (1945-début des années 1950).
B – Les premières décolonisations asiatiques se déroulent de manière conflictuelle.
C – La contestation coloniale se diffuse en Afrique britannique et française..

Après avoir rédigé la sous-partie I-B, vous pouvez débuter la partie I-C par ce type de
formulation :
« Si la contestation de la domination coloniale a été précoce en Inde et dans la
péninsule indochinoise, les revendications d’indépendance vis-à-vis des métropoles
coloniales se sont vite propagées dans l’Afrique subsaharienne française et britannique dès le
début des années 1950. »

Le connecteur, en gras, vous permet de faire le lien entre l’idée développée dans la sous-partie
qui précède et celle que vous abordez dans votre nouvelle sous-partie.

 Application 2 : plan thématique

Entre les deux premières sous-parties de la première partie du plan thématique :


II – Certaines décolonisations sont acceptées sans difficultés majeures par la France
et le Royaume-Uni.
A – Dans l’Empire français, les décolonisations des protectorats nord-africains (1956) et
de l’Afrique subsaharienne (1960)
B – Dans l’Empire britannique, les décolonisations sans heurts de l’Afrique de l’Ouest
(années 1950-1960)

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Vous pouvez terminer la sous-partie II-A par une formulation de ce type :
« …La décolonisation de l’Afrique subsaharienne placée sous la domination française
s’est ainsi effectuée sans heurts majeurs au début des années 1960. »

Vous pouvez alors commencer la sous-partie suivant en relançant la comparaison :


« De la même manière, les colonies d’Afrique occidentale sous tutelle britannique
connaissent aussi l’indépendance dans des circonstances relativement pacifiques… »

Remarque
Selon les cas, vous avez le choix de répartir la transition entre les deux paragraphes (exemple
2), ou de la placer à la fin de l’un ou au début du suivant (exemple 1).

3 Exercices de la séquence 3
Exercice 1
Rédigez la transition entre les parties I et II du plan chronologique proposé dans cette
séquence.

Exercice 2
Rédigez la transition entre les sous-parties III-A et III-B du plan thématique proposé dans
cette séquence.

Attention : il s’agit d’exercices autocorrigés. Vous pourrez comparer votre introduction et


votre plan avec ceux qui seront proposés dans la prochaine séquence. Mais vous ne devez rien
renvoyer à Tremplin.
En revanche, vous pouvez publier votre travail sur le forum (dans la rubrique « Groupes de
travail ») pour échanger vos idées avec les autres stagiaires.

HISTOIRE – EPAP n° 2 séquence 3

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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 2
Delphine Diaz / Arnaud Baubérot

« Les décolonisations française et britannique


depuis 1945 »
Séquence 4
Note

L’entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond
à un objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.

Chaque séquence développe un aspect de cette compétence en fournissant une explicitation


de la méthode générale, en décomposant au maximum la démarche et en l’illustrant
d’exemples.

Dans ce deuxième devoir pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction du
plan et des transitions. Quelques éléments vous seront rappelés sur l’introduction (analyse
de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète de l’introduction, il convient
de reprendre les indications de l’EPAP n°1.

Sommaire
1 Correction des exercices de la séquence 3 2

2 Pour aller plus loin 2


2.1 Filmographie 2
2.2 Sites Web 3
2.2.1 Jalons (INA) 3
2.2.2 Autres ressources 4

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1 Correction des exercices de la séquence 3
Exercice 1
Rédigez la transition entre les parties I et II du plan chronologique proposé au début de la
séquence 3 :
I – 1945 – début des années 1950 : les décolonisations de l’immédiat après-guerre
II – Début des années 1950 – milieu des années 1960 : les décolonisations en Afrique
française et britannique

« Confrontés à la diffusion des revendications d’indépendance dans le continent africain, les


deux plus grands empires européens sont de plus en plus amenés à faire des concessions à
partir du début des années 1950, notamment dans le continent africain qui connaît une vague
de décolonisations sans précédent. »

Exercice 2
Rédigez la transition entre les sous-parties III-A et III-B du plan thématique proposé au
début de la séquence 3.

III – Certaines décolonisations sont imposées aux métropoles coloniales ou entravées par
les colons.
A – Une résistance inégale des deux métropoles coloniales à l’indépendance de leur
Empire.
B – Une opposition à l’indépendance de la part des colons.

« … Mais les résistances qu’opposent les métropoles à l’indépendance des territoires qu’elles
dominent ne sont pas les seules entraves à la décolonisation des Empires français et
britannique. Sur place, dans les territoires placés sous leur domination, l’opposition que
manifestent certains colons européens peut aussi constituer un obstacle aux indépendances. »

2 Pour aller plus loin


2.1 Filmographie

 Avoir 20 ans dans les Aurès


Film français (1972), réalisé par René Vautier.
De jeunes appelés bretons, hostiles à la guerre d’Algérie, sont enrôlés dans un commando
réservé aux insoumis. Ils cèdent progressivement à l’escalade de la violence et deviennent de
redoutables chasseurs de fellaghas.

 Le Crabe-tambour
Film français (1977) réalisé par Pierre Schoendoerffer
À travers les souvenirs d’un officier de la marine national, ce film évoque la guerre
d’Indochine et la guerre d’Algérie. Il y est notamment question du putsch d’Alger (1961)
mené par les généraux Challe, Salan, Jouhaud et Zeller.

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 Gandhi
Film indo-britannique (1982), réalisé par Richard Attenborough.
Le film relate les principales étapes de la vie de Mohandas Karamchand Gandhi et de sa lutte
pour l'indépendance de l’Inde.

 Dien Bien Phu


Film français (1991) réalisé par Pierre Schoendoerffer
Ce film retrace la vie des soldats français durant la bataille de Dien Bien Phu (1954) qui les
opposa aux combattants du Viet-minh, à la fin de la guerre d’Indochine.

 L’Ennemi intime
Documentaire français (2001), réalisé par Patrick Rotman.
Ce documentaire recueille des témoignages d’anciens combattants qui reconnaissent
notamment avoir commis des exactions sur les populations locales.

 Mon colonel
Film français (2006), réalisé par Laurent Herbiet.
En 1957, dans le contexte de la guerre d’Algérie et des attentats commis par le FLN, un jeune
officier juriste est confronté à la mise en place des pouvoirs spéciaux et de la torture
institutionnalisée dans l’armée française.

 La Bataille d’Alger
Documentaire français (2006), réalisé par Yves Boisset.
Ce documentaire revient sur l’un des épisodes les plus sanglants et les plus controversés de la
guerre d’Algérie.

 Hors-la-loi
Film franco-algérien (2010) réalisé par Rachid Bouchareb.
L’histoire évoque le destin de trois frères algériens dont l’un s’engage en Indochine, tandis
que l’autre participe au mouvement pour l'Indépendance de l'Algérie.

2.2 Sites Web

2.2.1 Jalons (INA)

Parmi les multiples ressources disponibles sur Internet, l’Institut nationale de l’audiovisuel
(INA) propose, sur son site Jalons (http://fresques.ina.fr/jalons/accueil), de nombreux
documents d’archives qu’il est intéressant de consulter en ligne.

Vous pouvez tout d’abord consulter la Médiathèque, dont les documents sont classés
chronologiquement (« Fresque »), géographiquement (« Carte ») ou par « thèmes ». En
déroulant l’onglet « thèmes » / « Relations internationales » / « Décolonisation », vous
pourrez accéder à de nombreux documents audiovisuels comme, par exemple :

 La signature de l'acte d'indépendance indonésienne (1950)


http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01652/signature-de-l-acte-d-independance-
indonesienne.html

 L’Afrique du Nord (40 documents)


http://fresques.ina.fr/jalons/pie/recherche/Theme.id/255/df

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 La proclamation d'indépendance de Madagascar (1960)
http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01657/la-proclamation-d-independance-de-
madagascar.html

 Vers l'indépendance du Zimbabwe (1980)


http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01661/vers-l-independance-du-zimbabwe-l-
organisation-d-elections-libres-en-mars-1980.html

Vous pouvez également explorez le Parcours pédagogique consacré à « La décolonisation et


l’émergence du Tiers-Monde » :

http://fresques.ina.fr/jalons/parcours/0042/la-decolonisation-et-l-emergence-du-tiers-
monde.html

2.2.2 Autres ressources


Comme pour beaucoup de sujets, le Web regorge de sites qui abordent l’histoire de la
décolonisation. Toutefois, ces ressources sont de qualités inégales. Il est inutile, à votre
niveau, de perdre votre temps avec des sites destinés au « très grand public » ou présentant
une vision très « orientée » (et parfois très caricaturale) de cette question.

Voici donc quelques exemples de sites qui peuvent vous être utiles :

 La Documentation française
Dossier sur l’Afrique subsaharienne, de la décolonisation à la mondialisation
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000044-l-afrique-subsaharienne-de-la-
decolonisation-a-la-mondialisation-1960-2008

 La cartothèque de Sciences-Po
Chronologie des indépendances africaines :
http://cartotheque.sciences-po.fr/media/Chronologie_des_independances_africaines/1035/

Typologie des indépendances africaines :


http://cartotheque.sciences-po.fr/media/Typologie_des_independances_africaines/1043/

Les colonies britanniques et la partition de l’Inde :


http://cartotheque.sciences-
po.fr/media/Les_colonies_britanniques_et_la_partition_de_lInde_1947-
1948_et_1949_a_nos_jours/1719/

 Histoire à la carte
Un dossier de 14 cartes sur la décolonisation
http://www.histoirealacarte.com/carte/11_decolonisation_independance.php

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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 3
Arnaud Baubérot

« La Chine et le monde, depuis 1949 »


Séquence 1

Note

Cet entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une dissertation du
niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un objectif
pédagogique particulier. Chaque séquence développe un aspect de la compétence à acquérir et vous
propose des exercices de rédaction.

Dans ce troisième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur l’argumentation au
cours du développement, et notamment au sein des sous-parties. Quelques éléments vous seront
rappelés sur l’introduction (analyse de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète
de l’introduction, il convient de reprendre les indications de l’entraînement pas à pas n° 1.

Sommaire
1 Rappel sur l’entraînement pas à pas .......................................................... 2
2 L’analyse du sujet ........................................................................................ 2
2.1. La définition des termes ............................................................................. 2
2.2. Le cadre chronologique .............................................................................. 3
2.3. Le cadre spatial ........................................................................................... 3
2.4. La problématique et le plan ........................................................................ 3
3 L’importance des sous-parties : aspects formels........................................ 5
3.1. La structure générale du développement : rappels et précisions ........... 5
3.2. La forme des sous-parties .......................................................................... 6
4 La construction d’une sous-partie ............................................................... 6
4.1. Première étape : formuler l’idée générale ................................................. 6
4.2. Deuxième étape : structurer l’organisation interne .................................. 7
5 Exercice de la séquence 1 .......................................................................... 8

HISTOIRE – EPAP n° 3 séquence 1

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1 Rappel sur l’entraînement pas à pas
Les entraînements pas à pas consistent à décomposer à l’extrême l’ensemble des démarches à
suivre pour rédiger une dissertation. Cela peut donner l’impression d’un travail fastidieux,
impossible à effectuer en conditions réelles lors d’une épreuve de trois heures, tant il serait précis.
Mais la vocation de ces exercices est de permettre à tous de progresser, quelles que soient les forces
et les faiblesses de chacun. C’est pourquoi il est utile de détailler chaque étape, de proposer
régulièrement des pistes de réflexion, de décomposer des démarches que certains candidats
effectuent souvent spontanément.

Il n’y a pas lieu d’abandonner toutes vos habitudes, notamment si vos résultats lors des devoirs par
correspondance ont été bons. Les entraînements pas à pas doivent être compris comme des
invitations à corriger et améliorer votre maîtrise de l’exercice, bien plus que comme une liste de
tâches successives systématiquement indispensables pour réussir une dissertation.

2 L’analyse du sujet
Toute réflexion sur un sujet commence par son analyse, il n’y est pas fait exception ici. Cette
analyse est nécessaire pour clarifier les questions de méthode liées à l’argumentation.

2.1. La définition des termes

Il s’agit d’un sujet « relation » (cf. EPAP 1) qui invite à étudier les rapports entre deux entités : « la
Chine » et « le monde ». Malgré l’apparente évidence de l’intitulé – tout un chacun sait fort bien ce
qu’est la Chine et ce qu’est le monde – il est indispensable de prendre le temps d’analyser ces
deux termes afin de bien mesurer l’ampleur et les limites du sujet :

 La Chine, tout d’abord, désigne une entité géographique aisément identifiable. Mais sur le
plan politique, les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît. À partir de 1949, deux
entités politiques rivales se partagent inégalement son territoire : la République populaire
de Chine (RPC) sur le continent et la République de Chine sur l’ile de Taïwan. Bien que de
petite taille, cette dernière joue un rôle non négligeable dans les relations internationales
(elle occupe le siège de la Chine à l’ONU jusqu’en 1971). Si, pour des raisons évidentes, la
problématique et l’essentiel du devoir seront centrés sur la RPC, omettre de parler de
Taïwan reviendrait à négliger un aspect important du sujet. Enfin, Hong Kong et Macao,
respectivement britannique et portugais jusqu’en 1999, doivent également être évoqués.
 Le monde, ensuite, désigne implicitement les États avec lesquels la Chine entretient des
relations diplomatiques, militaires ou économiques, mais également les organisations
internationales (comme l’ONU). Il s’agira donc d’étudier les relations des deux Chines avec
ces acteurs internationaux, et inversement les relations de ces acteurs avec les
gouvernements chinois.

L’analyse des termes du sujet doit également conduire à préciser les limites de l’étude. Ici, les
évolutions et les soubresauts de la politique intérieure chinoise ne font a priori pas partie du sujet. Il
ne s’agit en aucun cas de faire un récit de « l’histoire de la Chine, depuis 1949 ». Ce serait hors-
sujet ! En revanche, des éléments de cette politique intérieure pourront être évoqués dès lors qu’ils
permettront de donner du sens aux orientations de la politique extérieure de la Chine ou d’expliquer
des changements dans ses relations avec le reste du monde.

HISTOIRE – EPAP n° 3 séquence 1

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2.2. Le cadre chronologique

Les bornes chronologiques qui encadrent le sujet « La Chine et le monde, depuis 1949 » sont
fixées de manière plus ou moins précise. La borne de laquelle il faut partir est bien sûr l’année
1949, ce qui implique de rappeler en quoi cette date est importante dans le contexte du sujet. Celle-
ci marque une rupture forte dans l’histoire chinoise, puisque c'est celle de la victoire des
communistes contre les nationalistes du Guomindang dans la guerre civile qui les oppose depuis
1927. Cette victoire conduit à la fondation de la République populaire de Chine (RPC) et à
l’installation d’un régime communiste sur le continent, tandis que les nationalistes se replient sur
l’île de Taïwan.

Si le début de la période envisagée est bien déterminé dans l’intitulé, la borne chronologique
finale n’est, en revanche, pas clairement définie. Dans cette configuration, il convient d’étendre
l’analyse jusqu’à nos jours. Il est admis que ce type de formulation invite à traiter le sujet jusqu’à la
fin des années 2000 ou au début des années 2010, afin de ne pas aborder les problèmes de
l’actualité brûlante (on pourra les évoquer rapidement en conclusion) et de bien rester dans une
perspective historique.

2.3. Le cadre spatial

Le cadre spatial est évidemment formé de l’ensemble des pays du monde qui ont entretenu des
relations avec la Chine. Une attention particulière sera accordée aux grands acteurs internationaux
(États-Unis, URSS, ONU). Mais les liens particuliers de la Chine avec des États de moindre
importance (comme l’Albanie ou le Cambodge, par exemple) pourront aussi être ponctuellement
évoqués.

2.4. La problématique et le plan

Parmi les problématiques possibles pour traiter ce sujet, nous en retiendrons une qui porte sur
l’affirmation de la Chine comme puissance mondiale :
« Dans quelle mesure la progressive affirmation de la Chine comme puissance mondiale a
pu être freinée par les différentes crises, internes et externes, auxquelles elle a été confrontée ? »

NB : Cette problématique n’est pas une simple reformulation du sujet à la forme interrogative
(« Quelles ont été les relations de la Chine avec le monde ? »), ce qui serait inconsistant. Elle
annonce bel et bien l’idée qui va être démontrée dans la dissertation.

Il est possible de répondre à cette problématique à travers un plan chronologique, qui mettra ainsi
l’accent sur les évolutions de la relation entre la Chine et le monde depuis 1949 :

I – Affaiblie par la guerre mondiale et la guerre civile, la Chine cherche à accéder au rang de
puissance régionale en se plaçant dans le giron de l’URSS (1949-1960).
1 – 1949-1950 : un nouvel État dans le bloc communiste. La guerre civile, qui a opposé les
communistes aux nationalistes soutenus par les États-Unis, fait de la Chine l’un des premiers
théâtres d’affrontement de la Guerre froide. Vaincu, le Guomindang se réfugie sur l’ile de
Taïwan, mais conserve l’exclusivité de la représentation internationale de la Chine (ONU,
Conseil de sécurité). La nouvelle République populaire Chine (RPC), exsangue et sans poids
diplomatique, se tourne vers l’URSS pour signer un traité d’alliance et d’assistance avec elle.

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2 – 1950-1956 : la Chine populaire, une puissance régionale dans le giron soviétique.
Soutenue par l’URSS, la RPC se développe et revendique le droit à une représentation
internationale. Elle se heurte cependant au véto américain. Son intervention dans la guerre de
Corée et sa participation aux conférences de Genève (1954) et de Bandung (1955) lui donnent
une stature de puissance régionale.
3 – 1956-1960 : la rupture avec l’URSS isole la Chine. Hostile à la déstalinisation et à la
coexistence pacifique, Mao prend peu à peu ses distances vis-à-vis de l’URSS. Sur le plan
économique également, le Grand Bond en avant doit permettre de trouver une "voie chinoise
vers le socialisme". Après la rupture sino-soviétique, la Chine se trouve isolée dans le bloc
communiste (seule l’Albanie d’Enver Hodja maintient des relations avec elle) et sur la scène
internationale, et considérablement affaiblie par le désastre du Grand Bond en avant.

II – La Chine cherche à devenir le champion du non-alignement, mais ses prétentions sont


contrariées par les soubresauts de sa politique intérieure (1960-1971).
1 – 1960-1963 : la Chine tente de regagner de la puissance en devenant le champion du
non-alignement. Isolée, la République populaire de Chine (RPC) se tourne vers les pays du
tiers-monde et cherche à apparaître comme un leader du mouvement des non-alignés. Elle se
rapproche ainsi de l’Inde, mais leurs relations se dégradent (sur la question du Tibet,
notamment), jusqu’à provoquer une courte guerre sino-indienne en 1962.
2 – 1964 : une année de relatifs succès sur la scène internationale. La tournée de Zhou
Enlai en Afrique, l’établissement de relations diplomatiques avec la France et l’explosion de
la première bombe A chinoise marquent la montée en puissance de la RPC sur la scène
internationale. De nombreux pays soutiennent sa demande de reconnaissance par l’ONU,
fragilisant ainsi la position de Taïwan. Les moyens de la diplomatie chinoise sont néanmoins
limités par la fragilité économique du pays.
3 – 1965-1971 : la tourmente de la révolution culturelle affaiblit de nouveau la RPC. La
situation d’anarchie politique qu’engendre la révolution culturelle entraine une éclipse de la
RPC sur la scène internationale, comme en témoigne, la faiblesse de son intervention dans la
guerre du Vietnam. Les tensions avec l’URSS s’accroissent, jusqu’à provoquer un bref conflit
frontalier, en 1969. Pendant ce temps la République de Chine (Taïwan) démarre son essor
économique en s’appuyant sur l’exportation de produits électroniques high-tech.

III – La Chine populaire normalise ses relations diplomatiques et s’affirme progressivement


comme l’une des grandes puissances mondiales (1971- années 2000).
1 – 1971-1978 : la Chine reprend pied sur la scène internationale. La fin de la révolution
culturelle et le retour à une ligne pragmatique permettent à la Chine populaire de reprendre
pied sur la scène internationale. Ceci se manifeste par l’obtention des sièges à l’ONU et au
Conseil de sécurité jusqu’à lors occupés par Taïwan, par l’établissement de relations
diplomatiques avec de nombreux pays et par la normalisation des relations avec les États-Unis
qui reconnaissant officiellement la RPC en 1978.
2 – 1978-1993 : l’émergence de la puissance économique chinoise. L’installation durable
des « gestionnaires » au pouvoir en RPC conduit à une ouverture progressive de l’économie
chinoise. Sa participation à l’économie mondiale s’accroît considérablement (adhésion au
FMI en 1980). Toutefois, l’absence de libéralisation politique (comme en témoigne la
répression du mouvement de la Place Tiananmen en 1989) expose la RPC à de vives critiques
de la communauté internationale. En 1993, la Chine officialise sa libéralisation économique
en inscrivant notion d’"économie socialiste de marché" dans sa Constitution.

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3 – Depuis 1993 : une nouvelle puissance dans un monde multipolaire. La répression de
1989 et l’effondrement du bloc communiste ont d’abord fragilisé la position de la Chine. Mais
elle revient sur la scène internationale et s’affirme comme une puissance mondiale et
responsable. En témoignent les compromis qu’elle accepte lors de la rétrocession de Hong
Kong (1997) et de Macao (1999) et son adhésion à l’OMC en 2001. La même année, la
création de l’Organisation de coopération de Shanghai lui permet de consolider ses positions
en Asie. Cependant, l’absence de démocratie, la question du Tibet et les tensions avec Taïwan
(de nouveau membre de l’ONU en 2007) constituent toujours des handicaps majeurs dans les
relations de la RPC avec les autres puissances mondiales.

 Remarques :
 Le fait de rédiger des titres qui annoncent précisément ce qui sera démontré dans chaque
partie et sous-partie permet de clarifier ses idées et de gagner du temps lors de la rédaction.
 Nous vous suggérons vivement d’imprimer ce plan. Les séquences ultérieures de cet EPAP y
feront souvent référence pour proposer des exercices et illustrations, et il sera donc plus
commode de l’avoir sous les yeux.

3 L’importance des sous-parties : aspects formels

3.1. La structure générale du développement : rappels et précisions

Commençons par quelques conseils formels pour vous éviter de perdre des points à cause non pas
de ce que vous écrivez mais de la façon dont vous l’écrivez.

Il vous faut :
 Un repérage facile : dans votre dissertation, chaque grande partie doit débuter par une marque
visuelle (un saut de plusieurs lignes ou quelques astérisques). De même, chaque sous-partie doit
être identifiée visuellement par un saut de plusieurs lignes (moins important que celui entre les
parties) et commencer par un retrait pour bien signifier qu’une nouvelle idée va être développée.
Ce marquage facilite le travail du correcteur qui, au premier coup d’œil, doit comprendre la
structure de votre devoir.
 Un plan équilibré : bien qu’il soit envisageable de donner un poids particulier à certains
aspects d’un sujet, il faut dans la mesure du possible éviter de consacrer une part excessive dans
le traitement à un seul aspect. Les différences de longueur des parties sont possibles, mais évitez
une disproportion des parties, qui irait par exemple du simple au double.
 L’unité et la cohérence des sous-parties : vos sous-parties doivent présenter une unité logique.
Cela signifie que tout en s’inscrivant dans une démonstration globale pour répondre à la
problématique soulevée par le sujet, une sous-partie apporte de manière précise une part de la
réponse. De ce fait, chaque sous-partie doit faire preuve de cohérence : elle développe une idée
claire, argumentée et appuyée sur des exemples. Cette idée peut se décliner en deux ou trois
idées secondaires, même si ce n’est pas une obligation. En revanche, il est nécessaire de
toujours appuyer chacune de ces idées sur des exemples précis, datés et clairement situés d’un
point de vue géographique.

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3.2. La forme des sous-parties

Pour que le développement soit clair et démonstratif, chaque sous-partie doit aussi respecter
quelques règles formelles :

 Les sous-parties doivent être reliées entre-elles par une phrase de transition, soit la dernière
phrase de la sous-partie finissante, soit la première phrase de la sous-partie débutante. L’emploi
de connecteurs logiques (toutefois, ainsi, par ailleurs…) pour introduire cette transition permet
de montrer la manière dont votre raisonnement se déroule. Cependant, leur usage n’est pas
obligatoire.
 Chaque sous-partie correspond à une idée générale qui marque une étape de votre
raisonnement et répond à un aspect de la problématique. Lors du développement de cette idée, il
est possible de la décliner en deux ou trois idées secondaires simples, que l’on identifiera
éventuellement par des changements de paragraphe (alinéas simples sans saut de ligne).
 Chaque idée avancée doit s’appuyer sur un ou deux exemples historiques précis. De même,
chaque fait historique évoqué dans la copie doit être accompagné d’une ou deux phrases
permettant de le relier à la démonstration et de lui donner du sens dans le cadre de votre
raisonnement.

 Conseils
 Proscrivez les titres ou la numérotation des sous-parties dans la dissertation elle-même.
Ces titres et cette numérotation doivent en revanche apparaître dans votre brouillon pour vous
permettre de mieux construire votre pensée.
 Ayez un nombre raisonnable de sous-parties par partie : généralement deux ou trois. Une
seule sous-partie (ce qui revient à n’en avoir aucune) entraîne la confusion des arguments et
masque les étapes du raisonnement ; trop de sous-parties, forcément trop courtes, fragmentent
inutilement le devoir, or chaque idée doit être développée à partir d’exemples précis et quelques
lignes ne peuvent suffire.
 Évitez les ajouts tardifs, avec astérisques ou numéros des renvois, mais aussi les ratures, qui
compliquent la lecture pour le correcteur et entraînent la confusion.

4 La construction d’une sous-partie


Le développement des parties est structuré par les sous-parties qui avancent chacune une idée pour
faire progresser la démonstration. Il ne s’agit ni de rédiger une suite de propos abstraits et
théoriques, ne faisant jamais allusion aux faits, ni de réciter des connaissances, des chiffres ou des
dates sans analyse reliée à l’intitulé du sujet donné. Au contraire, il faut se donner pour règle
d’appuyer chaque idée sur un ou deux exemples précis et circonstanciés qui justifient le propos. La
sous-partie doit donc être construite autour d’une idée générale, appuyée sur des exemples.

4.1. Première étape : formuler l’idée générale

Chaque sous-partie doit commencer par l’idée principale qu’elle avance, pour répondre à la
problématique. Les premières lignes de la sous-partie doivent ainsi permettre à la fois d’annoncer le
thème qui va être traité et de faire un lien clair avec la problématique.

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 Application

La première partie se présente ainsi :

I. Affaiblie par la guerre mondiale et la guerre civile, la Chine cherche à


accéder au rang de puissance régionale en se plaçant dans le giron de
l’URSS (1949-1960)
1. 1949-1950 : un nouvel État dans le bloc communiste
2. 1950-1956 : la Chine populaire, une puissance régionale dans le giron
soviétique
3. 1956-1960 : vers la rupture avec l’URSS isole la Chine

On peut imaginer de débuter la 2e sous-partie (« 1950-1956 : la Chine populaire, une puissance


régionale dans le giron soviétique ») de la façon suivante :

« Une fois installés au pouvoir, les communistes chinois tentent, avec le soutien de l’URSS,
d’imposer la jeune République populaire de Chine comme un acteur de premier plan dans la partie
orientale de l’Asie. »

 Contrôle
Cette phrase annonce l’idée qui va être développée dans la sous-partie.
Le lien à la problématique est établi, puisqu’il s’agit de comprendre comment la jeune République
populaire de Chine tente de s’affirmer comme une nouvelle puissance à l’échelle régionale.

4.2. Deuxième étape : structurer l’organisation interne

Comme la dissertation dans son ensemble et chacune des parties qui la composent, la sous-partie
doit avoir sa cohérence interne. L’idée présentée dans les premières lignes de la sous-partie est
ensuite déclinée en éventuelles idées secondaires. Ces idées secondaires sont simples, composent
des paragraphes, étayées par des exemples, et elles sont utilisées comme autant d’arguments.

Chaque idée secondaire alimentant la sous-partie doit s’appuyer sur un ou des exemples précis et
significatifs qui seront autant d’arguments pour la démonstration.

Dans le cas de l’exemple que nous traitons (2 e sous-partie de la Ière partie), trois idées secondaires
pourrons être développées :
Le véto américain ne permet pas à la République populaire de Chine d’obtenir une représentation
internationale en siégeant à l’ONU.
Son intervention dans la guerre de Corée (1950-53), qui permet à son allié soviétique d’éviter un
engagement direct dans le conflit, manifeste la capacité de la RPC à agir comme un acteur de la
Guerre froide.
La participation de la Chine aux conférences de Genève (1954) et de Bandung (1955) lui donne une
stature de puissance régionale.
NB : De nombreux sujets de concours sont des sujets mondiaux sans délimitation géographique
précise. Il est dans ce cas très maladroit de choisir ses exemples dans un seul pays, puisque cela

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contredit la logique du sujet. S’il n’y a pas de règles précises, il faut si possible éviter de choisir
plus d’un tiers des exemples dans un même cas national. De manière générale, dans une logique de
concours, tout exemple original est valorisé.

5 Exercice de la séquence 1
Consigne : Pour le sujet « La Chine et le monde, depuis 1949 », rédigez la 2e sous-partie de la IIe
partie du plan proposé dans cette séquence.

Rappel :
II – La Chine cherche à devenir le champion du non-alignement, mais ses prétentions sont
contrariées par les soubresauts de sa politique intérieure (1960-1971).
2 – 1964 : une année de relatifs succès sur la scène internationale. La tournée de Zhou
Enlai en Afrique, l’établissement de relations diplomatiques avec la France et l’explosion de
la première bombe A chinoise marquent la montée en puissance de la RPC sur la scène
internationale. De nombreux pays soutiennent sa demande de reconnaissance par l’ONU,
fragilisant ainsi la position de Taïwan. Les moyens de la diplomatie chinoise sont néanmoins
limités par la fragilité économique du pays.

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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 3
Arnaud Baubérot

« La Chine et le monde, depuis 1949 »


Séquence 2

Note

Cet entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une dissertation du
niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un objectif
pédagogique particulier. Chaque séquence développe un aspect de la compétence à acquérir et vous
propose des exercices de rédaction.

Dans ce troisième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur l’argumentation au
cours du développement, et notamment au sein des sous-parties. Quelques éléments vous seront
rappelés sur l’introduction (analyse de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète
de l’introduction, il convient de reprendre les indications de l’entraînement pas à pas n° 1.

Sommaire

1 Correction de l’exercice de la séquence 1 ................................................. 2

2 Rédiger un paragraphe : du récit à la démonstration ................................ 3

3 Approfondir les exemples ........................................................................... 3

4 Faire le lien avec la problématique ............................................................ 4

5 Exercice de la séquence 2 ......................................................................... 5

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1 Correction de l’exercice de la séquence 1
Rappel de la consigne : Pour le sujet « La Chine et le monde, depuis 1949 », rédigez la 2e sous-
partie de la IIe partie du plan proposé dans la séquence 1.

Pour cette sous-partie, que nous avons intitulée au brouillon « 1964 : une année de relatifs succès
sur la scène internationale », on peut proposer la rédaction suivante :

« [Transition avec la sous-partie précédente] Poursuivant la politique engagée depuis 1960 en


direction du Tiers Monde et des non-alignés, la Chine cherche, au cours de l’année 1964, à se
donner une nouvelle stature sur la scène internationale. [Annonce de l’idée générale] Pour cela, sa
stratégie repose à la fois sur la quête d’une plus grande reconnaissance au plan diplomatique et sur
la contestation de l’hégémonie que les États-Unis et l’URSS prétendent exercer sur le monde. [1ère
idée secondaire] Entre décembre 1963 et février 1964, le premier ministre Zhou Enlai entreprend
une tournée de dix pays africains afin de tisser des liens de coopération avec eux. Si la faiblesse de
l’économie chinoise limite d’avance la portée de cette coopération, les bénéfices qui en sont
attendus sont avant tout diplomatiques. La République populaire espère se voir confirmer dans son
rôle de champion du non-alignement et asseoir ainsi son aura internationale. Elle s’attache, en outre,
à recueillir des soutiens en vue d’une nouvelle demande d’adhésion à l’ONU, toujours bloquée par
le véto américain.
[2e idée secondaire] Le mois de janvier 1964 est également marqué par la reconnaissance
officielle de la République populaire de Chine par la France. Ceci conduit non seulement à
l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays, mais également à la rupture des liens
entre la France et Taïwan. Cet incontestable succès de la diplomatie chinoise permet à Pékin
d’espérer une progressive normalisation de ses relations avec les autres puissances occidentales. Par
ailleurs, en outrepassant le principe de l’opposition Est-Ouest imposé par les États-Unis et l’URSS,
la France et la Chine affirment leur capacité d’agir en tant que puissances indépendantes.
[3e idée secondaire] Enfin, en octobre 1964, la Chine réalise son premier essai nucléaire et fait
exploser une bombe A. En devenant la cinquième puissance atomique, elle se dote non seulement
d’un atout militaire, mais plus encore d’un atout politique et diplomatique pour obliger les grandes
puissances à composer avec elle. [Bilan de la sous-partie] Ainsi, à la fin de l’année 1964, il paraît
incontestable que la République populaire de Chine est parvenue, grâce à son volontarisme
diplomatique et militaire et en dépit de la fragilité de son économie, à se hisser sur la scène
internationale au rang de puissance émergente. »

 Contrôle
 L’idée générale de la sous-partie est clairement annoncée et reliée à la problématique.
 Les idées secondaires développent chacune un des aspects de l’idée initiale.
 Il n’y a pas accumulation d’exemples, mais ceux choisis sont parlants et précis.
 Chaque évocation d’un fait historique est suivie ou précédée d’une ou deux phrases d’analyse
qui lui donnent son sens et permettent de le rattacher à l’idée générale de la sous-partie.
 La sous-partie se termine sur un « bilan » qui permet de la relier à la problématique du devoir.
 Il faudra à la fin de cette sous-partie sauter des lignes, pour annoncer le passage à la sous-partie
suivante.

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 Remarques
 Dans le cadre d’un devoir en trois heures, il ne vous sera pas forcément possible de développer
autant d’idées secondaires (et d’exemples) à l’intérieur de chaque sous-partie que nous le
faisons ici. Nous proposons ici une sous-partie relativement développée afin de rendre claire la
démarche globale à suivre.
 C’est pourquoi, si vous ne vous sentez pas capable de diviser l’idée d’une sous-partie en
plusieurs sous-idées ou que vous ne disposez que d’un seul exemple, il est préférable que votre
sous-partie soit composée d’un seul paragraphe ! Réservez dans ce cas les sous-parties
composées de plusieurs paragraphes pour les thèmes que vous maîtrisez le mieux, de façon à
valoriser au mieux vos connaissances.

2 Rédiger un paragraphe : du récit à la démonstration


De nombreux devoirs d’histoire ont tendance à confondre démonstration et récit, en considérant
que le récit d’un événement – c'est-à-dire le fait de raconter ce qui s’est passé – vaut démonstration.
C’est là une erreur qui, pour être classique, n’en est pas moins grave. Elle permet en tout état de
cause aux correcteurs de distinguer aisément les candidats qui ont une réelle réflexion historique, de
ceux qui se contentent d’étaler une éventuelle érudition.

La démonstration s’appuie sur le récit des faits, mais elle doit en faire ressortir un aspect
particulier pour argumenter un point ou construire une cohérence historique. La démonstration
sélectionne donc dans le déroulement d’un événement ou dans le choix d’un exemple ce qui est
important par rapport au raisonnement et à l’idée développée dans la sous-partie concernée.

L’utilisation d’un même événement ou d’une même référence ne peut donc pas se faire partout de
la même façon. Elle doit se faire chaque fois selon le sujet traité et selon l’idée que le paragraphe
souhaite faire apparaître. Même si le récit d’un événement donné passe souvent par quelques
« incontournables », il y a toujours un aspect qui mérite une attention particulière en fonction de
l’idée que l’on veut appuyer.

3 Approfondir les exemples


Au sein d’un paragraphe, il est possible et même bienvenu de développer en profondeur un ou des
exemples précis. Vous pouvez raisonner en termes d’échelles et développer un exemple régional,
national ou local que vous maîtrisez. Vous pouvez aussi évoquer certains aspects révélateurs de la
biographie d’un personnage, considéré comme le miroir d’évolutions plus générales à un moment
donné. Sans être obligatoire, cette stratégie d’approfondissement permet de faire une démonstration
d’érudition, tout en démontrant une capacité à raisonner à différentes échelles.

 Application

Dans la sous-partie rédigée ci-dessus (2e sous-partie de la partie II), vous pourriez faire le choix de
développer plus spécifiquement la tournée de Zhou Enlai en Afrique, en considérant cet
exemple comme révélateur de la stratégie poursuivie par la Chine pour s’affirmer sur la scène
internationale en s’affranchissant de l’hégémonie exercée par les États-Unis et l’URSS. Les deux
autres idées secondaires (la reconnaissance française et la bombe A chinoise) seraient alors traitées
plus rapidement.

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Ce passage pourrait être rédigé de la manière suivante :

« Entre décembre 1963 et février 1964, le premier ministre Zhou Enlai entreprend une tournée
de dix pays africains. Il visite notamment des pays dont les relations avec les puissances
européennes sont conflictuelles, comme l’Égypte en raison de la nationalisation du canal de Suez,
ou la Guinée et le Mali qui ont refusé de rallier la Communauté des États africains proposée par le
général de Gaulle. La Chine propose de tisser des liens de coopération que Zhou Enlai, dans un
discours prononcé à Accra en 1964, décrit comme fondés sur l’égalité entre les partenaires, les
bénéfices mutuels et le respect de la souveraineté. Si la faiblesse de l’économie chinoise limite
d’avance la portée de cette coopération, les bénéfices qui en sont attendus sont avant tout
diplomatiques. En proposant des liens exempts de tout impérialisme, la République populaire espère
se voir confirmer dans son rôle de champion du non-alignement et asseoir ainsi son aura
internationale. Elle s’attache, en outre, à recueillir des soutiens en vue d’une nouvelle demande
d’adhésion à l’ONU, toujours bloquée par le véto américain. »

 Conseils
 Les exemples donnés peuvent laisser penser qu’une connaissance encyclopédique est nécessaire
pour réussir au concours. Il n’en est rien ! Préparez des fiches que vous maîtriserez et qui
seront réutilisables pour le traitement de nombreux sujets : quelques personnages importants,
quelques lieux, villes, symboles, chansons, un ou deux pays sur lesquels vous aurez quelques
connaissances pointues qui valoriseront votre copie. Faites ainsi un choix dans les fiches
fournies par Tremplin et maîtrisez-les le mieux possible.
 Comme pour les efforts de nuance, cette tactique n’a pas besoin d’être systématique ; mais
quelques exemples développés en profondeur font nettement ressortir une copie du lot.

4 Faire le lien avec la problématique


Après avoir développé une idée, il est nécessaire de dresser un bilan de la sous-partie pour
rappeler au correcteur l’intérêt de ce qui vient d’être dit par rapport au sujet à traiter. Une phrase
doit donc rappeler en quoi l’idée est importante dans votre cheminement démonstratif, et en quoi
elle se rattache à la question centrale posée clairement dans votre introduction.

 Application
Rappel de la problématique : « Dans quelle mesure la progressive affirmation de la Chine comme
puissance mondiale a pu être freinée par les différentes crises, internes et externes, auxquelles elle a
été confrontée ? »
La sous-partie rédigée ci-dessus (2e sous-partie de la partie II), se termine en reliant le propos à la
problématique de la manière suivante :
« Ainsi, à la fin de l’année 1964, il paraît incontestable que la République populaire de Chine
est parvenue, grâce à son volontarisme diplomatique et militaire et en dépit de la fragilité de son
économie, à se hisser sur la scène internationale au rang de puissance émergente. »

 Contrôle
 Cette phrase, qui sert de conclusion à la sous-partie, établit clairement le lien avec la
problématique portant sur l’affirmation progressive de la puissance chinoise.
 Cette phrase ne doit pas faire l’objet d’un paragraphe à part ; elle prend place au sein même de
la sous-partie.

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5 Exercice de la séquence 2
Consignes : Pour le sujet « La Chine et le monde, depuis 1949 », rédigez la 2e sous-partie de la IIIe
partie du plan proposé dans la séquence 1, en respectant les consignes suivantes :
 Dans cette sous-partie, vous approfondirez le rôle joué par Deng Xiaoping dans le processus
d’émergence de la puissance économique chinoise (cf. « 3 Approfondir les exemples »).
 Vous terminerez cette sous-partie par une phrase faisant le bilan du développement en le reliant
à la problématique annoncée (cf. « 4 Faire le lien avec la problématique »).

Rappels :

III – La Chine populaire normalise ses relations diplomatiques et s’affirme progressivement


comme l’une des grandes puissances mondiales (1971- années 2000).
2 – 1978-1993 : l’émergence de la puissance économique chinoise. L’installation durable
des « gestionnaires » au pouvoir en RPC conduit à une ouverture progressive de l’économie
chinoise. Sa participation à l’économie mondiale s’accroît considérablement (adhésion au
FMI en 1980). Toutefois, l’absence de libéralisation politique (comme en témoigne la
répression du mouvement de la Place Tiananmen en 1989) expose la RPC à de vives critiques
de la communauté internationale. En 1993, la Chine officialise sa libéralisation économique
en inscrivant notion d’"économie socialiste de marché" dans sa Constitution.

Problématique : « Dans quelle mesure la progressive affirmation de la Chine comme puissance


mondiale a pu être freinée par les différentes crises, internes et externes, auxquelles elle a été
confrontée ? »

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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 3
Arnaud Baubérot

« La Chine et le monde, depuis 1949 »


Séquence 3

Note

Cet entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une dissertation du
niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un objectif
pédagogique particulier. Chaque séquence développe un aspect de la compétence à acquérir et vous
propose des exercices de rédaction.

Dans ce troisième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur l’argumentation au
cours du développement, et notamment au sein des sous-parties. Quelques éléments vous seront
rappelés sur l’introduction (analyse de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète
de l’introduction, il convient de reprendre les indications de l’entraînement pas à pas n° 1.

Sommaire

1 Correction de l’exercice de la séquence 2 ................................................. 2

2 Comment utiliser ses connaissances de cours dans un devoir ? ............. 3


2.1. Comment utiliser les cours de Tremplin ? ................................................ 3
2.2. Comment utiliser les manuels d’histoire ? ................................................ 4
2.1.1 Le manuel de lycée ........................................................................... 4
2.1.1 Le manuel « universitaire » .............................................................. 5

3 Comment utiliser des documents historiques dans une dissertation ? ..... 6


3.1. L’utilisation des textes ................................................................................ 6
3.2. L’utilisation de documents iconographiques............................................ 7

HISTOIRE – EPAP n° 3 séquence 3

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1 Correction de l’exercice de la séquence 2

Rappel des consignes : Pour le sujet « La Chine et le monde, depuis 1949 », rédigez la 2e sous-
partie de la 3e partie du plan proposé dans la séquence 1, en respectant les consignes suivantes :
 Dans cette sous-partie, vous approfondirez le rôle joué par Deng Xiaoping dans le processus
d’émergence de la puissance économique chinoise.
 Vous terminerez cette sous-partie par une phrase faisant le bilan du développement en le reliant
à la problématique annoncée.

Pour cette sous-partie, que nous avons intitulée au brouillon « 1978-1993 : l’émergence de la
puissance économique chinoise », on peut proposer la rédaction suivante :

« L’apaisement relatif qu’a connu la Chine, aussi bien au plan de sa vie politique intérieure
que dans ses relations extérieures, au cours des années 1970, permet un essor considérable de son
économie dans la décennie suivante. À bien des égards, cet essor, qui donne à la République
populaire les moyens d’affirmer sa puissance à l’échelle mondiale, résulte de la politique entreprise
par Deng Xiaoping. Ancien Secrétaire général du PCC (1956-1967), écarté du pouvoir depuis la
Révolution culturel, Deng revient progressivement aux affaires après la mort de Mao. Bien qu’il
n’occupe aucun poste officiel de premier plan, il dirige effectivement le pays à partir de 1978 et
impulse une politique visant à hisser la Chine au rang des grandes puissances mondiales. Partisan de
la ligne "gestionnaire" qui fait passer les enjeux idéologiques au second plan, il entreprend la
modernisation économique du pays qui réduit l’intervention de l’État et encourage les Chinois à
s’enrichir par la création d’entreprises privées. Dans le même temps, il lance la réforme de la "porte
ouverte", qui vise à ouvrir la Chine vers l'extérieur. En 1979, cinq Zones économiques spéciales
sont créées afin d’attirer les investisseurs étrangers et l’année suivante la RPC adhère au FMI. Cette
politique d’ouverture économique conduit à un accroissement considérable de la place de la Chine
populaire dans l’économie mondiale et lui permet de devenir progressivement un interlocuteur avec
lequel les autres puissances doivent compter.
Toutefois, la libéralisation de l’économie chinoise ne s’accompagne pas d’un processus de
démocratisation. En 1989, confronté à la contestation des étudiants rassemblés Place Tiananmen,
Deng Xiaoping autorise l’armée à mener une répression sanglante qui expose la RPC à de vives
critiques de la communauté internationale. Son autorité en Chine même s’en trouve pour un temps
affaiblie. Deng parvient néanmoins à consolider ses réformes en faisant officiellement adopter la
notion d’"économie socialiste de marché" par le PCC en 1992 et en la faisant inscrire dans la
Constitution chinoise l’année suivante. Ainsi, de la fin des années 1970 au début des années 1990,
la Chine populaire a élaboré un nouveau modèle alliant l’acceptation du libéralisme économique et
le refus du libéralisme politique. Bien que ce modèle lui ai permis d’accéder au rang de puissance
mondiale, l’absence de démocratisation reste un frein à la normalisation complète de ses relations
avec la communauté internationale. »

 Contrôle
 La sous-partie commence bien par une phrase de transition avec la sous-partie précédente,
suivie d’une deuxième phrase qui annonce son idée générale.
 Dans chaque paragraphe, la présentation des faits historiques est accompagnée d’une brève
analyse qui lui donne son sens et permet de les rattacher à l’idée générale de la sous-partie.
 La sous-partie se termine par une phrase de bilan qui relie le propos à la problématique.

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2 Comment utiliser ses connaissances de cours dans un devoir ?
Le sujet du concours se réfèrera forcément à un aspect de votre programme de cours de Première et
de Terminale, mais il exigera une réinterprétation et une réécriture de ces connaissances de cours. À
ce niveau, le jury attend de vous des connaissances plus précises et une problématisation plus
poussée que dans une copie de baccalauréat. Dès lors, comment utiliser les ressources qui
s’offrent à vous pour que vos dissertations répondent à cette attente.

Vous disposez, pour cela, de deux types ressources écrites : le cours de Tremplin et les manuels.
Loin de s’opposer ou de se répéter, ces ressources sont complémentaires et peuvent chacune vous
apporter des informations spécifiques.

Pour vous montrer la nécessité d’utiliser différents supports et les bénéfices que vous pouvez tirer
de chacun d’eux, nous allons comparer la manière dont le cours de Tremplin et différents manuels
traitent le même événement : la signature du traité d’alliance entre l’URSS et la Chine en 1949, et le
relatif isolement de cette dernière sur la scène internationale. Puis nous verrons leur utilité
respective dans la rédaction de la 1ère sous-partie de la Ière partie du plan proposé (« 1949-1950 : un
nouvel État dans le bloc communiste »).

2.1. Comment utiliser les cours de Tremplin ?

Les cours dispensés par Tremplin sont votre premier outil pour vous aider dans la préparation du
concours. Ils présentent l’avantage d’être à la fois très synthétiques et relativement précis. Ils
constituent donc un bon point de départ pour vous aider à identifier les éléments les plus
importants d’un chapitre ou d’un thème du programme.

Extraits du cours d’histoire de Tremplin sur le monde depuis 1945


Chapitre 2, « Les débuts de la Guerre froide », page 8.
2.3.2 En Asie
[…] Élu président de la République populaire de Chine, MAO resserre ses liens avec
l’URSS et signe avec celle-ci un Traité « d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle » en
février 1950. Ce texte, qui assure notamment aux Chinois une aide financière directe ainsi que
la participation des Soviétiques aux efforts d’industrialisation du pays, arrime le nouvel État au
bloc communiste. STALINE, qui dispose par ailleurs depuis peu de la bombe atomique,
triomphe. Il réclame pour la République populaire le siège de la Chine à l’ONU qu’occupe
encore le gouvernement nationaliste de Taiwan. Les États-Unis refusent, déclenchant un boycott
des Soviétiques à l’égard du Conseil de sécurité.

 Remarques
 Cet extrait présente en peu de lignes les principaux enjeux de la période : l’alliance sino-
soviétique assure une aide économique à la Chine, mais elle la lie au bloc dirigé par l’URSS et
contribue à l’isoler du monde occidental. Il peut donc vous être très utile pour identifier l’idée
générale qui guidera la sous-partie.
 En outre, on y trouve quelques informations plus précises – le nom du Traité « d’amitié,
d’alliance et d’assistance mutuelle » et le déclenchement du boycott soviétique du Conseil de
sécurité – qui pourraient judicieusement être replacées dans la copie.

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2.2. Comment utiliser les manuels d’histoire ?

Il existe plusieurs types de manuels, qui présentent chacun des avantages et des inconvénients. C’est
pourquoi nous vous recommandons, pour la préparation du concours, d’utiliser différents ouvrages
de manière croisée.

2.1.1 Le manuel de lycée


La plupart des manuels d’histoire de l’enseignement secondaire présentent les mêmes
caractéristiques. Les faits y sont présentés de manière synthétique et les précisions sont rares. En
revanche, le propos est analytique et problématisé. Les auteurs s’efforcent, en peu de mots, de
dégager les grands enjeux d’un événement ou d’une situation et de le relier à la problématique
d’ensemble du chapitre.

Extraits de : Sébastien Cote (dir.),


Manuel d’histoire de Terminale L-ES, Paris, Nathan, 2012, p. 240.
Chapitre « La construction d’une puissance communiste (1949-1978) »
En quoi le régime communiste permet-il à la Chine de redevenir une puissance qui compte sur
la scène internationale ?
A. Construire une puissance nouvelle
 Une puissance communiste
La République populaire de Chine proclamée en 1949 n’est reconnue que par les pays
communistes, ce qui rend l’alliance avec l’URSS indispensable. Mao signe un traité par lequel
l’URSS accorde à la Chine sa protection militaire contre une éventuelle agression du Japon ou
d’un État allié du Japon. En réalité, ce traité est dirigé contre les États-Unis.
Ce choix d’alliance est fondamental parce qu’il isole durablement la Chine de l’Occident, mais
aussi parce qu’il marque un tournant géopolitique majeur : après un siècle d’ouverture, même si
elle fut subie, la Chine s’oriente vers ses frontières terrestres et tourne le dos à la mer.

 Remarques
 Cet extrait donne moins de précisions que le cours de Tremplin. Le nom exact du traité sino-
soviétique n’est pas précisé et le boycott du Conseil de sécurité n’est pas évoqué. Il correspond
donc à un niveau de connaissances qui serait très insuffisant pour le concours.
 En revanche, sa dimension analytique et son degré de problématisation peuvent se révéler
très utiles pour vous aider à construire une dissertation qui ne soit pas un simple exercice
d’érudition (ce qui est mal vu au concours) mais une véritable réflexion argumentée. L’extrait
de manuel qui est présenté ici vous permettrait non-seulement d’enrichir votre sous-partie
d’éléments d’analyse pertinents, mais également de les relier à une problématique plus large.

 Il est donc vivement recommandé de consacrer un peu de temps, dans sa préparation, à étudier
la manière dont vos manuels de lycée (1ère et Terminale) proposent de problématiser les
différents chapitres qui correspondent au programme du concours. Si vous n’avez plus ces
manuels sous la main, vous pourrez aisément les trouver en bibliothèque ou vendus d’occasion en
ligne.

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2.1.1 Le manuel « universitaire »
Les manuels universitaires prennent généralement l’exact contrepied des manuels de lycée. Leur
contenu est beaucoup plus détaillé, mais en revanche peu analytique et beaucoup moins
problématisé. Les auteurs de ces manuels partent implicitement du principe que les étudiants sont à
la recherche d’une présentation plus précise des faits historiques, mais qu’ils ont déjà acquis la
capacité d’en tirer par eux-mêmes des axes de réflexion problématisée.

Extraits de : Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire du XXe siècle,


tome 2 : Le monde entre guerre et paix (1945-1973), Paris, Hatier, 1995, p. 123.
Les débuts de la République populaire de Chine (1949-1953)
 Premiers pas en politique extérieure
[La] reconstruction intérieure s’effectue en pleine guerre froide qui intègre presque
automatiquement le nouvel État au « bloc de l’Est ». La République populaire de Chine n’est
diplomatiquement reconnue que par les pays socialistes, quelques pays asiatiques (Inde,
Pakistan, Indonésie) et européens (Royaume-Uni, Hollande…) Elle reste ignorée de la plupart
des pays du monde et de l’ONU qui considère toujours le gouvernement nationaliste, réfugié à
Taïwan, comme le seul dépositaire de la légitimité chinoise.
En février 1950, Mao Zedong signe à Moscou un traité « d’amitié, d’alliance et d’assistance
mutuelle » sino-soviétique qui prévoit une coopération militaire et économique entre les deux
pays. La Chine y gagne une aide financière (de 300 millions de dollars) et technique (prise en
charge de grands projets industriels) mais se place désormais en politique extérieure dans le
sillage de son puissant allié. La guerre de Corée, qui éclate quelques mois plus tard en juin
1950, achève de souder complètement la Chine populaire au bloc communiste.

 Remarques
 Dans cet extrait, le propos est presque exclusivement factuel. Différents faits historiques sont
présentés (la reconnaissance de la Chine par une minorité de pays, le refus de l’ONU et la
signature du traité sino-soviétique) mais ils ne sont pas reliés à une réflexion d’ensemble
problématisée. Le seul élément d’analyse proposé concerne l’intégration de la Chine au bloc
communiste.
 En revanche, cet extrait donne de nombreuses précisions que le cours de Tremplin et le manuel
de lycée ne donnent pas : exemples de pays reconnaissant la Chine, montant de l’aide financière
soviétique… Tous ces détails ne sont pas à retenir, mais certains pourront vous servir à
compléter vos fiches et à étoffer vos dissertations.

 Certains manuels se situent à mi-chemin entre le cours de Tremplin et l’ouvrage de Berstein et


Milza. C’est le cas notamment de celui de Thibault Klinger, Histoire. Concours commun des IEP,
cité dans la bibliographie. Ils peuvent représenter un bon compromis pour étayer votre travail sur
le cours de Tremplin sans vous perdre dans une foule de détails peu utiles.

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3 Comment utiliser des documents historiques dans une
dissertation ?
Au lycée ou à l’université, vous êtes amenés à travailler sur des documents historiques présentés
dans les manuels ou commentés en cours. Qu’il s’agisse de textes, de statistiques, d’images, de
cartes ou de caricatures, ces documents, réutilisés de façon pertinente, peuvent vous permettre
d’approfondir votre développement.

3.1. L’utilisation des textes

Les textes que vous aurez l’occasion de lire, soit sous la forme d’extraits dans les manuels, soit sous
la forme de textes intégraux parcourus dans le cadre des recherches sur un sujet donné, peuvent
aussi vous permettre de donner de la chair à vos dissertations, en particulier quand il s’agit de
témoignages ou de discours d’acteurs comme c’est le cas dans le texte ci-dessous.

Discours de Deng Xiaoping, Document 2 du comité central, 1992,


Cité dans S. Cote, Manuel d’histoire de Terminale L-ES, Paris, Nathan, 2012, p. 242.

« Ce qui est à craindre, c'est de classer toute chose par famille, la famille C. (comme
capitalisme) ou la famille S. (comme socialisme). Mieux vaut, pour critère de jugement, se
demander si ce qui est en cause est bénéfique ou non au développement des forces productives
de la société socialiste, si l'État socialiste s'en trouve globalement renforcé et le niveau de vie
élevé. Quant aux zones économiques spéciales, les avis ont dès le départ divergé. On
s'inquiétait : s'agissait-il de capitalisme ? Le succès qu'est Shenzhen a fourni une réponse claire
à ces interrogations de toutes sortes. Les zones économiques spéciales appartiennent à la famille
socialiste et non à la famille capitaliste, comme on le constate à Shenzhen. La propriété
publique y est prépondérante, les investissements étrangers n'y représentent qu'un quart. Nous
sommes avantagés puisque nous détenons les grandes et moyennes entreprises publiques, les
entreprises rurales, et surtout du fait que le pouvoir politique est entre nos mains. »

 Application
Les réformes économiques impulsées par Deng Xiaoping à partir de 1978 ont suscité des réticences
au sein du Parti communiste chinois. À la tête du parti, un courant « conservateur » voit dans la
libéralisation de l’économie et l’ouverture aux capitaux étrangers les signes d’un abandon progressif
du marxisme et d’une évolution vers le capitalisme. Deng répond à ces critiques en mobilisant
deux types d’arguments. D’une part, conformément à sa ligne « gestionnaire » et pragmatique, il
affirme que les réformes doivent être évaluées selon des critères de développement économique et
d’élévation du niveau de vie plutôt que selon des critères idéologiques. D’autre part, il souligne les
réformes entreprises sont bien conformes aux principes du socialisme puisque l’État et le PCC
gardent le contrôle de l’économie chinoise.
Il n’est évidemment pas question d’apprendre ce texte par cœur pour le citer dans une copie. Vous
pourriez néanmoins y faire référence afin d’exposer la manière dont Deng défend sa politique de
réformes face aux « conservateurs » du PCC, et l’introduire de la manière suivante : « Dans un
discours prononcé en 1992, à propos des Zones économiques spéciales, Deng Xiaoping défend sa
politique de réformes en mobilisant deux types d’arguments… »

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3.2. L’utilisation de documents iconographiques

Parmi les documents de type iconographique, consultés dans des manuels ou sur internet lors de vos
révisions, les cartes constituent des sources essentielles permettant d’alimenter vos dissertations.
Voici un exemple de carte qui illustre la question des relations de la Chine avec ses voisins, au
début des années 2000 :

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 Application
L’étude de cette carte, lors de vos révisions, a pu vous permettre de visualiser plus facilement
l’environnement stratégique de la Chine au début des années 2000. Trois informations
importantes ont ainsi pu être mémorisées :
 d’une part la Chine continue d’entretenir des contentieux territoriaux et maritimes avec
certains de ses voisins (notamment l’Inde, le Bhoutan et le Vietnam) ;
 d’autre part, elle doit compter sur une présence américaine importante, matérialisée par des
alliances et l’installation de bases militaires ;
 enfin, la création de l’Organisation de Shanghai lui permet de contrebalancer cette influence
par une alliance continentale.

 Conseils généraux

Si vous avez une mémoire visuelle, il faudra recourir de manière privilégiée aux documents
cartographiques tels que celui-ci : ils vous permettront de vous souvenir plus rapidement
d’exemples particuliers qui vous serviront ensuite pour illustrer vos dissertations.

Attention toutefois !

Si les images sont de bons supports pour la mémorisation, qui vous permettent de fixer vos idées
et d’illustrer vos propos, elles ne prouvent rien en elles-mêmes : c’est l’interprétation que vous en
faites, la façon dont vous mobilisez ce qu’elles contiennent, et non leur simple évocation, ni même
leur description, qui leur donne du sens.

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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 3
Arnaud Baubérot

« La Chine et le monde, depuis 1949 »


Séquence 4

Note

Cet entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une dissertation du
niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un objectif
pédagogique particulier. Chaque séquence développe un aspect de la compétence à acquérir et vous
propose des exercices de rédaction.

Dans ce troisième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur l’argumentation au
cours du développement, et notamment au sein des sous-parties. Quelques éléments vous seront
rappelés sur l’introduction (analyse de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète
de l’introduction, il convient de reprendre les indications de l’entraînement pas à pas n° 1.

Sommaire

1. Pour aller plus loin ...................................................................................... 2


1.1. Chronologie sommaire ...................................................................................... 2
1.2. Ressources audiovisuelles ............................................................................... 3
1.2.1 Documentaires .................................................................................. 3
1.2.2 Fictions.............................................................................................. 3
1.3. Lectures possibles ............................................................................................ 4
1.4. Sites Web ........................................................................................................... 4
1.4.1 Jalons (INA)....................................................................................... 4
1.4.2 Autres sites Web .............................................................................. 4

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1 Pour aller plus loin
Nous vous proposons des prolongements sous diverses formes. Ce sont des fiches, des lectures et
des films qui doivent vous permettre d’explorer plus avant certains aspects du sujet, d’une manière
plus originale ou plus ludique ; ce sont aussi des sites documentaires que vous pourrez consulter
avec profit. En fonction de votre temps, de vos intérêts et de vos exigences, vous avez ainsi la
possibilité de cibler vos recherches d’informations.

1.1. Chronologie sommaire

1949 Proclamation de la République populaire de Chine (RPC), présidée par Mao Zedong et
dirigée par le Parti communiste chinois (PCC).
1950 Proclamation de la République de Chine (Taïwan) présidée par Tchang Kaï-chek et
dirigée par le Guomindang. Traité d'amitié entre la RPC et l’URSS. Invasion du Tibet.
1950-53 Implication de la Chine dans la Guerre de Corée.
1954 Participation de la Chine à la conférence de Genève qui met fin à la guerre d’Indochine.
1958-59 "Grand bond en avant" suivi d’une gigantesque famine.
1960 Rupture avec l'URSS.
1964 Tournée de Zhou Enlai en Afrique. La France reconnaît officiellement la RPC. Premier
essai nucléaire chinois.
1965-71 "Révolution culturelle".
1971 La RPC remplace Taïwan pour occuper le siège de la Chine à l’ONU et au Conseil de
sécurité.
1972 Visite du président Richard Nixon, début de normalisation des relations sino-américaines.
1976 Mort de Mao Zedong.
1978 Deng Xiaoping revient au pouvoir et lance des réformes économiques.
1979 Création de Zones économiques spéciales destinées à attirer les investisseurs étrangers.
1985 Réconciliation avec l'URSS.
1986 Début de démocratisation de la République de Chine (Taïwan).
1989 Répression des manifestations étudiantes de la place Tiananmen.
1992 Le PCC se rallie officiellement à l'"économie socialiste de marché".
1996 Création du groupe des "5 de Shanghai" : Russie, Chine, Kazakhstan, Kirghizistan,
Tadjikistan.
1997 Rétrocession de Hong Kong par le Royaume-Uni. Création de l’ASEAN Plus Trois
(Association des nations de l'Asie du Sud-Est + Chine, Japon et Corée du Sud)
1999 Rétrocession de Macao par le Portugal.
2001 Adhésion de la Chine à l'OMC. Création de l’Organisation de coopération de Shanghai
("5 de Shanghai" + Ouzbékistan).
2003 Lancement du premier vol spatial habité chinois.
2004 Signature d'accords de libre-échange avec 10 pays d'Asie du Sud-Est.
2007 La République de Chine (Taïwan) retrouve un siège à l’ONU.

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1.2. Ressources audiovisuelles

1.2.1 Documentaires
 Mao, une histoire chinoise (documentaire Arte, 240 mn)
Ce documentaire, réalisé en 2006 par Adrien Maben, est disponible en DVD (14,99 €) ou en VOD
(5,99 €) sur le site de la chaine Arte : http://boutique.arte.tv/f4276-mao_histoire_chinoise
Il peut également être consulté par « chapitres » de 59 mn :
1 « Contre vents et marées » (1893-1945) :
http://www.dailymotion.com/video/x15u6y1_mao-contre-vents-et-marees-1_travel
2 « L'apprenti sorcier » (de 1945 au Grand bond en avant) :
http://www.dailymotion.com/video/x15u6y6_mao-l-apprenti-sorcier-2_travel
3 « La révolution n'est pas un dîner de gala » (sur la Révolution culturelle) :
Partie 1 : http://www.dailymotion.com/video/x15uvj2_mao-la-revolution-n-est-pas-un-
diner-de-gala-3-part-1_travel
Partie 2 : http://www.dailymotion.com/video/x15uwcn_mao-la-revolution-n-est-pas-un-
diner-de-gala-3-part-2_travel
4 « Mao n'est pas mort » (de 1972 à nos jours) :
http://www.dailymotion.com/video/x15u72d_mao-n-est-pas-mort-4_travel

 La Chine, première puissance mondiale (7 jours sur la planète, 2014, 6 mn 27)


Une interview de Jean-Luc Domenach, sinologue et politologue (Sciences Po Paris), réalisée le 16
décembre 2014 : https://www.youtube.com/watch?v=PG_QSSmGNuY

 L’Organisation de coopération de Shanghai (Le Dessous des cartes, 2016, 10 mn 39)


Un épisode de l’émission Le Dessous des cartes consacré à l’alliance militaire et de coopération
constituée autour de la Chine et de la Russie : https://www.youtube.com/watch?v=-LvsGhCABVQ

1.2.2 Fictions
 Printemps dans une petite ville
Film chinois (1948), réalisé par Fei Mu.
Ce film, considéré comme une référence dans l’histoire du cinéma chinois, raconte la vie d’un
couple meurtri par la guerre, dans la Chine de 1946. Il est visible intégralement sur Youtube (en
version originale, sous-titrée en anglais) : https://www.youtube.com/watch?v=2059QJ8FFMs
Une nouvelle version du film a été réalisée en 2004 par le réalisateur Tian Zhuangzhuang.

 Le Cerf-volant bleu
Film chinois (1994), réalisé par Tian Zhuangzhuang.
À travers l’histoire d’un petit garçon et de sa mère, trois fois mariée et trois fois veuve, ce film
évoque trois étapes de l’histoire de la Chine au XXe siècle.

 Black Coal
Film chinois (2014), réalisé par Yi'nan Diao.
Ce film policier, qui a remporté l’Ours d’or du festival de Berlin en 2014, montre aux spectateurs
européens un visage peu connu de la Chine contemporaine.

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1.3. Lectures possibles

 Jean-Luc Domenach, Comprendre la Chine d'aujourd'hui, Paris, Perrin, 2007 (321 p.).
 Jean-Luc Domenach et Philippe Richer, La Chine, tome 1 : 1949-1971 et tome 2 : De 1971
à nos jours, Paris, Seuil, Point histoire, 1995, (727 p.).
 Jacques Gernet, Le monde chinois, tome 3 : L’époque contemporaine, XXe siècle, Paris,
Agora-Pocket, 2006 (192 p.).
 Thierry Sanjuan et Pierre Trolliet, La Chine et le monde chinois: Une géopolitique des
territoires, Paris, Armand Colin, 2010 (384 pages).

1.4. Sites Web

1.4.1 Jalons (INA)


Parmi les multiples ressources disponibles sur Internet, l’Institut nationale de l’audiovisuel (INA)
propose, sur son site Jalons (http://fresques.ina.fr/jalons/accueil), de nombreux documents
d’archives qu’il est intéressant de consulter en ligne.

En tapant le mot « Chine » dans l’espace de recherche, vous pourrez accéder à des extraits de
journaux télévisés français évoquant :
 La situation de la Chine à la fin de l’année 1948
 L’entrée des communistes à Shanghai (1949)
 Le soutien de la Chine à la Corée du Nord (1950)
 La reconnaissance de la République populaire de Chine par la France (1964)
 Les manifestations de la place Tienanmen (1989)
 La rétrocession de Hong Kong à la Chine (1997)

1.4.2 Autres sites Web


 La cartothèque de Sciences-Po
« Coopération étrangère » de la Chine, 2006 :
http://cartotheque.sciences-po.fr/media/_Cooperation_etrangere__de_la_Chine_2006/1406/
Contexte géopolitique régional de la Chine, 2008 :
http://cartotheque.sciences-po.fr/media/Contexte_geopolitique_regional_de_la_Chine_2008/1403/

 Sur la révolution culturelle chinoise


http://www.dinosoria.com/revolution_culturelle.htm
http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Révolution_culturelle_prolétarienne/140732

 « La construction de l’économie socialiste de marché »


Article de Sophie Kuno, paru le 21 janvier 2004 sur le site du journal Le Monde, et qui retrace les
étapes de la libéralisation de l’économie chinoise :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2004/01/21/la-construction-de-l-economie-socialiste-de-
marche_349978_3234.html

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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 4
Arnaud Baubérot

« L’exercice du pouvoir sous la Ve République »


Séquence 1

Note
Dans ce quatrième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique consiste à réviser l’ensemble de
la méthodologie développée au cours de la préparation Tremplin. Les rapports de correction des
devoirs par correspondance montrent en effet clairement qu’un rappel des exigences de la dissertation
est loin d’être inutile. Cet entraînement pas à pas vous guidera d’une part étape par étape, pour vous
permettre de réviser vos savoir-faire en matière de méthode ; il vous donnera d’autre part les clés
d’une bonne conclusion. Ce faisant, il insistera à la fois sur les problèmes de méthode spécifiques
au sujet proposé et plus généralement sur ceux souvent rencontrés dans les copies.
La première séquence de cet entraînement pas à pas vous donne quelques conseils pour bien
appréhender l’épreuve d’histoire au concours, puis il revient sur l’analyse du sujet, étape
fondamentale pour réussir une dissertation.

Sommaire

1. Bien appréhender l’épreuve d’histoire ........................................................ 2


1.1. Deux choses à éviter à la lecture du sujet ................................................. 2
1.2. Gérer son temps .......................................................................................... 2

2. L'analyse du sujet ........................................................................................ 3


2.1. Le cadre chronologique .............................................................................. 3
2.2. Le cadre spatial ........................................................................................... 4
2.3. Les termes du sujet..................................................................................... 4
2.4. Les pièges à éviter ...................................................................................... 5

HISTOIRE – EPAP 4 – Séquence n°1

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1. Bien appréhender l’épreuve d’histoire
Avant de revenir sur les principales étapes de la méthodologie de la dissertation, il n’est peut-être
pas inutile de formuler quelques conseils pratiques pour bien appréhender l’épreuve d’histoire au
concours.

1.1. Deux choses à éviter à la lecture du sujet

La distribution et la découverte du sujet d’un concours est toujours un moment très particulier. Après
des mois de préparation, arrive enfin l’heure de vérité et la première lecture de l’intitulé s’accompagne
inévitablement d’une certaine dose de stress : trouverai-je le sujet facile ? La dissertation portera-t-
elle sur un thème que je maîtrise bien ? Parviendrai-je à me souvenir de tout ce que j’ai appris ?... Ce
stress est absolument normal, mais il est généralement mauvais conseiller. Voici donc deux
choses à bien garder à l’esprit, afin de ne pas vous laisser piéger par la première impression que vous
laissera la découverte du sujet, le jour du concours :

 « C’est affreux, je ne sais rien sur ce sujet ! » La première lecture d’un sujet
s’accompagne presque toujours de l’impression immédiate de ne rien connaître à son
propos (ou d’avoir des connaissances très insuffisantes). Cela est tout à fait normal !
Comme vous ne vivez pas en pensant en permanence à l’histoire du monde depuis 1945,
les connaissances que vous avez acquises sont « stockées » dans une mémoire un peu
profonde et il va falloir aller les chercher. Ne cédez pas à la panique et gardez confiance
dans votre travail de préparation. En analysant le sujet et en élaborant la problématique
et le plan, des idées et des exemples vous reviendront progressivement. Notez-les à part,
sur une feuille de brouillon. Complétez ensuite par un brainstorming. Vous verrez que
vous aurez ainsi rassemblé de quoi remplir aisément vos 3 heures de dissertation.

 « C’est bon, j’ai tout compris ! » Un intitulé d’histoire est toujours rédigé en français
courant et l’on comprend facilement, dès la première lecture, le thème qu’il va falloir
traiter. Partant de cette première impression, certains candidats se passent d’une analyse
approfondie du sujet et se lancent, de but en blanc, dans la rédaction d’une problématique
et dans l’élaboration du plan. C’est une grave erreur ! L’analyse du sujet permet de
repérer certains détails ou certaines expressions dont le sens demande à être précisé (ici,
l’expression « exercice du pouvoir », dans l’intitulé). En cherchant une définition plus
précise des termes de l’intitulé, on découvre souvent des aspects de sujet auxquels on
n’avait pas pensé de prime abord. À l’inverse, on en vient parfois à écarter une idée qui
semblait juste mais qui, à la réflexion, s’est révélée hors-sujet.

1.2. Gérer son temps

La maîtrise du temps fait partie intégrante de l’épreuve. Une copie qui n’aurait pas été achevée dans
les 3 heures imparties se verrait très lourdement sanctionnée. Voici donc, à titre indicatif, une
proposition de découpage de la durée de l’épreuve. Bien évidemment, ce cadrage doit être adapté à
vos propres habitudes de travail.

 40 minutes : analyse du sujet, élaboration de la problématique et du plan, brainstorming ;


 20 minutes : rédaction au brouillon de l’introduction et de la conclusion ;

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 1 heure et 40 minutes : rédaction du corps du devoir, soit
 50 minutes par partie pour un plan en deux parties et
 30-35 minutes par partie pour un plan en trois parties ;
 20 minutes : rédaction au propre de la conclusion et relecture du devoir

Remarques :

 Les 40 minutes d'analyse du sujet et d'élaboration de la problématique et du plan ne


doivent surtout pas être réduites. De nombreux candidats cherchent à expédier cette
étape en 10-20 minutes. Au contraire, il faut se donner le temps de la réflexion avant de
commencer à rassembler ses connaissances et à rédiger. Dans l'économie globale de
l'épreuve, cela permet de gagner du temps lors de la rédaction, car l'on sait clairement où
l'on va et vers quoi doit mener la réflexion.

 Gardez bien 15 à 20 minutes de relecture attentive du devoir à la fin. Les fautes


d'inattention sont fréquentes lors de la rédaction, car lorsque l'on est concentré sur le fond
du propos, on est parfois moins attentif à la forme. Si vous ne prenez pas soin de corriger
pas ces fautes, elles vous feront immanquablement perdre des points (et donc des places
de classement) et réduiront vos chances de succès au concours.

2. L'analyse du sujet
Venons-en à présent au sujet proposé pour cet EPAP : « L’exercice du pouvoir sous la Ve
République »

2.1. Le cadre chronologique

Dans un tel intitulé, le cadre chronologique est implicite. Il faudra donc préciser, en introduction, les
dates qui serviront de bornes au traitement du sujet :

 L’année 1958 s’impose comme borne initiale, puisqu’elle marque la fin de la IVe et le
début de la Ve République. Après la crise politique du mois de mai, le général de Gaulle
est nommé président du Conseil et obtient les pleins pouvoirs, avec pour mission
d’élaborer une nouvelle Constitution. Celle-ci est présentée et adoptée par référendum en
septembre 1958. Les nouvelles institutions de la Ve Républiques sont mises en place entre
novembre (élections législatives) et décembre (élection de De Gaulle à la présidence de la
République).

 Si la borne chronologique initiale s’impose de manière évidente, le choix de la borne


chronologique finale est nécessairement plus arbitraire. En effet, la Constitution de la Ve
République est toujours en vigueur et le programme d’histoire des IEP s’étend jusqu’à nos
jours. C’est donc au candidat de préciser quelle limite encadrera la fin de son devoir, choix
important qui est laissé à son appréciation. Pour notre part, nous recommandons de traiter
le sujet jusqu’en 2007, date de la fin de la présidence de Jacques Chirac. Il s’agit ainsi
d’éviter soigneusement d’entrer dans une quelconque polémique, ou même d’exprimer
une quelconque opinion politique dans sa copie.

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2.2. Le cadre spatial

Bien qu’il soit lui aussi implicite, le cadre spatial du sujet est évident et ne présente aucune ambiguïté :
il s’agit d’appréhender l’exercice du pouvoir en France. Il n’est donc pas nécessaire de consacrer du
temps en introduction à justifier ce cadre spatial qui va de soi.

2.3. Les termes du sujet

En revanche, les termes du sujet méritent davantage d’éclaircissements en introduction. De manière


évidente, l’intitulé invite à définir ce qu’est « l’exercice du pouvoir » et à rappeler, dans leurs
grandes lignes, ce que sont les institutions de la Ve République.
 Tout d’abord, il faut préciser le sens qu’a ici le mot « pouvoir ». Dans le cadre de notre
intitulé, ce terme désigne les formes d’autorité à travers lesquelles s’exerce la puissance
politique. Dans une démocratie représentative, l’autorité souveraine appartient au peuple qui
délègue son exercice à des institutions élues, de manière directe ou indirecte. On distingue
habituellement trois formes de pouvoir politique : le pouvoir exécutif (ou gouvernemental), le
pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Toutefois, dans la tradition républicaine française,
le judiciaire n’est pas considéré comme un pouvoir autonome (les juges ne sont pas élus) mais
comme une autorité. On ne retiendra donc que deux formes de pouvoir politique : le pouvoir
exécutif et le pouvoir législatif.
 Les institutions de la Ve République désignent des organes chargés d’exercer ces pouvoir. Au
niveau de l’État, le pouvoir législatif est confié au Parlement, composé de deux chambres :
l’Assemblée nationale et le Sénat. Le pouvoir exécutif est entre les mains du Président de la
république et du gouvernement qui s’appuient sur l’administration publique pour faire
exécuter leurs décisions. En outre, la Constitution donne au Président la possibilité de
consulter directement les citoyens par référendum (cf. schéma p. 5).
 Alors que la IIIe et la IVe Républiques avaient fait du Parlement l’autorité suprême en matière
constitutionnelle, la Ve République crée de nouveaux organes de contrôle. Le Conseil
constitutionnel (neuf membres désignés par le président de la République, et par les
présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale) vérifie la régularité des élections et la
conformité à la Constitution des traités et des lois. Le Conseil d’État donne son avis juridique
préalable sur un projet de loi. La Cour des Comptes, quant à elle, vérifie l’utilisation de
l’argent public par les élus et les ministres.
 Enfin, il existe également des organes chargés d’exercer le pouvoir à l’échelle locale. Il
s’agit de conseils élus au suffrage universel et disposant chacun d’un exécutif propre : le
conseil municipal et son maire ; le conseil général (au niveau du département) et son
président ; et, depuis 1986, le conseil régional et son président. Leurs attributions ont évolué
depuis 1958, sous l’effet des politiques de décentralisation.

Toutefois, le sujet proposé ne s’arrête pas à une simple description des institutions de la V e
République. L’expression « exercice du pouvoir » invite à étudier la manière dont ces institutions
ont été appliquées, comment ont agi les différents organes prévus pour diriger le pays et comment
les hommes et les femmes politiques élus pour siéger dans ces organes ont pu exercer leurs fonctions.
Enfin, puisqu’il s’agit d’une dissertation d’histoire, il importera d’une part de montrer comment
l’exercice du pouvoir a pu évoluer et se transformer depuis 1958 ; et d’autre part, de souligner que,
selon les époques, la manière d’exercer le pouvoir a pu être acceptée, mise en débat ou même
contestée par la société française ou par différentes forces politiques.

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2.4. Les pièges à éviter

Le sujet proposé présente le risque de dévier sur deux « hors-sujets » qu’il faut à tout prix éviter :
 Étudier « les institutions de la Ve République », c’est-à-dire décrire et commenter le
fonctionnement théorique des institutions, ce qui revient à proposer une réflexion de droit
constitutionnel au lieu d’une dissertation historique.
 Étudier « la vie politique en France », c’est-à-dire proposer un récit retraçant, dans ses
grandes lignes, l’histoire politique du pays depuis 1958, en perdant de vue la question posée
par l’intitulé : de quelle manière s’est exercé le pouvoir sous la Ve République ?
Par conséquent, un plan qui proposerait de traiter : 1/ les institutions de la Ve République 2/ la vie
politique depuis 1958, serait également hors-sujet. En effet, un tel plan conduirait à étudier de manière
distincte les deux éléments qui doivent, précisément, être mis en relation dans l’ensemble du devoir.

Remarque :

 N’oubliez pas que le seul moyen de vous prémunir contre ces pièges est de consacrer
suffisamment de temps et d’attention à l’analyse du sujet et à la définition des termes
qui le composent.

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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 4
Arnaud Baubérot

« L’exercice du pouvoir sous la Ve République »


Séquence 2

Note
Dans ce quatrième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique consiste à réviser l’ensemble de
la méthodologie développée au cours de la préparation Tremplin et à vous donner les clés d’une
bonne conclusion.
La deuxième séquence de cet entraînement pas à pas revient sur la rédaction de l’introduction, et
notamment sur la construction de la problématique.

Sommaire

1. La rédaction de l'introduction ...................................................................... 2


1.1. L'accroche ................................................................................................... 2
1.2. La formulation de l'analyse du sujet .......................................................... 2
1.3. La problématique ........................................................................................ 3
1.4. L'annonce du plan ....................................................................................... 4

2. Exercice de la séquence 2 .......................................................................... 5

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1. La rédaction de l'introduction
L’objectif n’est pas de répéter ici la méthodologie développée dans l’EPAP n°1 auquel vous pouvez
vous reporter, mais de l’approfondir en reprenant à la fois les défauts majeurs les plus courants et les
aspects spécifiques au sujet proposé.

1.1. L'accroche

Beaucoup de copies commencent par une phrase d’accroche intéressante. Néanmoins, deux défauts
demeurent souvent dans les copies :
 La phrase d’accroche est souvent pertinente, mais mal reliée au reste de l’introduction ;
 Il arrive également que la phrase d’accroche soit complètement dénuée d’intérêt et
déconnectée du sujet posé, ce qui est plus grave !

Rappel : la phrase d’accroche doit montrer la pertinence du sujet proposé et son intérêt : le plus
efficace est de s’appuyer sur un paradoxe du sujet, reproduire une citation, ou encore se référer
précisément à un événement qui est en rapport direct avec le sujet.

 Application

Deux exemples d’accroches sont ici proposés pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la V e
République » :

 Vous pouvez recourir à une citation : « Notre Constitution est à la fois parlementaire et
présidentielle, à la mesure de ce que nous commandent à la fois les besoins de notre
équilibre et les traits de notre caractère. » Cette citation prononcée en 1961 par Charles de
Gaulle, alors Président de la République, montre bien les objectifs poursuivis par les
rédacteurs de la Constitution de la Ve République : rééquilibrer en faveur de l’exécutif un
pouvoir très largement dominé par le législatif dans le régime précédent.
 Vous pouvez aussi en accroche évoquer un événement qui corresponde parfaitement au
sujet posé : par exemple, vous pouvez ouvrir votre devoir en évoquant l’année 1981 et
l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Celui qui avait très
sévèrement critiqué les institutions de la Ve République, notamment dans son ouvrage Le
Coup d’État permanent (1964), fait le choix de ne pas abroger la Constitution. Toutefois,
ses deux septennats ont donné lieu à de profondes évolutions dans la manière d’exercer le
pouvoir, que celles-ci aient été choisies (loi de décentralisation, en 1982) ou subies
(cohabitations, en 1986-88 et 1993-95).

En définitive, comment parvenir à identifier une accroche inappropriée ? Une mauvaise accroche n’a
pas de véritable lien avec le sujet, elle crée un lien artificiel et maladroit avec lui, ou encore elle est
beaucoup trop longue et amène trop péniblement le lecteur à l’analyse des termes du sujet.

1.2. La formulation de l'analyse du sujet

L’analyse du sujet doit permettre une définition claire et opératoire des termes du sujet et cadrer
celui-ci chronologiquement et spatialement. Bien souvent, les introductions de dissertation sont trop
courtes et cet examen précis n'est pas fait complètement.

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Ce travail a été effectué dans la séquence précédente. Il n’est donc pas utile de le répéter ici.
Rappelons simplement que pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la V e République », il faut
montrer que vous avez bien compris le sens du sujet et de ses bornes chronologiques : il s’agit
d’étudier la manière dont les institutions de la Ve République ont été concrètement appliquées dans
la direction politique de la France et les éventuelles évolutions qui ont pu avoir lieu dans la façon
dont s’exerce le pouvoir aux différentes échelles.

1.3. La problématique

L’énoncé du sujet – « L’exercice du pouvoir sous la Ve République » – n’est guère problématisé, et


c’est au candidat de montrer qu’il sait transformer cet énoncé en question. Il faut éviter les
problématiques qui seraient applicables à n’importe quel sujet ou qui reviennent à une simple
reformulation de l’intitulé à la forme interrogative. Par exemple, en écrivant en introduction
« nous nous demanderons comment a été exercé le pouvoir sous la Ve République », vous ne proposez
pas de véritable problématique, puisque vous n’apportez aucun élément de réflexion et que vous ne
suggérez aucune hypothèse de travail. Une problématique bien construite annonce ce qui va être
démontré ou discuté dans le devoir.

 Application

À partir de l’analyse du sujet et d’un premier inventaire des idées et des exemples, réalisé au brouillon,
on peut dégager deux axes problématiques possibles :

 Problématique n° 1 : la question de la présidentialisation du pouvoir


Nous avons rappelé plus haut que l’un des objectifs poursuivis par le général de Gaulle et par les
rédacteurs de la Constitution de la Ve République avait été de rééquilibrer les pouvoirs en faveur de
l’exécutif. Nous pouvons alors nous demander si la manière d’exercer le pouvoir dans le cadre défini
par cette Constitution a conduit à une « présidentialisation » des institutions politiques française,
depuis 1958.

 Problématique n° 2 : l’adaptation des institutions aux évolutions de la vie politique


Au cours de la Ve République, les institutions républicaines ont subi plusieurs mutations, dont
certaines étaient en germe dans la Constitution de 1958 (notamment le renforcement du rôle du
président), mais dont plusieurs n’avaient pas été prévues (comme les conséquences de la construction
européenne ou de la décentralisation). Par ailleurs, la manière d’exercer le pouvoir a connu différentes
transformations qui ont pris place au sein même du cadre défini par la Constitution, sans entraîner sa
modification (comme les différentes cohabitations ou l’importance prise progressivement par la
communication politique). Nous pouvons alors nous demander en quoi les évolutions de la vie
politique ont conduit à une adaptation progressive des institutions, entraînant parfois une réforme
de la Constitution et, dans d’autres cas, une transformation de la manière d’exercer le pouvoir sans
modification du cadre constitutionnel.

 Validation / invalidation
 Cette problématique n’est pas une simple reformulation de l’intitulé. Elle s’appuie sur le
travail d’analyse du sujet pour préciser les grands axes de réflexion sur lesquels va reposer
la dissertation.
 Dans le premier cas, la problématique pose une question « ouverte » qui va être discutée
dans le devoir. Dans le second cas, la question est « fermée » et la problématique
annonce ce qui va être démontré dans la copie.

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1.4. L'annonce du plan

L’annonce du plan manque dans certaines copies, alors qu’elle est impérative. Trois remarques
pourront vous aider à annoncer correctement vos plans :
 L’annonce du plan ne doit pas vous conduire à vous lancer dans l’analyse et le récit. Une
phrase pour chaque partie est amplement suffisante.
 Il ne faut pas la formuler sur le même mode que la problématique, au risque de confondre
ces deux éléments essentiels de l’introduction. Ainsi, la problématique que nous avons
proposé ci-dessus ne doit pas déboucher sur l’annonce d’un plan thématique qui en reprendrait
les termes (I – Évolutions qui entraînent une réforme de la Constitution ; II – Évolutions sans
modification du cadre constitutionnel). Si vous envisagiez de suivre un tel plan, il vous
faudrait nécessairement reformuler votre problématique ou choisir d’autres termes, afin
d’éviter l’impression de répétition.
 Enfin, si votre plan est chronologique, il faut d’emblée en justifier les césures.

 Application

La troisième séquence de cet entraînement pas à pas n° 4 reviendra en détail sur la construction du
plan. Voici d’ores et déjà un exemple de plan thématique possible, pour répondre à la problématique
n°1 (cf. ci-dessus) et la manière dont il pourrait être annoncé en introduction :

I. La Constitution de 1958 définit un régime ambigu : à la fois parlementaire et


présidentiel
On qualifie souvent la Ve République de régime « semi-parlementaire » ou « semi-présidentiel ».
Cette ambigüité vient du compromis qui a guidé la rédaction de la nouvelle Constitution. En effet,
ses rédacteurs n’ont pas souhaité rompre avec la tradition parlementaire de la République, à laquelle
la plus grande partie des forces politiques restaient attachées. Toutefois, conformément aux idées de
De Gaulle, ils ont voulu renforcer le rôle du Président de la République afin de donner plus de poids
au pouvoir exécutif face au pouvoir législatif et sortir ainsi de l’instabilité qui avait causé la chute de
la IVe République.
II. L’interprétation présidentialiste de la Constitution
Depuis 1958, le rôle du président de la République s’est accru dans les institutions. Deux explications
peuvent être avancées : d’une part, l’impulsion initiale de Charles de Gaulle qui a interprété à son
avantage les dispositions floues de la Constitution ; d’autre part, à partir des années 1980, le ralliement
des deux grandes tendances politiques (la droite et la gauche de gouvernement) au principe d’un
exécutif fort.
III. L’exercice du pouvoir face aux nouveaux enjeux démocratiques et européens
La présidentialisation du régime s’est néanmoins accompagnée d’une évolution des institutions et de
la pratique du pouvoir qui a permis de rapprocher celui-ci des citoyens et d’adapter la Ve République
aux nouveaux enjeux de la décentralisation et de la construction européenne. Par ailleurs, le
renforcement de la figure présidentielle a conduit celle-ci à devenir la principale cible de contestations
qui se sont exprimées lors de crises (mai 68) ou à travers des alternances politiques (cohabitations).

Voici un exemple de rédaction de l’annonce du plan :

« En premier lieu, il s’agira de montrer comment les rédacteurs de la Constitution de 1958 ont
cherché à établir un compromis entre la tradition parlementaire et le désir de renforcer le rôle du
Président de la République, donnant ainsi naissance à un régime ambigu : à la fois parlementaire et

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présidentiel. Nous montrerons ensuite que la manière dont le pouvoir a été exercé tout au long de la
Ve République a été dominée par une interprétation présidentialiste de la Constitution et a conduit à
un renforcement du rôle de l’exécutif dans la vie politique. Enfin, nous verrons que la
présidentialisation du régime s’est accompagnée d’une évolution progressive de l’exercice du
pouvoir dictée par les nouveaux enjeux démocratiques et européens. »

2. Exercice de la séquence 2
Vous pouvez vous entraîner à rédiger une introduction complète pour le sujet « L’exercice du
pouvoir sous la Ve République ». Pour cela, vous utiliserez les éléments d’analyse du sujet proposés
dans la 1ère séquence de cet entraînement pas à pas, la problématique n° 2 qui figure ci-dessus
(« l’adaptation des institutions aux évolutions de la vie politique ») et le plan chronologique suivant :

I. 1958-1974 : des institutions au service du pouvoir


L’année 1974 correspond à une première césure, car elle marque l’accès aux pouvoir de présidents
qui ne sont pas issus du courant gaulliste (V. Giscard d’Estaing puis F. Mitterrand). Ceux-ci vont
exercer le pouvoir dans le cadre défini par la Constitution, mais vont cependant lui imprimer de
profondes modifications.
II. 1974-1986 : les premières transformations des institutions
L’année 1986 et la première cohabitation (d’un président de gauche avec un gouvernement de droite)
marquent une deuxième césure.
III. 1986-2007 : les « crises » institutionnelles et les tentatives de solutions

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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 4
Arnaud Baubérot

« L’exercice du pouvoir sous la Ve République »


Séquence 3

Note

Dans ce quatrième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique consiste à réviser l’ensemble de
la méthodologie développée au cours de la préparation Tremplin et à vous donner les clés d’une
bonne conclusion.
La troisième séquence propose de travailler sur la construction du plan, des sous-parties et des
paragraphes.

Sommaire

1. Correction de l’exercice de la séquence 2 ........................................................... 2

2. Rappels sur l'organisation du plan....................................................................... 3


2.1. Le plan thématique .................................................................................................... 3
2.2. Le plan chronologique ............................................................................................... 4
2.3. Proposition de plan chronologique détaillé ............................................................. 5

3. Exercice de la séquence 3 ................................................................................... 7

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1. Correction de l’exercice de la séquence 2
Voici une proposition d’introduction intégralement rédigée, tenant compte des éléments apportés
dans les deux séquences précédentes :

Accroche L’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, en 1981,


marque l’accès au pouvoir du premier président socialiste depuis la fondation de la Ve République,
en 1958. Celui qui avait très sévèrement critiqué les institutions de ce régime, notamment dans son
ouvrage Le Coup d’État permanent (1964), fait le choix de ne pas abroger la Constitution. Ses deux
septennats ont néanmoins donné lieu à de profondes évolutions dans la manière d’exercer le pouvoir
Analyse du sujet En nous invitant à réfléchir sur l’exercice du pouvoir, le sujet nous conduit à nous
interroger sur la manière dont s’est exercé la puissance politique dans le cadre défini par les
institutions de la Ve République. Au niveau national, celles-ci ont confié l’exercice du pouvoir
législatif à un Parlement composé de deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat, et placé le
pouvoir exécutif est entre les mains du Président de la république et du gouvernement. Succédant à
une IVe République qui avait consacré la toute-puissance du Parlement, le régime issu de la crise de
1958 porte la marque de la volonté de Charles de Gaulle d’exercer un rééquilibrage des pouvoirs.
Celui-ci se lit à la fois dans un renforcement de l’exécutif, mais aussi à travers la création d’un nouvel
organe de contrôle : le Conseil constitutionnel. De 1958 aux années 2000, les institutions
républicaines ont subi plusieurs mutations, dont certaines étaient en germe dans la Constitution de la
Ve République – comme l’accroissement du rôle du président – mais dont plusieurs n’avaient pas été
prévues. C’est le cas, notamment, des politiques de décentralisation qui ont conduit à un renforcement
des attributions dévolues aux différents organes qui exercent le pouvoir à l’échelle locale. Enfin, la
manière d’exercer le pouvoir a connu différentes transformations qui ont pris place au sein même du
cadre défini par la Constitution, sans entraîner sa modification, comme les différentes cohabitations
ou l’importance prise progressivement par la communication politique. Problématique Nous
pouvons alors nous demander en quoi les évolutions de la vie politique ont conduit à une adaptation
progressive des institutions, entraînant parfois une réforme de la Constitution et, dans d’autres cas,
une transformation de la manière d’exercer le pouvoir sans modification du cadre constitutionnel.
Annonce du plan De 1958 à 1974, les institutions de la Ve République sont dominées par
les gaullistes qui exploitent les ressources de la Constitution en faveur de leur projet de renforcement
de l’exécutif. À partir de 1974, deux présidents se succèdent, V. Giscard d’Estaing puis F. Mitterrand,
qui ne sont pas issus de la tradition gaulliste mais qui vont exercer le pouvoir dans le cadre défini par
la Constitution, tout en lui imprimant cependant de profondes modifications. Enfin, à partir de 1986
et de la première cohabitation de F. Mitterrand avec un gouvernement de droite, la V e République se
trouve confrontée à des crises institutionnelles auxquelles les différentes forces politiques qui
exercent alternativement le pouvoir tentent d’apporter des solutions.

HISTOIRE – EPAP 4 – Séquence n° 3

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2. Rappels sur l'organisation du plan
On distingue plusieurs types d’organisation possibles. L’objectif d’un bon devoir n’est pas de plaquer
une organisation « toute prête » sur l’analyse du sujet, mais de découvrir quelle organisation est la
plus adaptée à la problématique choisie.

2.1. Le plan thématique

L’élaboration d’un plan thématique consiste à segmenter le sujet en un certain nombre de


catégories ou de thèmes qui permettront d’en explorer successivement les différentes facettes.

Toutefois, il ne peut être question d’élaborer un plan « à tiroirs » en plaquant des catégories
prédéfinies (politique, économique, diplomatique, social, culturel…) sans réfléchir à leur pertinence
ni à la manière dont elles s’appliquent au sujet. Ainsi, pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la
Ve République », le découpage I. Le pouvoir exécutif ; II. Le pouvoir législatif ; III. Les pouvoirs
locaux, conduirait clairement à un plan déséquilibré au profit de la première partie et sans possibilité
d’étudier les interactions entre ces pouvoirs. En outre, il donnerait au correcteur le sentiment que le
choix de la facilité a été fait au détriment d’une véritable réflexion. Un plan qui distinguerait les
grandes familles politiques et leur manière d’exercer le pouvoir (I. Droite gaulliste ; II. Droite
libérale ; III. Gauche) ne permettrait pas, quant à lui, d’étudier les évolutions institutionnelles de fond
qui ont lieu malgré les alternances politiques et manquerait ainsi un enjeu important du sujet.

Enfin, dans le cadre d’une dissertation d’histoire, quel que soit le type de plan choisi, on ne peut pas
s’abstraire totalement de la chronologie générale. Il serait ainsi très maladroit que votre première
sous-partie porte sur la fin de la période, et que la dernière revienne au tout début de celle-ci., même
si votre plan est thématique, il doit conserver une dynamique chronologique afin de bien faire
un devoir d'histoire.

 Application

Pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la Ve République », le plan thématique évoqué dans la
précédente séquence pourrait être envisageable et découpé de la manière suivante :

I. La Constitution de 1958 définit un régime ambigu : à la fois parlementaire et


présidentiel
1. La rédaction de la nouvelle Constitution est marquée par la volonté de résoudre le
problème de l’instabilité gouvernementale qui paralysait la IV e République.
2. La Constitution établit un équilibre théorique des pouvoirs qui renforce l’exécutif
au détriment du Parlement. En outre, elle créé un nouvel organe de contrôle, le
Conseil constitutionnel, qui encadre aussi bien l’exercice du pouvoir exécutif que
législatif.

II. L’interprétation présidentialiste de la Constitution


1. La manière dont de gaulle a interprété les institutions pour les mettre au service de
sa politique a été contesté par la droite libérale et par la gauche. Une fois au
pouvoir, celles-ci se sont cependant ralliées à l’interprétation présidentialiste de la
Constitution.

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2. La situation de cohabitation entre un président et un parlement de tendances
opposées n’était pas prévue par la Constitution. Les trois cohabitations successives
(1986-1988, 1993-1995 et 1997-2002) ont montré la capacité d’adaptation des
institutions de la Ve République. Elles ont toutefois posé des problèmes dans
l’exercice du pouvoir que la réforme du quinquennat a tenté de résoudre en
accroissant, dans les faits, la présidentialisation du régime.

III. L’exercice du pouvoir face aux nouveaux enjeux démocratiques et européens


1. La crise de Mai 68 a révélé l’existence d’un certain décalage entre les orientations
présidentielles et les aspirations démocratiques du pays. Dans les années 1970 et
1980, le régime évolue dans le sens d’un rapprochement des institutions et des
citoyens. En témoignent notamment la décentralisation et l’importance accordée
par les dirigeants à la communication politique. Mais une certaine défiance
continue de se manifester à travers la montée de l’abstention, l’essor de l’extrême
droite et l’accélération des alternances de majorités.
2. Le processus d’intégration européenne modifie également la manière dont s’exerce
le pouvoir. Une partie des compétences accordées par la Constitution aux pouvoirs
exécutif et législatif sont abandonnées au profit des instances de la CEE puis de
l’UE. En contrepartie, les citoyens participent aux grandes orientations de la
politique européennes en élisant le Parlement européen. Cependant, le taux
d’abstention lors de ces scrutins et le résultat des différents référendums européens
manifestent une défiance des citoyens à l’égard de ces évolutions.

Un tel plan est envisageable, à condition d’éviter deux écueils :


 Les parties I.1 et I.2 devront s’appuyer sur des exemples historiques concrets et relier la
présentation des institutions de la Ve République à des faits tangibles ou aux débats politiques
qui ont entouré l’adoption de la nouvelle Constitution. À défaut de cela, le propos s’éloignerait
de la dissertation historique pour devenir un devoir de droit constitutionnel, ce qui serait
immanquablement sanctionné par le correcteur.
 Les parties II et III devront s’attacher à mettre en lumière des évolutions. Chacune de leurs
sous-parties devront ainsi être traitées de manière chronologique afin montrer comment
évoluent les modalités d’exercice du pouvoir au cours de la période étudiée. Un traitement de
ces sous-parties qui ferait fi de la chronologie perdrait de vue un attendu fondamental de la
dissertation historique.

2.2. Le plan chronologique

Contrairement au plan thématique, un tel plan a l’avantage de mettre en lumière les grandes ruptures
et les évolutions historiques. Cette démarche oblige cependant à identifier la logique dominante des
grandes périodes délimitées par les dates charnières, afin de donner de la cohérence aux parties du
plan.

 Application

Le plan chronologique que nous avons choisi repose sur deux dates charnières :
 1974 : avec l’élection de V. Giscard d’Estaing à la présidence de la République, c’est un
représentant de la droite libérale (et non gaulliste) qui accède au pouvoir. Lui et son

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successeur, le socialiste F. Mitterrand (élu en 1981), vont exercer le pouvoir dans le cadre
défini par la Constitution, mais vont cependant lui imprimer de profondes modifications.
 1986 : avec la première cohabitation (d’un président de gauche avec une majorité
parlementaire et un gouvernement de droite) la Ve République est confrontée à une situation
politique qui n’était pas prévue par la Constitution.

Ces dates charnières permettent de délimiter 3 grandes périodes historiques :


 1958-1974 : les institutions de la Ve République correspondent à la conception qu’a de Gaulle
de l’exercice du pouvoir et sont mises à profit par celui-ci.
 1974-1986 : La droite libérale et la gauche, qui se succèdent à la tête du pays, ne remettent
pas en cause la Constitution mais initient de de profondes évolutions dans la manière d’exercer
le pouvoir.
 1986-2007 : Face à une crise manifeste des institutions de la Ve République, les dirigeants
vont tenter d’apporter des solutions, à la fois en modifiant le cadre constitutionnel et en faisant
évoluer certains usages politiques.

2.3.Proposition de plan chronologique détaillé

Pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la Ve République », on peut donc proposer le plan
chronologique suivant :

I. Des institutions au service du pouvoir gaulliste (1958-1974)

1. Le renforcement de l’exécutif au détriment du Parlement


Conformément à la conception gaullienne du pouvoir, la Constitution de la Ve
République renforce le rôle de l’exécutif au détriment du Parlement qui dominait
entièrement les institutions du régime précédent. Au sein de l’exécutif, le Président
de la République se voit conférer de nouvelles prérogatives, comme le « domaine
réservé » (diplomatie, Défense, et notamment usage de l’arme nucléaire) ou la
possibilité de consulter les Français par référendum. La réforme constitutionnelle
de 1962, sur l’élection du Président au suffrage universel, renforce l’orientation
présidentialiste des institutions. Dès lors, le Président de la République détient une
légitimité incontestable qui le place en position de force face aux parlementaires.

2. « L’exercice solitaire du pouvoir » et ses limites


Pour de Gaulle, il est légitime que le Président de la République interprète les
institutions dans un sens qui convient à sa politique. C’est ce qu’il fait, par
exemple, en exigeant la démission de ses premiers ministres contre leur gré
(Michel Debré en 1962, Georges Pompidou en 1968) alors que cette pratique n’est
pas strictement conforme à la Constitution. Cet exercice solitaire du pouvoir, par
un homme qui se place au-dessus des partis, suscite de vives critiques. Celles-ci
sont exprimées par les partis du centre droit et de la gauche (et notamment par
François Mitterrand qui publie Le Coup d’État permanent, en 1964), mais aussi
par les manifestants de mai 1968. Conformément à sa conviction qu’une relation
particulière doit lier le Président au peuple français, de Gaulle choisit de
démissionner après son échec au référendum de 1969, alors que la Constitution ne
l’y obligeait pas. Le court mandat de Georges Pompidou (1969-1974) n’apporte
pas de modifications sensibles à la manière d’exercer le pouvoir.

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Transition : [Conclusion de la 1ère partie] Après avoir fait adopter une Constitution qui correspondait
à son projet de renforcement de l’exécutif au détriment du Parlement, de Gaulle a exercé le pouvoir
en tirant tous les bénéfices que ce cadre institutionnel pouvait apporter à sa politique. [Annonce de la
2e partie] À partir de 1974, la droite libérale et la gauche, qui avaient critiqué cet « exercice solitaire
du pouvoir », se succèdent à la tête du pays. Cependant, ni Valéry Giscard d’Estaing ni François
Mitterrand ne remettent en cause les institutions du régime. La manière dont s’exerce le pouvoir
connaît toutefois de profondes évolutions durant cette période.

II. Les premières transformations des institutions (1974-1986)

1. Des réformes pour rapprocher les institutions des citoyens


S’il ne modifie pas les grands équilibres de la Constitution de la Ve République,
V. Giscard d’Estaing, qui est élu à la présidence en 1974, va néanmoins apporter
des évolutions importantes aux institutions, réduisant l’impression de toute
puissance de l’exécutif qu’avait laissé la période gaullienne. Se voulant un
président jeune et proche des citoyens, il abaisse notamment l’âge de la majorité à
18 ans, afin que les aspirations de la jeunesse soient mieux prises en compte par
les dirigeants. La réforme de 1974 qui permet la saisine du Conseil constitutionnel
par 60 parlementaires donne de nouveaux droits à l’opposition. Enfin, la création
du Conseil de l’Europe (1974) et du Parlement européen (1979) initie un
mouvement de transfert de certaines compétences législatives et gouvernementales
vers les institutions européennes. Toutefois, la fin du septennat de V. Giscard
d’Estaing est marquée par une progressive coupure entre le Président et une partie
de la société, qui réactive l’idée que, par certains de ses aspects, le régime
s’apparente à une sorte de monarchie républicaine.

2. La décentralisation, la construction européenne et leurs conséquences


politiques
En 1981, celui qui avait été le grand adversaire de De Gaulle, F. Mitterrand, accède
à la présidence de la République. Pas plus que son prédécesseur, il ne remet en
cause la Constitution ni la manière dont elle fixe les relations entre les pouvoirs
exécutif et législatif. Cependant, la réforme de la décentralisation, lancée en 1982,
transfère une partie des compétences politiques vers les collectivités locales, au
plus près des citoyens. Enfin, la signature de l’Acte unique en 1986 engage un
processus de transformation des institutions européennes qui vise à élargir les
compétences de la Commission et du Parlement européens au détriment des
instances politiques des États membres. Il est ainsi décidé qu’une part croissante
du pouvoir s’exercera désormais à l’échelon communautaire.

Transition : [Conclusion de la 2e partie] En dépit de profondes transformations dans la manière dont


s’exerce le pouvoir, le ralliement du centre et de la gauche aux institutions héritées du gaullisme, et
plus généralement l’attachement dont les Français témoignent à l’égard de ces institutions, ont assuré
leur pérennité dans les décennies qui ont suivi la mort de De Gaulle. [Annonce de la 3e partie] Les
trois cohabitations qui se succèdent après 1986 montrent d’ailleurs que la Constitution de la Ve
République recèle une certaine souplesse et peut s’adapter à des situations que ses rédacteurs
n’avaient pas prévues. Cependant, cette accélération des alternances politiques, conjuguée avec la
montée de l’abstention et l’essor de l’extrême droite, révèle une crise des institutions à laquelle les
dirigeants vont tenter de répondre.

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III. Les « crises » institutionnelles et les tentatives solutions

1. Les cohabitations et leurs conséquences


À trois reprises, le Président en fonction est désavoué par les électeurs lors des
législatives et doit cohabiter avec une majorité parlementaire qui lui est hostile.
Contrairement à la tradition gaullienne qui voudrait qu’un tel désaveux conduise à
la démission du Président, François Mitterrand (en 1986-88 et 1993-95) puis
Jacques Chirac (en 1997-2002) ont choisi de se maintenir en fonction.
Paradoxalement, l’équilibre trouvé alors entre le Président et le premier ministre
issu de la nouvelle majorité est plus proche de la lettre de la Constitution. Le
président garde la haute main sur la diplomatie et la Défense ; mais dans les autres
domaines, le premier ministre redevient un chef de gouvernement autonome
appuyé sur sa majorité parlementaire. Ces cohabitations sont toutefois peu
propices à un exercice serein et efficace du pouvoir. Afin d’y remédier, la réforme
de 2000 aligne le mandat présidentiel sur celui de l’Assemblée nationale en le
portant de 7 à 5 ans, ce qui rend quasiment nulle la probabilité d’une cohabitation.
Mais cette réforme a pour effet de renforcer la présidentialisation des institutions.
L’élection de l’Assemblée ayant lieu dans la foulée de l’élection du Président,
celui-ci devient le véritable chef de la majorité parlementaire, tandis que son
premier ministre est réduit à un rôle subalterne. La réforme constitutionnelle de
2003 continue cependant de rapprocher le pouvoir des citoyens en approfondissant
la décentralisation.

2. L’essor de la communication politique


La volonté de rapprocher l’exercice du pouvoir des citoyens, qui s’est manifestée
dès les années 1970, impose aux dirigeants d’expliquer leurs choix et de
convaincre l’opinion du bien fondé de leurs propositions. La communication
acquière ainsi, dans le courant des années 1980, un rôle de plus en plus déterminant
dans la vie politique du pays. Par ailleurs, l’attention portée aux mouvements de
l’opinion donne aux sondages une place croissante dans les débats politiques.
Paradoxalement, cette évolution conduit une partie des citoyens à douter de la
sincérité des dirigeants chargés de les représenter. Dans le même temps, la
présidentialisation du régime réduit le rôle du Parlement, tandis que
l’approfondissement de l’intégration européenne conduit les institutions françaises
à abandonner une partie des compétences fixées par la Constitution aux profit des
instances de l’UE. Cette perte de pouvoir contribue à une défiance des Français
envers leurs propres institutions. Celle-ci se manifeste par une montée de
l’abstention et par l’affaiblissement des partis de gouvernement face aux partis
contestataires, notamment d’extrême droite, fragilisant ainsi l’exercice du pouvoir.
Le fort taux de participation aux élections présidentielles de 2002 et de 2007 et
l’intensité des débats qui ont accompagné ces scrutins montrent néanmoins que les
Français continuent d’accorder de l’importance à cette fonction que la Constitution
définit comme le pivot des institutions.

3. Exercice de la séquence 3
Rédigez une conclusion pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la Ve République ».

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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 4
Arnaud Baubérot

« L’exercice du pouvoir sous la Ve République »


Séquence 4

Note

Dans ce quatrième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique consiste à réviser l’ensemble de
la méthodologie développée au cours de la préparation Tremplin et à vous donner les clés d’une
bonne conclusion.
Cette quatrième séquence propose quelques conseils sur la conclusion, étape qui n’a pas été abordée
jusque-là.

Sommaire

1. La conclusion .............................................................................................. 2
1.1. Les défauts à éviter ..................................................................................... 2
1.2. Les deux phases d'une bonne conclusion ................................................ 3
1.2.1. Le bilan et la réponse à la problématique ....................................... 3
1.2.2. L'ouverture ........................................................................................ 3
1.3. Quelques conseils pour finir... ................................................................... 4

2. Proposition de conclusion rédigée ............................................................. 5

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1. La conclusion
La conclusion est trop souvent négligée dans les copies. Elle est rédigée dans la précipitation du
chronomètre qui avance. Or, elle est la dernière impression que vous laissez au correcteur. D'autre
part, l'introduction et la conclusion sont profondément liées. Si la première propose une véritable
hypothèse de travail, la seconde répond de façon concise à la problématique et aux enjeux dégagés
dans l’introduction. La conclusion doit donc vous permettre de clore votre raisonnement et d'ouvrir
sur de nouveaux aspects connexes. Une bonne conclusion n’est pas forcément très longue ; elle doit
être proportionnée à la longueur globale du devoir. Dans un devoir en trois heures, si deux lignes ne
sont pas suffisantes, une conclusion d’une page serait en revanche excessive.

1.1. Les défauts à éviter

 La conclusion étant la dernière impression que vous laissez au correcteur, il faut à


tout prix éviter de la rédiger au dernier moment. Préparez-en une première version
au brouillon après avoir rédigé votre introduction.

 La conclusion ne doit pas être un simple résumé de votre plan. Il est, bien sûr,
nécessaire de rappeler les différentes étapes de votre raisonnement, mais il est
nécessaire d'en souligner les enjeux pour ouvrir sur de nouvelles interrogations et des
périodes postérieures.

 Il faut éviter de répéter les formulations utilisées dans l’annonce de plan ou les
transitions, pour ne pas procéder à des redites inutiles et désagréables pour le
correcteur.

 Proscrivez tout jugement de valeur. N’émettez aucune appréciation personnelle –


positive ou négative – sur le rôle de tel ou tel personnage historique (par exemple :
« Confronté à la déliquescence de la IVe République, Charles de Gaulle a sauvé le
pays en réformant ses institutions politiques »). Attachez-vous à présenter les faits de
manière neutre, objective et distancée (« Dans un contexte de crise politique grave,
Charles de Gaulle se présente comme un sauveur et parvient à rallier une large part de
l’opinion public à son projet de réforme »). En outre, le fait d’exprimer ou de faire
sentir vos propres convictions politiques dans une copie d’histoire serait à la fois
déplacé et particulièrement risqué.

 De même, ne vous mettez pas en position de donner leçons ou des conseils moraux.
Quelques exemples à ne pas suivre : « le président Chirac n’aurait pas dû dissoudre
l’Assemblée nationale », « si elle souhaite à l’avenir garder son la France devrait miser
sur la construction européenne »… Les correcteurs apprécient généralement peu que
l’on se permette d’adopter une telle posture dans une copie d’accès à une première
année d’études supérieures.

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1.2. Les deux phases d'une bonne conclusion

1.2.1. Le bilan et la réponse à la problématique

La première phase est un bilan qui reprend la démarche de votre devoir en insistant sur les tournants
logiques et qui souligne l’aboutissement de cette démarche. Ce bilan n’est pas un simple résumé :
de même que l’annonce de plan ne résume pas le devoir à venir mais décrit une approche, le bilan de
la conclusion tient compte de la réponse que vous apportez en définitive à la problématique. Le bilan
débouche donc sur une réponse simple et claire à la question de départ. L’objectif de ce passage n’est
pas de poser de nouveau le problème de l’introduction, ni d’énoncer une nouvelle question, mais au
contraire de fermer le débat ouvert en introduction.

 Application

Rappel de la problématique proposée pour traiter le sujet « L’exercice du pouvoir sous la Ve


République » :

« Nous pouvons nous demander en quoi les évolutions de la vie politique ont conduit à une adaptation
progressive des institutions, entraînant parfois une réforme de la Constitution et, dans d’autres cas,
une transformation de la manière d’exercer le pouvoir sans modification du cadre constitutionnel. »

On pourrait dresser le bilan du devoir et répondre à la problématique de la manière suivante :

« [Bilan] Adoptée suite à l’effondrement de la IVe République, dans un contexte de crise


institutionnelle et politique, la Constitution de la Ve République porte la marque des idées de Charles
de Gaulle sur l’exercice du pouvoir. Elle renforce notamment le rôle de l’exécutif et donne au
Président de la République la possibilité de diriger effectivement l’action politique du gouvernement.
La droite libérale et la gauche, après avoir critiqué la personnalisation du pouvoir induite par la
Constitution, s’y sont finalement ralliées et ont exercé le pouvoir, après 1974, sans modifier la
structure profonde du régime. Tout en maintenant un exécutif fort, elles ont toutefois conduit une
évolution des institutions permettant à la fois de rapprocher l’exercice du pouvoir des citoyens et de
renforcer l’intégration européenne. La présidentialisation des institutions a en partie été approuvée
par les citoyens, à travers les référendums et surtout l’engouement pour les élections présidentielles.
Cependant, la confiance des Français n’apparaît pas systématique, comme en témoignent, depuis les
années 1980, l’accélération des alternances politiques ainsi que la montée de l’abstention et des partis
contestataires. La question de l’adaptation des institutions de la Ve République aux évolutions de la
vie politique et aux attentes des citoyens reste donc un enjeu central du débat démocratique. [Réponse
à la problématique] On peut néanmoins conclure que le cadre fixé par la Constitution à l’exercice
du pouvoir s’est révélé à la fois suffisamment ferme pour résoudre le problème de l’instabilité qui
taraudait le régime précédent, et suffisamment souple pour s’adapter aux mutations de la vie
démocratique et aux projets des forces politiques qui se sont succédées au pouvoir pendant un demi-
siècle.

1.2.2. L'ouverture

La deuxième phase de la conclusion est celle de l’ouverture, qui se traduit souvent par une
reformulation nouvelle des enjeux du sujet. Elle peut aussi signaler un nouveau problème, apparenté
à celui qui vient d’être traité. L’ouverture revient à terminer votre analyse en montrant que le sujet ne
s’épuise pas. L’ouverture la plus simple consiste ainsi à annoncer l’avenir immédiat qui suit la

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période du sujet et la rupture éventuelle qu’il introduit. C’est seulement dans cette toute dernière
sous-partie de la copie que l’emploi du futur est accepté en histoire.

Il faut se méfier dans cette étape à ne pas aller trop loin dans la projection. Le passé ne contient pas
forcément tous les aspects du présent en filigrane, et il faut donc se garder des liens trop caricaturaux,
des projections trop éloignées du sujet. Il faut également se garder de tout commentaire sur l’actualité
immédiate ou, pire encore, de toute prise de position qui traduirait une opinion politique. Dans un
devoir sur « L’exercice du pouvoir sous la Ve République », il serait hautement risqué de conclure en
établissant un lien entre l’intitulé et le contenu des débats de la prochaine élection présidentielle. Si
un sujet qui s’étend « jusqu’à nos jours » peut vous conduire à évoquer un passé récent, cela doit
toujours être fait de la manière la plus neutre possible.

 Application

Pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la Ve République », on pourrait imaginer l’ouverture


suivante :

« Depuis la réforme du quinquennat, la présidentialisation du régime a fait parfois l’objet de


vives critiques. Des hommes et des femmes politiques ont pu ainsi proposer un rééquilibrage des
institutions par l’introduction du scrutin proportionnel aux élections législatives, voire même un
changement de Constitution. Toutefois, l’élection du Président de la République reste l’événement
politique qui mobilise le plus les Français et qui connaît les taux de participation les plus forts. La
façon d’exercer le pouvoir dans le cadre défini par la Constitution est néanmoins un enjeu important.
De manière significative, lors de l’élection présidentielle de 2012, cette question a occupé une place
centrale dans le débat qui a opposé les deux candidats retenus pour le second tour. »

 Validation / invalidation

L’ouverture fait appel à des éléments d’actualité récente qui sont nettement situés et datés, mais elle
ne se projette pas dans un futur lointain. Elle ne prend pas position politiquement, mais elle montre
néanmoins que le candidat suit l’actualité politique, ce qu’un correcteur saura apprécier.

1.3. Quelques conseils pour finir...

Rédigez l’essentiel de votre conclusion au brouillon juste après avoir rédigé, également au
brouillon, une première version de l’introduction. Cela vous évitera une rédaction bâclée de ces deux
parties essentielles, et donnera davantage de cohérence à votre devoir. En rédigeant au brouillon la
conclusion, vous donnez en effet explicitement votre réponse finale au sujet ; dès lors, votre devoir
doit tenir entre une problématique et sa réponse. À vous, dans votre démonstration et votre
développement, de relier habilement les deux !

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2. Proposition de conclusion rédigée
Voici une proposition de conclusion, intégralement rédigée, tenant compte des éléments apportés
précédemment :

[Bilan] Adoptée suite à l’effondrement de la IVe République, dans un contexte de crise


institutionnelle et politique, la Constitution de la Ve République porte la marque des idées de Charles
de Gaulle sur l’exercice du pouvoir. Elle renforce notamment le rôle de l’exécutif et donne au
Président de la République la possibilité de diriger effectivement l’action politique du gouvernement.
La droite libérale et la gauche, après avoir critiqué la personnalisation du pouvoir induite par la
Constitution, s’y sont finalement ralliées et ont exercé le pouvoir, après 1974, sans modifier la
structure profonde du régime. Tout en maintenant un exécutif fort, elles ont toutefois conduit une
évolution des institutions permettant à la fois de rapprocher l’exercice du pouvoir des citoyens et de
renforcer l’intégration européenne. La présidentialisation des institutions a en partie été approuvée
par les citoyens, à travers les référendums et surtout l’engouement pour les élections présidentielles.
Cependant, la confiance des Français n’apparaît pas systématique, comme en témoignent, depuis les
années 1980, l’accélération des alternances politiques ainsi que la montée de l’abstention et des partis
contestataires. La question de l’adaptation des institutions de la V e République aux évolutions de la
vie politique et aux attentes des citoyens reste donc un enjeu central du débat démocratique. [Réponse
à la problématique] On peut néanmoins conclure que le cadre fixé par la Constitution à l’exercice
du pouvoir s’est révélé à la fois suffisamment ferme pour résoudre le problème de l’instabilité qui
taraudait le régime précédent, et suffisamment souple pour s’adapter aux mutations de la vie
démocratique et aux projets des forces politiques qui se sont succédées au pouvoir pendant un demi-
siècle.
Ouverture Depuis la réforme du quinquennat, la présidentialisation du régime a fait parfois
l’objet de vives critiques. Des hommes et des femmes politiques ont pu ainsi proposer un
rééquilibrage des institutions par l’introduction du scrutin proportionnel aux élections législatives,
voire même un changement de Constitution. Toutefois, l’élection du Président de la République reste
l’événement politique qui mobilise le plus les Français et qui connaît les taux de participation les plus
forts. La façon d’exercer le pouvoir dans le cadre défini par la Constitution est néanmoins un enjeu
important. De manière significative, lors de l’élection présidentielle de 2012, cette question a occupé
une place centrale dans le débat qui a opposé les deux candidats retenus pour le second tour.

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