You are on page 1of 10

Catherine II et son temps

Table des matières


Chronologie générale de et sous Catherine II.................................................................................................................1
Évocation par thèmes, au 18e s. en général et sous Catherine II en particulier..............................................................3
1.1 Noblesse et servage..............................................................................................................................................4
1.2 Politique étrangère.................................................................................................................................................4
1.2.1 L'accès à la mer Noire.....................................................................................................................................5
1.2.2 Les partages de la Pologne.............................................................................................................................5
1.3 Les réformes de CII................................................................................................................................................5
1.4 Démographie.........................................................................................................................................................6
1.5 Industrie et M.O.....................................................................................................................................................6
1.6 Commerce.............................................................................................................................................................6
1.7 Les finances...........................................................................................................................................................6
1.8 La culture...............................................................................................................................................................7
1.9 L'éducation.............................................................................................................................................................7
1.10 La langue et la littérature......................................................................................................................................7
1.11 La science et l'érudition........................................................................................................................................7
1.12 Conclusion...........................................................................................................................................................8
Cartes..............................................................................................................................................................................9
1.13 Les partages de la Pologne.................................................................................................................................9
1.14 L'expansion russe en Europe.............................................................................................................................10

Chronologie générale de et sous Catherine II

Nb : les Russes avaient gardé le calendrier ancien style, calendrier de Jules César, n'appliquant pas les corrections séculaires, et
donc accusant à cette époque un retard de 13 jours sur le calendrier grégorien. On précisera si ce décalage influe sur l'année.

période événement notes

1729 Naissance de Sophia Frederica Forte influence française ; elle lit en français très tôt,
Augusta dans la petite principauté elle a une préceptrice française.
allemande d'Anhalt-Zerbst

1742 Élisabeth 1ere désigne Pierre de C'est un neveu, fils de la sœur ainée Anne, donc petit-
Holstein-Gottorp comme son fils de Pierre 1er mais aussi petit-neveu de Charles XII
successeur1. Ce sera Pierre III quand de Suède. Il est élevé en Prusse à la prussienne, d'où
il sera empereur. les problèmes qui vont en résulter.
… Idée de marier Pierre avec une petite Pour le stabiliser, semble-t-il.
princesse allemande, Sophia d'Anhalt-
Zerbst
1744 arrivée de Sophia en Russie Elle doit se convertir à l'orthodoxie si elle accepte
d'épouser Pierre.
1745 Mariage de Sophia avec Pierre. Sophia perd son pays, son nom, sa religion, et est
Élisabeth choisit le nom de Catherine d'accord…par calcul. Le couple est on ne peut plus
pour elle en orthodoxie mal assorti. Ils restent des "Grands Ducs"2 jusqu'à la
mort d'Élisabeth.
1
Cette liberté de désignation du successeur a été instituée par Pierre 1er.
2
En russe : grands princes
Page 1 sur 10
fin 17613 Élisabeth 1ere meurt
janvier 1762 Après la mort d'Élisabeth, Pierre III Prussien dans l'âme, il ne comprend rien à l'intérêt de
devient empereur. la Russie. Il voudrait d'ailleurs la prussifier. Il fait la paix
avec Frédéric II, pourtant battu militairement par les
Russes dans la guerre de 7 ans.!
juin 1762 Prise de pouvoir, alors qu'elle n'est de Aide des régiments de la garde et de ceux des frères
naissance ni russe ni Romanov. En Orlov (l'un des Orlov est son amant);
plus elle a déjà un fils héritier officiel, pas d'opposition réelle et donc collusion implicite avec
Paul, né en 1754. les nobles, d'où leur place privilégiée en Russie
pendant tout le règne.
Pierre meurt peu après assassiné (par
qui?)
sept 1762 Couronnement. Pierre III n'en avait pas estimé l'utilité ; l'acte contribue
à accentuer la légitimité.
1763 et suite Création d'un collège de médecine, Nombreuses actions en faveur des sciences, de
d'hôpitaux ; promotion de la l'agriculture, etc. mais le pays n'est pas prêt à tout
fabrication locale d'instruments de comprendre ni accepter.
médecine et autres.
1763-64 Privatisation des biens de l'Église. Leurs paysans, soit 2 millions d'âmes, passent à l'État
Réforme du Sénat, divisé en 6 puis en bonne part aux favoris à qui sont largement
sections spécialisées. distribuées ces terres ….d'où asservissement.
Fin du hetmanat (gouvernement
Smolny = internat pour jeunes filles nobles
cosaque) d'Ukraine
Fondation de l'institut Smolny
1763-1783 Le servage4 gagne l'Ukraine et se Le régime est conçu en fonction de l'appui des nobles,
durcit partout. à qui on concède de nombreux avantages dont celui
d'avoir un contrôle total sur leurs serfs.
1766-67 Fondation des sociétés nobles de Ce qui donne une structuration à ces privilégiés du
district. régime.
1766 Accord russo – prusso - autrichien Étendue et assez riche, ses institutions la rendaient
pour s'emparer de la Pologne très faible. D'où les convoitises des voisins.
Roi : S.A. Poniatowski, ex amant de CII.
mi 1767 Réunit la Commission des Lois qui Sur la base de ses directives (Nakaz) inspirées de
comprend divers ordres mais ni les Montesquieu, Beccaria, Gladstone. Peu de résultats,
serfs ni le Clergé. 564 députés. opposition aux changements.
1768-1774 1ere guerre de Turquie sur terre et sur Sert de prétexte à la dissolution de la Commission des
mer simultanément : nouveau, même lois, plombée par les dissensions des classes la
depuis Pierre 1er. Victoire russe composant.
1772 1er partage de la Pologne, donc La Russie gagne une part de Lituanie, de Biélorussie,
pendant la guerre avec la Turquie de Lettonie, de Bessarabie. L'Autriche gagne la
Galicie, les Prussiens réunissent les deux parties de
Prusse par les terres entre les deux.
Automne Révolte de Pougatchev. Pougatchev profite de la guerre, se fait passer pour
1773 Pierre III, élimine les nobles, les fonctionnaires, et les
garnisons sur son passage ; immense succès pendant
quelque temps mais, comme dans toute révolte, il y a
déficit de commandement et de militaires aguerris.
1774 Traité avec les Turcs : des zones Il faut peupler et exploiter ces terres : appels à des
côtières de la mer Noire ainsi que la colons de tout type et toute nationalité.
Crimée sont déclarées zones
d'occupation russe ; ceci avec droits
de navigation en mer Noire.
fin 74 Pougatchev est livré aux autorités par On s'arrange avec les conflits extérieurs pour dégager
ses hommes. une armée, pour venir à bout de la révolte ; celle-ci est
alors assez vite matée.
1775 Réforme de l'administration L'administration provinciale avait implosé lors de la
provinciale, œuvre de Potemkine5. révolte de Pougatchev.
3
début 1762 nouveau style
4
Particulièrement dur chez les serfs des propriétaires privés (53% des paysans en 1785) qui n'ont plus aucun droit, même pas celui de se
plaindre ! Leur sort est alors proche de l'esclavage.
5
Cette organisation dure jusqu'à la réforme d'Alexandre II en 1864
Page 2 sur 10
Fin des franchises cosaques. Des Création de 15 provinces, divisées en districts, dont
régiments sont envoyés sur le l'autonomie et les fonctions sont assez bien définies.
Kouban. Le nombre monte à 50 provinces en fin de règne
Falconet termine la statue de Pierre le (redécoupage).
Grand.
Création de l'opéra de Moscou.
1783 La Crimée, instable, est matée et La marine se renforce à Sébastopol pour avoir une
définitivement annexée. position forte en mer Noire.
La Géorgie demande le protectorat
russe
1784 Avancée vers le Caucase pour la Fondation de Vladikavkaz. Le but recherché est d'avoir
protection de l'Arménie et de la des tampons face à ces États musulmans
Géorgie contre Turcs et Persans.
1785 Charte de la noblesse, début de la direction locale dans les districts par le "Maréchal de la
réforme scolaire. Noblesse"
1787 Voyage en Crimée. La Suède entre en guerre au Nord en accord avec les
La Turquie reprend la Guerre pour Turcs pour tenter de récupérer des terres, mais ne
regagner ce qu'elle a concédé en gagne rien.
1774.
1792 Battue (écrasée!!) la Turquie La flotte turque est éliminée de la mer Noire, dont le
abandonne toutes ses prétentions sur littoral est définitivement russe sur une bonne
le littoral et la Crimée longueur.
1792 2e intervention en Pologne6 suite à ses La Russie obtient encore plus de Lituanie ainsi que
problèmes internes. l'Ukraine occidentale. La Prusse agrandit son territoire,
2e victoire des alliés, 2e partage. L'Autriche n'était pas dans le coup.
1794 Pologne : révolte de Kosciuszko, qui Prusse et Autriche gagnent beaucoup ; la Russie aussi
est vaincue par les 3 alliés. 3e et bien sûr, voir les cartes. La France perd une alliée !
dernier partage. La Russie est satisfaite d'avoir reconquis les terres de
Fin de la Pologne polonaise pour un l'ancienne Rus' ; mais au passage elle a permis le
renforcement important de la Prusse, et de l'Autriche
certain temps.
aussi.
Asservissement des serfs en terres occupées!
1796 Meurt sans avoir pu désigner de
successeur : son fils Paul s'empare
logiquement du trône.

Notes sur la personnalité de Catherine II

Elle avait diverses qualités, dont l'intelligence, et les défauts de ces qualités :
Résolution cruauté
Ambition vanité
Propagandiste menteuse
Premier souverain vraiment instruit.
Sens du gouvernement.
Par égoïsme, forcené, elle est restée fermement autocrate malgré ses sympathies pour des doctrines
libérales. Il fallait qu'elle dirige tout, elle s'occupait de tout.
Une ambition effrénée guidait ses activités.
Elle avait peu d'empathie, ce qui allait jusqu'à la froideur.
Par ailleurs, le fait qu'elle n'aimait pas rester seule explique peut-être les nombreux hommes qui l'ont
entourée.

Globalement, malgré les impôts et autres soucis, le peuple avait au moins l'impression d'être gouverné.

Évocation par thèmes, au 18e s. en général et sous Catherine II en particulier

6
Les troubles dus à la Révolution Française favorisent ces opérations
Page 3 sur 10
1.1 Noblesse et servage

Note sur les paysans d'État, et paysans des domaines privés à cette époque : les domaines de l'État,
importants, ont leurs paysans sous contrôle étatique ; ce cadre normatif les ménage plus ou moins selon
l'endroit. Les paysans des domaines privés (53% en 1785) sont en servage explicite sous le contrôle
exclusif du maître qui en fait à peu-près ce qu'il veut, c'est une condition souvent très dure. Le pire : les
serfs domestiques, sous l'œil du Maître en permanence.

On comprend alors la popularité de la révolte de Pougatchev.

En 1796 la population est rurale à 96%.

Depuis Anne 1ere, des terres d'État sont distribuées aux favoris, leurs paysans deviennent alors serfs
privés.
Les nobles entrent maintenant directement dans des écoles d'officiers, et depuis 1758 ils sont les seuls
autorisés à avoir des serfs. Pierre III, en 1762, abolit l'obligation de service traditionnelle (la noblesse de et
par service datait de très longtemps). C'est un vrai âge d'or pour ce 1% de la population. Les nobles
continuent de fournir les cadres de l'armée et de l'administration.

Remarque : de ce fait, une classe au moins, la plus –la seule- occidentalisée, s'affranchit d'une certaine
façon de la pesante tutelle de l'État, d'où apparition d'une culture nobiliaire qui ira en s'enrichissant.
Évidemment le fossé se creuse encore plus entre cette classe et le reste du peuple, ce qui plus tard sera
lourd de conséquences.

Le fait que la noblesse ait laissé faire Catherine dans sa prise de pouvoir fait qu'il y a entente tacite voire
explicite, depuis le début du règne : les théories de Montesquieu sont reprises par Catherine. Les nobles,
qu'on appellera aussi propriétaires puisque leur propriété est leur source stable de revenus, sont laissés
libres d'agir comme ils veulent avec leurs serfs dont le sort devient proche de l'esclavage.
Catherine est au moins aussi libérale dans ses dons de terres que les tsarines précédentes, vu qu'elle a
pris d'immenses domaines à l'Église en 63-64 et qu'ils sont les dons favoris aux favoris (sans compter
l'argent) ! Les paysans de ces domaines privatisés sont automatiquement asservis.
Le servage russe s'étend aux régions conquises : Ukraine, Pologne, principalement. Pour les paysans
polonais, peu de changement car c'était déjà semblable avec leurs nobles. Mais l'organisation russe est
plus rigoureuse …

À cette époque, vu des classes dirigeantes (et compte-tenu des mœurs d'alors), le servage apportait plus
d'avantages que d'inconvénients. Toutefois l'objection morale était déjà apparue.

Le développement économique fait aussi apparaître des serfs industriels : ils appartiennent aux fabriques,
les propriétaires étant cette fois de toute origine. Leur sort est également misérable.

Alexandre Radichtchev est le premier à contester publiquement le servage dans son livre-pamphlet
"Voyage de St Petersbourg à Moscou", d'ailleurs de modeste qualité littéraire, et rapidement interdit pour
100 ans !

1.2 Politique étrangère

Dès Pierre 1er, relations diplomatiques permanentes avec de nombreux États.


On remarquera que, en gros, la Russie était l'ennemie de ses voisins, et l'amie des voisins de ses voisins
(Karpovitch dixit) ….
Les relations des principaux États européens entre eux et avec la Russie ont souvent été fluctuantes, avec
quelques tendances de fond :
La France a longtemps compté sur la Turquie et la Pologne, puis la Suède pour contrer les
Habsbourg autrichiens, donc les relations franco russes étaient forcément inamicales.
La Prusse était un ennemi latent mais un allié conjoncturel.
La G.B. est resté au 18e siècle amie et alliée (fort commerce avec la G.B.).

Page 4 sur 10
Nombreuses interventions dans la guerre de sept ans (1756 – 1763), guerre entre de nombreuses nations
et même intercontinentale. Intervention dans ce cadre contre la Prusse qui n'a dû son salut qu'à
l'avènement du très prussophile Pierre III.

Le souci de contrôler le Caucase pour se protéger des Turcs et des Perses entraîne l'acceptation d'exercer
un protectorat sur les anciens royaumes chrétiens de Géorgie et d'Arménie. Mais cela n'est pas en place
tout de suite. On déplace des régiments cosaques pour ce faire.

1.2.1 L'accès à la mer Noire

Vieux rêve de Pierre 1er, rendu possible par des victoires sur les Turcs, sur terre et sur mer, et la conquête
partielle du littoral dans un premier temps. Avec la mise en valeur de la Crimée par Potemkine et le
renforcement de la flotte à Sébastopol, il fut possible d'aller plus avant dans une nouvelle guerre. Les
Turcs, après de nombreux revers, ne furent plus en état de contester les conquêtes russes. La Russie allait
maintenant jusqu'à la mer Noire sur une grande largeur. Il fallait continuer la mise en valeur de ces terres,
en plus peu peuplées, par des importations massives de travailleurs. Création de diverses villes dont
Odessa.

1.2.2 Les partages de la Pologne

La Pologne, ex Pologne-Lituanie, comprenait des terres ayant appartenu à l'ancienne Kiévie. C'était aussi
un État européen plus développé que la Russie à divers titres. Le pays était vaste mais très affaibli par un
système de gouvernement inefficace avec son roi et sa diète –le sejm-, une structure multiethnique et multi
religieuse, l'indépendance et l'arrogance des nobles.
Le vieux rêve de finir la réunification des terres russes devenait envisageable. Alors, Catherine se mit
d'accord avec les voisins de la Pologne, Prusse et Autriche, pour s'en prendre à elle. Sur provocation
russe, une guerre s'engage, perdue par les Polonais. 1er partage en 1772. La guerre avec les Tucs est
toujours en cours d'ailleurs. La Pologne perd 1/3 de son territoire et de ses habitants (voir les cartes) mais
elle se réforme pour être plus performante.
1792 : dissensions internes provoquant l'arrivée des Russes, les Prussiens attaquant aussi. Polonais
encore battus, 2e partage début 93. Russie et Prusse prennent de nouveaux territoires.
1794 : soulèvement organisé par T. Kosciuszko. Russes et Prussiens en viennent à bout, l'Autriche s'en
mêle et participe au 3e et dernier partage : la Pologne polonaise n'existe plus.

La Russie a effectivement reconquis une grande part des terres russes d'antan, peuplées de Slaves, mais
on peut discuter cette légitimité après des siècles de séparation. Elle a aussi permis –sans trop réfléchir- à
la Prusse et à l'Autriche de se renforcer grandement, ce qui a eu les conséquences que l'on sait. Par
ailleurs elle s'est attiré le ressentiment durable des Polonais, ce qui a eu aussi des conséquences non
négligeables à terme (encore deux révoltes au 19e s.).
On note aussi que les Prusso-Autrichiens ont pris des terres ethniquement et historiquement polonaises,
qui n'avaient jamais été à eux.

* Note sur les victoires militaires :

Catherine a eu la chance de pouvoir compter sur des chefs exceptionnels, sur terre et sur mer. Ne citons
que Souvorov et Koutouzov. Souvorov n'a jamais perdu une bataille !

1.3 Les réformes de CII

L'administration locale, incapable de réaction pendant la révolte de Pougatchev (et y perdant souvent la
vie) devait recevoir une meilleure structuration et une meilleure définition. D'où une certaine
décentralisation, avec partage du territoire en 15 "gouvernements" les gouverneurs étant nommés par
l'État, et participation de la noblesse dans les subdivisions ou "districts " ; laquelle noblesse recevait une
structuration avec des sociétés de district puis un "maréchal de la noblesse" de district. Elle avait ses
propres tribunaux.
Les gouvernements devinrent 44 puis 50 après redécoupage.
Page 5 sur 10
Maître d'œuvre : Potemkine.

Les lois fiscales des années 80 finissent de mettre les serfs sous la domination totale des propriétaires. Ils
n'avaient plus aucun droit, pas même de se plaindre ….
Il faut noter que cet assujettissement des serfs sur les domaines a fait qu'on est aller chercher des
étrangers pour peupler et mettre en valeur les terres conquises, au Sud mais aussi sur la Volga (par des
Allemands) et ailleurs en Russie du sud. Il y a eu aussi transfert de paysans d'État. Grâce aux bonnes
terres du Sud, la Russie a pu devenir exportatrice de céréales.

Note sur l'agriculture : le servage n'était pas favorable à l'obtention de rendements élevés ; l'outillage
agricole était médiocre, mais globalement cela suffisait à nourrir la population de l'époque. Par ailleurs il
n'y avait pas encore la "soif de terres" que l'on verra plus tard, à savoir la densité de paysans sur les terres
cultivables qui dépasse un nombre critique.

Peu de succès avec une charte urbaine, comme sous Pierre 1er et toujours pour la même raison : les
esprits n'étaient pas prêts.

Les Cosaques : Le Setch, gouvernement autonome des Cosaques, est aboli en 1775. Certains régiments
sont affectés sur le Kouban, près du Caucase car le souci de contrôler cette région apparaît, à cause des
Turcs et des Perses.

1.4 Démographie

Croissance générale de la population, comme en Europe d'ailleurs.


1725 : 13 M
1762 : 19 M
1796 : 29 M + 7M des terres conquises.
L'ouverture sur la Baltique puis sur la mer Noire, l'exploitation de terres agricoles neuves apporte un
surcroit d'activité et donc suscite l'augmentation des bras pour assurer l'expansion économique.

1.5 Industrie et M.O.

Gros développement au 18e s.


Nombre d'usines :
1725 : 250
fin de siècle : 1200 à 3000 selon estimation de la taille
Les créations d'usines viennent de l'État ou du privé : des marchands voire des propriétaires nobles incités
à le faire. Elles possèdent une part de leurs ouvriers qui sont plus ou moins des serfs industriels, ou les
engagent comme saisonniers, ce qui constitue un travail libre –une nouveauté- important.

Fabriques textiles suivant la même progression, majoritairement aux mains de marchands (70%).

Nombreuses mines exploitées

1.6 Commerce

Le commerce intérieur s'intensifie dans le sens Sud-Nord, et augmente aussi entre les provinces. Pivot
initial : Moscou, puis les villes importantes, même en Sibérie (Tobolsk, Irkoutsk …).
Le commerce extérieur croit forcément grâce aux accès maritimes. 1er partenaire : la G.B.
On note que le commerce extérieur reste majoritairement passif : ce sont les étrangers qui viennent pour
commercer (vieille répulsion pour les non orthodoxes !)

1.7 Les finances

Page 6 sur 10
Depuis Pierre 1er inclus, c'est la crise financière perpétuelle ! Les souverains dépensent énormément.
Dépenses de la cour = 9% du revenu. La dette de l'État oblige à emprunter, et Catherine II émet même de
la monnaie fictive ; toutefois en Russie ça peut marcher grâce à la confiance absolue dans le souverain ou
la souveraine.
Forcément, les impôts sont lourds. Très lourds.

1.8 La culture

Le 18e s. consista à se mettre à l'école de l'Occident pour combler le retard de la société traditionnelle de la
Moscovie7. Siècle d'imitation et d'apprentissage avec des évolutions vers un style propre. La Russie était
un bon endroit pour les despotes éclairés que furent Pierre 1er et Catherine II.
Inévitablement c'est la noblesse qui était en situation d'évoluer le plus, mais pas la seule (les riches
marchands, p.ex.).
La philosophie et la politique n'étaient encore pas des sujets de préoccupation importants.

1.9 L'éducation

Difficile chantier, commencé par Pierre 1er. Il fallait imprimer des livres et avoir des sujets qui sachent les
lire. Il fallait des écoles, d'abord spécialisées dans les disciplines les plus utiles, des bibliothèques, etc. Il
était inévitable de commencer par le haut de l'échelle, par ceux qui étaient en situation de se cultiver.
Les écoles de l'Église prirent de l'importance, mais elles travaillaient surtout en circuit fermé. Toutefois elles
ont formé de brillants intellectuels et une partie de la noblesse.
1755 : 1ere université à Moscou.
1764 : création d'internats dont le 1er internat pour jeunes filles, Smolny ; mais la formule est onéreuse et
dévie de ses objectifs rigoristes.
1783 : création d'une école Normale à St Petersbourg
1786 : création de 26 écoles "populaires supérieures", et 14 de plus en 1788
1787 : ouverture de 169 écoles primaires "pour le peuple". En fin de siècle il y en a 315.
Nombreux précepteurs privés.

Apparition d'une culture russe moderne

Bien sûr, cela ne pouvait concerner les paysans8 ….

1.10 La langue et la littérature

Le russe moderne se dégage du slavon et devient la langue de tous les documents, en s'épurant peu à
peu, ce qui permet l'apparition d'une littérature évoluée et d'un théâtre proprement russes après les
adaptations d'œuvres occidentales. Les grandes œuvres du 19e s. se feront sur ce socle.
Hormis cela le 18e s. russe est nettement caractérisé par la poésie.

1.11 La science et l'érudition

Lomonossov à lui seul a fait progresser divers secteurs, même en littérature, mais il était isolé.
En général ce sont les sciences naturelles qui progressèrent, la géographie.
Apparition timide des sciences sociales.

Mettons ici les Beaux Arts encouragés par Catherine II qui donne de l'essor à la peinture la sculpture,
l'architecture. Opéra et ballet se développent.

Tout ceci se réfère bien sûr à une culture de l'élite, qui ne fait que s'ajouter aux riches traditions populaires
de récits, chants, danses, spectacles, restés très vivaces.

7
C'est évidemment relatif ; ce n'est qu'en se comparant aux autres qu'on mesure sa propre situation.
8
À titre exceptionnel certains serfs domestiques purent recevoir une éducation artistique ou autre, si cela servait leur maître.
Page 7 sur 10
1.12 Conclusion

Le 18e s. russe se caractérise par des emprunts massifs à l'occident, et l'utilisation postérieure du savoir et
du savoir-faire ainsi acquis pour le réutiliser de façon proprement russe dans le domaine de la création.

Page 8 sur 10
Cartes

1.13 Les partages de la Pologne

Page 9 sur 10
1.14 L'expansion russe en Europe

Page 10 sur 10

You might also like