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S. Kablan
UPEC L1
Introduction
• Qu’est ce que la microéconomie?
• La microéconomie est la branche de la théorie
économique qui est consacrée à l’étude du
comportement (des choix, des décisions) des
« unités économiques » : les entreprises (la
production), les ménages (la consommation),
l’Etat. Elle s’intéresse au niveau individuel par
opposition au niveau agrégé
(macroéconomie).
Le Consommateur
S. Kablan
UPEC L1
I) Les préférences individuelles
• Consommateur consommation
• Ménage: individus vivant sous le même toit.
• Ménage consommateur, par la suite
• Consommateur est un agent rationnel:
– Revenu afin d’acquérir des biens à des prix
donnés.
– Satisfaire ses besoins en veillant à ne pas dépasser
son revenu.
• choix du consommateur résulte de ses
préférences et de la contrainte de son revenu
I) Les préférences individuelles
• Analyse du comportement du consommateur:
– Comment les variations de prix
– ou une modification du revenu
– affectent les choix et la satisfaction du
consommateur.
• Menger, Jevons et Walras (fin 19e siècle) :
mesure de l’utilité (satisfaction que le
consommateur retire de ses choix)
– La quantification
– La classification
1.1) La représentation des préférences
du consommateur
• Considérons un panier de consommation ie une
description complète des choix de l’agent
• Panier de consommation vecteur de
consommation x0 x 1 , x 2 , x 3 , . . . , x n
• Où xh est la consommation du bien h, x0 Rn
• Il y a 6 hypothèses avancées sur les préférences
du consommateur:
• HYPO 1 : entre 2 vecteurs de consommation x1 et
x2 , le consommateur est toujours en mesure
d’exprimer une préférence: les préférences sont
complètes.
1.1) La représentation des préférences
du consommateur
• HYPO 2: Si le consommateur préfère le
vecteur x0 au vecteur x1, et préfère x1 au
vecteur x2, alors le vecteur x0 sera aussi
préféré à x2.
– Si x0 > x1 et x1>x2 alors x0>x2 transitivité des
préférences
– Attention:
• Exemple 1: de transport en métro, bus et automobile
• Exemple 2: perte de tickets de cinéma
1.1) La représentation des préférences
du consommateur
• HYPO 3: Pour tout vecteur de consommation x, on a
x≥ x: relation réflexive
• ces 3 hypothèses représentent un pré-ordre complet.
On définit la relation binaire ≥ sur Rn
• HYPO 4: le consommateur apprécie des quantités
additionnelles de chaque bien : non saturation des
préférences (non satiété).
• HYPO 5 : la relation de pré-ordre complet peut être
associée à une relation d’équivalence notée ~ qui
signifie que le consommateur considère du point de
vue de ses goûts 2 vecteurs de consommation
comme lui apportant la même utilité.
1.1) La représentation des préférences
du consommateur
• HYPO 6 : Les préférences du consommateur
sont convexes.
– Le consommateur n’est pas monomaniaque: le
consommateur préfère à 2 paniers qu’il considère
comme équivalents, un mélange formé par une
fraction de l’un et de l’autre, la somme de ces
fractions étant égale à 1.
1.2) la représentation des préférences
du consommateur:
• Définition: Pour un consommateur donné, une
courbe d’indifférence est constituée d’une
multitude de dotations possibles représentées
dans l’espace des biens, chaque dotation
procurant le même niveau de satisfaction.
• La forme des courbes d’indifférence d’un
consommateur dépend de la forme de la relation
de préférence.
• Généralement on représente les courbes d’
indifférence sous forme d’hyperboles ayant les
axes pour asymptotes.
Courbe d’ indifférence
X2
D
X2A A
E
X2B B
C
X1
X1A X1B
Propriétés des courbes d’indifference
X2 • D’ après l’ hypothèse de
non-saturation des
préférences, la
-D satisfaction du
-A consommateur
augmente donc au fur
-B -C et à mesure que l’ on
passe à des courbes
d’indifférence situées
X1 plus haut, vers la droite.
Propriétés des courbes d’indifference
X2 • Les courbes
d’indifference sont
décroissantes
• Sinon l’hypothèse de
non-saturation est non
- N
- M
respectée
X1
Propriétés des courbes d’indifference
X2
• 2 courbes d’indifference
ne peuvent se couper
entre elles
A
• Sinon pas de relation de
_C
_B
transitivité
X1
• A~ B et A~C mais B n’est
pas ~ C.
Propriétés des courbes d’indifference
• La partie hachurée
correspond a l’ensemble
X2 des vecteurs de
consommation préférables
ou équivalents à A.
B • Ainsi toute combinaison de
2 vecteurs de
consommation dans cette
zone ( par exemple B et C)
A C est preferable à A.
• Les préférences du
consommateur sont
X1
convexes.
Propriétés des courbes d’indifférence
• Au point Q, le
consommateur est prêt à
abandonner une forte
X2
quantité de bien 2, pour
avoir une quantité
supplémentaire de bien 1,
contrairement au point P.
Q
• Le consommateur accorde
une faible importance au
P
bien qu’ il possède en
X1 abondance.
Propriétés des courbes d’indifférence
• Explication intuitive:
– Soit u m x 1 dx 1 et v m x 2 dx 2 le supplément
d’utilité provenant de la consommation
additionnelle dx1 et dx2
– Si le consommateur dépense 1 euro de plus il
pourra acquérir 1/p1de bien x1 dx 1 1/p 1
4) Le choix optimal du consommateur
– D’où le supplément d’utilité engendré est :
u m x 1
u m x 1 dx 1 p 1
– Pour que cette dépense soit possible, le
consommateur doit diminuer sa consommation
de bien 2, d’1 euro
– D’où il consomme en moins dx 2 1/p 2 de x2
– Cette diminution de la consommation de bien 2
conduit à une variation de l’utilité de
v m x 2
v m x 2 dx 2 p 2
4) Le choix optimal du consommateur
– Cette opération sera profitable au consommateur
si:
u m x 1 v m x 2
p1 p2
– Par le raisonnement symétrique, on montre que le
consommateur a intérêt à réduire sa
consommation de bien 1 et à augmenter celle du
bien 2 si:
u m x 1 v m x 2
p1 p2
– Le choix optimal est donc atteint lorsque:
u m x 1 v m x 2
p1 p2
– Par le calcul, on peut retrouver ce résultat.
4) Le choix optimal du consommateur
• D’une manière générale:
• Soit l’utilité associée à la consommation du
vecteur de consommation à n biens
U Ux 1 ,x 2 ,...,x h ,...,x n
U
• L’utilité marginale du bien h = x 1 , . . . , x 2
x h
• L’utilité marginale s’interprète comme
l’accroissement de l’utilité qui résulte de la
consommation d’une unité supplémentaire
de ce bien, les consommations des autres
biens restant inchangées.
4) Le choix optimal du consommateur
• Soient des variations infinitésimales dx1,…dxn
• Il en résulte une variation de l’utilité représentée
par la différentielle totale:
U U U
dU x 1 dx 1 x2 dx 2 ... x n dx n
U
• Si dxk= 0 , pour tout k h , on a : dU dx
x h h
• Les choix du consommateur sont limités par sa
contrainte budgétaire: R i1 p i x i
n
X1 3 X2 3
X1 1
X2 1
X2 1
R1 R2 R3 R
R1 R2 R3 R
5) La demande
qualité inférieure
pour lesquels il R1/p2
existe des biens de Courbe de consommation-
revenu
qualité supérieur qui
leur sont
substituables. R1/p1 R2/p1 R3/p1 X1
5) La demande
R3/p2 R3/p2
R2/p2 R2/p2
R1/p2
R1/p2
R/p2
R/p2
E’
E
E E’
R/p11 R/p12 X1
R/p11 R/p12 X1
Cas d’une baisse du prix du bien 1, les 2 biens sont
normaux : Hicks
•Décomposons le passage de E à E’:
X2
•Supposons que la baisse du prix
s’accompagne d’une variation du
revenu du consommateur qui soit
telle que la satisfaction du
consommateur reste à son niveau
initial. X2 E
•Cette variation compensatrice du X2 ’ E’
revenu déplace la droite de budget X2’’ E’’
jusqu’au point où le consommateur
atteint le niveau de satisfaction initial (1) (2) (3)
(E’’). X1 X1’’ X 1’ X1
•Le passage de E à E’’: effet de
substitution
•E’’ à E’ : effet de revenu
5.3) Effet de substitution/revenu
• 2 effets interviennent ici:
– Lorsque le prix du bien 1 diminue, le
consommateur peut atteindre une courbe
d’indifférence plus haute. Son pouvoir d’achat a
augmenté.
– La baisse du prix du bien 1 rend la consommation
du bien 1 plus intéressante. Le consommateur
réduit sa dépense en 2 au profit de 1.
• Les 2 effets se cumulent pour le bien 1, mais
s’opposent pour le bien 2.
• Le sens de l’évolution du bien 2 est à priori
incertain.
Décomposition de Slutsky
• Pour le passage de E à E’’ , on
se demande quel est le X2
changement dans la demande
du consommateur lorsque son
revenu est modifié à un
niveau juste suffisant pour lui
permettre d’acheter le panier E
de départ? E’’ E’
X2 X2
E’ E’
E E
’ E’’ E’’
’ ( 1) (3) (2)
(1) (3) (2) X1 X1
6) Les fonctions de demande
• Le vecteur de consommation est la solution
optimale du problème de maximisation
suivant: max U(x1, x2, ….,xn)
Sous contrainte de p1x1 +p2x2 +…+pn xn=R
• La consommation du bien h s’écrit donc:
x h x h p 1, p 2 , . . . , p n , R
• Les fonctions de demande expriment les choix
optimaux du consommateur en fonction des
prix unitaires des biens et du revenu.
• Exemple:
6) Les fonctions de demande
• On raisonne sur une demande globale sur un
marché et non sur une demande individuelle
• La demande globale pour un bien donné est la
somme de toutes les demandes individuelles
• On parlera d’une évolution de la demande
globale en fonction de prix uniques et de
l’évolution des revenus au niveau global,
• En supposant que la répartition du revenu
entre les différents individus qui composent la
population ne change pas.
De la demande individuelle à la
demande de marché
• Considérons qu’il y a trois consommateurs dans
le marché:
Prix en euros Individu A Individu B Individu C Marché
1 6 10 16 32
2 4 8 13 25
3 2 6 10 18
4 0 4 7 11
5 0 2 4 6
Demande de marché
DA DB DC
Quantité
h
xh
R
R
6.2) les élasticités
• Il s’agit de la sensibilité de la demande par
rapport au revenu
• Si on a x h x h p 1, p 2 , . . . , p n , R
• Et si on considère de petites variations dR et
dx h x h
dxh , alors :
xh R
h dR
R xh
R
• L’élasticité est donc calculé en calculant au
préalable la dérivée partielle de la fonction de
demande
6.2) les élasticités
• Si h 0 , le bien h est un bien inférieur
• Si 0 h 1 , le bien h est un bien normal dont
la part du revenu du consommateur consacrée à
son achat (coefficient budgétaire) diminue lorsque
le revenu augmente: bien prioritaire.
• Si h 1 , le bien h est un bien dont le coefficient
budgétaire ne varie pas sensiblement avec le
revenu
• Si h 1 , le bien h est un bien dont le coefficient
budgétaire augmente avec le revenu: biens de luxe
6.2) les élasticités
6.2.2) élasticité-prix directe:
• L’élasticité prix-directe de la demande en bien
h est le rapport de la variation relative de la
consommation de bien h à la variation relative
x h
du prix du bien h:
h
xh
p h
ph
• C’est le pourcentage de variation de
consommation de bien h qui résulte d’une
augmentation de 1% du prix de ce bien
6.2) les élasticités
• Si on considère de petites variations de dx h et
dx h x h
dph, alors: p
p h
h
x h h
dp h xh
ph
• Le calcul de la dérivée partielle permet de
calculer l’élasticité-prix directe.
• L’élasticité-prix directe est négative, sauf pour le
cas du paradoxe de Giffen
• L’existence de biens facilement substituables
détermine cette plus ou moins grande sensibilité
de la demande au prix
6.2) les élasticités
• 2 types de biens
• Les biens dont l’élasticité est faible en valeur
absolue ( h 1 ): la hausse du prix ne réduit
que faiblement la demande, d’où la dépense
augmente: produits alimentaires, énergie.
• Les biens dont l’élasticité-prix directe est
élevée en valeur absolue ( h 1 ) : la hausse
du prix de ces biens conduit à une forte
réduction de leur consommation: loisirs,
culture
6.2) les élasticités
6.2.3) Les élasticités-prix croisées:
• L’élasticité-prix croisée de la demande en bien
h par rapport au prix du bien k, le rapport de
la variation relative de la consommation de
bien h à la variation relative du prix du bien k:
x h
hk
xh
p k
pk
• En considérant de petites variations:
dx h
x h p k
hk
xh
dp k p k x h
pk
• Lorsque l’élasticité-prix croisé est positive,
alors il y a substituabilité brute du bien h au
bien k.
6.3) Propriété de la demande:
Absence d’illusion monétaire
• La demande d’un bien émise par un agent qui
maximise son utilité aux prix p1 et p2 et qui a un
revenu R est identique à la demande de ce bien
lorsque l’ensemble des prix des biens et le
revenu est multiplié par une constante α.
• Si l’on multiplie tous les prix d’une économie et
les revenus de tous les agents par une
constante, la demande globale ne changera pas.
• Exemple: Pas d’impact pour le passage à l’euro.
7) Le surplus du consommateur
• Il s’agit de l’avantage que le consommateur
retire de ses achats.
• En se basant sur les préférences du
consommateur :
– moins le consommateur possède d’un bien plus il est
prêt à payer pour le détenir.
– Soit 1 bien A indivisible, pour lequel, le
consommateur est prêt à payer 8 euro pour la
première unité, 5 pour la 2e , 3 pour l a 3e , ….
• Sur le marché, il y a un prix quelle que soit la
quantité acheté: soit 2 euros le prix unitaire du
bien.
7) Le surplus du consommateur
• Ainsi l’équivalent monétaire de la satisfaction
que retire le consommateur de la
consommation:
– D’une 1e unité de bien A est de 8 euros
– D’une 2e unité est de 5 euros
– D’où des 3 unités est: 8 + 5 + 3=16 euros
• Alors que ce qu’il paie sur le marché est de :
3*2,5= 7,5 euros
• D’où le surplus, i.e. l’avantage net que retire le
consommateur est de : 16 -7,5= 7,5 euros.
7) Le surplus du consommateur
• Le raisonnement peut être adapté au cas d’un
bien divisible, étant donné que la fonction de
demande est décroissante,
• Mathématiquement le surplus du
consommateur se calcule comme la surface
entre la courbe de demande et la quantité
monétaire effectivement payée par le
consommateur.
• Le surplus du consommateur est de :
S pqdq px
x
0
Avec p(q) le prix du bien en fonction de la quantité achetée
7) Le surplus du consommateur
Demande du consommateur Demande du consommateur:
cas d ‘un bien indivisible cas d’un bien divisible
Prix Prix
5 C
Surplus du consommateur
3
P B demande du
consommateur
2
1 2 3 4 quantité
demandée
O A Quantité
8) Les choix intertemporels
1) La contrainte budgétaire:
• Hypothèses : 2 périodes, (c1,c2); p1=p2=1;
(m1,m2)
– Le consommateur consomme son revenu à chaque
période
– Le consommateur ne peut qu’épargner: c1<m1
• Il perçoit des intérêts sur m1- c1 à un taux r
• Le montant dépensé au cours de la période 2 est
c 2 m 2 m 1 c 1 rm 1 c 1
c 2 m 2 1 rm 1 c 1
8.1) la contrainte budgétaire
– Le consommateur ne peut qu’emprunter : c1>m1
• Il paie des intérêts sur c1-m1 , au taux r
• Sa contrainte budgétaire est la suivante:
c 2 m 2 rc 1 m 1 c 1 m 1
c 2 m 2 1 rm 1 c 1
C2
(1+r)m1+m2
.m2 Dotation
. m1 .m1+m2/(1+r) C1
8.2) emprunteur ou prêteur
C2
Courbe d’indifférence
.m2 Dotation
C2 Choix
.m1 c1 C1
8.2) emprunteur ou prêteur
Emprunteur Prêteur
C2
C2
Courbe d’indifférence
.m2 Dotation
c
. 2 Choix
C2 Choix
m2 Dotation
.m1 c1 C1
C1 m1 c1
8.2) emprunteur ou prêteur
Quand le taux d’intérêt Le niveau de satisfaction d’un
augmente, un individu qui est emprunteur diminue quand le
au départ prêteur le reste taux d’intérêt augmente
C2 C2
Nouvelle consommation
Nouvelle consommation .m2
Consommation initiale
.m2 Dotation Consommation initiale
m1 C1 .m1 C1
8.3) l’inflation
• Si l’on considère qu’il y a inflation, alors la
valeur monétaire de la dotation en période 2
est p2m2 .
• Le montant que le consommateur peut
dépenser en période 2 est donc:
p2 c2 p2 m 2 1 rm 1 c1
• Et la quantité de consommation est donc:
c2 m 2 p 2 m 1
1r
c1
• Soit π le taux d’inflation et p2 =1+π
• Ce qui donne : c 2 m 2 1r
m 1 c1
1
8.3) l’inflation
• Soit ρ le taux d’intérêt réel, alors
1 1
1r
r