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PHYSIQUE QUANTIQUE CORPUSCULAIRE | PHYSIQUE QUANTIQUE ONDULATOIRE


PHYSIQUE QUANTIQUE RELATIVISTE | PHYSIQUE NUCLÉAIRE
PHYSIQUE QUANTIQUE DES CHAMPS | PHYSIQUE DES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES

42. PHYSIQUE QUANTIQUE ONDULATOIRE (1/2)

LISTE DES SUJETS TRAITÉS SUR CETTE PAGE

F ille de l'ancienne théorie des quanta (cf. chapitre de Physique Quantique Corpusculaire),
la physique quantique ondulatoire (P.Q.O.) appelée aussi "mécanique quantique" constitue le
pilier d'un ensemble de théories physiques qu'on regroupe sous l'appellation générale de
"physique quantique". Cette dénomination s'oppose à celle de la physique classique, celle-ci
échouant dans sa description du monde microscopique (atomes et particules) ainsi que dans
celle de certaines propriétés du rayonnement électromagnétique (voir typiquement les
expériences des fentes de Young dans le chapitre d'Optique Ondulatoire)

Remarque: L'extension relativiste pertinente de la mécanique quantique est la physique


quantique relativiste (cf. chapitre du même nom).

La mécanique quantique a repris et développé l'idée de dualité onde-corpuscule introduite par


De Broglie en 1924 (voir plus loin) consistant à considérer les particules de matière non pas
seulement comme des corpuscules ponctuels, mais aussi comme des ondes, possédant une
certaine étendue spatiale (cf. chapitre de Physique Quantique Corpusculaire). Bohr a introduit
le concept de complémentarité pour résoudre cet apparent paradoxe : tout objet physique est
bien à la fois une onde et un corpuscule, mais ces deux aspects, mutuellement exclusifs, ne
peuvent être observés simultanément. Si nous observons une propriété ondulatoire, l'aspect
corpusculaire disparaît. Réciproquement, si l'on observe une propriété corpusculaire, l'aspect
ondulatoire disparaît.

A ce jour, aucune contradiction n'a pu être décelée entre les prédictions de la mécanique
quantique et les tests expérimentaux associés. Ce succès a hélas un prix : la théorie repose sur
un formalisme mathématique abstrait, qui rend son abord assez difficile pour le profane. Ceci
à pour conséquence que bon nombre d'ouvrages à son sujet (dont le présent texte ne serait
être exclu), qu'ils s'adressent à des spécialistes ou non, voient leur explications ou textes
soumis à de nombreuses critiques d'interprétations.

Pour en sortir il est favorable de prendre pour base le "principe d'objectivité" du à Heisenberg
qui est à la base de la "mécanique quantique standard" : existe ce qui est expérimentalement
observable.

Ce principe est admis par la majorité des physiciens, mais non la totalité. Un électron est il
présent à plusieurs endroits? Pour que cela soit recevable il faut une expérience qui le trouve à

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plusieurs endroits, ce qui est impossible donc nous ne sommes pas tenu de répondre à la
question! Dire qu'il est à plusieurs endroits avant qu'on l'observe n'est pas recevable en
physique: principe d'objectivité. D'une manière générale, nous allons renoncer à la notion de
trajectoire et de mouvement, ce qui va permettre, de lever la contradiction du freinage par
rayonnement (cf. chapitre d'Electrodynamique) : car s'il n'y a plus de mouvement au sens
classique les notions de vitesse et d'accélération perdent tout sens.

Une minorité de physiciens nient ce principe et ont fondé une mécanique quantique non
standard avec des grandeurs classique ce qui explique que l'on puisse trouver surtout dans les
revues de vulgarisation des exposés qui s'écartent de la mécanique quantique standard (celle
de la majorité des physiciens). Cette version non standard donne les mêmes prévisions pour
tout expérience réalisable, c'est donc un modèle possible.

En conclusion la mécanique quantique est une théorie inachevée beaucoup de points restent
obscurs. Il est donc normal qu'il y ait plusieurs interprétations.

1. POSTULATS

Contrairement à la majorité des ouvrages sur le sujet, nous sommes pédagogiquement (et non
pas techniquement!) très peu convaincus quant à l'impact de la présentation des postulats de la
mécanique quantique au début de son étude dans les classes. Nous nous permettons d'exposer
nos raisons (expérience faite):

1. Ils peuvent se déduire de raisonnements mathématiques simples et logiques (algèbre


élémentaire et probabilités) fondées sur les postulats de la physique quantique corpusculaire et
du principe de complémentarité et découlent donc d'une évolution de cette dernière.

2. Ces postulats sont indigestes, voir incompréhensibles si la mécanique quantique (son


formalisme et son vocabulaire) n'a pas été d'abord appréhendée par un certain nombre
d'exercices ou d'usage réguliers (s'aider d'un exemple pratique de cette théorique comme
l'informatique quantique).

Nous pouvons alors considérer que les seuls éléments non démontrables théoriquement (à
notre connaissance) qui auraient leur place au rang de postulat seraient : le principe de
complémentarité de De Broglie (nous en parlerons plus tard) et la loi de Planck (déjà vue au
chapitre précédant).

Cependant..., dans l'objectif de respecter la tradition, et de respecter la méthodologie


scientifique, nous avons choisi de quand même présenter ces postulats en début de ce
chapitre. Nous conseillons cependant vivement au lecteur non averti, de lire ceux-ci sans trop
chercher à les comprendre mais simplement de penser à y revenir plus tard, une fois que tout
le reste du chapitre aura été lu. Dès lors, tout deviendra très probablement limpide et la
lumière sera…

Remarques: Nous verrons des cas pratiques dans ce chapitre même, de la théorie
quantique pour un usage ultérieur en physique quantique des champs et physique nucléaire.
Nous conseillons cependant au lecteur de lire en même temps le chapitre d'Informatique
Quantique qui semblerait-il aide plus que grandement la compréhension de certains passages
un peu trop théoriques présentés ici.

1.1. 1ER POSTULAT : ÉTAT QUANTIQUE

L'état d'un système quantique classique est spécifié par les coordonnées généralisées (cf.
chapitre de Mécanique Analytique) et est complètement décrite par une fonction
, dite "fonction d'état" ou "fonction d'onde", dont le module au carré
(multiplication de la fonction par son conjugué) donne la densité de probabilité de trouver
instantanément le système dans la configuration au temps t (si le système est
dépendant du temps):

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(42.1)

Remarques:

R1. Le fait que nous parlions "d'onde" au lieu de "particule" vient au postulat génial et ma foi
assez logique de De Broglie que nous appelons "postulat de complémentarité" (que nous
détaillerons plus loin) et qui associe à tout particule de matière, une onde.

R2. Le fait que nous traitions des probabilités et que celle-ci soit proportionnelle au carré du
module de la fonction d'onde vient des principes d'incertitudes de Heisenberg que nous
démontrerons plus loin et principalement de l'expérience des fentes de Young avec des
électrons (cf. chapitre d'Optique Ondulatoire) sur laquelle nous reviendrons aussi.

En corollaire, la particule étant nécessairement située quelque part dans l'espace entier, nous
avons la condition de normalisation :

(42.2)

En d'autres termes doit être normée, ce que nous appelons "condition de normalisation de
De Broglie".

Remarques:

R1. Notons que même normée, est déterminée à un facteur de phase près. De plus, il est
préférable que soit différentiable, car des opérateurs différentiels agissent sur elle pour
obtenir des prévisions théoriques sur des propriétés mesurables, et finie pour qu'elle soit
normalisable...

R2. Lorsque l'intégrale donnée plus permet d'obtenir une quantité finie, nous disons qu'elle est
de "carré sommable".

Rapellons qu'un "facteur de phase" est un facteur complexe constant de module unitaire. Nous
pouvons l'écrire selon ce que nous avons étudié dans le chapitre des Nombre lors de notre
étude des nombres complexes , où est un angle quelconque, appelé la "phase" (cf.
chapitre de Mécanique Ondulatoire).

Nous pouvons formuler ce postulat de manière un peu plus formelle car comme nous le
verrons dans plusieurs exemples, la fonction d'onde est souvent un polynôme complexe qui
peut dès lors s'exprimer dans l'espace de Hilbert des polynômes.

Cela donne dès lors dans le langage du formalisme bra-ket de Dirac (voir plus loin les détails):

Le vecteur d'état "ket" représenté par appartenant à l'espace vectoriel (espace de


Hilbert) définit l'état du système quantique à l'instant t. Ce vecteur d'état possède toutes les
propriétés mathématiques requises par la physique quantique et en particulier le produit
scalaire du vecteur par le vecteur dual (conjugué complexe) "bra" doit satisfaire le
produit scalaire fonctionnel :

(42.3)

Remarque: La notation bra-ket a été introduite par Paul Dirac pour faciliter l'écriture des
équations de la mécanique quantique, mais aussi pour souligner l'aspect vectoriel de l'objet
représentant un état quantique. Ce qui est donc spécifique à la mécanique quantique est que
les vecteurs ne sont pas dessinés avec des flèches mais avec des ket et des bras, mais cela n'est
qu'une question de notation et n'apporte aucune nouveauté mathématique.

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Les deux relations:

et (42.4)

sont donc équivalentes!

1.2. 2ÈME POSTULAT : ÉVOLUTION TEMPORELLE D'UN ÉTAT QUANTIQUE

Si le système n'est par perturbé, l'évolution (non relativiste!) de son état est gouvernée par
l'équation de Schrödinger d'évolution (dépendante du temps donc) :

(42.5)

Cette relation signifie simplement que c'est l'opérateur "énergie totale" du système ou
"hamiltonien" H, qui est responsable de l'évolution du système dans le temps. En effet, la
forme de l'équation montre qu'en appliquant l'hamiltonien à la fonction d'onde du système,
on obtient sa dérivée par rapport au temps c'est-à-dire comment elle varie dans le temps.

Remarque: Nous démontrerons plus loin cette relation (ce ne sera pas trivial mais c'est
possible et donc cela élimine le besoin de la définir en tant que postulat).

Dans cette dernière relation, H est l'opérateur l'hamiltonien (énergie totale) du système que
nous démontrerons comme valant dans un cas particulier et simple :

(42.6)

Dans le cas où le potentiel est indépendant du temps (correspondant à un système


conservatif en mécanique classique), il existe (nous le verrons dans des exemples) un
ensemble de solutions particulières indépendantes du temps et satisfaisant (relation dont nous
démontrerons la provenance) :

(42.7)

où est appelée une "fonction propre" (en analogie avec les vecteurs propres vu
en algèbre linéaire) de l'hamiltonien/opérateur H avec valeur propre/observable .

Ces solutions particulières décrivent alors des états spéciaux appelés "états stationnaires"
(puisque indépendants du temps...).

Remarque: L'équation aux valeurs propres précédente est souvent appelée "équation de
Schrödinger indépendante du temps". Elle définit les états stationnaires et n'a un sens que si le
système est conservatif.

C'est surtout l'équation de Schrödinger indépendante du temps qui concerne la chimie


quantique (sujet que nous traiterons dans une autre section du site). Nous cherchons en effet à
obtenir les fonctions d'onde décrivant les états stationnaires, et surtout l'état de la plus basse
énergie, "l'état fondamental", des atomes et des molécules. Les transitions observées en
spectroscopie s'effectuant entre ces états stationnaires (nous le démontrerons plus loin), leur
détermination est donc un prérequis pour l'étude de la spectroscopie. Cependant, il faut bien
se rappeler que c'est l'équation d'évolution de Schrödinger, qui est l'équation fondamentale de
la physique quantique ondulatoire (dans un premier temps…) : elle joue le même rôle que
l'équation de Newton en mécanique classique, soit celui d'une équation de mouvement.

R2. Au fait, nous verrons que l'équation d'évolution de Schrödinger n'est qu'un cas particulier
de ce que nous appelons "l'équation de Klein-Gordon libre" qui elle-même est un cas
particulier de l'équation de "Klein-Gordon généralisée", elle-même étant un modèle limité par

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rapport à "l'équation de Dirac linéarisée" (cf. chapitre de Physique Quantique Relativiste)...

1.3. 3ÈME POSTULAT : OBSERVABLES ET OPÉRATEURS

A chaque propriété physique mesurable (observables) ( étant les coordonnées


généralisées et les moments généralisés selon ce qui a été vu au chapitre de Mécanique
Analytique) d'un système correspond un opérateur linéaire dit "opérateur hermitique" (voir le
traitement des espaces hilbertiens dans le chapitre de Calcul Vectoriel) associé (l'opérateur
peut aussi être un matrice!).

Rappel : Un opérateur sur un espace de Hilbert (complexe) H (à ne pas confondre


avec la notation de l'hamiltonien) est dit "hermitien" ou encore "hermitique" s'il est égal à la
transposée de son conjugué (auto-adjoint) ce qui est noté (nous avons déjà vu cela
dans le chapitre d'Algèbre Linéaire avec les matrices hermitiennes).

Exemples (non exhaustifs dont nous verrons les origines plus loin!):

E1. Coordonnées (rien de particulier) :

(42.8)

E2. Quantité de mouvement (nous le démontrerons) :

(42.9)

E3. Moment cinétique (ce que nous démontrerons aussi) :

(42.10)

Remarques:

R1. Cela peut sembler compliqué et abstrait (on pourrait croire que cela tombe du ciel), mais
nous verrons que cela vient tout seul lorsque nous ferons les développements plus loin de
quelques exemples bien concrets ou lors de la lecture du chapitre d'informatique quantique.

R2. Dans le cadre de ce site, nous notons indifféremment, les opérateurs et les observables
sans circonflexes (c'est au lecteur de savoir sur quoi nous travaillons).

Nous verrons par ailleurs que les opérateurs ne sont pas commutatifs et qu'ils obéissent
à ce que nous appelons des "relations d'anti-commutation" (qui sont à l'origine des principes
d'incertitudes de Heisenberg).

Exemple (que nous démontrerons plus loin!):

(42.11)

Nous verrons par ailleurs trivialement à l'aide d'un cas pratique que deux observables
dont les opérateurs commutent tel que :

(42.12)

possèdent une base de vecteurs propres commune. Nous disons alors qu'ils sont simultanément
mesurables avec précision (dans le cas contraire nous avons une incertitude… de Heisenberg).
Les deux grandeurs peuvent alors être appelées "observables compatibles" O.C.

L'ensemble des O.C. compatibles attachées à un système physique constituent un "ensemble


complet d'observables compatibles" (ECOC).

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1.4. 4ÈME POSTULAT : MESURE D'UNE PROPRIÉTÉ

Soit , une grandeur physique. La conséquence du postulat précédent est que la


mesure de donne donc toujours une valeur propre de l'opérateur hermitique associé, . En
d'autres termes, les seules valeurs observables de la propriété sont les valeurs propres de
l'opérateur !

Les vecteurs propres et les valeurs propres d'un opérateur ont une signification spéciale: les
valeurs propres sont les valeurs pouvant résulter d'une mesure idéale de cette propriété, les
vecteurs propres étant l'état quantique du système lors de cette mesure.

C'est à cause de ce postulat qu'il est important de s'assurer que toute propriété physique soit
représentée par un opérateur hermitique. En d'autres termes, l'hermiticité de assure que ses
valeurs propres sont réelles.

1.5. 5ÈME POSTULAT : MOYENNE D'UNE PROPRIÉTÉ

Ce postulat est le moins intuitif et le plus difficile à démontrer (la démonstration ne se trouve
pas encore sur le site). Son énoncé est le suivant : la valeur moyenne (espérance) d'une
propriété physique , quand le système se trouve dans l'état décrit par est donnée par :

(42.13)

Une expression équivalente est la suivante : la probabilité de trouver la valeur propre (de
l'opérateur hermitique ), lors d'une mesure de la propriété effectuée au temps t sur le
système quantique préparé dans l'état décrit par le vecteur ou la fonction , est donnée par
le carré du module de la projection de la fonction ou vecteur d'état sur la fonction ou
vecteur propre associée à la valeur propre (et son opérateur):

(42.14)

où la "projection" ou "représentative" est définie par :

(42.15)

l'indice k étant ici pour indique qu'il peut y avoir pour certains opérateurs plusieurs valeurs et
vecteurs propres.

Remarque: Nous reviendrons sur ce formalisme et ces relations plus tard. Cependant un
excellent exemple pratique est proposé dans les premières pages du chapitre d'Informatique
Quantique.

2. PRINCIPES D'INCERTITUDES CLASSIQUES

Avant de s'attaquer directement à la physique quantique et à ses outils mathématiques (et


démonstration des cinq postulats), nous devons d'abord introduire un exemple classique simple
dans lequel apparait un type particulier de phénomènes : la présence intrinsèque de
l'incertitude dans toute mesure.

Cette étude sous forme classique et pas très rigoureuse, nous aidera à mieux appréhender
l'incertitude quantique (nous l'espérons) que nous étudierons et déterminerons plus tard et qui
elle n'est pas d'origine expérimentale!

Imaginons que nous souhaitions mesurer au moyen d'un microscope l'abscisse x d'une
particule et les composantes de sa quantité de mouvement p. Pour cela, un faisceau de lumière
monochromatique (pour simplifier) parallèle à éclaire la particule, il faut qu'au moins un

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photon choque la particule et parvienne à l'œil de l'observateur, pour que la mesure de x soit
possible :

(42.16)

Une fois x mesuré, nous pouvons imaginer n'importe quel procédé pour mesurer la quantité de
mouvement.

Soit l'angle que fait la direction du photon après le choc, avec . Supposons pour alléger
les calculs que la particule ait une masse assez élevée pour que nous puissions négliger le
changement d'énergie du photon. Nous voyons qu'après le choc, les composantes de la
quantité de mouvement du photon selon et sont:

(42.17)

Effectivement, rappelons que les relations entre les ondes électromagnétiques, l'équivalence
masse-énergie et la quantité de mouvement (cf. chapitre de Relativité Restreinte) sont les
suivantes :

(42.18)

Il s'ensuit que la particule peut voir sa quantité de mouvement altérée. Les composantes de sa
variation sont (ne pas oublier qu'initialement elle était nulle en z):

(42.19)

entre sa quantité de mouvement initiale et finale.

La seule information que nous possédons sur l'angle , c'est que ce dernier est strictement, en
module, égal à l'angle d'ouverture u de l'objectif du microscope (restriction technique).

Donc cela implique que :

(42.20)

2.1. PREMIÈRE RELATION D'INCERTITUDE CLASSIQUE

Quand nous aurons mesuré la quantité de mouvement p à la fin de l'expérience, il faudra


effectuer les corrections :

(42.21)

de la quantité de mouvement du photon pour savoir la vraie valeur de p de particule juste


avant le début de la mesure.

Dans ces corrections, il y a une partie inconnue qui correspond à des erreurs de mesure sur
et . Il est possible d'établir avec encore quelques petites finesses… que l'erreur maximale

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de et sur la quantité de mouvement initiale est donnée trivialement par la


composante x de la "première relation d'incertitude classique":

(42.22)

puisque nous avons .

Puisque nous avons la relation trigonométrique remarquable suivante (cf. chapitre de


Trigonométrie) :

(42.23)

et que , nous obtenons dès lors aussi la première relation d'incertitude


pour la composante z :

(42.24)

Rappelons maintenant que (cf. chapitre d'Optique Ondulatoire) pour une fente rectangulaire
nous avons en posant :

(42.25)

où (en optique ondulatoire) est l'angle permettant de distinguer clairement deux minimas de
diffraction (et donc clairement un objet émettant un rayonnement identique entre deux
points). Inversement, du point de vue de la diffraction, l'ouverture e est donc donnée par :

(42.26)

La valeur de e peut aussi être vue comme le champ de vision (projection orthogonale de la
fente sur l'axe X) de largeur de la particule. Dès lors :

(42.27)

Au même titre que l'erreur maximale est donnée par la condition , nous pouvons
aussi écrire , cela nous amène à écrire que :

(42.28)

2.2. DEUXIÈME RELATION D'INCERTITUDE CLASSIQUE

Si nous multiplions:

et (42.29)

nous obtenons la "deuxième relation d'incertitude classique" également appelée "l'incertitude


spatiale classique" :

(42.30)

qui représente donc l'erreur maximale expérimentale d'un microscope à faible ouverture
rectangulaire (que de conditions!).

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Remarque: Le lecteur vérifiera sans peine que cette relation appliquée pour un objet
macroscopique (de l'ordre du centimètre) dont la position serait mesurable avec une précision
de l'ordre du micromètre donne une incertitude ridiculement faible sur la quantité de
mouvement et donc la vitesse. Par contre, la même relation appliquée pour la masse d'une
particule telle que l'électron avec une précision de mesure de la position supposée du dixième
de nanomètre donnera une incertitude sur la vitesse de l'ordre 1'000 [m/s]...!!

Ainsi, si nous essayons de situer une particule avec de plus en plus grande, sa quantité de
mouvement atteint des valeurs extrêmes. À un certain point, la quantité de mouvement peut
être si grande que l'énergie correspondante est suffisante pour produire une paire de particule-
antiparticule. En d'autres termes, si nous essayons de confiner une particule dans une boîte de
plus en plus petite, d'une part, nous connaissons de moins en moins sa quantité de mouvement
et par le fait, nous ne savons même pas combien de particules il y a dans la boîte!

Cependant (!), nous verrons lors de l'étude des commutateurs appliqués à la théorie de la
physique quantique, que la vraie relation d'incertitude (dont la valeur diffère de celle
ci-dessus) apparaît tout naturellement uniquement à partir de propriétés mathématiques et de
la définition de la quantité de mouvement.

Plus généralement, pour une particule dans un volume à dimensions (x, y, z), un état classique
est caractérisé par les 6 quantités dans l'espace de phase (espace de phases
qui est donc de dimension 6) et l'état quantique occupe le "cube" de volume:

(42.31)

Examinons le produit de :

avec (42.32)

tel que:

(42.33)

et supposons que u soit petit et intéressons nous au rapport quand u tend vers zéro…

Nous avons dès lors:

(42.34)

ce qui nous donne finalement (en première approximation) :

(42.35)

Nous voyons qu'il est possible de jouer sur la variable u pour l'indétermination en z mais cela
devient par contre impossible lorsqu'il s'agit de l'indétermination en x.

2.3. TROISIÈME RELATION D'INCERTITUDE CLASSIQUE

En relativité restreinte, nous avons vu que x, y, z, ct constituent les composantes d'un


quadrivecteur d'espace-temps ainsi que un vecteur d'énergie-impulsion.

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Il est donc naturel de compléter les trois relations spatiales par extension :

(42.36)

Nous obtenons ainsi la "quatrième relation d'incertitude classique" appelée également


"incertitude temporelle classique" :

(42.37)

Cependant (!), nous verrons lors de l'étude des commutateurs appliqués à la théorie de la
physique quantique, que cette relation d'incertitude (dont la valeur diffère de celle ci-dessus)
apparaît tout naturellement uniquement à partir de propriétés mathématiques et de la
définition de la quantité de mouvement.

Remarque: Nous reviendrons plus tard sur les implications de cette incertitude temporelle
dont les implications sont à la base de la cosmologie quantique (et de la création de notre
Univers) et de la théorie quantique des champs en particulier en ce qui concerne le potentiel
de Yukawa (cf. chapitre de Physique Quantique Des Champs).

Les incertitudes classiques établies vont nous permettre de mieux comprendre les incertitudes
sous leur forme quantique réelle. Pour cela, parmi d'autres, il va nous falloir faire usage de
l'artillerie mathématique nécessaire. Cependant, dans un souci de clarté, nous avons souhaité
présenter la physique quantique ondulatoire de la manière la plus simple et la moins formelle
possible. Cette présentation peut porter le lecteur à de nombreux contre-sens!

3. ALGÈBRE QUANTIQUE

Sous ce terme peu courant et non officiel "d'algèbre quantique" (donc à ne pas en abuser!)
nous souhaitons introduire et rappeler au lecteur des outils ou "êtres" mathématiques qui vont
nous êtres très utiles pour résoudre certaines équations de la physique quantique. Il est donc
de première importance de comprendre (ou d'avoir compris, en ce qui concerne les rappels) au
mieux ce qui va suivre!

Remarque: Les puristes risquent de grimper aux rideaux en lisant ce qui va suivre mais
pour plus de précision ils peuvent se rendre dans les chapitres traitant dans les détails de la
matière qui va suivre.

3.1. OPÉRATEURS LINÉAIRES FONCTIONNELS

Définition: Les "opérateurs linéaires" sont des êtres mathématiques agissant sur des fonctions
ou vecteurs (cf. chapitre de Calcul Vectoriel).

Les fonctions sur lesquelles peuvent opérer ses opérateurs peuvent être des fonctions d'une
seule variable x, soit f(x), ou des trois coordonnées d'un point x, y, z soit f(x, y, z) ou écrit
encore plus brièvement .

Nous serons amenés à écrire des intégrales de ces fonctions, qui sont le plus souvent étendues
à tout l'espace. Dans le cas d'une fonction des trois coordonnées spatiales d'un point, nous
adopterons la notation suivante :

(42.38)

Ces notations, indispensables pour l'allègement des expressions que nous rencontrerons en
physique quantique étant données, nous en revenons à nos opérateurs.

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Partant d'une fonction f, si nous savons lui associer une fonction g de même nature, c'est-
à-dire dépendant des mêmes variables, nous pouvons dire que g est le résultat de l'action d'un
opérateur sur f et écrire cela symboliquement comme un produit simple :

(42.39)

Mais nous introduisons tout de suite une restriction fondamentale: seuls nous intéressent les
opérateurs linéaires (comme en algèbre linéaire quoi...), c'est-à-dire tels que:

(42.40)

quels que soient les coefficients 1 et 2.

Une catégorie très simple d'opérateurs est constituée par les nombres (scalaires). En effet,
étant un nombre:

(42.41)

dépend linéairement de f, définissant un opérateur linéaire que nous écrivons . Il y a deux


cas particuliers importants:

1. Opérateur zéro: où sera une fonction bien évidemment nulle partout

2. Opérateur unité ou identité: où (ce qui est tout aussi simple...)

Remarque: L'opérateur "Nabla" est également un opérateur linéaire fonctionnel (nous le


verrons un peu plus loin).

Nous vérifions sans peine pour les opérateurs fonctionnels que ces derniers sont commutatifs
par rapport à l'addition, associatifs par rapport à l'addition et la multiplication et distributif par
rapport à l'addition à gauche et à droite (cf. chapitres de Théorie des Ensembles et Algèbre
Linéaire au besoin).

Jusqu'à présent, rien ne distingue l'algèbre des opérateurs de celle des nombres. Mais il y a
cependant deux propriétés qu'il faut toujours avoir en tête pour ne pas commettre des erreurs
quand nous faisons du calcul d'opérateurs:

1. Deux opérateurs ne commutent pas en général par rapport à la multiplication (comme en


algèbre linéaire...), c'est-à-dire qu'en général soit deux opérateurs fonctionnels et :

(42.42)

Si nous rencontrons une expression telle que , nous n'avons donc pas le droit
d'effectuer en général, la mise en facteur (il s'agit donc d'un structure particulière de groupe
qui est non-commutatif).

Exemple:

Un exemple simple et important, car utile pour la suite (très proche d'un cas pratique que nous
verrons plus loin), de deux opérateurs qui ne commutent pas avec une fonction d'une seule
variable est le suivant (où f est quelconque). Considérons l'opérateur d/dx agissant sur xf(x) :

(42.43)

en simplifiant par f :

(42.44)

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Donc nous avons a ci-dessus un exemple de deux opérateurs qui ne commutent pas puisque:

(42.45)

Alors que tous les nombres, autres que zéro, ont un inverse, un opérateur non nul peut ne
pas admettre d'inverse (comme en algèbre linéaire...). L'inverse d'un opérateur, que nous
notons , étant tel que (s'il existe):

(42.46)

Remarques:

R1. Si un opérateur peut commuter n'importe comment avec un autre opérateur, c'est que ce
dernier est un nombre (cela rejoint le concept de mesure dont nous avons fait mention dans les
postulats).

R2. Lorsqu'un état (une fonction mathématique au sens formel) est inchangé par un opérateur,
l'état est alors appelé "état propre" ou "vecteur propre" du système (nous verrons des
exemples pratiques plus loin). L'état est alors parfaitement mesurable et est assimilé à
l'observable classique.

Exemple (d'opérateur):

Partons de l'équation de Schrödinger tridimensionnelle (que nous démontrerons plus loin) à


admettre pour l'instant :

(42.47)

ou bien écrit autrement (c'est plus esthétique...) avec le laplacien :

(42.48)

ou encore:

(42.49)

autrement encore...:

(42.50)

Alors l'opérateur énergie totale (l'hamiltonien H en d'autres termes...) s'exprime comme :

(42.51)

ou en notation lagrangienne :

(42.52)

Remarque: Nous retrouvons ici naturellement la deuxième expression donnée dans le


deuxième postulat.

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D'autre part, nous savons que :

(42.53)

Les deux dernières expressions doivent être identiques. La seule possibilité pour satisfaire à
ces égalités est de poser :

(42.54)

qui sont les "opérateurs hermitiques de la quantité de mouvement" en mécanique quantique et


dont il faudra se rappeler tout au long de notre étude!

Remarque: Nous retrouvons ici naturellement un des opérateurs cités dans le troisième
postulat.

Nous pouvons vérifier la justesse de ces opérateurs en les réinjectant dans l'expression de
l'énergie cinétique :

(42.55)

Par ailleurs, il est aisé de vérifier que ce développement reste juste si nous prenons le
conjugué complexe de l'opérateur de la quantité de mouvement. Ainsi, l'opérateur est bien
hermitique puisque son conjugué complexe est égale à lui-même!

3.1.1. OPÉRATEURS ADJOINTS ET HERMITIQUES

Remarque: La lecture des lignes qui vont suivre pourrait s'avérer assez abstraite.
Cependant, si vous ne comprenez pas grand chose ce n'est pas bien grave car souvent tout
devient évident pendant l'étude et les développements d'exemples concrets qui seront donnés
plus loin.

Considérons les deux intégrales étendues à tout l'espace (à l'intérieur de l'intégrale il s'agit
d'une multiplication de fonctions et d'opérateurs) :

et (42.56)

Rappelons que la notation est le conjugué complexe de z.

Définition: Il y a entre les opérateurs et une correspondance biunivoque, nous disons que
est "l'adjoint" de (la transposée de la conjuguée) et nous écrivons :

(42.57)

De cette définition, nous déduisons l'identité suivante :

(42.58)

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Remarque: Nous démontrerons, plus loin, la relation ci-dessus dans un exemple concret
mais particulier de la physique quantique des champs (chapitre suivant) et nous y reviendrons
de manière plus rigoureuse dans notre présentation du formalisme de Dirac dans le présent
chapitre.

L'opérateur adjoint a les propriétés suivantes (ce sont les mêmes que pour la matrice adjointe
vue dans le chapitre d'algèbre linéaire) :

P1. qui est inutile à démontrer car cette relation découle de la définition de
l'opérateur adjoint et des propriétés des nombres complexes.

P2. étant envisagé comme un nombre complexe (opérateur particulier) nous avons alors
(suffisamment évident pour que le lecteur puisse faire la vérification)

P3. (suffisamment évident à vérifier si nous prenons le cas particulier où


les deux opérateurs sont des nombres complexes)

P4. (même remarque que précédemment)

Définition: Une catégorie extrêmement importante d'opérateurs est constituée par les
"opérateurs hermitiques self-adjoints", égaux par définition à leurs adjoints:

(42.59)

Ils jouent vis-à-vis des opérateurs en général, un rôle assez analogue à celui des nombres réels
vis-à-vis des nombres complexes.

Remarque: Le terme "hermitique" ou "hermitien" sont équivalents et rappelez-vous que


ces opérateurs peuvent être aussi des matrices!

Définition: En multipliant un opérateur hermitique par le nombre complexe i, nous obtenons


un opérateur dit "anti-hermitique" (la dénomination est assez logique...).

Remarque: Le produit d'un opérateur hermitique par un nombre réel reste bien
évidemment un opérateur hermitique.

Un opérateur quelconque, soit , peut se décomposer d'une façon unique en parties


hermitique et anti-hermitique, c'est-à-dire que nous pouvons écrire:

(42.60)

où sont hermitiques.

Démonstration:

Si :

(42.61)

donc:

(42.62)

La somme de l'opérateur et de son adjoint est donc un opérateur hermitique.

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En général, il est trivial que le produit de deux opérateurs hermitiques n'est pas
nécessairement un opérateur hermitique, car nous vérifions que la condition pour laquelle le
produit de deux opérateurs hermitiques soit lui-même hermitique, est que les deux opérateurs
"commutent" (voir ce qui suit).

3.1.2. COMMUTATEURS ET ANTI-COMMUTATEURS

Définitions:

D1. Le "commutateur" de deux opérateurs et , s'écrit :

(42.63)

D2. "L'anti-commutateur" de deux opérateurs et , s'écrit :

(42.64)

Remarques:

R1. Comme le commutateur est beaucoup plus fréquent dans les développements que l'anti-
commutateur, s'il n'y a pas de confusion possible, nous le noterons simplement .

R2. Des exemples concrets et triviaux de ces commutateurs dans le cadre de notre étude la
physique quantique ondulatoire seront présentés dans le texte qui suit.

Citons quelques propriétés évidentes des commutateurs (car ce sont ceux que nous utiliserons
le plus):

(42.65)

où sont des nombre quelconques (les démonstrations sont faites - au besoin - pendant le
développement d'exemples pratiques).

Cherchons l'adjoint de :

(42.66)

d'où un résultat très simple:

(42.67)

La relation suivante est très utile dans la pratique (trivial, mais comme d'habitude au besoin
nous pouvons rajouter la démonstration):

(42.68)

nous avons de même:

(42.69)

Nous démontrerons plus loin dans un cas concret de la physique quantique, que si deux
opérateurs ne commutent pas, alors il est impossible d'avoir un état ayant une valeur précise et
unique pour les deux opérateurs à la fois (en physique quantique il existe une configuration
d'expérience ou le premier opérateur représente la quantité de mouvement et le second la
coordonnée spatiale). Ce résultat implique que les opérateurs sont souvent nommés des
"observables".

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Attardons nous un moment sur un exemple concret des commutateurs utiles en physique
théorique (particulièrement en physique quantique ondulatoire donc...) et dont un des résultats
est fondamental!

Nous avons démontré plus haut les relations:

(42.70)

Considérons la relation (simple différentielle mathématique habituelle):

(42.71)

Si nous divisons par des deux côtés de l'égalité et qu'ensuite nous multiplions par ,
nous obtenons :

(42.72)

ce qui nous donne:

(42.73)

donc il vient que le commutateur de x et est égal à et donc que les quantités ne
commutent pas. Nous avons donc la "relations d'anti-commutation" suivante :

(42.74)
(cycl.)

Ainsi (en nous basant sur le deuxième postulat), les deux observables x et dont les
opérateurs ne commutent pas ne possèdent une base de vecteurs propres commune. Ils ne sont
donc pas simultanément mesurables avec précision et constituent donc une incertitude
d'Heisenberg.

Remarques:

R1. L'abréviation (cycl.) signifiant que l'on peut permuter circulairement les lettres (x, y, z).

R2. Bien que ce résultat puisse paraître étonnant il n'en est pas moins extrêmement correct
puisque découlant d'un raisonnement mathématique nous ne pouvons plus simple et rigoureux.

Considérons donc maintenant aussi la relation :

(42.75)

et en procédant de la même manière que précédemment, nous obtenons :

(42.76)
(cycl.)

Les deux relations :

et (42.77)

peuvent se résumer à:

(42.78)

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en utilisant les coordonnées et moments généralisés et sont remarquables sous plusieurs


angles:

- Premièrement, parce qu'à partir de considérations purement théoriques et mathématiques


nous retrouvons également en physique quantique une incertitude équivalente (mais pas
égale!) à celle obtenue lors de notre étude des principes d'incertitudes de Heisenberg (qui
rappelons-le avaient été obtenues à partir d'un cas pratique classique).

Effectivement, si nous prenons le module du commutateur de gauche, nous avons alors la


"relation d'incertitude spatiale de Heisenberg" :

(42.79)

qui rappelons-le, peut également s'écrire sous la forme:

(42.80)

La constante de Planck étant extrêmement petite, cela explique que cet effet est impossible à
détecter à notre échelle macroscopique. Par contre, la masse des électrons étant extrêmement
petite aussi, la fraction ci-dessus devient notable pour un électron et l'effet de cette incertitude
est important!

Enfin, par commutation des composantes du quadrivecteur impulsions (cf. chapitre de


Relativité Restreinte), nous avons la "relation d'incertitude temporelle de Heisenberg" :

(42.81)

Une conséquence fantastique découle de l'incertitude sur le temps et l'énergie et de la


relativité. Imaginons-nous le vide le plus total (vide quantique) et supposons que nous
regardions ce qui ce passe en un point de l'espace donné pendant un temps très court. Alors le
principe d'incertitude temporelle nous dit que l'énergie de cet état (le vide!) est très imprécise.
Or la relativité dit que l'énergie c'est aussi de la masse (et aussi un champ), donc des
particules. Donc, pendant ce temps très court des particules peuvent apparaître spontanément
du vide ! Nous les appelons des "particules virtuelles" car elles disparaissent très vite et sont
engendrées par les "fluctuations quantiques du vide".

Cette variation est suffisamment faible pour que nous puissions la mesurer aujourd'hui avec
nos instruments. Cependant, nous en observons les effets seulement dans les grands
collisionneurs de particules de la planète.

Deuxièmement, ces relations sont remarquables parce que l'incertitude est une valeur
complexe. Ce qui amène à considérer que le corps des complexes est inhérente à la structure
réaliste de notre environnement (espace-temps) au niveau du monde quantique. Le monde
quantique est donc un monde d'incertitude complexe. Et cette probabilité ne semble pas être
une conséquence de notre imprécision ou de notre ignorance mais semble bien être une
propriété intrinsèque de la nature.

Remarque: Ces deux relations nous seront indispensables pour développer la théorie
quantifiée du moment cinétique et du spin.

3.1.3. INTERPRÉTATION DE COPENHAGUE

Avant de poursuivre, il faut insister sur cette interprétation car ainsi que nous allons le
constater avec d'autres expériences, elle soulève bien des critiques tant de la part des
chercheurs que des philosophes.

En 1930, l'interprétation probabiliste de l'amplitude de l'onde d'une particule et le principe


d'incertitude d'Heisenberg constituent les éléments de l'interprétation "standard " non
déterministe de la mécanique quantique comme nous en avons déjà fait mention au début de

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ce chapitre. Cette interprétation est souvent appelée "interprétation de Copenhague", car


Niels Bohr qui y contribua largement y dirigeait un institut de physique renommé à cette
époque. Pourtant de nombreux physiciens tels Einstein et Schrödinger, qui acceptaient la
formulation mathématique de la mécanique quantique, n'étaient pas à l'aise avec
l'interprétation de Copenhague et la critiquaient. Et jusqu'à nos jours, la question de
l'interprétation correcte de la formulation mathématique reste un problème.

En effet, nous pouvons nous poser la question suivante : Où se trouve la réalité? Y-a-t-il une
réalité? Niels Bohr répond non : il n'y a rien au niveau quantiqu, la réalité n'existe ou
n'apparaît que lors d'une mesure. Cette vision partagée par la plupart des physiciens
(interprétation de Copenhague), implique que la mesure "crée" la position de l'électron (voir le
sous-chapitre traitant du principe de superposition linéaire des états)

Einstein pensait que la mécanique quantique, bien que très efficace et très impressionnante,
n'est pas complète et ne donne qu'une image imparfaite du monde quantique. Pour lui, il y
aurait autre chose, au-delà, qui clarifierait et affinerait notre présente vision.

Ainsi, dans l'interprétation de Copenhague de la mécanique quantique le principe d'incertitude


signifie qu'à un niveau élémentaire, l'univers physique n'existe plus de manière déterministe,
mais plutôt comme une série de probabilités ou de potentiels. Par exemple le motif produit par
des millions de photons passant à travers une fente de diffraction peut être calculé à l'aide de
la mécanique quantique, mais le chemin de chaque photon ne peut être prédit par aucune
méthode connue. L'interprétation de Copenhague dit qu'il ne pourra être calculé par aucune
méthode. C'est cette interprétation qu'Einstein mettait en doute lorsqu'il disait : "je ne peux
pas croire que Dieu joue aux dés avec l'Univers". D'un point de vue physique autant que
philosophique, le principe d'incertitude implique la réfutation du déterminisme universel
défendu par Laplace au début du 19ème siècle.

Une réduction instantanée des états se produit dès l’observation du système. Cette décision
aléatoire de l'état observé respecte les probabilités, correspondant au carré des amplitudes des
états. De surcroît, l'interprétation de Copenhague stipule que lors d’une mesure, un processus
de réduction, originaire de l'objet macroscopique, élimine les superpositions d’états
quantiques.

L'interprétation de l'école de Copenhague conduit donc au problème de la mesure,


l'expérience de pensée du chat de Schrödinger stipulant que lorsqu'on mesure une quantité,
telle que la position ou l’impulsion, nous intervenons dans le processus de mesure en
provoquant un changement radical de l’état quantique, de la fonction d’onde. Nous modifions
les quantités mesurées de façon imprévisibles et cet état ne peut être décrit par l'équation
déterminée de Schrödinger. Les physiciens et les philosophes ont réagit de plusieurs manières
à cette interprétation :

- Soit nous considérons comme Bohr et Heisenberg que ce principe fait loi et qu'il est
préférable de ne pas rechercher l’interprétation ultime. C'est une attitude qui est admise par la
plupart des physiciens.

- Soit nous considérons que la physique quantique est une théorie incomplète et certains, tel
Einstein, Eugene Wigner ou David Bohm n'ont pas hésité à rechercher d'autres solutions,
stériles jusqu’à présent.

- Enfin, Hugh Everett III et bien d'autres prennent l'équation de Schrödinger très au sérieux, la
considérant comme une représentation de la réalité. Ils considèrent que l'interprétation de
l'école de Copenhague représente réellement l'évolution de la fonction d'onde. Les différents
termes de l'équation correspondraient aux différents niveaux d'énergie dans lesquels se trouve
le système. La réduction du paquet d'ondes s’interpréterait comme une division totale de
l'objet et de l'instrument de mesure dans des univers parallèles.

Aujourd'hui le débat reste ouvert mais plusieurs expériences réalisées depuis les années 1930
nous permettent, pas à pas, de dissiper l’épais brouillard qui recouvre le fond de la réalité et de
répondre à quelques questions. Cela dit, toutes ces expériences confirment néanmoins que
l’époque des certitudes est bien révolue.

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3.1.4. DIMENSIONS DE PLANCK

Il convient de nous attarder un moment sur la constante de Planck (car beaucoup d'ouvrages
font mention de ce que nous allons voir sans les précautions de rigueur). Nous venons de voir
que la mesure des objets dépend du principe d'indétermination de Heisenberg. Cette précision
joue tant sur les mesures du temps que sur la trajectoire des particules ou la densité d'énergie
de l'Univers. Voyons que cela à par extension d'autres implications.

Nous avons démontré précédemment qu'une des relations d'incertitudes est donnée, en
prenant le module, par (de l'ordre de la constante de Planck donc à un facteur près) :

(42.82)

Grossièrement, nous pouvons donc dire qu'à une fluctuation de l'espace (à ne pas
confondre avec la notation de la longueur d'onde), nous pouvons associer la quantité de
mouvement :

(42.83)

À celle-ci correspond, d'après nos résultats du chapitre de Relativité Restreinte, la relation


l'énergie , ou la masse équivalente (en divisant par ) p/c. En désignant par
M cette masse associée à la perturbation , nous avons donc :

(42.84)

La gravitation due à cette masse est caractérisée par une longueur R que nous déterminerons
en ordre de grandeur en écrivant que l'énergie potentielle qui lui est associée (cela suppose
que la gravitation classique et quantique sont régies par les mêmes lois...), (cf.
chapitre de Mécanique Classique), est égale à la masse-énergie . Cela donne:

(42.85)

ou, en remplaçant M par son expression précédente :

(42.86)

Pour qu'il n'y ait pas auto-amplification (et donc divergence) du phénomène de fluctuation
quantique du vide, nous devons avoir de préférence . En écrivant l'égalité entre ces
deux grandeurs, nous aboutissons donc à une quantité qui représente la dimension minimale
(en ordre de grandeur) que puisse concevoir la physique. C'est la fameuse "longueur de
Planck" :

(42.87)

pour laquelle il correspond la période ou "temps de Planck" d'où :

(42.88)

Nous pouvons maintenant revenir à une autre expression plus intéressante de la masse
fluctuante. Puisque :

et (42.89)

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nous avons dès lors la "masse de Planck" :

(42.90)

L'analyse dimensionnelle nous donne à une constante près et selon le théorème du Viriel (cf.
chapitre de Mécanique Des Milieux Continus):

(42.91)

et donc :

(42.92)

d'où la "température de Planck" :

(42.93)

et encore "l'énergie de Planck" :

(42.94)

Après tout cela, nous obtenons facilement la "densité de Planck" :

(42.95)

Nous pouvons nous amuser à obtenir encore d'autres valeurs de Planck encore mais qui ne
veulent plus dire grand chose à force (et nous pourrions continuer ainsi longtemps avec
énormément d'autres grandeurs) :

La "force de Planck" :

(42.96)

La "puissance de Planck" :

(42.97)

La "pulsation de Planck" :

(42.98)

En procédant avec le même raisonnement initial fait avec la masse mais en utilisant l'énergie
potentielle électrostatique au lieu de l'énergie potentielle gravitationnelle nous pouvons obtenir
la "charge de Planck" :

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(42.99)

Dès lors nous pouvons calculer un "courant de Planck" :

(42.100)

ainsi que la "tension de Planck" :

(42.101)

et "l'impédance de Planck" (…) :

(42.102)

Remarque: Certains physiciens se sont servis (et se servent toujours) des résultats
ci-dessus pour des raisonnements farfelus et dangereux qui ne sont que interprétation. Il
convient donc de prendre avec des pincettes toutes les informations relatives aux dimensions
de Planck que vous pourriez trouver (même si celles-ci sont fort semble sympathiques).
L'exemple le plus connu est donné par la longueur d'onde de Compton (cf. chapitre de
Physique Nucléaire) qui dépend de la masse-énergie du photon. Si cette longueur d'onde est
égale au rayon de Schwarzschild classique pour la même masse-énergie (cf. chapitre
d'Astrophysique), alors dans ce cas sa valeur est celle de la longueur de Planck et sa masse est
égale à la masse de Planck. Il est alors tentant de dire que la particule forme alors un trou noir.
Mais il s'agit d'une analogie car dans ce cas, rien ne nous dit que l'expression du rayon de
Schwarzschild s'applique à la physique quantique...

3.2. REPRÉSENTATIVES

Introduisons maintenant les notations quantiques contemporaines, que nous considérons pour
l'instant comme des abréviations d'intégrales portant sur des fonctions d'ondes, nous écrirons
(dans le but futur de calculer des densités de probabilités) :

(42.103)

car il s'agit d'un produit scalaire fonctionnel complexe (cf. chapitre d'Analyse fonctionnelle et
de Calcul Vectoriel).

Avec cette notation, la relation que nous avions présentée lors de notre étude des opérateurs :

(42.104)

devient (c'est plus léger déjà...) :

(42.105)

Cela dit, l'ensemble E des fonctions qui nous intéressent en physique quantique ondulatoire
constituent un espace linéaire fonctionnel. Effectivement, en physique quantique, les
équations différentielles que nous devons résoudre (équation de Schrödinger) pour décrire le
comportement d'une particule, sont telles que la solution générale peut être très souvent
décomposée en la somme des solutions particulières. En mathématique, nous disons alors que
les états sont linéaires. C'est-à-dire que toute combinaison d'états est encore un état.

Ainsi, l'état d'une particule est comme nous le démontrerons plus tard représenté par un "état

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quantique" ou un "vecteur d'état" noté (qui correspond à une des fonctions


mathématiques décrivant sa dynamique en quelque sorte).

Par exemple, si et sont deux états possibles, alors est également un


état possible pour le système (de par la propriété des espaces linéaires fonctionnels).

Revenons maintenant à notre espace linéaire fonctionnel (ou "espace linéaire des états"). Le
fait que l'ensemble des fonctions qui nous intéressent constituent un espace linéaire
fonctionnel signifie que si , nous avons aussi quels que soient
les coefficients et (cf. chapitre de Calcul Vectoriel).

Si les fonctions constituent un espace, il est alors naturel de chercher à les rapporter à une
base orthonormée. Ainsi, une suite de fonctions (qui sont les fonctions propres)
constituera une base orthonormée si nous avons (forme de relation démontrée en calcul
tensoriel):

(42.106)

où nous le rappelons, est le symbole de kronecker (cf. chapitre de Calcul Tensoriel).

Définition: La base est dite "base complète" si bien évidemment toute fonction peut se
développer en série des fonctions propres tel que:

(42.107)

où est un nombre quelconque (c'est en partie ici qu'il faut revenir aux quatrième et
cinquième postulats de la physique quantique ondulatoire).

Calculons maintenant le produite scalaire fonctionnel (cf. chapitre d'Analyse Fonctionnelle):

(42.108)

Cette dernière relation montre que nous avons identiquement (nous changeons la notation des
indices):

(42.109)

Ainsi, dans une base orthonormée complète , une fonction sera bien décrite par la
donnée des coefficients . Nous aurons souvent intérêt à les mettre sous le format de la
matrice représentative de dans la base :

(42.110)

Considérons maintenant un opérateur tel que:

(42.111)

Mais nous pouvons également écrire (remarquez l'apostrophe dans la relation!):

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(42.112)

Multiplions cette dernière relation par et calculons le produit scalaire fonctionnel:

(42.113)

A comparer avec (obtenu plus haut) :

(42.114)

En notant , la "matrice représentative" de dans la base , nous pouvons d'après la


relation :

(42.115)

écrire finalement :

(42.116)

3.3. VALEURS ET FONCTIONS PROPRES

Soit un opérateur (hermitique ou non). Le nombre a est dit "valeur propre de l'opérateur" de
, s'il existe une fonction non identiquement nulle telle que (pour un rappel de notions
similaires voir le chapitre d'Algèbre Linéaire) :

(42.117)

est alors une "fonction propre" (en analogie avec les "vecteurs propres") de , associée à
la valeur propre de a. Notons que a peut très bien être nul (vous comprendrez mieux cela au
moment où nous passerons à l'étude de cas concrets).

En des termes plus physiques, cela revient à dire que lorsqu'un état (une fonction
mathématique au sens formel tel que ) est inchangée par un opérateur, l'état est alors appelé
"état propre" ou "vecteur propre" du système.

Soit l'ensemble des fonctions propres associées à a et un espace linéaire fonctionnel, que
nous nommerons le "sous-espace propre associé" à a. Le nombre de dimensions de
s'appelle "multiplicité" (ou "ordre de dégénérescence") de la valeur propre a, et nous le
notons g.

Soit maintenant a une valeur propre simple, ou non dégénérée, . Cela veut dire qu'il y a
une seule fonction propre associée à a, à un coefficient multiplicatif non nul près.

Si (valeur propre double), nous pouvons trouver deux fonctions propres non
proportionnelles (non liées) associées à a, etc.

Deux fonctions propres et associées à deux valeurs propres différentes sont


orthogonales, c'est-à-dire que:

(42.118)

Pour démontrer cela supposons par hypothèse:

(42.119)

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avec .

Nous multiplions respectivement les deux relations précédentes par , et nous intégrons
pour obtenir le produit scalaire fonctionnel:

(42.120)

En retranchant de la dernière relation le complexe conjugué de l'avant dernière, a étant


supposé réel (ou un entier...), nous avons :

(42.121)

ce qui montre bien que puisque .

Exemple:

Soit:

(42.122)

avec (opérateur que nous avons déjà vu précédemment) et a une valeur propre.

L'équation devient:

(42.123)

qui se vérifie aisément si :

(42.124)

qui est bien une fonction propre de l'opérateur susmentionné et qui nous sera des plus utiles
dans ce qui va suivre.

3.4. FORMALISME DE DIRAC

Dirac a conçu un formalisme général très pratique, mondialement utilisé par les physiciens,
dont nous allons donner les éléments essentiels. Les notations utilisées ont d'ailleurs été déjà
partiellement introduites dans ce qui a précédé.

Nous utiliserons le formalisme de Dirac pour deux points, le premier étant de mieux
comprendre ce qui a été vu jusqu'à maintenant lors de l'introduction aux opérateurs
fonctionnels, le second étant d'introduire à une notation et une méthode de résolution que l'on
retrouve dans certains ouvrages. Par ailleurs, dans ce site par simplification d'écriture nous
utiliserons parfois ce formalisme.

3.4.1. KETS ET BRAS

Nous considérons un espace vectoriel à dimensions où peut très bien être infini
(espace de Hilbert). Un vecteur est défini par n composantes que nous
pouvons ranger en colonne pour former une matrice colonne :

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(42.125)

Nous dirons que cette matrice décrit le "vecteur droit" ou le "ket" (cela doit vous rappeler
les "représentatives"). Il est possible d'associer à la matrice colonne la matrice adjointe
(transposée conjuguée) :

(42.126)

où les sont les complexes-conjugués des . Nous dirons que la matrice ligne adjointe
décrit le "vecteur gauche" ou le "bra" (cela doit également vous rappeler les
"représentatives").

L'addition et la multiplication par un nombre vont de soi. Notons que si , nous


avons trivialement .

Avec deux vecteurs de composantes et , nous pouvons former la quantité suivante, dite
"produit scalaire hermitique" :

(42.127)

nous convenons de l'écrire . Notons que:

(42.128)

le produit scalaire hermitique n'est donc pas simplement commutatif!

Le produit dépend linéairement de et de . Réciproquement si un nombre


dépend linéairement d'un ket , il existe un bra tel que .

En mécanique quantique, est appelé "l'amplitude" d'être dans l'état x si le système est
dans l'état y. Ce produit scalaire hermitique sera interprété comme la probabilité que le
système physique soit dans l'état x s'il est dans l'état y.

Une base orthonormée de l'espace étudié est constituée par n vecteurs tels que :

(42.129)

où rappelons-le, est le symbole de Kronecker (cf. chapitre de Calcul Tensoriel).

Tout vecteur de peut se développer sur cette base selon (cf. chapitre de Calcul
Vectoriel):

(42.130)

où les sont les composantes de dans la base choisie. Nous vérifions vraiment aisément

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que (déjà vu maintes fois dans le chapitre de calcul vectoriel):

(42.131)

Si un ket dépend linéairement d'un ket , nous écrivons symboliquement:

(42.132)

où est un opérateur linéaire. Soit donc un opérateur linéaire défini par la relation
précédente et un bra , le produit scalaire hermitique:

(42.133)

est un nombre qui dépend linéairement de . D'après ce qui a été vu plus haut, il existe
un bra tel que . dépend visiblement de de manière linéaire. Nous
convenons de poser:

(42.134)

A l'aide de cette convention, nous pouvons écrire:

(42.135)

Si , dépend linéairement de . Par définition, nous écrirons:

(42.136)

où est l'opérateur adjoint de .

Formons avec un bra le produit scalaire hermitique:

(42.137)

et nous pouvons écrire (nous l'avons démontré précédemment):

(42.138)

d'où la relation de première importance que nous avons déjà rencontré plusieurs fois sans en
avoir expliqué vraiment l'origine :

(42.139)

Nous rappelons simplement avec cette relation qu'un opérateur hermitique est un opérateur
égal à son adjoint.

Grâce au formalisme de Dirac, ce qui était avant définitions abstraites sont devenus
maintenant des évidences démontrées.

Remarque: A nouveau, un excellent exemple pratique d'application du formalisme de


Dirac est proposé dans le chapitre d'Informatique Quantique (voir section d'Informatique
Théorique).

4. MODÈLE DE SCHRÖDINGER

Des expériences (effet Compton, effet photoélectrique, fentes de Young, optique

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géométrique/ondulatoire, etc.) ont montré que les ondes pouvaient, dans certains situations
êtres traitées comme des corpuscules (et inversement). Ce sont ces observations qui
amenèrent Niels Bohrà énoncer sont "principe de complémentarité" qui dit que suivant les
expériences effectuées, il faut considérer la matière soit comme une onde, soit comme des
corpuscules. Ces deux aspect se complétant l'un et l'autre.

4.1. ONDE ASSOCIÉE DE DE BROGLIE

Le physicien français Louis Victor De Broglie suggère, en 1924, que réciproquement, les
particules (électrons, protons, et autres) pourraient aussi, dans certains cas, montrer des
propriétés d'ondes ! De Broglie émit alors l'idée qu'il existait entre la longueur d'onde d'une
particule de matière et sa quantité de mouvement, une relation similaire à celle d'un photon,
soit :

(42.140)

où le rapport :

(42.141)

De Broglie émit dès lors l'hypothèse suivante : pour un corpuscule de masse et de vitesse
nous avons :

(42.142)

est appelé "longueur d'onde associée de De Broglie".

La matière en mouvement aurait donc une longueur d'onde associée. C'est une longueur
d'onde extrêmement petite pour des masses de l'ordre du kilogramme. Même si la vitesse est
alors . Comme nous l'avons vu, les phénomènes d'interférence et
de diffraction sont important seulement lorsque la taille des objets ou fentes n'est pas
beaucoup plus grande que la longueur d'onde. Il est donc impossible de détecter les propriétés
ondulatoires des objets de tous les jours. Il n'en est pas de même pour les particules
élémentaires, les électrons en particulier.

Les électrons peuvent donc avoir des longueurs d'onde de l'ordre de ce qui
correspond à l'espacement des atomes d'un cristal. C.J. Davisson et L.H. Germer exécutèrent
une expérience cruciale : ils diffusèrent des électrons sur la surface d'un cristal et au début
1927 observèrent que les électrons éjectés étaient distribués en pics réguliers. Lorsqu'ils
interprétèrent ces pics comme des pics de diffraction, ils trouvèrent que la longueur d'onde de
l'électron diffracté était exactement celle prédit par De Broglie.

Mais alors qu'est-ce qu'un électron ?? Les illustrations qui montrent un électron comme une
minuscule sphère chargée négativement ne sont que des images commodes, mais inexactes.
En fait, nous devons utiliser le modèle corpusculaire ou ondulatoire, celui qui fonctionne le
mieux selon la situation de façon à pouvoir comprendre ce qui se produit. Mais il ne faut pas
en conclure qu'un électron est une onde ou une particule. Nous devrions plutôt dire qu'un
électron est "l'ensemble de ses propriétés mesurables". Certains physiciens emploient encore
l’expression "quanton" pour décrire tout système se comportant soit comme une onde soit
comme une particule.

De Broglie put alors suggérer que chaque orbite quantifiée (selon le postulat de quantification
de Bohr) d'une orbite électronique est alors une onde stationnaire. Comme pour les modes
résonnants d'une corde, seules les ondes dont la circonférence de l'orbite circulaire contient un
nombre entier de existent, soit :

avec

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(42.143)

En remplaçant par , nous obtenons :

(42.144)

Ce qui est bien la condition quantique proposée par Bohr. Les orbites et les états d'énergie
quantifiés du modèle de Bohr, sont dus à la nature ondulatoire de l'électron et au fait que
seules des ondes stationnaire résonantes persistent. Ceci suppose que la dualité
onde-corpuscule est à la base de la structure de l'atome.

La notion ondulatoire de la particule permit ensuite au physicien Erwin Schrödinger de


développer une équation dite "équation d'onde" pour décrire les propriétés ondulatoires des
particules.

Petit interlude sympathique… puisque connue l'onde associée de De Broglie et étant donné le
résultat vu lors de notre étude du théorème du Viriel en mécanique des milieux continus, nous
pouvons mettre en relation :

(42.145)

Ainsi, nous pouvons pour une fluide (liquide), obtenir la valeur de "l'onde thermique associée
de De Broglie". Ce qui nous donne :

(42.146)

Nous reviendrons sur cette relation lors de notre étude des superfluides en mécanique des
milieux continus.

4.2. ÉQUATION CLASSIQUE DE SCHRÖDINGER

Rappelons la forme unidemensionnelle de l'équation d'onde (cf. chapitre de Mécanique


Ondulatoire) :

(1) (42.147)

Pour simplifier, cherchons une solution particulière de la forme (voir le chapitre de Mécanique
Ondulatoire ou le chapitre d'Électrodynamique pour l'analogie) :

(2) (42.148)

est l'amplitude du champ associé à la particule. Il est important de remarquer que la


partie périodique ne contient pas de paramètres de déplacement (comme c'est le cas en
électrodynamique par exemple) car la fonction se doit de décrire des solutions "statiques"
(attention à ne pas prendre ce terme à la lettre).

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Pour des raisons historiques cette amplitude est couramment appelée "fonction d'onde" bien
que cette appellation soit trompeuse. Il serait peut-être meilleur de l'appeler simplement
"amplitude du champ associé à la matière".

C'est la recherche de l'expression de cette fonction qui va nous amènera lors de l'étude d'un
cas particulier (bien plus loin dans le texte) à l'expression bien connue de l'énergie d'ionisation
d'un électron de nombre quantique n donné et pour son atome de numéro atomique N donné.

Si nous introduisons (2) dans (1), nous obtenons :

(3) (42.149)

Nous avons aussi :

(42.150)

d'où :

(4) (42.151)

si nous introduisons (4) dans (3) nous obtenons alors "l'équation de Schrödinger
unidimensionnelle classique" (en l'absence de champ magnétique...) :

(42.152)

Remarque: L'énergie potentielle pourrait aussi bien être gravitationnelle, qu'électrique ou


les deux combinées (donc de nature quelconque). Mais la gravitation est tellement faible à
cette échelle par rapport aux forces électrostatiques qu'elle est négligée.

Nous pouvons récrire l'équation précédente en la généralisant à un système à trois dimensions.


Ce qui nous donne finalement:

(42.153)

où n'est autre que le Laplacien scalaire :

(42.154)

Remarques:

R1. Cette équation n'est pas un invariant de Lorentz étant donné qu'elle a été établie à partir
de l'expression classique de l'énergie (et non relativiste).

R2. La fonction d'onde plane que nous avons prise au départ n'a pas une signification

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physique étant donné qu'elle transporte une énergie infinie. Une meilleure solution est de
considérer un paquet d'ondes. Toutefois, parmi les paquets d'onde généralement employés,
elles sont constituées d'une superposition d'ondes planes. Dès lors, en étudiant ses effets sur
une des ondes planes, nous pouvons accepter les conclusions physiques que nous pouvons en
déduire.

4.2.1. HAMILTONIEN DE SCHRÖDINGER

L'équation de Schrödinger peut également s'écrire sous la forme (après quelques petites mises
en facteurs élémentaires) suivante:

(42.155)

Nous écrivons cela en mécanique quantique sous la forme:

(42.156)

où H est donc donc l'hamiltonien du système (ou énergie totale) et constitue un opérateur
fonctionnel et l'énergie totale, la valeur propre.

L'équation de Schrödinger est donc une équation aux dérivées partielles du second ordre,
linéaire homogène. Quelle que soit l'énergie totale, elle admet des solutions, mais nous
montrons qu'en général ces solutions croissent très rapidement (croissance de type
exponentiel) quand nous nous éloignons à l'infini dans certaines directions et sont donc
physiquement inacceptables. Il n'y a que des valeurs particulières de l'énergie totale qui
donnent lieu à des solutions physiquement acceptables et en général, l'ensemble de ces valeurs
comprend des valeurs discrètes (fonctions trigonométrique à la source) qui sont les "niveaux
liés" du système (parce que leur fonction propre décroît rapidement à l'infini) et un continuum
de valeurs qui sont les "niveaux non liés" (leur fonction propre restant finie à l'infini). Plus
précisément, si W est la borne inférieure des valeurs de l'énergie potentielle à l'infini, les
niveaux liés se situent au-dessous de W, alors que les valeurs supérieures à W constituent le
continuum des niveaux non liés.

Par exemple, dans l'étude de l'oscillateur harmonique que nous ferons plus loin :

avec (42.157)

il existe donc que des niveaux liés. Dans l'atome d'hydrogène:

avec (42.158)

les niveaux liés seront négatifs, et toutes les valeurs positives de l'énergie seront des niveaux
non liés.

Ceci ayant été dit, voyons également comme exemple (très important) la manière de
déterminer l'hamiltonien H de l'équation de Schrödinger d'une particule chargée non relativiste
dans un champ électromagnétique.

Nous avons vu en mécanique analytique que le lagrangien était défini par la soustraction de
l'énergie cinétique et potentielle selon la relation:

(42.159)

Nous avons dans le chapitre d'Électrodynamique que le lagrangien de l'interaction champ-


courant relativiste était donné par :

(42.160)

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Si nous rajoutons un champ électrique (et donc un potentiel électrostatique U) en plus du


champ électromagnétique le lagrangien s'écrit alors (puisque le potentiel se soustrait selon la
définition du lagrangien!) :

(42.161)

Dans l'approximation classique (non relativiste) nous savons que nous avons (cf. chapitre de
Relativité Restreinte):

(42.162)

Comme nous nous restreignons au cas non relativiste nous pouvons éliminer le terme constant
d'énergie de la masse au repos tel que :

(42.163)

Toujours dans le chapitre de Mécanique Analytique, nous avons démontré que l'hamiltonien
était donné par :

(42.164)

Nous avons donc :

(42.165)

De plus, nous avons vu en mécanique analytique que :

(42.166)

Il vient donc que :

(42.167)

Finalement :

(42.168)

Soit après simplification :

(42.169)

H contient donc l'énergie cinétique et l'énergie potentielle totale. Il n'y a pas de terme
magnétique car la force de Laplace, comme nous l'avons démontré dans le chapitre de
Magnétostatique, ne travaille pas. H est bien l'énergie totale du système classique, cependant
la relation précédente n'est pas vraiment adaptée au formalisme de Hamilton car les moments
conjugués n'apparaissent pas. Mais il est très simple des les introduire à partir du résultat
obtenu précédemment qui était :

(42.170)

donc :

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(42.171)

Si nous passons en mécanique quantique, nous devons remplacer les par leurs opérateurs
respectifs dont nous avons démontré l'origine plus haut. Ainsi, nous avons :

(42.172)

qui doit s'écrire dans le cas général (le potentiel vecteur anti-commute avec la quantité de
mouvement) :

(42.173)

Ce que l'on notre traditionnellement sous la forme (sic!):

(42.174)

Remarque: Dans le chapitre de Physique Quantique Relativiste nous démontrerons la


forme relativiste de ce hamiltonien associée à l'équation de Klein-Gordon généralisée ou
encore celui de Dirac qui inclut le spin.

4.2.2. CONDITION DE NORMALISATION DE DE BROGLIE

En général, dans un état dynamique donné, la particule (s'il s'agit d'un système à une particule)
décrite par la résolution de l'équation de Schrödinger pour des paramètres bien définis est mal
localisée, car x, y, z sont mal déterminés de par même le principe d'incertitude de Heisenberg.
Il y donc lieu de définir une probabilité dP de trouver la particule dans l'élément de volume
dxdydz entourant un point (x, y, z), d'où l'existence d'une fonction de distribution des
coordonnées telle que:

(42.175)

, est une quantité essentiellement positive ou nulle doit s'exprimer à l'aide de la


fonction de Schrödinger .

Des analogies avec la physique ondulatoire classique (densité de volume d'énergie d'une onde
électromagnétique) ont conduit à admettre que (nous utilisons le module de la fonction de
Schrödinger) comme l'intensité d'une onde est proportionnelle au carré de l'amplitude (cf.
chapitre d'Electrodynamique), la densité de probabilité était proportionnelle au carré de
l'intensité du champ associé :

(42.176)

Il est évident et sans démonstration que nous devons alors avoir sur tout l'espace:

(42.177)

Nous pouvons maintenant considérer la signification physique qui peut-être attachée à


l'intensité du champ associé à la matière. Comme ce champ décrit le mouvement d'une
particule, nous pouvons dire que les régions de l'espace dans lesquelles la particule a le plus de
chance de se trouver sont celles dans lesquelles est maximum. Nous verrons des
exemples de cette normalisation plus loin.

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4.2.3. ÉTATS LIÉS ET NON LIÉS

Supposons que décroisse assez rapidement à l'infini, de telle sorte que l'intégrale:

(42.178)

converge. Il est alors possible de profiter de l'arbitraire régnant sur la fonction d'onde (le fait
que et décrivent le même état) pour rendre cette intégrale égale à l'unité. Nous disons
alors que est une "fonction d'état de champ normée":

(42.179)

Notons qu'il règne encore un arbitraire sur par un nombre complexe de module 1, , sans
que la condition de normalisation soit altérée. Nous appelons cela "l'arbitraire de phase" et en
verrons un exemple plus tard.

Un tel état dynamique est dit "état lié" ou "niveau lié", parce que la particule se manifeste
dans une région limitée de l'espace à cause d'un potentiel. Lorsque, par exemple, l'atome
d'hydrogène est situé sur un niveau fondamental, il est dans un état lié. Nous savons qu'il n'y a
aucune chance de trouver l'électron à plus de quelques angströms du proton, traité comme
infiniment lourd et placé à l'origine comme nous l'avons vu lors de l'étude du modèle de Bohr.
Voici une bonne vision schématique de la chose (état lié):

(42.180) (Source: Pour la Science)

Un exemple d'état par défaut non lié est la particule libre qui peut se propage indéfiniment
dans toutes les directions de l'espace (au fait pour ce dernier exemple c'est plus compliqué
mais nous le traiterons plus loin).

Remarque: Il est bon de noter que ces concepts d'états liés ont des analogues classiques.
Ainsi, les niveaux liés de l'atome d'hydrogène correspondent aux orbites elliptiques, les
niveaux non liés (énergie positive) correspondent aux orbites hyperboliques.

4.3. ÉQUATION D'ÉVOLUTION CLASSIQUE DE SCHRÖDINGER

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Nous savons qu'en mécanique classique l'état dynamique d'un système évolue, en général,
dans le temps. Cela veut dire que la position et la quantité de mouvement (par exemple) sont
fonctions du temps. Pour un système d'Hamiltonien donné, la connaissance de l'état
dynamique initial permet de prévoir exactement l'évolution ultérieure de ce système du fait
des propriétés bien connues des équations de Hamilton.

En physique quantique, les états dynamiques évolueront dans le temps, en général. La


fonction d'onde décrivant un état dynamique ne sera pas seulement fonction des coordonnées
des particules constituant le système, mais elle dépendra aussi du temps et s'écrira:

(42.181)

Il est tout naturel d'admettre, ne serait-ce que par analogie avec la mécanique classique, que
pour un système donné, d'Hamiltonien connu, la connaissance de l'état dynamique initial à
l'instant , permet de prévoir quel sera l'état dynamique du système à un instant ultérieur
.

Notons en passant que cela revient à dire qu'un ensemble initialement "pur" reste un ensemble
pur au cours de l'évolution ultérieure des systèmes qui le constituent. Cela cesserait d'être vrai
si tous les systèmes de l'ensemble n'avaient pas exactement le même Hamiltonien.

Soit la fonction d'onde normée décrivant l'état dynamique du système à l'instant t (nous
n'écrivons pas les autres variables dont dépend par souci de simplification, à savoir les
coordonnées spatiales des particules du système). D'après ce qui précède, si est connue,
l'est aussi. Nous avons une correspondance et nous admettons qu'elle est
linéaire! Il existe donc un opérateur , appelé "opérateur d'évolution", tel que:

(42.182)

La fonction dépend linéairement de . Il en est de même de:

(42.183)

Il existe donc un opérateur linéaire K, tel que:

(42.184)

Ce qui a amené les physiciens à poser l'égalité ainsi, étaient les résultats connus de l'équation
d'onde décrivant un état dynamique d'après l'idée de De Broglie. Nous allons tout de suite
montrer que poser l'égalité ainsi est justifiée.

Nous devons déterminer K puisque la connaissance de l'Hamiltonien H commande l'évolution


du système, K doit donc dépendre de H. Pour préciser la loi qui lie K à H, nous examinerons
un cas particulier, celui de la particule libre (dont nous ferons une étude détaillée plus tard).
Dans ce cas, H s'identifie à l'énergie cinétique uniquement.

D'après les idées de L. De Broglie, il est naturel d'admettre que la fonction d'onde décrivant un
état dynamique dans lequel la quantité de mouvement est bien déterminée, soit (relation
démontrée pendant l'étude de la particule libre ), et où l'énergie est donc également bien
déterminée, soit , est une onde plane :

(42.185)

où k est le vecteur d'onde de l'onde et ses coordonnées spatiales.

Nous voyons très bien à l'arbitraire de phase près (pris comme étant négatif) que:

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(42.186)

Mais évidemment:

(42.187)

Les deux équations précédentes conduisent à écrire:

(42.188)

En comparant avec , nous sommes amenés à poser:

(42.189)

Les physiciens supposent que cette relation entre K et H est générale. Alors, l'équation
dans laquelle K est remplacé par son expression devient alors:

(42.190)

Cette équation constitue "l'équation d'évolution classique de Schrödinger".

En particulier, pour une particule sans spin soumise à une énergie potentielle , en
maintenant toujours que la relation entre et est générale, l'équation d'évolution s'écrit:

(42.191)

Il convient maintenant de résoudre l'équation différentielle d'évolution de Schrödinger. Pour


cela, nous avons nous servir de la condition de normalisation de De Broglie.

Rappelons que cette condition s'écrit:

(42.192)

et généralisons à une étude multidimensionnelle et temporelle de cette condition telle que


(selon les propriétés des complexes) :

(42.193)

Cette intégrale n'est certainement pas égale à l'unité si nous n'introduisons pas une fonction de
normalisation assimilé à un observable que nous noterons X et telle que nous ayons bien:

(42.194)

D'après cette condition, cette intégrale doit nécessairement rester constante en fonction du
temps et de fait égale à l'unité.

Calculons la dérivée par rapport au temps de l'intégrale de normalisation et X. Nous avons


donc nécessairement:

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(42.195)

et utilisons l'équation d'évolution de Schrödinger:

(42.196)

ce qui nous donne pour notre intégrale après substitution:

(42.197)

Démontrons maintenant que nous pouvons écrire:

(42.198)

Cela revient à démontrer que H peut agir identiquement "en arrière" tel que :

(42.199)

H pouvant être (ou contenir si vous préférez) un opérateur (différentiel par exemple).

Cette relation est démontrable si et seulement si est une fonction décroissante vers l'infini.
Démontrons cela sur un cas particulier (mais fréquent en physique) et pour voir comment cela
peut se faire, considérons dans H, un terme de la forme (ce qui est le cas comme nous l'avons
vu plus haut):

(42.200)

ce qui nous amène à écrire:

(42.201)

Par intégration par partie (cf. chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral) sur le terme de
gauche de l'égalité nous avons:

(42.202)

Donc cela ne fait aucune différence de considérer que l'opérateur différencie tout ce qui est à
droite ou tout ce qui est à gauche, dans la mesure où il est bien entendu que ce dernier cas
implique un changement de signe.

Donc nous pouvons bien nous permettre d'écrire :

(42.203)

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ce qui nous amène également à écrire :

(42.204)

Ceci ne peut être satisfait uniquement si et dans le domaine mathématique traitant des
opérateurs nous avons vu que nous devions noter cette égalité :

(42.205)

Ce qui nous amène à:

(42.206)

soit en utilisant la notation es représentatives:

(42.207)

Pour revenir à la résolution de:

(42.208)

il est évident qu'une solution possible est dès lors:

(42.209)

qui est donc constituée d'une partie purement spatiale et une exponentielle complexe
dépendante du temps. Vérifions :

(42.210)

C'est ce qu'il fallait démontrer (…).

De même, grâce à la relation que nous avons démontrée avant, nous pouvons écrire
écrire :

(42.211)

Finalement, la relation :

(42.212)

devient:

(42.213)

avec "l'opérateur d'Heisenberg" défini par :

(42.214)

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Remarque: Il se peut très bien que X soit parfois une simple constante (nous en verrons un
exemple plus bas).

4.3.1. SÉPARATION DES VARIABLES

Voyons également une manipulation mathématique intéressante et un peu similaire à la


précédente de l'équation d'évolution de Schrödinger. Cette manipulation va nous permettre de
voir que la séparation des variables fonctionne très bien avec l'équation d'évolution et qu'elle
va nous permettre de retomber sur un résultat obtenu précédemment (c'est toujours bien
pédagogiquement de voir plusieurs approches).

Nous avons donc dans un cas particulier :

(42.215)

Récrite sous forme traditionnelle (selon la littérature) et à une dimension, pour un potentiel
constant dans le temps, cette relation s'écrit alors :

(42.216)

Supposons maintenant que la fonction d'onde puisse se séparer en deux fonctions dont elle est
le produit telle que :

(42.217)

Nous aurions alors :

et (42.218)

Ce qui injecté dans l'équation d'évolution unidimensionnelle donne :

(42.219)

ce qui donne après simplification :

(42.220)

Le terme de gauche ne dépend que de t, celui de droite que de x. Puisqu'ils sont égaux, ils sont
nécessairement égaux aussi à une constante qui a la dimension d'une énergie (U(x) est une
énergie potentielle).

Donc pour le terme de gauche:

(42.221)

alors :

(42.222)

et pour le terme de droite :

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(42.223)

qui peut s'écrire :

(42.224)

après factorisation :

(42.225)

Soit avec les notations du site :

(42.226)

nous retrouvons donc l'équation de Schrödinger classique unidimensionnelle ce qui est pas mal
du tout comme résultat!

Maintenant, puisque nous avions posé :

(42.227)

Alors nous avons finalement :

(42.228)

ce que nous pouvons écrire sous les notations des paragraphes précédents :

(42.229)

4.3.2. ÉQUATION DE CONTINUITÉ

Considérons maintenant l'exemple important de l'équation d'évolution pour une particule libre
:

(42.230)

La probabilité de trouver la particule dans un volume V est comme nous l'avons vu, donnée
par :

(42.231)

d'où :

(42.232)

En tenant compte de l'équation d'évolution de la particule libre, le second terme de l'égalité


s'écrit :

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(42.233)

où nous avons posé :

(42.234)

D'après le théorème d'Ostrogradsky (cf. chapitre de Calcul Vectoriel), il vient donc :

(42.235)

où l'intégrale de droite est effectuée sur la surface S qui limite le volume V. La relation
précédente exprime donc bien que la variation par unité de temps de la probabilité de trouver
la particule dans V est égale au flux traversant la surface S et le vecteur peut être interprété
comme une densité de courant de probabilité qui satisfait l'équation de continuité telle que
nous l'avons déterminée en thermodynamique :

(42.236)

d'où :

(42.237)

En mécanique quantique, il y aurait donc conservation du flux de particules : Il n'y a ni


création ni disparition de particule, alors que dans la nature (les observations expérimentales)
nous observons pourtant de tels phénomènes... il y donc contradiction entre l'expérience et la
théorie ce qui invalide nos développements.

Par contre, cette équation exprime la conservation de la probabilité aussi! Donc de la


propriété d'existence de la particule et des caractéristiques qu'elle transporte. Par exemple, si
nous multiplions cette dernière relation par la cher de la particule, nous exprimons alors la
continuité du courant.

5. IMPLICATIONS ET APPLICATIONS

Les différentes définitions et outils qui ont été vus précédemment, vont nous permettre
d'étudier certains cas fondamentaux qui débouchent sur des résultats splendides.

Dans un premier temps, nous allons voir comment traiter le cas de la particule libre (état non
lié) et quels sont les problèmes que pose cette configuration simple.

Ensuite, nous allons résoudre l'équation de Schrödinger avec une particule sans spin dans un
puits de potentiel à parois rectilignes et montrer que nous retrouverons avec la formalisme de
la physique quantique les mêmes résultats que le modèle de Bohr (plus généralisé même !).

Après quoi, nous allons introduire l'étude de l'oscillateur harmonique en repassant au préalable
brièvement sur la résolution de l'équation de Schrödinger d'une particule libre. Cet exemple
constitue une forme d'introduction quantique à l'étude théorique de systèmes atomiques. C'est
dans cet exemple, que nous utiliserons toute la puissance des opérateurs linéaires fonctionnels.
Il sera donc important de ne pas brûler les étapes lors de sa lecture.

Il nous faudra également étudier un autre phénomène fameux, l'effet tunnel! Evidemment,
nous avons décidé de faire une introduction d'un cas particulier afin que le lecteur puisse voir
le raisonnement qui a amené à la découverte de ce phénomène épatant (mais logique). Encore
une fois, cet exemple appuiera la validité de la théorie quantique et démontrant la valeur des
constantes de désintégration des isotopes nucléaires!

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En ce qui concerne les cas relativistes, avec ou sans spin nous renvoyons le lecteur au chapitre
de Physique Quantique Relativiste et en ce qui concerne le modèle atomique simple, nous le
renvoyons au chapitre de Chimie Quantique.

Enjoy!

5.1. PARTICULE LIBRE

Curieusement la résolution de l'équation de Schrödinger pour une particule libre (où le


potentiel est nul) est le cas simple le plus complexe… mathématiquement parlant car les
bornes d'intégration de la normalisation sont infinies.

Voyons cela:

Rappelons d'abord que nous avons démontré de manière simplifiée dans le chapitre de Suites
et Séries que la transformée de Fourier d'une fonction f et son inverse étaient données par:

(42.238)

Soit sous forme unidimensionnelle:

(42.239)

Procédons maintenant au changement de variable qui relie le nombre d'onde k à la quantité de


mouvement (relation introduite au début de ce chapitre):

(42.240)

Ce qui nous donne:

(42.241)

Revenons maintenant à l'équation de Schrödinger d'évolution:

(42.242)

Si la particule est libre il n'y pas de potentiel et à une dimension nous avons alors:

(42.243)

Cette équation différentielle admet des solutions en ondes planes monochromatiques du type
(cf. chapitre d'Électrodynamique):

(42.244)

avec bien évidemment la petite nuance que nous avons à utiliser la relation (sinon ça joue pas
par contre!):

(42.245)

Sans oublier que (cela nous sera utile par la suite):

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(42.246)

La courbe E(k) est parfois appelée "courbe de dispersion" et c'est une parabole (puisque k est
au carré) pour une particule libre!

Bien évidemment la densité de probabilité de cette solution vaut:

(42.247)

mais cela ne peut pas correspondre à la réalité car nous ne pouvons pas normaliser la
probabilité sur des distances infinies! Une onde plane monochromatique de module constant
dans tout l'espace n'étant pas de carré sommable : elle ne peut donc pas représenter un état
physique d'une particule libre.

Au fait la solution vient du fait que la vraie solution utilise le principe de superposition des
toutes les ondes monochromatiques de toutes les fréquences tel que:

(42.248)

et nous retrouvons donc ici une relation très similaire une transformée de Fourier inverse. Une
telle superposition d'ondes planes est appelée : "paquet d'ondes unidimensionnel".

Ce que nous pouvons récrire:

(42.249)

Or, nous voyons de suite que nous ne pourrons pas non plus normaliser suivant:

(42.250)

Dès lors, il n'y a plus de solution générale. Il faut donner une enveloppe porteuse aux ondes
imposant une normalisation possible. Cette enveloppe porteuse peut être un Dirac ou une
Gaussienne ou d'autres fonctions de distributions plus ou moins complexes. Ensuite les
physiciens doivent utiliser une propriété des transformées de Fourier qui font naturellement
apparaître les incertitudes de Heisenberg. Ainsi, ces dernières sont une condition à la
normalisation des particules libres utilisant les transformées de Fourier.

A ce jour, nous n'avons pas de démonstration pédagogique et simple à proposer sur ce dernier
point. Cela viendra peut-être plus tard.

Par contre, nous pouvons prendre comme solution triviale les modes propres de la particule tel
que:

(42.251)

Effectivement:

(42.252)

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C'est ce que nous utiliserons comme situation dans lors de notre étude plus bas de l'oscillateur
harmonique.

Avant d'étudier le cas particulier du paquet d'ondes quasimonochromatiques, nous allons


rappeler quelques résultats concernant la somme de deux ondes planes.

Commençons par sommer deux ondes planes monochromatiques de fréquences voisines:

et (42.253)

avec:

et (42.254)

et:

et (42.255)

A noter que nous imposons donc:

et (42.256)

L'onde résultante a pour expression :

(42.257)

Soit en utilisant les relations trigonométriques remarquables (f. chapitre de Trigonométrie):

(42.258)

qui est une onde plane se propageant selon x avec la pulsation et le vecteur d'onde moyens
et , et à la vitesse de phase:

(42.259)

Le terme en cosinus s'interprète alors comme l'amplitude lentement variable de cette onde
plane.

Cette enveloppe se déplace à la vitesse de groupe :

(42.260)

Ce que nous pouvons représenter aisément avec Maple:

>restart:with(plots):

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>lambda[0]:=1; T[0]:=1; k[0]:=2*Pi/lambda[0]; w[0]:=2*Pi/T[0];


>delta_k:=k[0]/8: k[1]:=k[0]-delta_k; k[2]:=k[0]+delta_k;
delta_w:=w[0]/10: w[1]:=w[0]-delta_w; w[2]:=w[0]+delta_w;
> P1:=animate(cos(k[1]*x-w[1]*t)+cos(k[2]*x-w[2]*t), x=0..1*2*Pi/delta_k,
t=0..2*Pi/delta_w, numpoints=200, frames=15, color=red):
> P2:=animate({2*cos(-1/2*k[1]*x+1/2*w[1]*t+1/2*k[2]*x-1/2*w[2]*t),
-2*cos(-1/2*k[1]*x+1/2*w[1]*t+1/2*k[2]*x-1/2*w[2]*t)}, x=0..1*2*Pi/delta_k,
t=0..2*Pi/delta_w, numpoints=100, frames=15, color=blue):
> display(P1,P2);

Ce qui donne:

(42.261)

A la différence de l'onde plane harmonique, cette onde n'a pas un module constant : son
module est nul dans certaines zones. Par contre, elle s'étend toujours sur une distance infinie,
donc a une norme (somme de la probabilité sur tout l'espace) infinie. Elle ne possède donc pas
de sens physique.

L'étude précédente peut être étendue en sommant un nombre N de plus en plus grand d'ondes
planes au voisinage de et . Une telle superposition conduit à une fonction de plus en
plus localisée dans certaines zones de l'espace (en particulier vers par exemple pour
), la distance entre ces zones augmentant proportionnellement avec N. A la limite
, alors seule la zone vers demeure, les autres étant rejetées à l'infini. Le
passage à cette limite s'effectue en remplaçant la somme discrète sur les ondes
planes par une sommation continue c'est-à-dire par une intégrale de la forme :

(42.262)

avec:

(42.263)

avec donc :

et (42.264)

Un tel paquet est appelé "paquet d'ondes quasimonochromatiques".

Cette expression peut se réécrire :

(42.265)

Il importe de comprendre que est une fonction de k, donnée par l'équation de dispersion.

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Nous allons faire le calcul de cette expression en utilisant le fait que .

implique que . Il est possible d'effectuer un développement limité au


voisinage de :

(42.266)

où est la vitesse de groupe. Alors :

(42.267)

Posons :

(42.268)

Calculons l'intégrale:

(42.269)

avec:

(42.270)

Soit:

(42.271)

Le dernier terme s'interprète à nouveau comme une onde plane se déplaçant à la vitesse de
phase:

(42.272)

L'amplitude de cette onde plane est donnée par une fonction type sinus cardinal. A ,
cette fonction sinc n'a des valeurs importantes que dans la zone:

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(42.273)

Il s'agit donc d'une fonction bien localisée. En conséquence, est une fonction de carré
sommable. Le calcul donne:

(42.274)

La fonction peut donc être normalisée en posant donc:

(42.275)

Nous avons donc réussi à obtenir une fonction satisfaisant à la fois l'équation de Schrödinger
et la condition de normalisation, grâce à l'emploi d'une somme infinie d'ondes harmoniques.
L'exemple que nous avons traité n'est qu'un cas particulier. D'autres types de paquets d'ondes
peuvent être obtenus en prenant d'autres distributions pour les amplitudes des ondes planes
qui composent le paquet (nous avons supposé ici qu'elles avaient toutes la même amplitude).
Dès lors, la vitesse de groupe est associée classiquement à la vitesse de la particule de masse
m et d'impulsion p.

Ainsi, Le paquet d'ondes se déplace globalement à la vitesse de groupe, qui s'identifie à la


vitesse donnée par la mécanique classique.

Les relations d'incertitude ont déjà été introduites au début de ce chapitre de deux manières
différentes. Mais dans l'exemple du paquet d'ondes étudié au paragraphe précédent, nous
avons vu que la fonction est localisée dans une zone d'extension (largeur à mi-hauteur) :

(42.276)

Nous avons donc la relation :

(42.277)

Nous retrouvons ici une expression de type incertitude. Le coefficient numérique pourrait être
légèrement différent suivant la définition choisie pour et , ou le type de paquet. Il
pourrait en particulier être nettement plus grand dans certains cas. Nous avons donc en fait
une inégalité du type:

(42.278)

En physique quantique, ces inégalités s'expriment en fonction de l'impulsion p, reliée à k par


. Nous avons donc :

(42.279)

Il ne s'agit donc pas d'incertitudes au sens de la mesure, et qui serait limitées par les appareils
de mesure, mais d'une propriété fondamentale intrinsèque, liée à la représentation quantique
d'une particule selon le modèle mathématique proposé. Le modèle de l'atome de Bohr est donc
à rejeter pour les niveaux d'énergie qui sont proche de cette égalité.

5.2. PUITS DE POTENTIEL A PAROIS RECTILIGNES

Prenons pour premier exemple, très important pour le chapitre de Physique Nucléaire, la
résolution sous forme classique du puits de potentiel à parois rectilignes, également appelé
"puits rectangulaire" (cet exemple est vraiment très important, prenez vraiment votre temps
afin de le comprendre et de la maîtriser au mieux).

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C'est l'exemple le plus simple d'une fonction , nulle à l'intérieur du puis et infiniment
grande sur les parois, distantes d'une longueur L.

Remarque: Lorsque nous disons que les parois sont parfaitement réfléchissantes.

Nous supposons une particule piégée dans ce puits. Elle ne peut s'en échapper puisque les
parois (c'est-à-dire le potentiel U) ont une hauteur infinie. Mais à l'intérieur, elle est libre de se
déplacer sans faire d'interaction avec les parois.

Cette configuration se traduit par les conditions aux limites où l'énergie potentielle
électrostatique est notée U :

si

si ou

(42.280)

Il existe deux manières d'aborder problème. Voyons les deux types de traitements car le
premier permet d'avoir une approche simpliste alors que le deuxième permet d'avoir une
approche avec une plus générale qui nous sera utile par la suite lors de notre étude de l'effet
Tunnel :

5.3. 1ÈRE APPROCHE

L'équation de Schrödinger (classique) :

(42.281)

a donc une solution simple respectant les conditions initiales en une dimension du type :

(42.282)

dont la dérivée seconde est :

(42.283)

Introduits dans l'équation de Schrödinger nous obtenons après quelques simplifications


d'algèbre élémentaire:

(42.284)

Donc finalement la solution s'écrit:

(42.285)

à propos de laquelle il faut appliquer les conditions aux limites (la solution en cosinus est en
tout point similaire).

Si nous voulons pouvoir, par la suite, faire un parallèle avec un (ou des) électron(s) piégé(s)
dans le puits du potentiel du noyau de l'atome (qui n'est par rectangulaire lui!), nous sommes
amenés aux considérations suivantes:

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La stabilité des atomes suggère l'existence d'une onde stationnaire électronique dans le puits.
De plus, l'observation montre que seuls certains niveaux d'énergie semblent autorisés dans ce
dernier.

Si nous faisons une similitude avec les cordes vibrantes, la fonction d'onde de l'électron doit
être telle que:

1. Pour et il doit y avoir un nœud de vibration. Donc:

2. La fonction d'onde doit présenter un nombre entier de demi-longueur d'onde sur la


longueur L

3. Dans la boîte donc

4. Si aux extrémités ( et ) alors l'argument du sinus vaut

Donc nous devons avoir :

(42.286)

d'où puisque l'énergie potentielle est nulle :

(42.287)

L'énergie totale de la particule présente donc une suite discrète de valeurs, les seules permises.
La valeur de L est quant à elle déterminée à l'aide du modèle de Bohr ou de Sommerfeld en
fonction des cas (cf. chapitre Physique Quantique Corpusculaire).

L'énergie totale de la particule ci-dessus sont les "valeurs propres" de l'énergie dans le puits de
potentiel.

Donc l'équation de Schrödinger permet de faire abstraction du 3ème postulat de Bohr dans le
sens où elle explicite directement la notion de quantification des niveaux par des valeurs
entières (discrètes) solution des conditions aux limites d'un puits de potentiel considéré comme
parfait.

Les fonctions d'onde correspondantes dans le puits où sont donc:

(42.288)

Soit après simplification :

(42.289)

C'est l'expression d'une des solutions de l'équation pour le puits de potentiel rectangulaire
idéal. Ainsi, il existe une suite discrète de fonctions d'onde solutions. Ce sont les "fonctions
propres" de la particule.

La constante dans cette expression est déterminée par la normalisation de De Broglie


(dont nous avions parlé au début de ce chapitre), c'est-à-dire par la condition:

(42.290)

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Nous trouvons alors (calcul d'intégration normelement élémentaire):

(42.291)

et l'expression finale de la fonction d'onde associée à la valeur propre se lit donc:

(42.292)

Certains physiciens ont pour habitude de noter cela sous forme complexe en ne prenant que la
partie réelle de l'expression (nous utilisons la "formule d'Euler" vue lors de l'introduction aux
complexes dans le chapitre des Nombres):

avec (42.293)

Nous disons alors que nous avons des "conditions de quantification" sur k imposées par les
conditions aux limites.

Cette notation est parfois utile et nous l'utiliserons lors de l'étude de l'effet tunnel dans le
chapitre de Physique Nucléaire.

Nous pouvons déduire de l'expression obtenue, les propriétés principales des fonctions d'onde
décrivant les états stationnaires de la particule dans une boîte:

1. La figure ci-dessous représente des fonctions et des densités de probabilités pour


les premiers niveaux d'énergie :

(42.294)

Nous remarquons que (évidemment nous pourrions analyser ceci de façon analytique et non
graphique si nous le désirions), en plus des points et , a (n-1) zéros situés en:

avec (42.295)

Ces points, où la fonction d'onde et la densité de probabilité sont nulles, sont appelés "points
nodaux" ou simplement "nœuds" de la fonction d'onde. Le nombre de nœuds augment quand n

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augmente, c'est-à-dire quand l'on passe à des états de plus en plus excités. La fonction d'onde
de l'état fondamental à:

et donc (42.296)

n'a pas de nœuds, celle du premier état excité d'énergie:

(42.297)

a un point nodal, celle du deuxième état excité a deux points nodaux, etc… La variation
des propriétés nodales des fonctions d'onde quand n varie traduit l'orthogonalité des états
stationnaires d'énergie différente. En effet, nous vérifiions aisément que est nul
quand :

(42.298)

2. Comme nous pouvons le voir sur la figure précédente, la densité de probabilité associée à
tout état stationnaire de la particule est symétrique par rapport au point médian

Nous anticipons donc que la valeur moyenne de x sera exactement égale à L/2 dans un tel
état. En effet nous avons vu en statistique que l'espérance (moyenne) d'un événement de
probabilité P(x) est définie par:

(42.299)

où x, E(x) et P(x) n'ont pas d'unités (attention nous allons faire une analyse dimensionnelle).

Or, en physique quantique E(x) et x sont des grandeurs dimensionnelles identiques. Ce qui
signifie que les dimensions de P(x) doivent annuler celles de dx. Ainsi, nous devinons suite à
l'étude des conditions de normalisation de De Broglie que:

(42.300)

qui est une probabilité linéique de présence de la particule.

Le domaine d'intégration étant [0; L] nous avons finalement:

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(42.301)

Egalement sans démonstration car ce résultat est trop évident (si jamais il ne l'est pas pour
vous dites-le nous et nous ajouterons le développement comme pour tout autre chose dans ce
site d'ailleurs), la quantité de mouvement le long x est nulle:

Nous pouvons par ailleurs vérifier sans trop de peine que ce nous avons vu lors de l'énoncé du
2ème postulat se vérifie bien dans cet exemple. C'est-à-dire que les fonctions propre de l'onde
sont reliées à l'opérateur hamiltonien via les valeurs propres de l'énergie :

(42.302)

Effectivement, dans notre exemple, cela donne:

(42.303)

voilà… pour la première approche du problème. Voyons maintenant la deuxième :

5.4. 2ÈME APPROCHE

Nous avons donc l'équation de Schrödinger dans le cas unidimensionnel :

(42.304)

Dans les régions situées en dehors de la boîte où le potentiel est infini, nous avons :

(42.305)

Soit :

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(42.306)

ce qui donne :

(42.307)

Ainsi, les fonctions d'onde sont nulle dans les régions où le potentiel est infini.

Considérons maintenant le cas du puits où puisque le potentiel électrostatique est nul


l'équation de Schrödinger se réduit à:

(42.308)

C'est donc une équation différentielle linéaire d'ordre 2 avec des coefficients constants,
équation qu'il est relativement aisé de résoudre dans le cas général (cf. chapitre de Calcul
Différentiel Et Intégral). Soit l'équation :

(42.309)

En nous aidant des résultats obtenus lors du traitement de la solution particulière, supposons
que la fonction y qui satisfait cette équation différentielle soit de la forme . Nous
avons alors :

ou (42.310)

pourvu, bien sûr, que . Cette dernière relation est donc l'équation quadratique
auxiliaire de l'équation différentielle (polynôme caractéristique). Elle a deux solutions/racines
(c'est une simple résolution d'un polynôme du deuxième degré) que nous noterons dans le cas
général . Ce qui signifie que :

et (42.311)

est satisfait pour les deux racines. Si nous faisons la somme puisque les deux sont égales à la
même constante :

(42.312)

Ainsi, il est immédiat que la solution générale de y est du type :

(42.313)

où le lecteur devrait normalement sans peine pouvoir vérifier que l'ajout des constantes A et B
ne changent en rien les développements des paragraphes précédents.

Dans le cas qui nous occupe :

(42.314)

L'équation quadratique est :

(42.315)

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soit :

(42.316)

Donc finalement la solution générale est de la forme :

(42.317)

Posons maintenant :

(42.318)

Nous avons alors :

(42.319)

avec :

et (42.320)

Il faut maintenant déterminer A' et B' en utilisant les conditions aux limites. Ainsi, en x=0 et
x=L nous devrions avoir et nous avons pour x=0 :

(42.321)

Le coefficient A' doit donc être nul. Et en x=L nous devrions avoir :

(42.322)

Mais dans ce cas, B' doit être différent de zéro. En effet, s'il était nul, la fonction d'onde serait
nulle dans tout le puits ce qui est contraire à la réalité physique du problème. Il faut donc que
ce soit le sinus qui soit nul, ou encore que son argument soit égal à un multiple d'un nombre
entier non nul d'angle tel que :

(42.323)

Donc :

(42.324)

Nous retrouvons donc exactement le même résultat que la méthode précédente.

Il reste à déterminer B et la méthode est exactement identique à la première méthode de


résolution que nous avons vu plus haut. Ainsi, nous avons bien :

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(42.325)

Ce qui est important surtout dans cette méthode c'est de se souvenir pour plus tard de la forme
générale de la solution :

(42.326)

5.5. OSCILLATEUR HARMONIQUE

L'étude de l'oscillateur harmonique correspondant à celle d'une fonction d'onde coincée dans
un puits de potentiel parabolique. Ce qui est assimilable grosso modo aux atomes où les parois
du puits de potentiel ne sont naturellement pas rectangulaires et infinies... L'étude qui va
suivre est donc ce qui est le plus proche de ce qui est disponible dans la Nature au atomique.

Dans le cas d'une particule libre en déplacement rectiligne, nous avons vue que l'énergie
potentielle est nulle et l'équation de Schrödinger devient alors:

(42.327)

Cependant pour une particule libre (en l'absence de champ de potentiel) l'énergie totale est
donc égale à l'énergie cinétique :

(42.328)

Mais nous avons :

(42.329)

Le rapport :

(42.330)

étant la longueur d'onde associée de De Broglie. En introduisant le nombre d'onde


(cf. chapitre de Mécanique Ondulatoire), nous avons :

(42.331)

appelée "relation de De Broglie". Finalement :

(42.332)

Dès lors, l'équation de Schrödinger peut s'écrire:

(42.333)

Nous voyons par substitution directe que cette équation différentielle admet pour solutions les
fonctions d'onde:

et (42.334)

Ces deux différentes solutions représentent le déplacement d'une même particule une fois
dans la direction +x et l'autre dans –x. Si nous avons :

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(42.335)

Le fait que ce résultat soit égal à l'unité, signifie que la probabilité de trouver la particule est la
même en tout point. En d'autres termes, décrit une situation dans laquelle
l'incertitude sur la position est totale. Ce résultat est en accord avec le principe d'incertitude
puisque décrit une particule dont nous connaissons avec précision la quantité
mouvement : c'est-à-dire que , ce qui implique .

En analyse nous avons montré que la solution la plus générale d'une équation différentielle est
la somme de ces solutions. Autrement dit dans notre exemple :

(42.336)

avec:

(42.337)

Au fait, nous pouvons remarquer que si alors le résultat est le même à la différence
que nous aurons :

(42.338)

Lorsque la particule qui nous intéresse se trouve dans un puits de potentiel décrit par la
fonction (parabole):

(42.339)

nous parlons alors "d'oscillateur harmonique".

Ce système est très important car l'Hamiltonien de l'équation intervient dans tous les
problèmes mettant en jeu des oscillations telles que vibrations moléculaires et cristallines (cf.
chapitre de Chimie Quantique).

Prenons d'abord comme exemple l'oscillateur harmonique classique qui consiste en un corps
assujetti à se déplacer le long d'un axe et soumis à une force de rappel proportionnelle à la
distance à un point situé sur cet axe.

L'équation de ce corps est régie par l'équation de la dynamique:

(42.340)

Nous avons vu en mécanique classique que la solution générale de cette équation est:

(42.341)

avec comme pulsation:

(42.342)

L'énergie totale du système étant l'Hamiltonien classique nous écrivons :

(42.343)

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Maintenant revenons à notre cadre quantique. De ce point de vue nous avons pour
Hamiltonien (ou énergie totale):

(42.344)

En utilisant ce que nous définissons comme une "écriture réduite", nous écrivons :

(42.345)

où les opérateurs réduits sont :

et (42.346)

et où nous avons remplacé la constante par identiquement à l'oscillateur

harmonique classique (cf. chapitre de Mécanique Classique).

Il est plus ou moins facile d'obtenir la relation de commutation:

(42.347)

Démonstration:

Rappelez-vous de la relation ci-dessous que nous avons vue lors de notre étude des opérateurs
linéaires fonctionnels au début de ce chapitre :

(42.348)

Etudions les propriétés des commutateurs avec la quantité de mouvement. Nous avons
démontré également plus haut la relation ci-dessous:

(42.349)

En multipliant cette dernière par , il vient:

(42.350)

que nous pouvons également écrire:

(42.351)

Si vous vous rappelez de la définition des commutateurs , nous avons :

(42.352)

Nous avons donc pour notre oscillateur:

et (42.353)

écrivons la définition le commutateur :

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(42.354)

Donc:

(42.355)

c'est ce qu'il fallait démontrer...

Nous avons maintenant intérêt pour résoudre l'équation différentielle d'utiliser les opérateurs
non hermitiques définis (c'est une définition donc ne cherchez pas trop loin):

(42.356)

Ce qui nous définit donc les opérateurs (en posant temporairement ):

(42.357)

Nous retrouvons ces deux opérateurs très fréquemment en mécanique quantique et les
physiciens parlent alors de "l'opérateur de destruction" et de "l'opérateur de création" a.

Compte tenu de la relation de commutation, nous vérifions :

et (42.358)

Démonstration:

(42.359)

et :

(42.360)

et d'autre part:

(42.361)

Démonstration:

(42.362)

et donc en divisant pas 2 des deux côtés de l'égalité nous avons :

(42.363)

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Revenons à la relation:

(42.364)

Utilisons :

(42.365)

Donc:

(42.366)

Nous faisons maintenant l'hypothèse que est une fonction propre de N associée à la valeur
propre n, telle que :

(42.367)

Cette hypothèse est très importante car nous allons nous en servir comme principe d'induction
pour trouver toutes les fonctions propres à partir de la fondamentale!

Etablissons maintenant des relations de commutation entre N et les opérateurs a ou . Pour


cela multiplions d'abord le tout par , nous obtenons:

(42.368)

De même en multipliant par a, nous obtenons:

(42.369)

Puisque selon notre hypothèse et n sont respectivement fonction et valeur propre de N,


nous pouvons écrire:

(42.370)

Or, nous avons :

(42.371)

qui multipliée à droite par la fonction d'onde donne la relation :

(42.372)

Cette équation entraîne les conséquences suivantes:

- Ou bien tel que

- Ou bien est fonction propre de N pour la valeur propre n-1 !!

Le même raisonnement établirait que est fonction propre de N pour la valeur propre
n+1, si elle n'est pas nulle (nous verrons plus loin que n'est jamais nulle):

(42.373)

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Cette relation est importante car si n'est pas nulle pour une fonction propre donnée elle
ne le sera pas non plus pour les autres fonctions propres de valeur propre n+1 !!

Nous savons qu'il existe une valeur propre plus petite que toutes les autres correspondant
au niveau fondamental (d'après le modèle de Bohr-Sommerfeld cette valeur propre existe
toujours).

Nécessairement, sa fonction propre obéit à la relation (le lecteur pourra vérifier avec les
résultats plus loin) :

(42.374)

sinon quoi serait valeur propre et il y aurait contradiction.

En multipliant cette dernière relation par nous obtenons:

(42.375)

ce qui montre que la valeur propre minimale est nulle. Nous connaissons donc le niveau
fondamental de l'oscillateur:

(42.376)

Remarque: Il faut noter que l'oscillateur n'est jamais dans un état de repos (mettre n = 0
dans l'expression de l'énergie plus haut) ce qui veut aussi dire que le zéro absolu ne peut pas
être accessible puisque la température "chiffre" l'agitation atomique, or le repos n'existe pas!

Pour obtenir la fonction propre correspondante, nous avons besoin de l'expression explicite de
a. D'après:

et (42.377)

nous avons :

et (42.378)

ce qui nous donne:

(42.379)

car rappelons-le:

d'où:

(42.380)

Mais d'après :

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(42.381)

d'où:

(42.382)

soit (résolution d'une simple équation différentielle):

(42.383)

Nous devons envisager, en réalité, comme fonction de x par le biais de la coordonnée


réduite Q.

D'après:

(42.384)

en introduisant la longueur :

(42.385)

avec :

(42.386)

Nous allons fixer maintenant la constante en utilisant la condition de normalisation de De


Broglie:

(42.387)

et donc :

(42.388)

Il est loisible de choisir la constante réelle et positive, nous avons finalement:

(42.389)

Corollaire... : D'après ce que nous avons vu précédemment, en faisant agir sur


(explicitement nous faisions référence au résultat ), nous obtenons les
fonctions propres de N pour les valeurs propres entières 1, 2, etc. Nous vérifierons plus loin
que nous épuisons ainsi toutes les valeurs propres de N.

Il reste à construire les autres fonctions propres et à les normer. En effet, si est fonction
propre normée associée au niveau , nous avons vu plus haut que est fonction propre
associée au niveau n+1, mais il n'y a pas de raison de la normer à nouveau puisqu'elle est
justement associée à une fonction propre déjà normée.

Nous pouvons écrire:

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(42.390)

étant un coefficient à déterminer. Exprimons le fait que est déjà normée:

(42.391)

Soit en tenant compte de la relation nous avons:

(42.392)

Rappelons que donc:

(42.393)

Nous venons de vérifier au passage que n'est jamais nul (fait que nous avions supposé
plus haut).

Toutes les fonctions (sauf déjà fixée) ont un facteur de phase arbitraire (notion que
nous avons vu lors de la définition des états liés et non liés), indépendamment les unes des
autres, l'argument de reste donc à notre disposition et nous choisirons réel positif. Cela
fixe toutes les :

(42.394)

En itérant cette relation sur la fonction d'onde nous obtenons aisément (algèbre élémentaire):

(42.395)

soit en tenant compte des relations suivantes (que nous avons déjà démontrées
précédemment):

et (42.396)

Nous avons :

(42.397)

Cette équation prend une forme plus simple, en s'appuyant sur la relation:

(42.398)

Vérification:

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(42.399)

soit, en langage d'opérateurs:

(42.400)

Ainsi:

(42.401)

Nous obtenons ainsi l'expression de :

(42.402)

Par ailleurs, dans la théorie mathématique des familles de polynômes orthogonaux, nous
rencontrons les "polynômes d'Hermite" définis par:

(42.403)

Ce sont des polynômes de degrés n, pair ou impairs ( ). En les


employant, nous allégeons la relation précédente qui devient:

(42.404)

Finalement nous avons :

(42.405)

Avec la non moins fameuse représentation graphique avec à gauche les fonctions propres
associées et à droite la probabilité de présence :

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(42.406)

En analysant ces fonctions d'ondes, nous retrouvons de nombreux résultats classiques : la


particule dans le puits de potentiel a une probabilité de présence plus élargie si elle a une
énergie plus haute (une bille au fond d'un puits va monter plus haut sur les bords si elle a plus
d'énergie), la particule a plus de chance se retrouver sur ces positions éloignées du centre du
puits (la bille a une vitesse d'autant plus petite qu'elle est haut dans le puits : elle va donc
passer beaucoup plus de temps en hauteur qu'au fond du puits).

Pour tous les calculs où des particules sont dans un puits de potentiel, l'approximation
harmonique est très intéressante. Par exemple, si nous souhaitons étudier un "piège
harmonique" à deux dimensions, soit condensat de Bose-Einstein 2D (cf. chapitre de
Mécanique Statistique) nous pourrons poser pour l'hamiltonien suivant pour débuter l'étude
(en analogie avec celui à une dimension utilisé plus haut) :

(42.407)

5.6. EFFET TUNNEL

L'effet tunnel désigne la propriété que possède un objet quantique de franchir une barrière de
potentiel, franchissement impossible selon la mécanique classique. Généralement, la fonction
d'onde d'une particule, dont le carré du module représente l'amplitude de sa probabilité de
présence, ne s'annule pas au niveau de la barrière, mais s'atténue à l'intérieur de la barrière,
pratiquement exponentiellement pour une barrière assez large comme nous le démontrerons.
Si, à la sortie de la barrière de potentiel, la particule possède une probabilité de présence non
nulle, elle peut donc traverser cette barrière.

La barrière quantique de largeur L sépare dans les cas simples l'espace en trois, dont les
parties gauche et droite sont considérées comme ayant des potentiels constants jusqu'à l'infini.
La partie intermédiaire constitue la barrière, qui peut être compliquée, révélant un profil doux,
ou au contraire formé de barrières rectangulaires, ou autres éventuellement en séries.

Etudions maintenant le cas de systèmes où l'énergie potentielle (implicitement le


potentiel y relatif) tend vers des limites finies, non forcément égales quand . Il s'agit
donc d'un problème d'états non liés.

D'abord, nous définissons une région I loin à gauche où sera noté :

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(42.408)

une région III loin à droite où sera noté :

(42.409)

En se bornant aux situations les plus simples, il y a trois possibilités relativement aux relations
données précédemment : puits de potentiel (a), marche de potentiel (b), barrière de potentiel
(c) comme représentés dans l'ordre énoncé sur la figure ci-dessous:

(42.410)

Maintenant, écrivons l'équation de Schrödinger :

(42.411)

Dans les régions I et III de la barrière de potentiel, l'idée est que est constant et
positif donc l'équation différentielle peut s'écrire en une dimension:

nous obtenons ainsi très simplement l'expression analytique de dans ces régions sous forme
générale :

(42.412)

Nous trouvons ces deux expressions de façon identique lors de notre étude du puits de
potentiel à parois rectangulaires, à la différence que nous avons écrit ci-dessus les solutions
générales de l'équation différentielle (cf. chapitre de Calcul Différentiel et Intégral) sans en
déterminer les coefficients (car nous nous intéressons ici à une généralisation).

Ainsi, dans l'étude du puits à parois rectangulaires plus haut nous avions déjà déterminé que:

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et (42.413)

Remarque:

R1. Nous voyons que les nombres d'ondes k sont donc proportionnels à la racine de l'énergie
cinétique. Et comme l'énergie cinétique est proportionnelle à la vitesse au carré des particules
il vient alors que la vitesse est proportionnelle au nombre d'onde (et réciproquement)!

R2. Dans certains ouvrages, pour simplifier les notations, le potentiel dans les régions I et III
et posé comme référence et donc égalisé à 0. Il disparaît donc des deux expressions
précédentes et cela a pour effet d'égaliser les deux nombres d'ondes qui sont alors notés
simplement k.

Dans la région II, l'idée est que est négatif et constant donc l'équation différentielle
peut s'écrire en une dimension:

(42.414)

et comme nous l'avons vu lors de notre étude du puits de potentiel rectangulaire infini selon la
2ème approche, la solution est alors de la forme:

(42.415)

avec:

(42.416)

Remarque: La parenthèse sous la racine de la relation précédente doit donc être positive.
Or cela signifierait que l'énergie cinétique de la particule est négative... Pour palier à ce
problème dans le cadre de ce modèle simplifié, on dit que la particule n'a pas le droit d'exister
dans la barrière et qu'elle empreinte de l'énergie au vide. Mais il y a d'autres modèles plus
complexes qui ne nécessitent pas ce genre de fantaisies.

Nous obtenons ainsi très simplement l'expression analytique de dans les trois régions sous
forme générale :

(42.417)

Supposons maintenant que nous ayons à (région I), une source de particules (qui les
envoie vers la droite), avec une énergie cinétique valant évidemment .

Ainsi, ces particules ont une énergie et la fonction d'onde qui les décrit obéit à l'équation
de Schrödinger. Dans la région III, il sera supposé qu'il ne peut exister que des particules allant
vers la droite (pas de source à , par hypothèse).

La région III, comme du reste la région I, est d'étendue infinie, donc le principe d'incertitude
nous permet de parler en théorie d'une quantité de mouvement parfaitement déterminée que
nous noterons p'.

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Nous savons que (c'est de la mécanique classique!) dans la région III nous avons alors :

(42.418)

Si alors p' est positif, donc grâce à la relation précédente et à la relation de De


Broglie nous avons :

(42.419)

Soit:

(42.420)

Les nombres d'onde étant maintenant connus formellement revenons à l'interprétation de la


solution III :

(42.421)

L'hypothèse comme quoi les particules viennent de la gauche nous impose pour que la
solution décrive uniquement des particules qui vont vers la droite. Ensuite, il est loisible, pour
celles venant de la gauche, de prendre . La région III est donc relativement simple
d'analyse...

Remarque: Les conditions et hypothèses utilisées précédemment sont souvent appelées


"conditions de scattering".

Les constantes A et B de la région I vont être elles complètement déterminées en effectuant le


raccord des solutions d'une région à l'autre.

Intéressons-nous donc maintenant à l'interprétation de l'équation dans la région I:

(42.422)

Il est évident que décrit des particules qui, dans la région I, se dirigent vers la droite
alors décrit des particules qui, dans cette même région, se dirigent vers la gauche.
Comme nous le savons, les premières sont les particules incidentes, les secondes sont les
particules réfléchies.

Ce que nous demandons à la physique quantique apparaît maintenant d'une façon claire: une
particule arrivant de la gauche (incidente) peut soit :

1. Continuer vers la droite, c'est-à-dire franchir la région II et devenir une particule transmise

2. Retourner vers la gauche et devenir une particule réfléchie.

Nous sommes amenés à définir un "coefficient de transmission" T assimilé à la probabilité qu'à


la particule incidente de franchir la région II et un "coefficient de réflexion" R, probabilité
qu'à la particule incidente d'être réfléchie. Nous devons avoir:

(42.423)

Dans le cas d'une barrière de potentiel, T est également appelé la "transparence de la


barrière".

Pour calculer R et T, nous définirons les flux courants des diverses catégories de particules

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(incidentes, transmises, réfléchies).

Par exemple, puisque les particules incidentes sont décrites par , le nombre moyen de
ces particules, par unité de longueur dans la région I, doit certainement être proportionnel à un
facteur près à .

Soit leur vitesse, nous voyons que le courant des particules incidentes , est alors
proportionnel à un facteur près à (analyse dimensionnelle). Ainsi, le coefficient de
proportionnalité étant de même nature pour les trois catégories de particules (incidentes i,
réfléchies j, transmises t) et du fait que et sont proportionnels à et , il s'ensuit
que (courants incidents et réfléchi) et (courant transmis) sont respectivement
proportionnels (donc toujours à un facteur dimensionnel près!) à , et
(puisque rappelons que pour la région III nous avons trouvé A'=1 et B'=0).

Nous déduisons de là très simplement, par un simple rapport, les expressions des coefficients
de réflexion R et de transmission T :

(42.424)

et comme dans notre cas particulier et comme il vient:

(42.425)

Une autre façon d'écrire les choses est dire que puisque l'onde incidente se résume à:

(42.426)

et l'onde transmise à :

(42.427)

alors:

(42.428)

Dans toutes ces situations, la théorie quantique conduit, en général, à des valeurs de R et T
petites, mais pas nulles !

Exemples:

Déterminons l'expression explicite de la transparence pour notre exemple de barrière


rectangulaire.

Pour cela, nous savons que nous devons imposer la continuité de en et , ainsi
que la continuité de en et .

Donc rappelons d'abord que nous avons les trois relations (en mettant la référence du potentiel
à 0):

(42.429)

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avec donc:

et (42.430)

Nous avons alors pour la continuité de en et :

(42.431)

ainsi que la continuité de en et :

(42.432)

Puisque B' est nul nous avons un système de 4 équations à 5 inconnues:

(42.433)

Nous allons choisir d'exprimer toutes les constantes à partir de A. Pour cela nous écrivons
nous multiplions la première ligne par ik et la sommons à la deuxième ligne. Nous avons alors:

(42.434)

et ensuite nous multiplions la troisième ligne par -ik et la sommons à la quatrième ligne. Nous
avons alors:

(42.435)

Nous avons donc les deux relations:

(42.436)

ou en posant :

(42.437)

De la deuxième relation il vient:

(42.438)

et injecté dans la première:

(42.439)

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Soit:

(42.440)

Nous avons alors:

(42.441)

ou:

(42.442)

et notons:

(42.443)

Il vient alors:

(42.444)

De même en repartant de:

(42.445)

De la deuxième relation il vient:

(42.446)

et injecté dans la première:

(42.447)

Soit:

(42.448)

Nous avons alors:

(42.449)

ou:

(42.450)

et notons toujours:

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(42.451)

Il vient alors:

(42.452)

Notez que nous avons aussi:

(42.453)

Nous pouvons maintenant exprimer les constantes A' et B en fonction de A à l'aide des
relations précédentes:

(42.454)

et:

(42.455)

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Donc finalement nous avons:

(42.456)

Et donc alors:

(42.457)

en utilisant les propriétés du module complexe (cf. chapitre Nombres):

(42.458)

Il nous reste donc qu'à calculer:

(42.459)

Donc:

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(42.460)

Nous avons donc:

(42.461)

Or, comme:

(42.462)

si (donc à l'échelle atomique c'est plutôt K qui est immense relativement à L) nous
avons:

(42.463)

Donc:

(42.464)

relation qu'on retrouve très souvent (sans démonstration détaillée) dans de nombreux
ouvrages. Ci-dessous nous avons tracé:

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(42.465)

de la relation:

(42.466)

Nous constatons que le coefficient T est très sensible (exponentiellement) à une faible
variation la largeur de la barrière, a, lorsque le potentiel de cette barrière est faible. Nous
pourrons donc visualiser des sites atomiques, par exemple dans du silicium, en utilisant une
pointe très proche du matériau à observer. C'est le principe du microscope à effet tunnel où en
approchant une pointe conductrice taillée très finement (quelques atomes seulement) à une
proximité d'environ 5 Angströms d'une surface conductrice, et en imposant une différence de
potentiel de quelques mV, on mesure un courant que de quelques nano-ampères. Le nombre
d'électrons qui passent à travers la barrière de potentiel (ici c'est le vide entre les deux
électrodes conductrices) diminue de manière exponentielle avec la largeur de la barrière. En
analysant le signal d'erreur d'un asservissement sur le courant passant dans le circuit, on peut
avoir accès à une cartographie très précise de la surface mesurée de l'ordre de 0.1 Angströms
en vertical.

Nous remarquons également selon la relation obtenue que les particules légères comme les
électrons ont une probabilité plus grande de faire un effet tunnel que les particules plus
lourdes à cause du terme de masse.

En utilisant la relation obtenue précédemment, on peut assez simplement calculer la


probabilité qu'a un être humain de masse m de traverser un mur avec une hauteur h (donc
facile de calculer l'énergie potentielle) et une épaisseur a. La probabilité est de l'ordre de
….

Ceci dit, l'exemple le plus célèbre d'effet tunnel pouvant être traité est celui de l'émission de
particules par des noyaux lourds radioactifs dont l'explication a été donnée par le physicien
russe G. Gamov en 1928.

La démonstration est relativement simple mais comme elle constitue un cas pratique
particulier que nous ne souhaitons pas exposer dans ce chapitre mais dans celui de Physique
Nucléaire. Cependant, pour résoudre ce problème il faut utiliser une méthode d'approximation
connue sous le nom de méthode W.K.B. du nom des physiciens Wentzel, Kramers et
Brillouin.

Les résultats donnent dès lors un facteur de transmission pour la particule de pour
l'atome d'Uranium . Par ailleurs, dans l'approximation semi-classique, la particule a,

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dans le puits, une vitesse de l'ordre de et elle effectue des aller-retours dans un
noyau dont le rayon est de l'ordre de . Elle effectue donc environ oscillations
par seconde où chaque fois elle a une probabilité T de franchir la barrière de potentiel. Cette
probabilité par unité de temps est ainsi déterminée par .
Expérimentalement, on trouve . Le modèle présenté donne donc des résultats
très satisfaisants.

Outre cet exemple technique, on rencontre le phénomène d'Effet tunnel aussi dans un cas
beaucoup plus accessible. Ainsi, lorsque sous condition de réflexion totale d'un faisceau de
lumière, nous approchons un autre prisme (sur la face du prisme ou aucun rayon de lumière ne
sort ni ne rentre) de manière à produire une lame d'air suffisamment mince, un faible rayon
transmis est observé.

5.7. PRINCIPE DE SUPERPOSITION

La notion d'état dynamique d'un système classique joue un rôle capital dans la dynamique
analytique classique.

Est-il possible de retrouver cette notion lorsque nous avons affaire à un système quantique,
c'est-à-dire un système tel qu'un atome, un noyau ou une molécule, bref un système de la
microphysique?

A première vue non, car nous savons que l'on définit l'état dynamique d'un système classique
par la donnée des coordonnées généralisées et des moments conjugués à un instant
donné (cf. chapitre de Mécanique Analytique). Or, le principe d'incertitude s'oppose à cette
procédure dès que nous sommes dans le domaine de la microphysique, vu l'impossibilité de
mesurer avec précision les et . Cela est particulièrement clair lorsque le système se
réduit à une seule particule que nous décrivons par ses coordonnées cartésiennes
et les composantes de sa quantité de mouvement .

Fort heureusement, il existe une autre définition de l'état dynamique d'un système qui
s'applique indifféremment aux systèmes classiques et quantiques et qui, dans le cas des
premiers, s'identifie avec la définition habituelle. Nous allons donner cette définition en nous
appuyant sur une brève théorie des ensembles de systèmes identiques.

Si nous avons un ensemble (E) d'un très grand nombre de systèmes identiques, nous ferons
une enquête statistique pour caractériser cet ensemble de la façon suivante : on prend un
système de l'ensemble, on mesure une variable dynamique (coordonnée, composante de
quantité de mouvement, énergie cinétique, etc.) et on rejette le système (qui perturbé par le
mesure, ne doit pas être réincorporé à l'ensemble). On dresse ainsi un bilan qui se traduit par
des fonctions de distribution de toutes les variables dynamiques possibles. Cela permet de
définir sans ambiguïté la notion d'identité :

Définition: Deux ensembles sont identiques, si les bilans des résultats de mesure sont les
mêmes pour les deux.

Considérons maintenant un ensemble unique (E). Est-il possible de le réaliser par juxtaposition
de deux ensembles (non identiques) et , ce qui permettrait d'écrire:

(42.467)

Si oui, nous dirons que (E) est un mélange. Inversement, au moyen d'un tri convenable, un
mélange peut être décomposé en deux sous-ensembles différents. Si non, nous dirons que (E)
est un ensemble pur. Tout tri décomposera l'ensemble pur en deux sous-ensembles identiques
entre eux et nécessairement avec (E) ! Nous convenons alors de dire que tous les systèmes
d'un ensemble pur sont dans le même état dynamique et que deux ensembles purs différents
donnent lieu à des états dynamiques différents. Il va de soi que les systèmes constituant un
mélange seront eux dans des états dynamiques différents.

Supposons maintenant que les systèmes étudiés obéissent aux lois de la mécanique classique.

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Si les systèmes d'un ensemble présentent des jeux différents, nous les trions en
groupant par systèmes ayant tous un même jeu . Nous vérifions bien que la nouvelle
définition de l'état dynamique coïncide avec la définition habituelle. Notons ce fait évident,
mais important (par opposition avec les systèmes quantiques) : dans un ensemble pur de
systèmes classiques, c'est-à-dire pour un état dynamique donné, toute variable dynamique est
bien déterminée. En effet, en mécanique analytique classique, une telle variable est une
fonction des et et, de ce fait, présente une valeur unique.

Passons aux systèmes quantiques. Il est maintenant possible de définir pour ceux-ci un état
dynamique, mais tout de suite nous voyons une distinction fondamentale avec la mécanique
classique. En effet, dans un ensemble pur de systèmes quantiques, c'est-à-dire pour un état
dynamique donné, une variable dynamique n'est pas, en général, bien déterminée. Quand nous
la mesurons sur des systèmes extraits de l'ensemble pur, on ne trouve généralement pas
comme résultat, une valeur unique, mais une distribution de valeurs.

L'indétermination qui règne sur la valeur d'une variable dynamique dans un état dynamique
donné est donc de nature purement quantique et il convient de bien la distinguer de
l'indétermination d'origine statistique qui se manifeste dans un mélange, qu'il s'agisse de
systèmes classiques ou quantiques.

Le formalisme de la physique quantique ne peut s'édifier que si nous savons décrire


mathématiquement les états dynamiques et les variables dynamiques. Nous avons vu que nous
ne pouvons attendre de ce formalisme un prédiction précise comme en mécanique classique,
mais, simplement les probabilités d'obtenir telle ou telle valeur, lorsque nous mesurons une
variable dynamique sur un système dont l'état dynamique est donné.

Toute la théorie que nous avons vu jusqu'ici nous permet de conclure jusqu'ici que les états
dynamiques d'un système d'une particule sans spin sont décrits par des fonctions d'onde
complexes, non nulles partout.

Si nous appliquons cette condition aux systèmes dynamiques:

Postulat: Soient deux états dynamiques différents, décrits par des fonctions d'onde et ,
nécessairement non proportionnelles. étant des nombres complexes non simultanément
nuls, nous construisons la combinaison linéaire:

(42.468)

est alors une fonction d'onde décrivant un état dynamique possible du système.

Ce postulat paraît assez naturel du fait de l'aspect ondulatoire que présente la physique des
microsystèmes. En effet, dans les phénomènes ondulatoires de la physique classique les
équations d'onde sont, le plus souvent, linéaires homogènes et il s'ensuit que l'on peut
superposer les ondes. Or, le grand intérêt de ce postulat est qu'il contient en germe
l'explication de ce fait capital qu'est l'indétermination quantique (appelée aussi parfois
"cohérence quantique").

Voyons-le sur un cas très simple où nous supposons qu'une variable dynamique A, a une
valeur bien définie dans l'état dynamique , et une valeur bien définie dans l'état
dynamique avec . Cela signifie que si nous répétons la mesure de A sur des
systèmes tous dans l'état dynamique décrit par , nous trouvons chaque fois comme
résultat , de même pour et . Une question vient naturellement à l'esprit : si nous
mesurons A sur des systèmes tous dans l'état dynamique qu'allons nous ? Une idée naïve
serait de croire que A prendra une valeur bien définie intermédiaire entre et .

Ces deux hypothèses sont fausses et nous le savons bien. Premièrement, A n'est pas bien
déterminée en physique quantique (incertitude) et n'est mathématiquement pas
nécessairement située entre et . L'interprétation correcte est la suivante:

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Si nous mesurons A sur le système dans l'état dynamique , nous trouvons comme résultat
de mesure, tantôt , avec une probabilité , tantôt , avec une probabilité .
Bien entendu, et devront pouvoir être calculés en fonction de et .

Remarque: Il ne faut surtout pas confondre l'ensemble pur des systèmes décrits par ,
avec le mélange que nous obtiendrions en juxtaposant deux ensembles purs de systèmes
respectivement et .

Il convient donc de mettre en garde le lecteur contre cette confusion, d'autant que dans la
littérature courante utilisant la physique quantique, on dit souvent que la fonction d'onde
est un mélange de et . C'est par exemple dans ce sens que nous parlons de "mélange
de configurations" pour traduire le fait que la fonction d'onde d'un atome à plusieurs électrons
est une combinaison linéaire de fonctions d'onde appartenant à diverses configurations. Cette
terminologie ne doit pas cacher le fait que les systèmes décrits par constituent un ensemble
pur et non un mélange.

En fait, l'interprétation que donne la théorie de De Broglie (associer une fonction d'onde à une
particule) aux principes d'incertitudes est l'exemple le plus frappant et le plus connu de la
physique quantique au niveau des superpositions d'états (chat de Schrödinger mis à part):

Considérons une onde de De Broglie se propageant dans le sens de l'axe X, mais limitée à un
intervalle à un instant donné ( si nous voulons). Donc à l'onde s'écrit, en
laissant tomber la constant multiplicative :

(42.469)

Si nous mesurons la coordonnée de la particule, nous devons la trouver là nécessairement où


n'est pas nulle (sinon nous ne pourrions rien mesurer). Nous pouvons dire que avec
une incertitude (l'intervalle où nous sommes sûrs de trouver la particule par rapport à
l'ordonnée à l'origine divisé par deux)

Si nous mesurons , que trouvons-nous ? Nous ne devons pas trouver (relation que nous
avons déjà démontrée plus haut), car ceci serait vrai pour une onde plane indéfinie, ce qui
n'est pas le cas ici. Alors, nous allons décomposer l'onde en ondes planes au moyen de la
transformation de Fourier (cf. chapitre de Suites et Séries) :

(42.470)

Comment interpréter cette relation? Une des ondes planes élémentaires (que nous pouvons
aussi interpréter comme un état), , dont la somme redonne (x), conduit à une
valeur de la quantité de mouvement. Or, les valeurs de k forment un continuum. Nous
sommes conduits à dire que les valeurs possibles de p forment dès lors aussi un continuum et
qu'il y a donc une incertitude sur la valeur de p. Pour aller plus loin, il faut évaluer a(k) (qui
doit être considéré comme variable de la probabilité de présence de chaque onde plane
provenant de la décomposition de (x)) au moyen de la relation (selon les propriétés des
transformations de Fourier) :

(42.471)

qui donne ici:

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(42.472)

Posons , l'intégrale devient alors :

(42.473)

Le graphique de la fonction montre que prend des valeurs qui peuvent êtres
considérées comme négligeables pour .

(42.474)

Il s'ensuit que dans l'intégrale :

(42.475)

ce sont les k voisins de qui sont effectifs, et plus précisément les k tels que:

(42.476)

puisque :

(42.477)

Il s'ensuit que les valeurs à retenir de p sont celles voisines de aussi, plus précisément
nous avons :

(42.478)

Cette relation montre que les incertitudes et obéissent à la relation:

(42.479)

De manière similaire, si nous nous proposons de déterminer la coordonnée x d'un électron en

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le faisant passer à travers une fente de largeur 2b percée dans un écran:

(42.480)

La précision avec laquelle nous connaissons la position de cet électron est limitée par la taille
de la fente, soit . D'autre part, la fente perturbe l'onde associée. Il en résulte une
modification du mouvement de l'électron qui se traduit par le diagramme de diffraction de
l'onde (qui est en fait une représentation de la superposition linéaire de ses états intrinsèques).

L'incertitude sur la composante dynamique de la quantité mouvement de l'électron est


déterminée par l'angle correspondant au maximum central de la figure de diffraction.
D'après la théorie de la diffraction (cf. chapitre d'Optique Ondulatoire) produite par une fente
rectangulaire, nous avons puisque l'intensité s'écrit:

(42.481)

Donc est compris entre et , p étant l'impulsion de l'électron incident. Ainsi


l'incertitude est de:

(42.482)

Ce résultat simple est assez extraordinaire si nous le mettons en relation, en ordre de grandeur,
avec le résultat que nous avions obtenu juste plus haut :

(42.483)

Nous pouvons en tirer plusieurs conclusions de la première importance:

1. L'onde associée de De Broglie est étroitement liée au principe d'incertitude et la physique


quantique doit tenir compte simultanément de ces deux propriétés.

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2. Si nous tenons compte que la répartition de l'intensité est obtenue à partir du comptage des
électrons (ou particules en fonction de l'angle et que nous obtenons la même répartition quelle
que soit l'intensité du faisceau d'électrons monocinétiques qui arrive sur la fente et ce, même si
les électrons sont envoyés un par un. Nous observons alors que le mouvement des particules
n'est plus déterministe mais probabiliste. Ainsi, la fonction d'onde de l'électron peut être
considérée comme une superposition linéaire des états définis chacun comme nous l'avons fait
précédemment, par sa décomposition possible par la transformée de Fourier.

Que pouvons-nous conclure de tout ce que nous avons vu jusqu'ici:

1. Les équations de la physique quantique nous donnent une densité de probabilité de trouver
une particule dans un certain volume de l'espace-temps.

2. La superposition linéaire des états peut s'interpréter comme le fait qu'il est possible de
trouver une particule en plusieurs points de l'espace-temps à un instant donné, et avec pour
chacun de ces points une certaine probabilité de l'y trouver (par décomposition possible de
l'équation d'onde).

Si le point (1) a été largement étudié jusqu'à maintenant sur ce site, le point (2) est quant à lui
nouveau et découle d'une simple opération mathématique de décomposition ou de
superposition.

Mais dès lors, que se passe-t-il si nous cherchons à mesurer l'énergie d'un atome qui se trouve
dans une superposition d'états d'énergie? Nous ne détecterons jamais cette superposition, mais
seulement l'une des énergies qui la constituent, l'action de mesurer fait disparaître la
superposition des états au profit d'un seul – nous parlons alors de "décohérence quantique" (il
s'agite de l'interprétation de Copenhague dont nous avons fait mention au tout début de ce
chapitre). Mais lequel? La physique quantique ne peut tout bonnement répondre à cette
question. Le choix s'effectue au hasard! En revanche, à défaut de prédire l'état précis qui sera
mesuré parmi tous ceux qui constituaient la superposition, la théorie quantique peut donner la
probabilité qu'on a de mesurer chaque état (ce que l'on a déjà fait maintes fois jusqu'ici). Si
l'on effectue de nombreuses mesures, on trouve finalement les proportions prédites par la
théorie (même si chaque mesure est imprévisible).

Erwin Schrödinger, avait souligné l'absurdité (selon lui) de ces superpositions en ayant recours
à une expérience de pensée devenue célèbre : Imaginez un chat enfermé dans une boîte
hermétique. Dans la boîte se trouve aussi un atome radioactif et un dispositif capable de
répandre du poison. Quand l'atome radioactif se désintègre, il déclenche le dispositif mortel: le
poison se répand dans la boîte et le chat meurt.

Mais la désintégration radioactive est un phénomène quantique: tant que nous ne l'avons pas
détecté, l'atome est dans une superposition d'états "désintégré et pas désintégré". Dans la
boîte, le système chat-dispositif à poison-atome doit donc lui aussi, se trouver dans une
superposition des deux états "atome désintégré-chat mort" et "atome intact-chat vivant". Bref,
si nous prenons la physique quantique au pied de la lettre, le chat est à la fois mort et vivant
tant que la mesure n'a pas été effectuée.

L'absurdité de cette expérience est manifeste… mais difficile à démontrer, du moins tant que
nous n'avons pas compris ce qui distingue un chat d'une particule. Toujours le problème de la
frontière quantique-classique…

Il faudra attendre les années 80 pour que la situation progresse enfin, à la fois sur le front de
l'expérience et sur celui de la théorie. En 1982, Wojciech Zurek, chercheur au laboratoire
national de Los Alamos (Nouveau-Mexique), reprend une idée fort simple mais géniale : dans
une mesure, ce qui produit la décohérence, c'est l'interaction du système avec son
environnement. Plus généralement, les objets quantiques ne sont jamais complètement isolés
de leur environnement – on entend par là tout ce qui interagit avec le système: un appareil,
des molécules d'air, des photons lumineux. Si bien qu'en réalité les lois quantiques doivent
s'appliquer à l'ensemble constitué de l'objet et de tout ce qui l'entoure. Or, Zurek démontre que
les multiples interactions avec l'environnement entraînent une destruction très rapide des de la
cohérence quantique des superpositions d'états (appelée également "interférence quantique"

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puisque mathématiquement l'on traite des fonctions d'onde). En détruisant les interférences,
l'environnement supprime les superpositions d'états et le comportement quantique du système,
de sorte qu'il ne reste plus que des états simples et qu'on retrouve le comportement classique.

Dans un objet macroscopique – un chat par exemple – chacun des atomes est environné de
nombreux autres atomes qui interagissent avec lui. Toutes ces interactions provoquent
spontanément un brouillage des interférences quantiques qui disparaissent très vite. Voilà
donc pourquoi la physique quantique ne s'applique pas à notre échelle: les systèmes ne sont
jamais isolés!

La vitesse de la décohérence augmente avec la taille du système: un chat qui compte 1027
particules, "décohère" en 10-23 secondes, ce qui explique pourquoi on n'a jamais vu de chats
morts-vivants jusqu'à aujourd'hui!

La physique quantique est donc une théorie:

- non-déterministe (probabiliste) d'où le fait qu'elle soit considérée comme une théorie de
l'information

- non-locale: les objets quantiques peuvent avoir simultanément plusieurs positions

- non-séparable: plusieurs objets quantiques peuvent êtes superposés au point de ne pouvoir


être considérés séparément.

Un autre excellent exemple de la superposition linéaire des états est une application
remarquable au principe de moindre action.

Considérons une particule quantique allant d’un point à l'instant au point à l'instant
. Nous savons que la probabilité de trouver une particule en un point et en un instant donnés
est reliée au carré du module de la fonction d’onde qui lui est associée. Plaçons-nous dans le
cas le plus simple où la fonction d’onde de la particule est une onde plane donnée par
la fonction solution de l'équation d'évolution de Schrödinger:

(42.484)

où et v sont respectivement la longueur d'onde et la fréquence de l'onde associée à la


particule.

La particule peut emprunter une infinité de chemins pour se rendre de .


Choisissons l'un quelconque de ces chemins que nous appellerons C. Nous pouvons découper
le chemin C en un nombre entier de tronçons de durée dt.

(42.485)

Après le parcours du premier tronçon, la fonction d'onde a la valeur suivante:

(42.486)

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D'où nous tirons que:

(42.487)

Or, Planck et De Broglie ont établi (postulés) les relations suivantes comme nous l'avons
montré :

et (42.488)

d'où, en remplaçant et v dans la relation précédente nous obtenons :

(42.489)

En appliquant la même technique pour le tronçon suivant nous obtenons:

(42.490)

Procédant ainsi de tronçon en tronçon, tout le long du chemin C nous obtenons alors la valeur
de la fonction d’onde en pour la particule venant de en suivant le chemin
C:

(42.491)

Maintenant, faisons tendre la durée dt de chaque tronçon de trajectoire vers zéro. La quantité
tend alors vers la vitesse instantanée de la particule que nous noterons . La relation
précédente devient alors:

(42.492)

Dans le chapitre de Mécanique Analytique, nous avons montré que la quantité est
égale au lagrangien. En substituant le lagrangien dans la relation précédente, nous obtenons :

(42.493)

où est l'action de la particule ayant parcouru le chemin C.

Notons (sans démonstration) que le module de prend la même valeur pour


(pour tout n). La constante de Planck trouve alors une signification physique
directement liée à l’action de la particule !

Rappelons la condition de normalisation de De Broglie:

(42.494)

qui donne donc la probabilité pour que la particule, partant de à l’instant , se trouve en
à l’instant en ayant emprunté le chemin C.

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La probabilité totale est donc :

(42.495)

pour trouver la particule partie de à l'instant en à l'instant nécessite de calculer la


somme des contributions de chaque chemin soit (en appliquant le principe de superposition
linéaire puisque nous effectuons un somme des fonctions d'onde) :

(42.496)

Cette intégrale fut découverte par Richard Feynman. En première analyse elle semble diverger
dans la mesure où il existe une infinité de chemins possibles entre deux points. Regardons de
plus près ce qui se passe. Plaçons-nous dans le cas où la trajectoire est macroscopique. La
valeur de l'action est alors beaucoup plus grande que et varie beaucoup d'un chemin à un
autre, sauf pour les chemins proches du chemin physique classique pour lesquels la variation
est quasiment nulle (application de l'énoncé variationnel du principe de moindre action).

Comme les actions des chemins interviennent comme une phase dans l'intégrale de chemin,
leurs contributions sont destructives et donc tendent à s'annuler, sauf dans le cas des chemins
proches du chemin physique classique où les contributions s'ajoutent. Il s'ensuit que l'intégrale
de chemin prend la valeur de l'action classique, indiquant que la physique quantique permet de
retrouver les lois de la mécanique classique à l’échelle macroscopique.

(42.497)

La situation devient très différente à l'échelle quantique, c'est-à-dire pour des valeurs de
l'action dont l'ordre de grandeur est celui de la constante . Une infinité de chemins apporte
alors des contributions non destructives. Feynman a pu montrer que l'intégrale de chemin
convergeait mais d'un autre côté, il n'est plus possible de prédire quel chemin la particule va
emprunter au point que la notion même de chemin s'évanouit. Ainsi à l'échelle quantique la
particule semble chercher son chemin parmi tous ceux qui sont possibles mais à l'échelle
macroscopique, ce tâtonnement quantique semble avoir permis à la particule de trouver le
"bon chemin".

Le formalisme de l'intégrale de chemin constitue une façon très originale d'aborder et


d'interpréter la physique quantique qui s'est ajouté à ceux qui avaient été développés par
Schrödinger.

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