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LA LETTRE

Bulletin d’information du Réseau africain


francophone sur les armes légères,
pour la prévention des conflits

DU et la construction de la paix

Editorial

Biannuel n°1 – 2003


GRIP - Rue Van Hoorde, 33 Améliorer la connaissance du problème
B - 1030 Bruxelles
Tél.: (32.2) 241.84.20
des armes légères en Afrique francophone
Fax: (32.2) 245.19.33
E-mail: admi@grip.org
Website: www.grip.org.
Ed. resp.: Bernard Adam
C haque année, les conflits armés provoquent la mort de plus de 500.000 personnes. Selon
les lieux, entre 50 et 70% d’entre elles sont victimes des armes légères, véritables « ar-
mes de destruction massive». L’Afrique est sans doute le continent le plus touché par ce fléau.
(Dépôt 1030 Bruxelles 3) La communauté internationale vient seulement de prendre conscience de l’importance du
Cette publication est réalisée
problème depuis la fin des années 90. Une étape marquante a été franchie avec l’adoption
dans le cadre des projets d’un « Programme d’action» par la Conférence des Nations unies sur le commerce illicite des
du GRIP sur les armes légères, armes légères (New York, juillet 2001). Bien que non contraignant, ce Programme établit une
la prévention des conflits liste assez précise des actions à mener pour lutter contre la prolifération des armes légères. Ce
et la construction de la paix texte est donc une référence fort utile pour guider gouvernements et ONG. Du 7 au 11 juillet
en Afrique, avec le soutien
2003 se tiendra la première Conférence de suivi, qui examinera sa mise en application.
du Ministère des Affaires
étrangères du Luxembourg,
La sensibilisation des décideurs politiques et des populations ne pourra subsister et s’ac-
de la Direction générale belge croître que grâce à l’action résolue des Etats et des ONG tant du Nord que du Sud, chacun
de la Coopération internatio- ayant un rôle propre. Celui des Etats est de bien contrôler les transferts, les stocks et l’utilisa-
nale, du Ministère de la tion des armes, ce qui implique notamment en Afrique un renforcement des institutions dé-
Communauté française de mocratiques et des capacités à assurer la sécurité publique. Les différentes composantes de la
Belgique et de l'International
société civile ont un rôle de surveillance, d’information et d’éducation auprès de la popula-
Action Network on Small Arms.
tion, afin d’appuyer le fonctionnement démocratique des institutions publiques.
La recherche et l’information sur les flux d’armes et sur la conséquence de leur utilisation
sont importantes pour améliorer cette sensibilisation. Autre objectif : la diffusion des idées
d’une « culture de paix» par la promotion de pratiques concrètes telles que la médiation, les
négociations ou les échanges lors de conflits d’intérêt (à tous les niveaux : individus, groupes,
communautés, régions, pays).
Ce contexte a amené le GRIP à proposer aux ONG intéressées par ces thèmes la constitu-
tion du « Réseau africain francophone sur les armes légères, pour la prévention des conflits et
la construction de la paix », en abrégé RAFAL. L’objectif est de faire circuler des informa-
L’argent, tions sur la réalité de la prolifération des armes légères et de ses conséquences en Afrique, et
nerf de la paix notamment d’insister sur les «bonnes pratiques » qui permettent de lutter contre ce problème
Soutenez nos actions en renforçant la société civile.
en Afrique. Aidez-nous à
réunir les fonds nécessaires Pourquoi se limiter aux pays francophones ? Surtout pour renforcer une partie de ce con-
pour permettre à nos tinent qui, dans le domaine concret des armes légères, ne nous semble pas suffisamment sou-
partenaires africains de tenu. Mais cela ne signifie pas que le RAFAL veuille s’isoler. Des relations permanentes de
mener ce long et difficile
combat.
coopération sont entretenues tant en Afrique centrale qu’en Afrique de l’Ouest avec les autres
réseaux (Réseau pour la Corne de l’Afrique et la région des Grands Lacs, Réseau d’action sur
CCP 000-1711459-67
D’avance, un très grand
les armes légères en Afrique occidentale) au sein desquels des contacts ont lieu entre ONG
merci. anglophones et francophones.
Exonération fiscale : tout L’objectif que s’est assigné le RAFAL est important et ne pourra se réaliser que grâce au
don de 30 euros ou plus soutien de tous ceux qui pensent qu’il est temps que l’Afrique puisse, enfin, vivre en paix. Et
donne droit à une attesta-
tion fiscale. ceci passe par la lutte contre la prolifération des armes légères et le
développement d’une culture de paix – éléments importants dans Bernard Adam,
la prévention des conflits et la construction de la paix. Directeur du GRIP.
RAFAL

Un réseau francophone
d’information sur les armes légères

T out commence toujours par une rencon-


tre. En juillet 2001, dans les couloirs feu-
trés de la Conférence des Nations unies sur
intitulé Armes légères – Recueil de documents
officiels utiles en Afrique (disponible sur http:/
/www.grip.org/pub/rap/rg02-hs2_algafri.pdf )
les armes légères, plusieurs chercheurs du mais aussi le livre Trafics d’armes vers l’Afri-
GRIP font la connaissance de neuf représen- que (voir article de Georges Berghezan).
tants d’ONG d’Afrique francophone. Venus en D’autres vont suivre, produits dans la me-
ordre dispersé, nous apprenons vite à nous sure du possible par des auteurs africains. Par
connaître. Et à nous poser la même question : ailleurs, le GRIP a assuré la traduction et l’édi-
comment faire entendre une voix africaine tion du premier livre du RASALAO décrivant
francophone dans une symphonie anglo- en français et en anglais la genèse de ce réseau.
saxonne? Devant un tel développement des activi-
tés, il n’était plus possible de se contenter d’un
La réponse: en osant élaborer une Déclara- regroupement informel de partenaires franco-
Le comité de pilotage tion des ONG africaines francophones qui sera phones.
du RAFAL présentée par Christiane Agboton-Johnson (MA- C’est pourquoi le GRIP a pris une série d’ini-
Au 1er décembre 2002, LAO/Sénégal) devant toutes les délégations tiatives ayant pour but d’identifier, de struc-
le Comité de pilotage est
constitué des personnes
du monde en séance plénière lors de la journée turer et de dynamiser le réseau. D’abord en lui
suivantes : des ONG. Le début d’une belle aventure... trouvant un nom en quelque sorte prédestiné :
• Christiane Agboton- Le début aussi d’une série d’activités me- le RAFAL (Réseau africain francophone sur
Johnson (Mouvement nées en Europe et en Afrique sur le sujet. Dès les armes légères, la prévention des conflits et
contre les armes légères
en Afrique de l’Ouest, le 4 octobre 2001, le GRIP organisait à Bruxel- la construction de la paix). Ensuite en lui con-
MALAO-Sénégal), les une nouvelle rencontre entre une dizaine fectionnant une charte en consultation avec ses
malaosene@hotmail.com de partenaires issus d’Afrique centrale et membres les plus actifs (voir le texte complet
• Fatoumata Maïga
(Association des femmes d’Afrique de l’Ouest. A cette occasion, les par- en encadré).
pour les initiatives de ticipants ont convenu de former un réseau d’in-
paix, AFIP-Mali), formation et de recherche et ont exposé leurs Un instrument d’échange
fatimafip@hotmail.com
• Rodger Glokpor (Ligue attentes dans ce domaine. La mission du RAFAL y est clairement dé-
internationale pour les finie comme « un instrument d’échange d’in-
droits de l’enfant, LIDE- Plus de trente membres formation, de recherche, de formation, de publi-
Togo),
lide.lid@ifrance.com
Dès lors, le réseau ne cessera de croître au cation et de diffusion en vue de renforcer les
• Mutere Kifara (Mission gré des contacts, des voyages d’information capacités de la société civile africaine franco-
des Jacobins sages, ainsi que des rencontres d’ONG pour attein- phone. Le but poursuivi est d’améliorer les con-
MIJAS-République dé-
mocratique du Congo),
dre 34 membres aujourd’hui. naissances communes en matière de prolifé-
messagerdupeuple@ Certains d’entre eux furent à l’origine de ration des armes légères dans une perspective
amadoo.com regroupements d’ONG sous forme de coali- de prévention des conflits et de construction
• Jacques Ntibarikure tions nationales (voir article sur le Togo par de la paix en Afrique ».
(Colonie des pionniers
du développement, exemple) ou de réseaux locaux (voir article Les objectifs du réseau sont notamment de
CPD-Burundi), sur le Sud-Kivu). D’autres se sont lancés dans produire, publier et diffuser des documents ori-
pionniersfr@yahoo.fr la formation et la sensibilisation en organisant ginaux sur les armes légères en Afrique et la
• Kalliopi Ango Ela
(Fondation Paul Ango des séminaires locaux ou sous-régionaux (voir lutte contre leur prolifération, la prévention des
Ela, FPAE-Cameroun), article sur le réseau de journalistes pour la conflits en Afrique et la construction de la paix;
fpae@gcnet.cm paix). de promouvoir la formation des acteurs de la
Parfois avec l’aide du GRIP, la plupart société civile; d’échanger les expériences et
d’entre eux ont respectivement pris part à la les bonnes pratiques sur les thèmes traités.
constitution de deux grands réseaux sous-ré- Un défi bien sûr, mais un défi somme toute
gionaux : le RASALAO pour l’Afrique de réalisable qui permettra peut-être aux ONG
l’Ouest (voir l’article de Conmany Wesseh) et africaines de disposer de certains outils indis-
le Réseau IANSA-Afrique de l’Est et des Grands pensables à leur action.
Lacs (voir l’article de Mutere Kifara).
Les premières publications ont également Xavier Zeebroek,
été éditées. Par exemple, le Rapport du GRIP Coordinateur du RAFAL.

2 LA LETTRE DU RAFAL
Réseau africain francophone sur les armes légères, pour la prévention des conflits
et la construction de la paix

Charte du RAFAL
1. Préambule tion dans des conflits locaux, collectent et détruisent
La présente charte expose la mission, les objec- des armes, échangent leurs expériences. Elles se
tifs, les activités et le fonctionnement du Réseau afri- structurent également au niveau sous-régional avec
cain francophone sur les armes légères (RAFAL). la création du Réseau d’action sur les armes légères
Tous les membres du RAFAL souscrivent à cette char- en Afrique de l’Ouest (RASALAO fondé à Accra le
te et en acceptent les termes. Tout nouveau membre 21 mai 2002) et avec le Réseau sous-régional de
devra préalablement en prendre connaissance et y IANSA pour la Corne de l’Afrique et la région des
souscrire par écrit. Grands Lacs (lancé à Nairobi le 27 mars 2002).
Cette charte s’applique du 1er décembre 2002 Du fait de cette prise de conscience et de l’inquié-
au 30 juin 2004. tante facilité d’accès aux armes légères, les conflits
et la criminalité ne sont plus perçus comme des ques-
2. Contexte tions où les militaires et la police détiennent un mo-
Plus de 500.000 personnes meurent chaque an- nopole de fait. Beaucoup d’informations et d’expé-
née des suites d’un conflit armé, et on dénombre riences transitent maintenant par la société civile.
deux à six fois plus de blessés. Selon les différentes Toutefois, ce matériel exceptionnel est souvent peu
informations, 50 à 70% de ces victimes sont frap- mis en valeur, sous-exploité et circule mal. Du fait
pées lors de conflits locaux par des armes légères, du manque de moyens financiers et électroniques

LA CHARTE
qui ne sont contrôlées par aucun traité internatio- et de la faiblesse des capacités d’édition et de dif-
nal et dont la prolifération n’est que trop rarement fusion, les problèmes se posent avec encore plus
entravée par les législations nationales. d’acuité au sein des pays francophones. Bien qu’el-
Dans les pays du Sud, qu’il s’agisse de conflits les participent activement aux deux réseaux sous-
armés ou de criminalité, les armes légères sont le régionaux, les ONG francophones ont besoin d’un
plus souvent les armes des pauvres contre les pau- soutien plus affirmé en matière de recherche, d’ac-
vres : c’est donc sans surprise qu’on y retrouve le cès à la publication et de diffusion dans leur propre
plus grand nombre de victimes des 550 millions pays et à l’étranger.
d’armes légères en circulation de par le monde. Et
l’Afrique, qui offre la plus grande concentration de 3. Mission
nations très pauvres, paie un des plus lourds tributs Le RAFAL est un instrument d’échange d’infor-
à ce fléau. Au Congo, au Soudan, en Somalie, au mation, de recherche, de formation, de publication
Libéria mais aussi, on le sait moins, au Zimbabwe, et de diffusion en vue de renforcer les capacités de
en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. la société civile africaine francophone. Le but pour-
Bien sûr, les armes légères ne sont pas la cause suivi est d’améliorer les connaissances communes
première de ces affrontements. Des désaccords, des en matière de prolifération des armes légères dans
conflits, il y en a toujours eu au cours de l’histoire une perspective de prévention des conflits et de cons-
des hommes. Mais on sait aujourd’hui qu’une situa- truction de la paix en Afrique.
tion de crise débouchera plus facilement sur un con- Le RAFAL n’a pas pour but de financer les acti-
flit violent si des armes sont disponibles. Leur présen- vités de ses membres.
ce en nombre aux mains de milices, de gangs, de
factions, de groupes d’autodéfense rend rapidement 4. Objectifs
la situation incontrôlable. Les objectifs du réseau, définis en concertation
La communauté internationale commence à se avec ses membres, sont les suivants :
rendre compte du danger. Les Nations unies ont 1. Produire, publier et diffuser des documents
adopté un Plan d’action sur les armes légères en originaux sur trois thèmes :
juillet 2001. Les dirigeants politiques de 15 pays - les armes légères en Afrique et la lutte con-
ouest-africains ont fait un premier pas fort remar- tre leur prolifération,
qué en adoptant un moratoire sur la production, - la prévention des conflits en Afrique,
l’exportation et l’importation d’armes légères en oc- - la construction de la paix.
tobre 1998 et en le renouvelant pour trois ans en 2. Collecter et diffuser les informations pertinen-
juillet 2001. tes sur ces thèmes parmi les membres.
Dans la foulée de ces initiatives internationales, 3. Publier et diffuser une lettre d’information
la société civile africaine se montre particulièrement commune.
active dans la mobilisation des énergies pour lutter 4. Promouvoir la formation des acteurs de la so-
contre la prolifération et la circulation illicite des ar- ciété civile amenés à traiter ces thèmes.
mes légères sur le continent. Des ONG sensibilisent 5. Echanger les expériences pertinentes concer-
la population, interpellent leurs gouvernements et nant les initiatives, les échecs et les bonnes
leurs responsables militaires, proposent leur média- pratiques sur les thèmes traités.

LA LETTRE DU RAFAL 3
6. Repérer et identifier une série d’actions sus- solution des conflits, surtout dans les pays en déve-
ceptibles de favoriser la maîtrise des armes loppement (et en particulier l’Afrique subsaha-
légères en Afrique. rienne). Deux des aspects sur lesquels s’est spécia-
7. Dans chaque pays, faire connaître le réseau lisé le GRIP concernent la prolifération des armes
et ses membres. légères et le contrôle des transferts d’armes.
Le GRIP est un centre de recherche basé à Bruxel-
5. Fonctionnement les et, à ce titre, n’est pas membre du RAFAL. En re-
Afin d’assurer son fonctionnement, le réseau vanche, il apporte, dans la mesure des moyens dis-
adopte la structure suivante : ponibles, son soutien à la mission et aux objectifs
1. Les membres adhérents du RAFAL regroupent du RAFAL, son appui intellectuel et sa coordination
toute organisation non gouvernementale technique dans le but de faciliter le fonctionnement
(ONG) appartenant à la société civile des du réseau et la réalisation de ses activités.
pays africains francophones et marquant un De ce fait, il participe de façon consultative aux
intérêt sincère pour les problématiques rele- Rencontres annuelles et aux réunions du Comité de
vant de la mission du réseau. Ils sont informés pilotage.
des activités du RAFAL et de la situation inter- En outre, le GRIP :
nationale en matière d’armes légères. Ils ont 1. s’engage à être à l’écoute des membres, spé-
un accès privilégié au Site web et au Forum cialement lors des rencontres annuelles, des
de discussion du RAFAL. Selon leurs capaci- réunions du Comité de pilotage et en perma-
tés, leurs centres d’intérêt et les moyens dispo- nence à travers le Forum de discussion du
nibles, ils participent aux activités du RAFAL. RAFAL;
2. Les membres effectifs du RAFAL regroupent 2. s’engage, dans la mesure des moyens dispo-
des organisations non gouvernementales nibles, à mettre en oeuvre le programme des
LA CHARTE

(ONG) choisies au sein des membres adhé- activités du réseau arrêté par le Comité de
rents par le Comité de pilotage qui décide pilotage;
sur base d’un dossier de candidature intro- 3. recherche, dans la mesure de ses possibili-
duit de façon volontaire. Celui-ci devra faire tés, des financements pour le réseau RAFAL.
état d’une manifestation claire d’intérêt pour Le GRIP assume la responsabilité des projets
les problématiques relevant de la mission et qu’il introduit auprès des donateurs au nom
des objectifs du réseau, notamment au niveau du réseau RAFAL ;
des statuts et des activités. Le Comité de pilo- 4. informe régulièrement le Comité de pilotage
tage tient également compte de la pertinence et les membres du réseau de l’exécution des
des activités et de la notoriété des candidats. programmes et de l’état de la recherche de
Les membres effectifs sont informés des acti- financements.
vités du RAFAL et de la situation internatio-
nale en matière d’armes légères. Ils ont un 7. Activités
accès privilégié au Site web et au Forum de Sans revêtir un caractère limitatif, les activités
discussion du RAFAL. Ils participent aux acti- du RAFAL sont les suivantes :
vités du RAFAL. Ils désignent en leur sein les 1. Rencontres annuelles : une rencontre du ré-
membres du Comité de pilotage. seau RAFAL se tient chaque année.
3. Un Comité de pilotage, composé de 6 mem- 2. Lettre d’information: pendant les trois premiè-
bres effectifs reconnus pour leur expérience res années, une lettre d’information sur les
et leur dynamisme dans le réseau, choisit et armes légères et sur les activités du RAFAL
programme les activités en fonction des moyens est produite et diffusée une fois par an. Elle
disponibles et en conformité avec la mission est ouverte à la collaboration de tous les mem-
et les objectifs du réseau. Il recommande les bres du réseau.
auteurs des publications et fait fonction de 3. Autres productions : le plus souvent possible,
comité de relecture. Il prépare les rencontres les publications des membres ainsi que cel-
annuelles et détermine les membres effectifs les du GRIP s’ouvriront à des contributions
et adhérents. provenant de l’ensemble du réseau sur les
4. Un(e) Président(e) est désigné(e) en son sein thèmes traités par RAFAL. Des productions
par le Comité de pilotage pour préparer et originales, sans limitation particulière au ni-
diriger les réunions du Comité, les rencontres veau des médias, sont aussi envisageables
annuelles et pour représenter le réseau vis-à- lorsque c’est jugé nécessaire.
vis de l’extérieur. Son mandat a une durée d’un 4. Site web : un Site web RAFAL sera créé dont
an, renouvelable. la coordination technique sera assurée par
le GRIP. Il contiendra au moins la liste dé-
6. Rôle du GRIP taillée des membres, la charte du RAFAL et
Le Groupe de recherche et d’information sur la les productions qui y sont liées. Un Forum de
paix et la sécurité (GRIP) se penche sur les ques- discussion permettra de dialoguer sur toutes
tions de sécurité dans le sens le plus large en étu- les questions importantes et d’échanger des
diant notamment la prévention, la gestion et la ré- informations sur les activités de chacun.

4 LA LETTRE DU RAFAL
Création d’une coalition nationale de lutte pour la paix

Ça bouge au Togo

C ette année verra vraisemblablement le


lancement officiel d’une large coalition
de la société civile togolaise contre la prolifé-
- initier des actions de développement pour
accompagner et consolider le processus de
sécurisation et de lutte contre la proliféra-
ration des armes légères. Celle-ci regroupera tion des armes légères.
aussi bien des organisations issues des com- Les actions de cette Coalition contribue-
munautés chrétienne, musulmane et laïque. ront à créer une synergie entre les différents
L’ONG initiatrice de ce regroupement est la mécanismes existants et établir des passerel-
Ligue internationale pour les droits de l’en- les entre les différentes composantes de la so-
fant (LIDE). ciété civile qui oeuvrent dans le domaine de la
paix durable et du développement. Un Comité
Le 10 juillet 2002, à Lomé, s’est tenue une de suivi a été mis en place avec pour objectif
réunion d’information de la société civile to- essentiel de préparer la structuration et l’ins-
golaise sur la construction d’une paix dévelop- tallation rapides de la Coalition.
pante et la non-prolifération des armes légè-
res et de petit calibre, à l’initiative de N’Timina Préparer l’assemblée générale
K. Kolor et de Rodger A. Glokpor, tous deux Réuni pour la première fois le 17 juillet
responsables de la Ligue internationale pour les 2002, le Comité de suivi a été chargé de pré-
droits des enfants (LIDE, lide.lid@ ifrance.com), parer l’assemblée générale constitutive de mise
avec l’appui technique du Centre des Nations en place de la Coalition togolaise. Par consen-
unies pour le désarmement et la paix en Afri- sus de ses membres, le Comité a été structuré
que (UNREC). de la manière suivante:
A l’issue de l’information et des débats, les Présidence : Ligue internationale pour les
quinze organisations et associations participan- droits de l’enfant (LIDE)
tes de la société civile togolaise se sont décla- Vice-présidence : Union musulmane du
rées extrêmement préoccupées par la prolifé- Togo
ration et le mauvais usage des armes légères Rapporteur général: Social Alert Togo
et de petit calibre, mais aussi désireuses de sou- Vices-rapporteurs : Fédération des
tenir la mise en œuvre effective du Moratoire organisations non gouvernementales du
de la CEDEAO ainsi que les efforts de la Com- Togo (FONGTO/APER), Eglise catholi-
Bientôt le lancement
mission nationale togolaise de lutte contre les que du Togo officiel de la Coalition
armes légères et de petit calibre que les parti- Trésorier général: Eglise évangélique Le Comité préparatoire
cipants désirent plus opérationnelle et plus vi- presbytérienne du Togo de la coalition togolaise
sible dans ses actions. Vice-trésorier : Cercle des jeunes pour a soumis à différents
financeurs un projet de
une société de paix (CJSP) lancement officiel qui pré-
Mobiliser la société civile voit notamment un atelier
L’engagement a été pris d’établir une Les activités identifiées par le Comité sont: d’information de toutes les
organisations de la société
« Coalition nationale des organisations de la - Le recensement des différentes composan-
civile togolaise sur la
société civile togolaise pour une paix féconde tes de la société civile togolaise et l’établis- problématique des armes
et la lutte contre la prolifération des armes lé- sement d’une liste assez large. légères, un atelier d’éla-
gères ». Cette coalition aura pour objectif de: - La facilitation des contacts au niveau de boration de l’avant projet
de textes fondateurs et du
- mobiliser la société civile et servir de ca- l’administration togolaise. plan d’action de la Coali-
dre de concertation et de dialogue; - La mobilisation des ressources financières, tion et une assemblée
- renforcer les capacités de la société civile, matérielles, techniques et humaines néces- générale constitutive.
informer et éduquer les communautés; saires à l’organisation de la conférence de
- servir de lien entre les autorités et les com- lancement de la Coalition.
munautés dans la mise en oeuvre du Mo- - La rédaction des projets du document fon-
ratoire; dateur ou charte de la Coalition et de son
- contribuer à la prévention et la gestion des programme d’action.
conflits, à une culture de paix et de tolé-
rance; Rodger Glokpor,
- contribuer à la mise en oeuvre du Mora- Secrétaire général de la LIDE.
toire sur les armes légères;

LA LETTRE DU RAFAL 5
Premier séminaire de sensibilisation à Bamako

Un réseau de journalistes pour la paix

R éunis à Bamako en atelier, des journalis-


tes de la presse écrite et audio-visuelle
du Togo, du Niger, du Bénin, du Sénégal et du
cain, la Déclaration de Bamako et le Code de
conduite de l’Union européenne, trois cas de
conflits ont été exposés et débattus au cours
Mali ont créé le Réseau des journalistes ouest- de l’atelier : la rébellion arabo-touarègue de
africains pour la sécurité et la paix. Objectif: 1991 dans la partie Nord du Mali, la problé-
mieux informer le grand public des ravages com- matique de la prolifération et de la circulation
mis par la prolifération des armes légères. des ALPC au Niger et la crise casamançaise
Le soutien du PCASED au Sénégal. Les intervenants ont
Ibrahim Sall, le directeur Du 12 au 14 décembre 2002 souligné une série d’écueils com-
du Programme de coordi- s’est tenu à Bamako un atelier de muns: les difficultés dans la cou-
nation et d’assistance pour
la sécurité et le développe- formation et de sensibilisation des verture des événements en zone de
ment (PCASED, pcased_ed journalistes francophones de conflit, la non-disponibilité de l’in-
@spider.toolnet.org ), a l’Afrique de l’Ouest sur les armes formation, la non-implication des
évoqué les différentes évo-
lutions en cours au niveau légères. Organisé conjointement journalistes dans les actions, l’inti-
de sa structure. Plusieurs par l’Association des femmes pour midation, la censure, la torture, voi-
projets sont en train d’être les initiatives de paix (AFIP, Mali) re l’assassinat ainsi que le respect
étudiés, notamment la
production d’études sur les
et le Mouvement contre les armes de la déontologie journalistique.
armes légères en Afrique légères en Afrique de l’Ouest (MA- Cependant, les journalistes ont
de l’Ouest. Il a également LAO, Sénégal)1, l’atelier a regrou- reconnu au cours des débats qu’il
assuré l’assistance du sou-
tien de son organisme aux
pé une quarantaine de participants. y a eu une nette amélioration de la
initiatives futures du réseau Dans son discours introductif, situation même si des blocages
qui va se mettre en place. Fatoumata Maïga, présidente de subsistent. Compte tenu de leur
l’AFIP, a évoqué l’ampleur du rôle préventif, ils doivent faire
phénomène de la prolifération des pression sur les gouvernants, les
armes légères et a attiré l’attention trafiquants d’armes et autres ac-
des journalistes sur le rôle prépon- teurs. A l’issue des débats, deux
dérant qu’il doivent jouer dans la autres points essentiels ont retenu
stabilité sociale et économique en l’attention : le rôle déterminant que
Afrique de l’Ouest. Quant au pré- Christiane Agboton- les femmes ont joué dans la gestion
Johnson (en haut)
sident de la Commission nationale et Fatoumata Maïga. des conflits dans certains pays de
de lutte contre la prolifération des l’Afrique de l’Ouest tels que le
armes légères, le colonel Sirakoro Sangare, il Mali, et la situation dramatique que vit toute
a insisté sur le rôle délicat que les hommes de la sous-région à travers le conflit de la Côte
la presse doivent jouer dans la prévention et d’Ivoire. A ce sujet, les participants ont prépa-
Un Comité de pilotage
de la gestion des conflits. Il les a exhortés à ré une déclaration à publier.
Un Comité de pilotage
du Réseau des journalistes plus de courage, d’engagement et de détermi- « Genre rédactionnel et plaidoyer » a été le
ouest-africains pour la sé- nation afin que les objectifs de paix soient at- thème de l’Atelier animé par les professeurs
curité et la paix a été mis teints dans la sous-région. du CESTI de Dakar. Les journalistes se sont
en place. Son objectif
principal est d’amener les
Le Dr Christiane Agboton-Johnson, prési- exercés à rédiger chacun un article sur le plai-
populations de l’Afrique dente du MALAO, a présenté les grandes li- doyer. L’élaboration d’un programme d’action
de l’Ouest à être mieux gnes du projet dont la réunion de Bamako n’est à court terme a été le thème du deuxième ate-
outillées et correctement
informées en matière de
qu’une première étape: il s’agit de faire des lier. Après une revue non exhaustive des pré-
lutte contre la prolifération journalistes ouest-africains des vecteurs de occupations, ils ont identifié les objectifs, les
et la circulation des armes paix. Après cette rencontre de mise en com- groupes cibles, les activités et le calendrier
légères. Mamadou Koumé,
mun qui débouchera sur la création du Réseau d’exécution d’ici à novembre 2003.
directeur de l’APS (mama-
doukoume@hotmail.com, des journalistes ouest-africains pour la sécu-
Sénégal), a été désigné rité et la paix, il est prévu d’autres activités, Kama Sakiliba Camara,
comme président et Sadou notamment de formation et de production. Enseignante malienne, Membre d’AFIP.
Yattara, directeur de la
Maison de la presse
1. En partenariat avec Oxfam Grande-Bretagne, In-
(syattara@yahoo.fr, Mali), Etudes de cas ternational Action Network on Small Arms (IANSA), le
comme vice-président.
Après plusieurs exposés sur le Moratoire, GRIP (Bruxelles) et le Centre d’étude sur les techniques
le PCASED, le Code de conduite ouest-afri- de l’information (CESTI, Sénégal).

6 LA LETTRE DU RAFAL
Sud-Kivu

Une société civile dynamique, mais harcelée

N oeud stratégique, lieu de passage obligé


de toutes les rébellions qui ont marqué
le Congo depuis son indépendance, Uvira est
ticipé à ces deux journées de travail. Le GRIP
soutient le développement de ce réseau sud-
kivutien, particulièrement indispensable étant
également un vivier d’ONG actives dans les donné la prolifération anarchique des armes
domaines du développement, de l’enfance et, légères dans la région et l’usage souvent cri-
depuis quelques années, des armes légères. Un minel dont en font leurs possesseurs, qu’ils ap-
réseau d’action sur les armes légères Sud-Kivu partiennent à des armées étrangères ou aux di-
y a même vu le jour l’année passée. Mais la li- verses factions

© Georges Berghezan.
berté d’expression reste très théorique dans congolaises qui y
cette partie de la RDC. sont actives.
Dans ce con-
Uvira est une ville du Sud-Kivu, sur le lac texte, la société ci-
Tanganyika, à quelques dizaines de km de Bu- vile affronte de
jumbura, capitale du Burundi. Elle est actuelle- multiples difficul-
ment occupée par le mouvement rebelle «RCD- tés matérielles et
Goma», soutenu par l’armée et le gouvernement logistiques (il n’y
rwandais. Grâce au soutien financier de l’Inter- a par exemple pas
national Action Network on Small Arms (IAN- de connexion In-
SA, coordinator@iansa.org ), un séminaire s’est ternet à Uvira),
tenu les 15 et 22 mars 2002 afin d’examiner la ainsi que souvent l’hostilité du pouvoir en pla- Les participants du
possibilité de créer un réseau d’ONG luttant ce, rejeté par une écrasante majorité de la po- séminaire qui s’est tenu
en mars 2002 dans
contre la prolifération des armes légères au Sud- pulation. la ville d’Uvira.
Kivu. Organisé par le Centre d’éducation et de
formation intégrés (CEFI, cefi.org@caramail. Animateurs pourchassés
com ) et la Mission des Jacobins sages (MIJAS, Nous avions déjà pu nous rendre compte
mijas_asbl@yahoo.fr ), on pouvait y rencontrer sur place des relations tendues entretenues par
de nombreux responsables d’ONG d’Uvira, les ONG d’Uvira avec les autorités locales. La
mais également de Bukavu (notamment les Hé- nervosité de ces dernières s’est accrue avec le
ritiers de la justice), de Fizi et de Bujumbura. retrait d’une partie de l’armée rwandaise en
septembre dernier, en application de l’accord
Susciter des échanges de Pretoria. Ainsi, au début octobre, Mutere
La première partie a surtout été consacrée Kifara était emprisonné pendant 24 heures
à l’information des participants. La seconde pour un article publié dans Le Messager du
journée a également rassemblé une trentaine peuple, publication périodique de la MIJAS,
de personnes, représentant une bonne vingtaine dénonçant l’administrateur d’Uvira et d’autres
d’ONG. dignitaires du RCD-Goma pour détournement
Charles Nasibu Bilali (MIJAS) a rappelé de fonds.
que les objectifs de la réunion étaient de sensi- Pourtant, l’information avait été originelle-
biliser la société civile d’Uvira et du Sud- Kivu, ment diffusée par une radio locale contrôlée
de susciter des échanges sur les moyens de par le RCD-Goma. Mais il paraît que, comme
lutter contre la prolifération des armes légères « les paroles volent, les écrits restent », il est per-
et d’étudier la création d’un réseau. Le repré- mis au Sud-Kivu de dire certaines choses qu’il
sentant du GRIP a ensuite exposé les tendan- est interdit de coucher sur papier.
ces et l’évolution du trafic international d’ar- Quelques jours plus tard, la guérilla des Maï-
mes, en particulier vers l’Afrique. Après des Maï, soutenue par le gouvernement de Kinsha-
travaux en ateliers thématiques, il est ressorti sa, s’emparait d’Uvira et était accueillie avec
des recommandations faites aux ONG et aux satisfaction par la population. Mais, grâce aux
autorités locales ainsi qu’à la communauté in- renforts rwandais, le RCD-Goma en reprenait
ternationale. le contrôle moins d’une semaine plus tard, pro-
Le « Réseau d’action sur les armes légères voquant l’exode au Burundi de milliers de ci-
Sud-Kivu » a été créé quelques semaines plus toyens craignant des représailles. Celles-ci n’ont
tard et réunit une majorité des ONG ayant par- pas tardé et une quarantaine de responsables

LA LETTRE DU RAFAL 7
d’ONG étaient placés sur une « liste noire » et de la justice, son épouse et leur fille cadette,
recherchés. Parmi eux, se trouvaient trois des tombaient sous les balles d’inconnus en unifor-
principaux animateurs du réseau sud-kivutien: me militaire dans leur village de Sange, à 35
Charles Nasibu et Mutere Kifara, de la MIJAS, km d’Uvira.
et le pasteur Mathieu Kisose, coordinateur du Est-ce le résultat de l’alerte sonnée par le
CEFI. GRIP (communiqué de presse, contacts avec
divers responsables politiques belges) ? Tou-
Liste noire jours est-il que notre trio a pu rentrer, en no-
Le RCD-Goma leur reprochait des écrits ou vembre et décembre, dans ses foyers à Uvira,
des déclarations à des stations de radio. Ainsi, sans être maltraités ni subir trop de désagré-
Charles Nasibu était incriminé pour avoir don- ments, à l’exception de quelques heures d’in-
né, lors d’une interview à la Voix de l’Améri- terrogatoire. Cet exemple montre en tout cas
que, des détails sur la participation de troupes que, dans certaines régions d’Afrique, l’action
rwandaises à la reprise d’Uvira. Réfugiés à Bu- des ONG, surtout si elles se mêlent de dossiers
jumbura, ils apprenaient que les services de « sensibles », comme les armes légères, n’est
renseignement burundais avaient été sollici- pas exempte de danger pour leurs responsa-
tés par le RCD-Goma pour tenter de les retrou- bles. Mais ces mésaventures n’ont pas décou-
ver et de les extrader. Le 12 novembre, un trans- ragé nos amis d’Uvira, de nouveau d’aplomb
fuge du RCD-Goma collaborant avec la socié- pour poursuivre leur lutte contre la proliféra-
té civile congolaise était assassiné à Bujumbura. tion d’instruments de mort.
Il aurait été un des noms figurant sur la « liste
noire » précitée. Le 30 novembre, un militant Georges Berghezan,
des droits de l’homme, membre de Héritiers Attaché de recherche au GRIP.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

A l’ombre de l’Irak : le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi préparent la guerre en RDC


Bruxelles, le 28 mars 2003 – Alors que le monde a les ment de l’Union des patriotes congolais (UPC) alliée à Kigali,
yeux tournés vers l’Irak, des milliers de soldats rwandais, bu- s’assurer le contrôle des immenses richesses naturelles...
rundais et ougandais ont franchi ces deux dernières semai- Ces déploiements massifs sont contraires à tous les enga-
nes différents postes-frontière et se sont positionnés dans la gements des parties concernées ainsi qu’aux résolutions des
zone orientale de la RDC. Nations unies, et font peser des menaces très lourdes sur le
Ces préparatifs de guerre à la veille de la clôture du Dia- processus de paix et sur les populations civiles. La dernière
logue inter-congolais en Afrique du Sud et de la mise en place résolution en date (1468 du 20-3-03) est explicite à cet égard:
d’un gouvernement de transition constituent une violation flagran- elle demande au gouvernement ougandais « de retirer sans
te des accords de paix et des résolutions des Nations unies. plus de retard la totalité de ses troupes (...) comme il s’était
Une réaction rapide et ferme de l’UE et de ses Etats mem- engagé à le faire pour le 20 mars ». Au gouvernement rwan-
bres est essentielle pour éviter un nouveau bain de sang au dais, le Conseil demande « de ne renvoyer aucune force sur
Congo. le territoire de la RDC et souligne que tout retour ou renforce-
Selon nos informations du terrain, au moins 5.000 soldats ment d’une présence militaire étrangère sur le territoire de la
rwandais sont entrés depuis le 14 mars 2003 au Nord-Kivu RDC serait inacceptable et irait à l’encontre des progrès réa-
(par Rutshuru), et au Sud-Kivu (par Ruzizi 2 à Bukavu, et par lisés jusqu’à présent dans le cadre du processus de paix ».
Kamanyola). Ces troupes rwandaises se sont dirigées vers les Les ONG membres du Réseau européen Congo (REC) et
Hauts-Plateaux de Minembwe, vers Bunyakiri et Shabunda de la Concertation chrétienne pour l’Afrique centrale/ Great
au Sud-Kivu, ainsi que vers Walikale et Kanyabayonga au Lakes Advocacy Network (CCAC/GLAN) demandent que leurs
Nord-Kivu et Lubutu près de Kisangani. Au moins 1.000 mi- gouvernements prennent des initiatives concertées pour con-
litaires burundais sont entrés via Kanvivira et le lac Tanganyka traindre les gouvernements rwandais, ougandais et burundais
le long duquel ils sont déployés. à retirer sans délai leurs troupes du territoire congolais et pour
Les motifs de cette intervention sont sans doute multiples : renforcer la présence de la mission d’observation des Nations
briser la résistance des Maï-Maï et des forces banyamulenge unies (MONUC). Cette dernière devrait vérifier le retrait effec-
de Masunzu et renforcer le RCD ou d’autres groupes armés tif des troupes étrangères de la RDC et l’arrêt de tout soutien
comme Mudundu 40 et Serafuli en vue d’entretenir la confusion étranger aux groupes armés et aux rébellions congolaises.
au Kivu, attaquer le territoire de Beni-Lubero au Nord-Kivu
contrôlé par les forces du RCD-ML alliées au gouvernement Réseau européen Congo (REC) et Concertation chrétienne
congolais, contrer les milliers de militaires ougandais qui ont pour l’Afrique centrale / Great Lakes Advocacy Network (CCAC
repris le contrôle de Bunia et de Fataki dans l’Ituri au détri- / GLAN)

8 LA LETTRE DU RAFAL
Réunion sous-régionale à Kampala

Bientôt un réseau sur les armes légères


en Afrique des Grands Lacs ?

E n Afrique centrale et en Afrique de l’Est,


la société civile tente aussi de se structu-
rer au niveau sous-régional. Après une pre-
sant à sensibiliser les paysans sur les méfaits
et les conséquences de la détention illégale d’ar-
mes légères.
mière rencontre à Nairobi, le dernier rendez- A l’instar des délégués soudanais, Prisca
vous était à Kampala. Mujawayezu (CCOAIB, Rwanda) et Jean-Paul
Nyirindekwe ont dénoncé la passivité de la so-
A l’initiative de Uganda Action Network ciété civile rwandaise, chez qui toute action
on Small Arms (UANSA), un atelier vient d’être sur les armes légères est inexistante. Aucune
tenu à Kampala du 9 au 10 janvier 2003 sur le ONG rwandaise n’a à ce jour orienté son plan
thème «Regional Workshop on Small Arms and d’action sur la lutte

© Betty Press –UNICEF.


Light Weapons : the Power of Networking ». contre ce fléau. Seul le
L’Afrique centrale y était présente en force. gouvernement a ré-
L’objectif principal de cet atelier était de cemment mis sur pied
redynamiser le travail en réseau aux fins de une unité de contrôle
mener au mieux la lutte contre la prolifération des armes légères. Un
des armes légères dans toute la région. processus de redyna-
Richard Mugisha, directeur de People With misation de la société
Disabilities (PWD), une ONG ougandaise chré- civile rwandaise est
tienne oeuvrant dans le domaine des personnes cependant en cours à
indigentes, a insisté sur l’importance d’une ac- Kigali.
tion en commun avec le seul souci de faire con- Le colonel Jan Kamenju, directeur du Se- La démobilisation et la
verger les efforts vers une solution durable au curity Research and Information Center (SRIC, réinsertion des enfants-
soldats : un défi pour tous
problème lié à la prolifération et au trafic illicite Kenya) est revenu sur différentes actions déjà les pays de la région.
des armes légères dans la région. Il a reconnu menées en vue de lutter contre la prolifération
qu’une telle ambition n’est pas facile à réaliser et le trafic illicite des armes légères en Afrique
car elle fait appel à un certain esprit de béné- de l’Est en particulier, notamment la Déclara-
volat. tion de Nairobi, par laquelle les pays de la ré-
gion s’étaient engagés à maîtriser la circula-
Six pays, un défi tion des armes légères, et la Conférence de Nai-
Selon M. Raymond Kamanyero, délégué robi organisée les 28 et 29 mars 2002 par le
de la Compagnie des apôtres de la paix (CAP, SRIC.
Burundi), alors que son pays est en guerre ci- Richard Nabundere a présenté le National
vile depuis bientôt dix ans, très peu d’organi- Focal Point (NFP), une commission sur les ar-
sations sont engagées dans la lutte contre la mes légères instituée par le gouvernement ou-
prolifération des armes légères et leurs moyens gandais et dont il est le coordinateur. Le NFP
sont très maigres. Un réseau sous-régional dyna- est constitué de délégués venus de différents
miserait certainement le réseau burundais qui ministères et de quatre membres issus de la
a du mal à se mettre en place. société civile. Parmi les grands projets figure
Pour Georges Tshionza Mata (SERACOB, l’adoption par l’Assemblée nationale d’une loi
Kinshasa, RDC), la lutte sur ce terrain passe sur les armes légères en Ouganda.
par la démobilisation des enfants-soldats dans Après ce large tour d’horizon, les partici-
la partie sous contrôle gouvernemental. Mutere pants de l’atelier de Kampala ont finalement
Kifara, de la Mission des Jacobins sages (MI- appelé à mettre sur pied, à courte échéance
JAS, Uvira, RDC) a évoqué la situation des dans leurs pays respectifs, des réseaux natio-
armes légères telle qu’elle prévaut dans la zone naux. Un appel particulier a été lancé au Ré-
sous contrôle rebelle. seau du Sud-Kivu pour qu’il dynamise son ac-
Outre les difficultés à mettre sur pied un tivité en se ralliant d’autres ONGs des autres
réseau national dans un pays en guerre civile, régions du Congo pour former ainsi un réseau
Joseph Ongala et Anisia K. Achieng, directrice national.
de Sudanese Women Voice for Peace (SWVP, Mutere Kifara,
Soudan) ont brossé un tableau des actions vi- Directeur de la MIJAS.

LA LETTRE DU RAFAL 9
La Création du RASALAO

Contribution à la sauvegarde de la vie


et à la construction de la paix 1

A près quatre ans d’acharnement et une


demi-douzaine de consultations au ni-
veau sous-régional, quelques leaders de la so-
un pas supplémentaire à Abuja en décidant de
créer un réseau d’organisations travaillant sur
les questions des armes légères. Elles mandatè-
ciété civile ouest-africaine sont arrivés à réunir rent le président de la rencontre – le directeur
les forces vives des quinze pays de la CEDEAO exécutif du CEDE – à coordonner les efforts.
Le Comité de pilotage
du RASALAO pour fonder le Réseau d’action sur les armes Un Comité fut créé avec d’autres membres
La composition du Comité légères en Afrique de l’Ouest (RASALAO). dont le Centre for Democratic Empowerment
de pilotage est la suivante : (CEDE, Libéria), African Strategic Peace Re-
• Conmany B. Wesseh,
Au cours de ces dernières années, un cer- search Group (AFSTRAG, Nigeria), le Mou-
Président (Center for De-
mocratic Empowerment, tain nombre d’organisations ouest-africaines vement national des femmes pour la sauve-
CEDE – Libéria) cede- ont été fondées avec, parmi leurs objectifs, la garde de la paix et l’unité nationale (Mali), le
reg@afnet.net maîtrise des armes légères. Beaucoup d’autres Mouvement contre les armes légères en Afri-
• Mariam Maïga Djibrilla
(Mouvement national des ont depuis intégré ce thème dans leurs activi- que de l’Ouest (MALAO, Sénégal) et Femme
femmes pour la sauvegar- tés. Quelques-unes jouèrent et jouent encore et famille (FEFAM, Niger). L’ancien président
de de la paix et de l’unité un rôle important dans l’arrêt des conflits vio- du gouvernement par intérim du Libéria, le
nationale – Mali) mdm7
@datatech.toolnet.org lents qui ravagent leur communauté, en dé- docteur Amos Sawyer, fut le conférencier prin-
• Général (e.r.) Ishola sarmant les combattants, en promouvant la ré- cipal de la rencontre. Les participants se ren-
Williams (African Strate- conciliation et en dirent au Sommet
gic and Peace Research
Group, AFSTRAG –
défendant les droits des ministres de la
Nigeria) afstrag@cyber de l’homme, en pro- CEDEAO qui se te-
space.net.ng tégeant les femmes nait au même mo-
• Adelino Handem (Asso-
ciation guinéenne d’études
et les enfants et en ment afin de faire
et alternatives, ALTERNAG combattant généra- pression en faveur
– Guinée Bissau) lement pour une so- de l’approbation du
alternag@hotmail.com Moratoire. Ils lurent
ciété juste et pacifi-
• Florella Hazeley (Council
of Churches in Sierra que. un message aux
Leone, CCSL – Sierra Deux de ces or- chefs d’Etat de la
Leone) ccsl@sierralel.sl ganisations – le Cen- CEDEAO.
• Afi Yacubu (Foundation
for Security and Develop- tre for Democratic Mariam Maïga, Christiane Agboton-Johnson, Conmany En mars 1999,
ment, FOSDA – Ghana) Empowerment (CE- Wesseh et Afi Yacubu (de g. à dr.), quatre membres une nouvelle consul-
fosad_africa@yahoo.com du Comité de pilotage du RASALAO.
DE, Libéria) et le tation profita du lan-
• Christiane Agboton-
Johnson (Mouvement Centre for Conflict Resolution (CENCOR, cement du PCASED à Bamako pour lui adres-
contre les armes légères Ghana) – participèrent à l’initiative d’Orilla ser un Appel à l’action.
en Afrique de l’Ouest, au Canada en août 1998 dont allait résulter la L’organisateur du Comité préparatoire or-
MALAO – Sénégal)
malaosene@hotmail.com
fondation du Réseau d’action international sur ganisa, avec l’aide de FOSDA et le soutien
• Mariam Bayard Gamatie les armes légères (RAIAL-IANSA). d’IANSA, d’International Alert, d’Oxfam et
(Femmes et famille, Le RAIAL a, depuis son lancement formel du GRIP, la Conférence fondatrice du RASA-
FEFAM – Niger)
• Bafour Dokyi Amoah
en mai 1999, attiré en son sein environ 400 or- LAO à Accra en juin 2002.
(Association des conseils ganisations de tous les continents. C’est main- Celle-ci, regroupant plus de 40 ONG de
œcuméniques et des Egli- tenant le leader incontesté des actions de la douze pays a permis d’approuver le Document
ses en Afrique de l’Ouest,
société civile concernant les armes légères fondateur 2 contenant les objectifs, les structu-
FECCIWA) cmid@africa
online.com.gh dans le monde. L’un d’entre nous, le CEDE, res de décision et de mise en oeuvre du RA-
participe même à une des structures de direc- SALAO et de mettre sur pied de façon appro-
tion du RAIAL : le Comité de facilitation. priée les structures dirigeantes.
Comme tous les participants de l’initiative, le En outre, le Comité de pilotage fut chargé
CEDE et le CENCOR entreprirent d’encou- de préparer et d’adopter le Programme d’ac-
1. Extrait de la commu-
nication prononcée à la rager plus de participation africaine au réseau tion du RASALAO.
Conférence fondatrice du sur les armes légères.
RASALAO à Accra, Après une première consultation régionale Conmany B. Wesseh,
le 20 mai 2002.
2. Voir Document fonda- à Accra en septembre 1998, quinze ONG is- Directeur exécutif du CEDE,
teur du RASALAO plus loin. sues de sept pays d’Afrique de l’Ouest firent Président du Comité de pilotage.

10 LA LETTRE DU RAFAL
Réseau d’action sur les armes légères en Afrique de l’Ouest (RASALAO)

Document fondateur du RASALAO


I. Introduction périence spécifique vécue par ses différents pays, à
La prolifération, la disponibilité et le mauvais usa- intégrer la maîtrise des armes légères comme une
ge des armes légères et de petit calibre mettent en composante importante de son mandat individuel et
danger la sécurité de la population, des communau- collectif. Les organisations de la société civile travail-
tés et des nations, et l’Afrique de l’Ouest ne fait pas lant dans tous les domaines coopèrent et contribuent
exception à la règle. Les armes légères sont les plus à sauver des vies en combattant la prolifération des
utilisées lors des vols à main armée, des disputes au armes légères et les conflits armés.
sein ou entre des localités, des guerres locales, des Depuis 1998, de nombreuses organisations se
insurrections armées, des actions rebelles et du ter- sont concertées afin de mettre sur pied un réseau qui
rorisme. Elles sont utilisées pour protéger le trafic de rendrait leur travail plus efficace. Parmi les principa-

DOCUMENT FONDATEUR
drogue, la contrebande et autres crimes compara- les rencontres, on peut citer les suivantes :
bles. Les armes légères et de petit calibre participent • le Conseil mondial des Eglises, le Norwegian
aux violations massives des droits de l’homme, faci- Church Aid/Norwegian Initiative on Small Arms Trans-
litent la mauvaise gouvernance, les violations de la fers (NCA/NISAT) et l’Association des conseils oecu-
constitution, les coups d’Etat, permettent d’établir ou méniques et des Eglises en Afrique de l’Ouest (FECCI-
de maintenir un état général de terreur, d’insécurité WA) ont organisé la Concertation oecuménique sur
et d’instabilité. le micro-désarmement dans la sous-région d’Afrique
C’est pourquoi le mauvais usage des armes légè- de l’Ouest, tenue à Accra en septembre 1998 ;
res et de petit calibre provoque des résultats catas- • la rencontre des ONG ouest-africaines mise sur
trophiques, causant de graves blessures physiques pied à Abuja avec le soutien du NISAT et du Centre
et psychologiques à de nombreuses populations, régional des Nations unies pour la paix et le désar-
poussant des millions de personnes à se déplacer, mement à l’occasion du Sommet de la Communauté
en condamnant des millions d’autres à vivre une vie économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
de réfugié, brisant des familles et des communautés qui adopta le Moratoire sur la production, l’exporta-
et détruisant les économies et l’environnement. Les tion et l’importation d’armes légères en octobre 1998;
conséquences immédiates sont des souffrances hu- • la consultation organisée à l’occasion du lance-
maines indicibles, une pauvreté endémique, un sous- ment du Programme de coordination et d’assistance
développement accru, davantage de conflits violents pour la sécurité et le développement (PCASED) à Ba-
et l’absence de paix. mako en mars 1999;
Les conflits en Afrique, et spécialement ceux de • le Centre for Democracy and Development, le
la sous-région ouest-africaine, prennent des propor- Center for Democratic Empowerment, la Campaign
tions incontrôlées et sanglantes du fait de la disponi- for Good Governance et le Groupe de recherche sur
bilité et de la facilité d’accès aux armes légères. En les stratégies et la paix en Afrique ont organisé un
s’attaquant au problème posé par la prolifération des atelier sur les interventions militaires privées et la proli-
armes légères et de petit calibre, on est confronté à fération des armes dans les conflits en Afrique à Mon-
la logique de l’offre et de la demande de ces armes. rovia en juillet 2000 ;
La demande est suscitée par une mauvaise gou- • l’UNREC a organisé une Consultation sur les
vernance, par l’insécurité et la pauvreté. L’offre pro- armes légères à Lomé en décembre 2000 ;
vient essentiellement de sources extérieures poussées • le PCASED, la Foundation for Security and
par le profit, l’égoïsme et le désir de domination. Development in Africa, l’ASDR ont organisé une Con-
Quelles que soient les motivations poursuivies par sultation sur les armes légères à Accra en juin 2001;
l’offre et la demande, les armes légères et de petit • de nombreux autres événements et rencontres
calibre tuent, détruisent des biens, causent des souf- sur les armes légères ont eu lieu en Europe et en Amé-
frances humaines incalculables. rique entre participants ouest-africains depuis 1998.
Chaque pays de la sous-région ouest-africaine Certaines organisations de la société civile ouest-
a connu un conflit armé sous une forme ou une autre africaine ont pris part aux efforts en vue de créer le
au cours duquel les armes légères jouèrent un rôle Réseau d’action international sur les armes légères
crucial. On estime que sur les 550 millions d’armes (RAIAL-IANSA) dont ils sont maintenant des membres
légères en circulation dans le monde, l’Afrique de et des participants actifs. Ils font pression sur les gou-
l’Ouest à elle seule en compte environ 8 millions. vernements pour endiguer le commerce illicite et la
Le monde s’est rendu compte du danger que re- circulation des armes légères. Réalisant qu’un travail
présente cette menace. L’Afrique a pris position. L’Afri- efficace sur la maîtrise des armes légères peut être
que de l’Ouest a commencé à agir. Les dirigeants entrepris grâce à la coopération et à la solidarité,
politiques ouest-africains ont fait le premier pas en les organisations ont convenu qu’il était nécessaire
adoptant un moratoire sur la production, l’exporta- et urgent de créer un réseau sous-régional.
tion et l’importation d’armes légères en octobre 1998
et en le renouvelant pour trois ans en octobre 2001. II. Appellation
La société civile en Afrique, et en Afrique de Le réseau des organisations de la société civile
l’Ouest en particulier, a été poussée, du fait de l’ex- qui coopèrent pour combattre la prolifération des ar-

LA LETTRE DU RAFAL 11
mes légères et sauver des vies humaines s’appellera VIII. Structure du réseau
Réseau d’action sur les armes légères en Afrique de Les structures de décision et d’action du RASALAO
l’Ouest (RASALAO). seront les suivantes :
1. La Conférence générale: Cet organe sera l’ins-
III. Vision tance suprême du réseau qui décidera des options
Pour le RASALAO, la population doit vivre dans politiques fondamentales. Elle élira le Comité de pi-
une société juste, équitable et démocratique, libérée lotage du réseau et contrôlera son travail. La Confé-
de la présence des armes légères illicites et de leur rence générale se tiendra une fois par an en présence
mauvais usage, et dans une sous-région ouest-afri- des membres, des membres associés et des membres
caine où règnent la paix et la sécurité. d’honneur du RASALAO ainsi que de toute autre per-
sonne qui aurait été invitée par le Comité de pilotage.
IV. Mission 2. Le Comité de pilotage : Il sera le deuxième or-
Le RASALAO servira d’instrument de coopération gane en importance du réseau. Il prendra des déci-
à la société civile en matière de non-prolifération et sions entre deux Conférences générales afin d’assu-
contre la production, le commerce, la circulation et rer le fonctionnement courant du réseau. Il engagera
DOCUMENT FONDATEUR

l’usage des armes légères et de petit calibre en Afri- le ou la responsable principal(e) du Secrétariat, con-
que de l’Ouest. trôlera le travail du Secrétariat, assurera son propre
fonctionnement et approuvera le budget du RASA-
V. Objectifs LAO. Le Comité de pilotage sera constitué d’individus
Les objectifs du réseau seront : représentants des organisations qui font partie de
a) de servir de forum pour l’échange d’informations, réseaux nationaux ou sous-régionaux. Une seule
de points de vue, d’expériences et de stratégies personne par pays, issue d’une organisation ou d’un
dans le combat contre la prolifération des armes réseau national, peut être élue au Comité de pilotage,
légères et de petit calibre en Afrique de l’Ouest; de même qu’une seule personne issue d’un réseau
b) de travailler à réduire la demande en armes lé- sous-régional. Sauf décision contraire de la Conféren-
gères et de petit calibre en Afrique de l’Ouest; ce générale, le Comité de pilotage comprendra neuf
c) d’être source de solidarité pour tous ceux et tou- membres et sera dirigé par un(e) président(e) secon-
tes celles qui travaillent sur les questions des ar- dé(e) par un(e) vice-président(e). La durée du man-
mes légères et qui peuvent en être affectés du fait dat de chaque membre du Comité de pilotage est de
de leur travail ou qui en sont victimes. deux ans, renouvelable une seule fois. Le Comité de
pilotage se réunira en session ordinaire tous les six
VI. Membres du réseau mois.
Le RASALAO sera ouvert aux organisations et aux 3. Le Secrétariat : Cet organe appliquera les dé-
personnes suivantes qui souscriront à la vision et à cisions de la Conférence générale et du Comité de
la mission du RASALAO : pilotage. Il sera mis en place par étapes par le Comi-
a) les organisations nationales de la société civile; té de pilotage sur base des besoins et des ressources
b) les coalitions ou les réseaux nationaux regrou- disponibles. Le Comité de pilotage déterminera les pro-
pant des organisations de la société civile; cédures de création du Secrétariat ainsi que les be-
c) les coalitions ou les réseaux sous-régionaux re- soins matériels et humains nécessaires à son fonc-
groupant des organisations de la société civile; tionnement. Dans l’attente de l’installation complète
d) les experts, les dirigeants issus du monde politi- du Secrétariat, le Président du Comité de pilotage
que et social, des personnalités remarquables ou assumera les fonctions du Secrétariat avec l’aide des
populaires, des célébrités du monde sportif, des membres du Comité de pilotage si cela est jugé né-
arts, de la culture ou d’autres domaines, sur re- cessaire.
commandation du Comité de pilotage du RASA- 4. Le Conseil des sages : Cette instance conseil-
LAO. lera le Comité de pilotage concernant les options poli-
Les organisations qui ne travaillent pas néces- tiques fondamentales et ses membres assureront la
sairement sur les armes légères mais qui souscriraient promotion du travail du réseau selon leurs capacités
à la vision du RASALAO pourront devenir membres et leur inclination individuelles. Il sera constitué de
associés. personnalités éminentes désignées par le Comité de
La qualité de membre d’honneur peut être accor- pilotage.
dée par le Comité de pilotage à des personnalités
influentes et distinguées. IX. Emplacement du Secrétariat
Le Secrétariat sera installé par un des réseaux
VII. Nature du réseau nationaux membres du RASALAO. Le ou la respon-
Le RASALAO sera un réseau souple regroupant sable du Secrétariat sera recruté(e) par le Comité de
des organisations et, lorsque c’est nécessaire, des pilotage et ne proviendra pas du pays d’accueil. Le
individus unis pour sauver la vie. Comité de pilotage recommandera à la Conférence
Chaque organisation maintiendra son identité générale – qui décidera en dernier ressort – d’un em-
propre et travaillera seulement sur les programmes placement approprié pour le Secrétariat.
de son choix et sur les politiques qu’elle soutient, pour- Adopté ce 21 mai 2002 lors de la Conférence fonda-
vu cependant qu’elle reste cohérente avec la vision trice du Réseau d’action sur les armes légères en Afrique
et la mission du RASALAO. de l’Ouest, tenue à Accra au Ghana.

12 LA LETTRE DU RAFAL
Small Arms Survey en français

Mieux connaître le fléau des armes légères


pour le combattre plus efficacement

L es armes légères sont la cause chaque an-


née de morts violentes, de blessures gra-
ves et de traumatismes psychologiques pour
le commerce. Il comprend également des étu-
des approfondies sur un très grand nombre
d’aspects, depuis la collecte des armes et les
plusieurs milliers de personnes, notamment en programmes de destruction jusqu’aux con-
Afrique, dans le cadre de conflits nationaux et séquences humanitaires liées à la disponi-
régionaux à caractère politique, économique, bilité et à l’utilisation de ces armes.
social, religieux et/ou ethnique. Cette année, Un outil indispensable pour lutter ef-
le GRIP a traduit pour la deuxième fois un an- ficacement contre ce fléau et évaluer les
nuaire devenu incontournable sur le sujet: ce- différentes mesures élaborées dans ce
lui de Small Arms Survey. but, dont un des défis majeurs réside
dans le maintien d’un équilibre entre les ac-
Dans ces zones de tensions, les armes in- tions portant sur la limitation de l’offre (au sein
L’annuaire 2002,
tensifient et prolongent les hostilités, compro- des Etats producteurs du Nord) et celles vi- un ouvrage de 330
mettent leur résolution et les efforts de déve- sant à la réduction de la demande (au sein des pages.
loppement. Et l’Occident n’échappe pas à ce Etats du Sud).
fléau. Aux Etats-Unis et en Europe, les armes
légères favorisent les crimes, les suicides, les Caroline Pailhe,
accidents et la violence domestique. Chargée de recherche au GRIP.
Depuis la seconde moitié des années 1990,
1. Nations unies, Assemblée générale, Programme
de nombreux efforts sont déployés, tant au ni- d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le com-
veau gouvernemental que non gouvernemen- merce illicite des armes légères et de petit calibre sous
tal, pour résoudre les problèmes issus de la pro- tous ses aspects, 20 juillet 2001, reproduit dans le docu-
ment des Nations unies A/CONF.192/15.
lifération et de l’utilisation des armes légères.
En 2001, le « Programme d’action », adopté par
consensus lors de la Conférence des Nations
unies sur le commerce illicite des armes légè- Indices révélateurs
res et de petit calibre sous tous ses aspects or- • Plus de 1.000 sociétés dans au moins 98 pays à travers le monde sont
ganisée par les Nations unies1, met en lumière impliquées directement ou indirectement dans la fabrication d’armes
un vaste éventail de conséquences négatives légères et/ou de munitions.
associées à la prolifération et à l’utilisation de • 13 pays seulement dominent le marché des armes légères.
ces armes, et entend accroître les contrôles sur • Il y a actuellement au moins 639 millions d’armes à feu en circulation
les trafics licites et illicites. dans le monde, dont 59% sont détenues légalement par des civils.
• Les civils achètent plus de 80% des armes fabriquées chaque année
Un ouvrage de référence dans le monde.
Dans cette dynamique, la communauté • A l’heure actuelle, plus de 20 pays communiquent des statistiques offi-
scientifique n’est pas restée inactive. Depuis cielles sur leurs exportations d’armes légères.
2001, le projet Small Arms Survey, qui dépend • Les Etats-Unis et la Fédération russe sont les plus grands exportateurs
de l’Institut universitaire de hautes études in- d’armes en termes de valeur.
ternationales de Genève, publie un annuaire
• La disponibilité et l’utilisation d’armes légères peuvent avoir des
qui entend livrer des informations et des ana- répercussions humanitaires de tous ordres, provoquant le déplacement
lyses fiables sur tous les aspects du problème. des populations ou encore portant atteinte à la satisfaction des besoins
Publié initialement en anglais (http://www. vitaux.
smallarmssurvey.org/Yearbook.html ), le GRIP • Les armes légères peuvent accroître et accélérer le processus de violence
assure la traduction, l’édition et la diffusion meurtrière.
de la version française (http://www.grip.org/ • La falsification de documents indiquant l’utilisation finale est un moyen
pub/sas2002.html ) vers un plus large public. souvent utilisé pour contourner les embargos des Nations unies sur les
La dernière livraison, l’Annuaire sur les armes et pour les détourner vers les marchés illicites.
armes légères 2002 – Evaluer le coût humain, • Lors de la dernière décennie, 4 millions d’armes légères ont été détruites
fournit notamment des informations nouvel- dans le cadre de différents programmes de collecte et de destruction,
les et actualisées ainsi que des analyses sur la réduisant ainsi le stock global d’armes légères.
production des armes légères, sur les stocks et

LA LETTRE DU RAFAL 13
Trafics d’armes vers l’Afrique

Le « savoir-faire » belge

J acques Monsieur, vous connaissez ? Et


Geza Mezösy, Marty Cappiau, Ronald De
Smet ou Ronald Rossignol? Quels peuvent bien
venait d’abattre. En collaboration avec Jacques
Monsieur, il avait été l’un des principaux arti-
sans du contournement de l’embargo infligé à
être les points communs entre ces individus ? la Croatie, alors en guerre.
Le GRIP en a trouvé trois : ils sont belges, ils Ronald De Smet, associé de Victor Bout
se livrent au trafic d’armes et tout le monde alors qu’il faisait ses premiers pas de sa carriè-
est au courant. Enquête. re de trafiquant international à l’aéroport d’Os-
tende, semble ne plus quitter ses repaires
En collaboration avec les éditions Comple- d’Afrique centrale.
xe, le GRIP a publié en novembre dernier un Enfin, Ronald Rossignol, ancien avocat
livre collectif consa- proche de l’homme politique belge Vanden Boey-
© Roger Job.

cré aux trafics d’armes nants, compte parmi ses clients des pays com-
vers l’Afrique. me le Libéria, le Rwanda et le Soudan, ainsi
L’approche choi- que les rebelles sierra-léonais et congolais.
sie a été de se pencher Ces cinq personnages ont également com-
prioritairement sur me point commun d’être tous suspectés d’avoir
l’implication des au- livré, à un moment ou un autre de leur carrière,
torités et de ressortis- des armes en Afrique, en particulier à des en-
sants belges ou fran- tités sous embargo. Bien entendu, il y a une
çais dans les transferts part d’arbitraire dans le choix de ces trafiquants:
douteux ou illicites il y a en effet bien d’autres Belges impliqués
d’armes vers le conti- dans des trafics d’armes ces dernières années,
nent africain. La guer- mais le temps et les moyens nous ont fait dé-
re en République dé- faut pour une étude plus exhaustive.
Sur les 51 pays du mocratique du Congo (RDC) a également donné
continent africain, 18 lieu à un important chapitre. Le numéro un
sont victimes de conflits
armés ou de guerre Le journaliste Sergio Carrozzo s’est lui in-
civile et 13 autres Une spécialité belge téressé à Victor Bout, probablement le princi-
sont confrontés à une Une conclusion qui s’impose est que l’épo- pal trafiquant d’armes de ces dernières années.
violence meurtrière
importante. Cette que dorée du trafic d’armes est derrière nous. Disposant de dizaines d’avions et compagnies
situation dramatique Cependant, certains personnages continuent à aériennes, basé aux Emirats arabes unis, mais
s’explique notamment bénéficier d’une étonnante mansuétude des disposant de liens étroits avec le régime de Ki-
par la grande
disponibilité d’armes juges. gali, ce citoyen d’origine tadjik alimente en
légères. Ainsi, Jacques Monsieur a été libéré à l’is- armement notamment les rebelles d’Afrique
sue de son procès à Bruxelles, après avoir passé centrale dont il transporte également les trou-
près de deux ans dans des prisons en Turquie pes et les minerais exploités illégalement.
et en Iran. Ayant travaillé pendant plus de quin- Pierre Richard, journaliste lui aussi, dépeint
ze ans pour l’OTAN, de nombreux services quelques trafiquants israéliens, souvent d’ori-
secrets et des multinationales comme Elf, il a gine ex-soviétique, comme Arcadi Gaydamak,
notamment été impliqué dans l’Irangate et un des principaux acteurs de l’Angolagate. Il
dans d’importantes violations de l’embargo sur décrit ensuite le rôle important de certains di-
les armes à destination de l’ex-Yougoslavie et rigeants africains dans des livraisons d’armes
est sans conteste le principal trafiquant d’ar- à des mouvements rebelles ou des Etats sous
mes belge de ces dernières décennies. embargo.
D’origine hongroise, Geza Mezösy n’en fi-
nit pas de fréquenter les tribunaux belges pour L’Angolagate
répondre de diverses affaires. Mais notre étude Le livre offre enfin un récapitulatif de l’Af-
semble indiquer que ses exploits ont peut-être faire Falcone ou Angolagate. Sandrine Santo
été gonflés par certains médias. y examine l’enquête judiciaire ouverte en Fran-
Marty Cappiau, proche du Front national ce fin 2000 suite à des ventes d’armes litigieu-
français et de l’état-major croate, a été tué l’an ses conclues en 1993 entre l’Angola et Pierre
passé par le garde du corps d’un mafieux qu’il Falcone, alors représentant de la Sofremi, so-

14 LA LETTRE DU RAFAL
ciété d’exportation du ministère de l’Intérieur. plus grande des conflits africains sur le marché
L’affaire a surtout attiré l’attention des médias illicite. Avec la disparition de la confrontation
à cause de l’implication de Jean-Christophe entre deux superpuissances, les pays occiden-
Mitterrand, fils aîné de l’ancien président. On taux ont moins intérêt qu’auparavant à soute-
peut discuter la légalité de ces transferts d’ar- nir l’une ou l’autre partie d’un conflit en l’ap-
mes slovaques à l’Angola, alors en pleine repri- provisionnant ouvertement ou clandestine-
se de la guerre civile. Aujourd’hui, ils contre- ment en armes.
viendraient clairement au Code de conduite de Plus que par le passé, les trafiquants ne
l’Union européenne entré en vigueur en 1998. sont mus que par leur propre intérêt finan-
Cette affaire met en tout cas en lumière le cier, sans égard pour les intérêts géostraté-
manque de transparence des ventes d’armes giques ou économiques des pays dont ils
et de la politique africaine de la France (réseaux sont issus. Dans de nombreux cas, ils devien-
Foccart, Mitterrand, Pasqua) pendant des dé- nent donc gênants et indésirables, ce qui est un Trafics d’armes
cennies. Elle pose également la question de la des facteurs principaux expliquant les poursui- vers l’Afrique – Pleins
responsabilité des intermédiaires, intouchables tes ou les dénonciations dont ils font l’objet. feux sur les réseaux
français et le « savoir-
tant que les armements ne sont pas passés par faire » belge,
le territoire français. Quels remèdes ? un ouvrage dirigé par
Enfin, tout en se félicitant de la volonté po- Georges Berghezan,
192 pages.
De l’huile sur le feu congolais litique accrue de combattre les trafics illicites,
Enfin, le livre aborde également les trans- le GRIP recommande aux Etats, et en premier
ferts d’armes vers les acteurs impliqués dans lieu à ceux membres de l’Union européenne,
le conflit en RDC, que ce soient le gouverne- de prendre diverses mesures, dont l’adaptation
ment de Kinshasa, ses alliés ou les diverses fac- de leur législation pour rendre punissables les
tions le combattant. Il s’agit d’une recension délits commis à l’étranger par leurs ressortis-
de plusieurs dizaines d’affaires donnant une sants (comme la Belgique vient de le faire),
idée des mécanismes alimentant une des guer- une révision profonde du système des certifi-
res les plus meurtrières de ces dernières dé- cats d’utilisateur final (end user), souvent falsi-
cennies et des complicités internationales per- fiés par les trafiquants, une harmonisation de
mettant leur continuation. Ce chapitre pour- leurs législations nationales, un meilleur respect
rait être utilement complété par le récent rap- du code de conduite européen, voire sa trans-
port de l’ONU sur le formation en un outil
© J. Isaac – ONU.

pillage des ressources contraignant.


naturelles de la RDC. Sur le plan inter-
national, le GRIP pro-
Changement pose l’instauration
de contexte d’un système de mar-
En conclusion, le quage, d’enregistre-
GRIP constate que, ment et de traçage des
dans certains pays du armes légères. Un tel
moins, il est de plus en système, dont l’ONU
plus difficile d’exer- étudie la faisabilité,
cer la profession de faciliterait, à long ter-
L’Assemblée générale des Nations unies : l’un des forums
trafiquant d’armes. qui se préoccupe du trafic d’armes.
me, l’identification
En effet, pendant des filières de trafic
la Guerre froide, puis pendant les guerres d’ex- d’armes et leur répression. Enfin, l’ONU de-
Yougoslavie, les trafiquants ont souvent été to- vrait imposer plus d’embargos sur les armes
lérés, couverts, voire recrutés par les services aux régions en guerre et dégager davantage de
secrets de divers Etats, notamment occidentaux, moyens pour les mettre en oeuvre. Il est na-
dont ils servaient les intérêts. Les dernières vrant de constater que, sauf l’UNITA angolaise
années ont été marquées par diverses tendan- et les rebelles hutu rwandais, aucun des parti-
ces, dont l’importance accrue du transport aé- cipants au conflit congolais ne soit l’objet d’un
rien, les énormes stocks libérés par l’effondre- tel embargo.
ment des pays d’Europe de l’Est, l’émergence Georges Berghezan,
des mafias de ces pays et la part de plus en Attaché de recherche au GRIP.

LA LETTRE DU RAFAL 15
Liste des membres du RAFAL

BURUNDI Centre d’éducation et de formation Groupe de recherche et d’actions NIGER


intégrée (CEFI) contre la marginalisation au Kivu
Association des jeunes chrétiens Saphta
B.P. 3484 Bujumbura, Burundi (Projet GRAM- Kivu)
en Afrique centrale (AJeCA) B.P. 11.309 Niamey, Niger
[Siège social : Av. Président Mobutu [Siège social : Bukavu, Sud-Kivu, RDC]
B.P. 1762 Bujumbura, Burundi Tél. (227) 72 30 65
18, Mulongwe, Uvira, Sud Kivu, RDC] B.P 50, Cyangugu, Rwanda
Tél. : (00257) 21 03 50 saphta@caramail.com
Tél. : +257 93 66 07 Tél. : + 250 085 36 654
ajecabu@yahoo.fr Responsable : Souna Hadizatou Diallo
cefi.org@caramail.com et amsulvic@yahoo.fr
Responsable : M. Félicien Mirindi
kisose_kasha@yahoo.fr Site Internet : http://www.heritiers.org/
Responsable(s) : Mr. Kahindo Rurarura situqtionenfantsest.html RWANDA
Compagnie des apôtres de la paix Mr. Kisose Kasha Matthieu Responsable : Victor Amisi Sulubika
(CAP) Agence de coopération et de
B.P. 2605 Bujumbura, Burundi recherche pour le développement
Groupement de promotion intégrale Pyramide XXI
Tel. : + 257 21 7409 (ACORD)
(GPI) [Siège social : Uvira, Sud Kivu, RDC]
cap@cbinf.com B.P. 1019 Kigali, Rwanda
[Siège social : 3, av. de la Mission, B.P. 2513, Bujumbura, Burundi
Responsable : M. Denis Nshimirimana Tél. : (250) 74619
Uvira, Sud-Kivu, RDC] Tél. (257) 93 91 07 ou 95 61 64
acordrw@rwandatel1.rwanda1.com
B.P. 6021 Bujumbura, Burundi pyramide21@yahoo.fr
Nduwamahoro (Le non-violent actif) Site Internet : www.acord.org.uk
Fax : (257) 21 08 07 Responsables : Adrien Kimanuka
B.P 1390, Bujumbura, Burundi Responsables : Dave Waller ; Chris
nkundarh2@yahoo.fr Njugumya ; Claudel Nkunda Rujuguma;
Tél. : (257) 21 50 57 Batchelor ; Mukarubuga Cécile
Responsable : Nkunda Rujuguma Charles Nasibu
crid@cni.cbinf.com Claudel
Responsable(s) : Abbé Adrien Association modeste et innocent
RDC – Non-violence
Ntabona ; M. Zénon Manirakiza (AMI)
Grande vision pour la défense Mayimpili n°76, Commune de Ngaba,
B.P. 201 Butare, Rwanda
des droits de l’homme Kinshasa-Ngaba, RDC
Colonie des pionniers du développe- Tel. : 250 530523
[Bureau de liaison Europe Tél. : + 243 99 18 347 et + 243 99
ment (CPD) imodeste@yahoo.fr
Chaussée de Haecht 89, 1030 Bruxelles, 36 511
BP 3562 Bujumbura, Burundi Responsable : Monsieur Laurien
Belgique] rdcnonviolence@hotmail.com
Tél. : + 257 827 341 Ntezimana
Boulevard Karisimbi, Bloc Kahehero, Direction : Nzey Van Masala ; Mundele
pionniersfr@yahoo.fr local 03 Goma, RDC Yamba
Responsable : M. Jacques Ntibarikure Tel. & Fax. : 0032.2.2177888 Ligue des droits de la personne dans
jeanpierre.samba@freebel.net la région des Grands Lacs (LDGL)
Responsable : Jean-Pierre Samba Tele CONGO BRAZZAVILLE 3042 Kigali, Rwanda
CAMEROUN Tel. : 250 73307
Rassemblement national des blessés
ldgl@rwandatel1.rwanda1.com
Fondation Paul Ango Ela (FPAE) Groupe de réflexion et d’échanges et victimes de guerres civiles
Responsable(s) : Dr Christophe
BP 164, Yaoundé, Cameroun sur la paix et la non-violence (GREN) (RANABLEVI)
Sebudandi ; Noël Twagiramungu
Tél. : 2 237 23 39 01 [Siège social : Kasenga, Uvira, Sud- BP 2236 Brazzaville, Rép. du Congo
fpae@gcnet.cm Kivu, RDC] Tél. : +242. 68.64.30
Responsable : Mme Kalliopi Ango Ela Avenue Azuhuri II n°1, B.P. 3054, rabengovounet@yahoo.fr SENEGAL
Bujumbura, Burundi Responsable : Abengovounet Raphaël
Tél. : (257) 94 82 58 Mouvement contre les armes légères
Commission diocésaine Justice et Paix
mangogren@yahoo.fr en Afrique de l’Ouest / Sénégal
de Yaoundé (CDJP)
Responsable : Pierre Ravo Ndaruko COTE D’IVOIRE (MALAO)
BP 1836, Yaoundé, Cameroun
BP 5142, Dakar-Fann, Sénégal
Tél. : (237) 21 04 83 African Center for Human Security
Fondation paix sur terre Tél. : (221) 824 09 33
degroote-j@iccnet.cm (ACHUS)
17, avenue Lac Kisale malaosene@hotmail.com
Responsable(s) : Mgr André Wouking; 22 BP 718, Abidjan 22, Côte d’Ivoire
Commune Makiso, Kisangani, RDC Responsable : Christiane Agboton-
Sœur Jeanne De Groote Téléphone et fax : +225 05 33 45 37
Tél. : +8816 314 69460 Johnson
kignelka@hotmail.com
Groupe de recherche sur la paix fyangambi@hotmail.com Responsable : Kignelman Thomas
[Pour contact et diffusion à l’extérieur : Mouvement des jeunes pour la paix
en milieu estudiantin au Cameroun Kabonama
César Olangi, Av. E. Vandervelde, 39 et l’intégration (MJPI)
(GRPMEC) Kolda, Sénégal
B.P. 13.766, Yaoundé, Cameroun 1200 Bruxelles, Belgique]
Tel. : +32.477 132 109 GUINEE CONAKRY Tél. : + 221.996.14.02 ou 632.20.40
Tél. et fax : (237) 22 10 24 diamanka@ifrance.com
fifoch@yahoo.com cesar.olangi@caramail.com Centre d’étude et de recherche pour
Direction : Maître Firmin Yangambi Direction : Oumar Diamanka
Président : Fochivé Fils Jeannot l’intégration régionale et le développe-
ment en Afrique (CERIDA)
Groupe Jérémie B.P. 2210, Kaloum, Conakry, TOGO
REPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE [Siège social : Avenue Kibombo, 12, République de Guinée
Bukavu, RDC] Ligue internationale pour les droits
DU CONGO Tel. : (224) 22 03 61, 29 60 52 (port.)
B.P. 1612, Bukavu, RDC ou B.P. 3, de l’enfant (LIDE)
cerida@guicom.net
Groupe Amos Cyangugu, Rwanda 110, Rue Bd 13 janvier, immeuble n°
Site Internet : www.guicom.net
B.P. 724, Limete, République Tél. (250) 85 36 875 ou 85 38 763 109, BP 7719, Lomé, Togo
Responsable : Sékou Mohamed Sylla
démocratique du Congo adhogj@yahoo.fr Tel. : +228 22 40 54
Tél. : (243) 12 340 94 [Siège social : Immeuble Sofide, 2e lide.lid@ifrance.com
kaflosh@yahoo.fr niveau, avenue Ngalu 9/11, Kinshasa] MALI Site Internet : lide-lid.ifrance.com
Responsable : Flory Kayembe Shamba B.P. 3064, Kinshasa 1, Kinshasa/ Responsable(s) : M. Kolor K. (coordin.
Association des femmes pour les général) ; N’Timina Glokpor A. Rodger
Gombe, RDC
initiatives de paix (AFIP)
Actions de solidarité inter-paysannes Tél. : (243) 12 34 091
BP 2281, Bamako, Mali
pour un développement intégré (ASIDI) grpjeremie@yahoo.fr - rigomin@ic.cd Club international pour la recherche
Tél. : (223) 222 78 17
B.P. 1740 Bukavu, R.D.C. ou B.P. 335 Responsable(s) : M. Jean-Bapiste de la paix (CIRP)
fatimafip@hotmail.com
Cyangugu, Rwanda Mulengezi (à Bukavu) ; M. Rigobert BP 80973 Lomé, Togo
Responsable : Fatoumata Maïga
Tél. (250) 84 55 852 Minani Bihuzo s.j, (à Kinshasa) Fax : (228)214202
matbahezile@hotmail.com jjteko@yahoo.fr
Responsable(s) : Rév. M. Mouke Réseau d’action national contre Responsable: M. Teko M.F.S. Jean-Jacques
Mission des Jacobins sages (MIJAS)
la prolifération des armes légères
B.P. 2570 Bujumbura, Burundi
RANCPAL
Association des volontaires pour [Siège social : Kakungwe n° 04, Uvira, Cercle des jeunes pour une société
BP E 1497, Bamako, Mali
la récupération des enfants orphelins RDC] de paix (CJSP)
Tel. : + 223 2216928/ 2244569/
(AVREO) Tél.: (257) 94 41 93 BP 20363, Lomé, Togo
2750021
[Siège social : Uvira / Kiliba - RDC] muteremijas@yahoo.fr Tél. : (+ 228) 226 32 90/ 229 00
ads@datatech.toolnet.org
B.P. 3634 Bujumbura - Burundi Responsable : Mutere Kifara 33/ 903 92 76
Responsable : Fatoumata Maïga
Tel. : (+257) 923 983 yaossim_kpela@nomade.fr ;
avreo2001@yahoo.fr cjspaixtogo@yahoo.fr
Responsable : Monsieur Kabwe Janvier Responsable : Kpel AzoumaYaossim Koffi

16 Conception grahique et mise en page : Marc Schmitz (GRIP). LA LETTRE DU RAFAL

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