You are on page 1of 13

Un peu d'Histoire...

L'art roman est un grand mouvement architectural et artistique qui s'étend en France
et dans l'Europe toute entière à partir du 10ème jusqu'au 12ème siècle. Dans chacun
des pays, il a ses caractéristiques propres, avec une unité suffisante pour être
considéré comme le premier art de l'Europe occidentale.

Les premières constructions sont de petites chapelles et des églises, mais à partir du
11ème siècle de grands chantiers sont entrepris en raison du succès des pèlerinages et
du culte des Reliques.

Pour faire face à ce grand nombre de pèlerins, il est nécessaire de construire de grands
édifices. Dans ces lieux de rassemblement, il faut prévoir deux espaces: l'un pour
accueillir les fidèles et l'autre pour les célébrations.

Pour construire les lieux de culte, les bâtisseurs vont s'inspirer directement du plan de
la basilique romaine qui était un bâtiment public de la Cité, une salle d'audience où l'on
se réunissait et où l'on rendait la justice.
Les églises au Moyen-Age

La nef → lieu du rassemblement

le chœur → espace sacré où sont célébrés les offices


(dirigé vers l'est, vers le soleil levant. Pour les Chrétiens,
le Christ est comme le soleil qui se lève sur le monde.);

les bas-côtés, le déambulatoire et les chapelles


rayonnantes ou absidioles → espaces pour
circuler, accéder au plus près des reliques ou du chœur.

Le transept → une nef transversale vient croiser la nef


principale et lui donne ainsi la forme d'une croix latine,
symbole de la Passion du Christ.

→ À partir du 10ème siècle, pour éviter les incendies


dévastateurs, les bâtisseurs ont utilisé de plus en plus
la pierre pour couvrir les églises (arc et voûtes).

Églises de pèlerinages → permet le


rassemblement et la circulation des fidèles.
Qu'est-ce qu'un arc?
La construction d'un arc nécessite
un moule ou échafaudage en bois
appelé « cintre ».

Le moule est posé sur les parties


saillantes au dessus des colonnes.
Les pierres, appelées « claveaux
», sont installées sur le cintre.
Au Moyen-Age, l'arc devient l'élément
fondamental de l'architecture religieuse.
La dernière pierre est la clef,
placée au centre. Elle vient
Qu'est-ce qu'une voûte? bloquer l'ensemble de l'arc. Le
cintre est alors retiré.
Voûte → un ouvrage de
maçonnerie: ensemble de pierres
(taillées, pour une voûte dite «
appareillée ») qui est construit sur
et entre des supports et qui sert à
couvrir un volume, un espace.

La voûte d'arêtes est très utilisée


à l'époque romane. → contraintes de construction/ difficultés architecturales
pour éviter l'écroulement de l'édifice.
Ce que font les bâtisseurs...

 Épaissir les murs pour éviter


l'écartement (1mètre ou 1mètre 50
d'épaisseur)

 Pour équilibrer et contrebuter les forces, les


bâtisseurs créent les tribunes.Ces tribunes
sont comme un premier étage au dessus des
bas-côtés, elles sont couvertes par des
voûtes en quart de cercle qui viennent
exercer une force contraire au niveau de la
voûte principale.

 des contreforts situés à des endroits précis à


l'extérieur permettent de contenir par leur
épaisseur l'écartement des murs.
Les arcs romans

L'arc brisé est déjà utilisé dans les


architectures romanes car il présente
de grands avantages:

les courbes de l'arc brisé


s'approchent de la verticale, les
arc en plein cintre forces d'écartement sont
Moindres.

l'arc brisé possède une ouverture


plus importante que l'arc en plein
cintre,
il permet donc d'ouvrir de plus
grandes baies.

arc brisé
Autres arcs romans

l'arc rampant l'arc en mitre l'arc polylobé

l'arc surhaussé l'arc surbaissé


Les voûtes romanes

Le berceau plein-cintre Le berceau brisé


La voûte d'arêtes

La voûte en cul-de-four La coupole


Peintures murales et fresques
Au moyen-âge les églises étaient peintes :
Les murs romans offraient l'espace nécessaire,
entre les ouvertures, à la confection de
véritables bandes dessinées racontant aux
fidèles des épisodes de la Bible.

Les piliers pouvaient être l'objet de dessins


géométriques très colorés qui n'auraient pas étonnés
des peintres aztèques!

Concernant la technique, les fresques sont


faciles à réaliser, mais il faut travailler vite sur
un enduit frais (fresco).
Cette technique peu onéreuse explique que de
modestes églises rurales reçurent de
somptueux décors peints aux couleurs vives.
La peinture murale
 Les couleurs employées sont essentiellement l'ocre jaune ou rouge, le vert, le blanc et le
noir.

À l'inverse de l'architecture et de la sculpture, qui rompent avec les traditions antérieures,


la peinture murale paraît s'inscrire dans la continuité de la peinture du haut Moyen Âge,
tant du point de vue des techniques que de l'iconographie.
→ On privilégie les scènes bibliques et les figures de saints, accompagnées d'inscriptions
également peintes.

 L'abandon progressif de la mosaïque, très chère, laisse la part belle à la peinture murale,
moins coûteuse, plus simple, et correspondant probablement mieux au goût de l'époque.

 les peintres romans travaillent plus volontiers la peinture sur enduit frais, c'est-à-dire la
fresque, plutôt que celle sur enduit sec. Les pigments appliqués sur un enduit encore
humide y pénètrent profondément, rendant les couleurs presque inaltérables. La difficulté
de cette technique – la scène doit être achevée avant le séchage de l'enduit, soit en
quelques heures à peine – oblige souvent les artistes à compléter à sec certaines parties
des scènes: traits du visage, détails de vêtement, dont la conservation est moins bonne.
Fresque avec Saint Eldrade, dans l'abbaye de la Novalaise,
XIe siècle, Val de Suse, (Italie).
Fresque avec Saint Eldrade, dans l'abbaye de la Novalaise,
XIe siècle, Val de Suse, (Italie).

Abbé de la Novalaise (✝ v. 875) Ou Heldrad.

Né à Lambesc, près d'Aix en Provence, il était l'administrateur de domaines


considérables. Sans pour autant quitter cette charge, il la vécut avec une grande
simplicité, créant aux portes de la ville un établissement charitable pour les pauvres
et les malades, veillant même à faire des jardins pour les convalescents et à planter
des ombrages pour les voyageurs fatigués. Lors d'un pèlerinage à Rome, il découvrit
l'hospice installé sur le Mont-Cenis. Il décida d'entrer dans cette communauté
monastique et, à la mort du Père Abbé, il fut appelé à la gouverner. Il le fit avec
toutes les qualités d'administrateur qui étaient les siennes. Dans le même temps qu'il
agrandissait les bâtiments, il faisait grandir la vie spirituelle de ses moines et la
charité envers les voyageurs.
Fresque de Sant Climent de Taüll, actuellement au musée
national d'art de Catalogne (Espagne)
Fresque de Sant Climent de Taüll, actuellement au musée
national d'art de Catalogne (Espagne)

Christ Pantocrator (v. 1123).

Fresque transférée sur toile, Musée national d'art de Catalogne, Barcelone. Cette
fresque ornait l'abside de l'église Sant Climent de Taüll en Catalogne. Son auteur,
appelé Maître de Taüll, est l'un des peintres les plus importants de l'art roman.
Son identité est inconnue. La fresque représente un Christ Pantocrator entouré
d'apôtres et de saints. Il tient dans sa main gauche une page de l'Évangile selon
saint Jean indiquant : « Je suis la lumière du monde ».

You might also like